Information Participative

Médias Citoyens Diois continu !

Retrouvez-nous sur notre nouveau site :

http://mediascitoyens-diois.info

samedi 9 février 2013

Vrai travail de recherche sur un avenir meilleur....



Relocalisation, reconversion, réindustrialisation
.«Je suis fier d’être un patron qui délocalise. La perte d’emploi, la déstabilisation industrielle, c’est normal, c’est l’évolution». Ces propos de Guillaume Sarkozy montrent à quel point nous sommes loin des libéraux qui nous vendaient la chastement nommée concurrence libre et non faussée, les équilibres de la main invisible du marché. Ils nous vantent aujourd’hui un modèle où les salariés ne sont que des dommages collatéraux et la crise écologique un détail.
Le libre-échange a entraîné un double effet dépressif, l’un sur les salaires et les conditions sociales dans leur ensemble et l’autre sur la qualité de l’environnement humain par les pollutions et la prédation des ressources naturelles. Les kilomètres parcourus par les marchandises ont explosé depuis les années 1970 faisant augmenter les émissions de gaz à effet de serre et les pollutions locales.
Être contre le libre-échange aujourd’hui signifierait refuser la libre possibilité de faire circuler des marchandises mais aussi la libre circulation des personnes. Bref, nous serions contre la liberté tout court. Osez prononcer le mot de protectionnisme et vous êtes alors immédiatement le suppôt de la dictature la plus réactionnaire. Face aux crises écologiques et sociales, relocaliser l’économie est devenue une nécessité qui impose de renverser complètement la table du commerce international en désobéissant aux règles de l’Europe libérale, en rétablissant la coopération internationale et les mesures de protection de l’économie et des salariés.
Relocaliser l’économie
La production délocalisée est aujourd’hui largement destinée à l’exportation vers les pays riches. Le rattrapage des salaires des pays du Sud n’a pas eu lieu et les marchés intérieurs des pays émergents ne consomment pas ce qu’ils produisent. Par exemple, les produits de la pêche pris dans la mer du Nord sont décortiqués et congelés dans les pays asiatiques pour êtres revendus en Europe. La Commission européenne indique ainsi que ces dernières années, «les taux de croissance du transport de marchandise ont surpassé ceux de l’économie en général et vont croître encore de 50% dans les vingt prochaines années», preuve s’il en est qu’il est fortement décorrelé de la production réelle. Les émissions de gaz à effet de serre et la consommation des ressources énergétiques non-renouvelables vont de pair avec les délocalisations.
Les émissions de gaz à effet de serre liées au transport représentent un quart des émissions totales européennes et sont issues à 85% du transport routier. Le transport de personnes est donc relativement marginal en termes d’impact environnemental. De la même manière, l’Agence internationale de l’énergie a récemment pris acte du fait que le pic de pétrole (c’est-à-dire la production maximale possible annuellement) a été atteint en 2007.
Une relocalisation immédiate de l’économie est impossible sans politique ambitieuse de réorganisation du territoire. La spéculation foncière et la spécialisation des territoires sont les grands responsables des absurdités écologiques et sociales. Des logements de plus en plus chers et de plus en plus éloignés des lieux de production, une offre de transport en perdition sous les coups des directives européennes et, comble de l’iniquité, des mesures qui viennent taxer directement les ménages dans leurs comportements contraints (taxe sur les carburants, sur les déchets, sur la valeur ajoutée…)
Réouverture des services publics de transports locaux (gares routières et rail, transport à la demande etc.), blocage de la spéculation foncière et immobilière, retour de notre souveraineté alimentaire sont autant d’éléments nécessaires à une réorganisation en profondeur de notre territoire. Pour autant, ce sont des mesures qui imposeront de désobéir aux traités européens et aux directives libérales. C’est aussi l’Europe des régions qui doit être combattue en ce qu’elle est une organisation du pays déterminée par les choix économiques plutôt que citoyens et condamne au morcellement de la République contraire à la souveraineté populaire.
La transition écologique sera subie ou choisie
La relocalisation à elle seule ne peut être l’unique mot d’ordre d’une politique socialiste et écologiste. Toutes les entreprises anticipent déjà la raréfaction des ressources naturelles. L’exemple de la grande distribution est à ce titre très révélateur: jusqu’à aujourd’hui fer de lance de la fermeture des commerces de proximité, de l’explosion spatiale et de l’hyperconsommation, ce modèle économique du secteur sera totalement modifié par la seule augmentation inévitable du prix du pétrole. Ce n’est donc pas un hasard si les enseignes des hypermarchés rachètent les petites surfaces de proximité. Elles relocalisent déjà leurs points de ventes. Une étude chiffre également que la seule augmentation du prix du baril va supprimer pas moins de 170 000 emplois dans la filière automobile française d’ici dix ans.
Mais, relocalisation de l’économie rime pour nous nécessairement avec reconversion écologique. Il s’agit de réinterroger collectivement l’utilité sociale, l’impact écologique de la production, bref, transformer les rapports sociaux de production. Cela signifie remettre les travailleurs et les citoyens au centre des décisions industrielles qui sont prises en France et en Europe. Plus de pouvoir aux travailleurs dans les entreprises (notamment au sein des conseils d’administration) et aux citoyens, notamment via le débat national et les débats locaux qui précèdent les plans pluriannuels tels que nous les proposons dans le cadre de la planification écologique. Cela signifie libérer les travailleurs des décisions capitalistiques. Contre la vision qui voudrait que les compétences n’existent pas ou plus en France, il faut que nous reprenions en main nos choix collectifs de production en permettant la reconversion des travailleurs en parallèle de celle des secteurs industriels. La formation professionnelle doit être un service public entièrement dédié à la réalisation de projets d’intérêt général.
Relocaliser c’est réindustrialiser et protéger
Dire, comme le font certains écologistes, que l’on va relocaliser l’économie sans se poser la question de la politique industrielle du pays est au mieux une naïveté, au pire un mensonge. En finir avec la division internationale du travail, inique socialement et absurde écologiquement, revient à planifier le retour de la production dans notre pays. Réindustrialiser le pays, c’est revenir à une production locale pour une consommation locale. C’est lutter contre la double logique d’une production à bas coûts qui fait du moins-disant écologique la norme.
La planification écologique est le levier qui permettra d’identifier les filières stratégiques en termes d’intérêt général de manière démocratique, par des décisions collectives et citoyennes. Mais ce n’est pas suffisant. Il faut oser prononcer et revendiquer à nouveau le mot de protectionnisme, comme un mot décisif contre l’idéologie dominante qui nous pousse à accepter avec fatalité la déflation salariale au nom de la liberté de réaliser des profits.
En refusant de ratifier la Charte de La Havane en 1948, le Sénat américain a refusé la naissance d’une organisation internationale du commerce basée sur la coopération et a imposé l’OMC telle que nous la connaissons aujourd’hui. Elle n’a eu de cesse d’engendrer la déflation salariale, la prédation des ressources naturelles et l’augmentation des inégalités. S’en protéger n’est pas une mesure liberticide mais bien une condition nécessaire à l’émancipation. Le protectionnisme écologique et social que nous proposons de mettre en œuvre permettra de financer en partie la relocalisation de l’activité ainsi que la reconversion écologique des secteurs. Nous pouvons également imaginer qu’une partie des fonds récoltés par la taxation des marchandises permette de financer des accords de coopération commerciale bilatéraux pour établir de nouveaux rapports de force avec les tenants du libre-échange.
Relocaliser, réindustrialiser et reconvertir est pour nous le triptyque indissociable d’une politique cohérente. La relocalisation est donc une question éminemment politique en ce qu’elle est l’outil qui réinterroge complètement et collectivement les rapports sociaux de production actuels et ne pourra se réaliser qu’avec la remise à plat complète de la production actuelle ou future et en faisant de «l’humain» la logique ultime et essentielle des décisions.
Mathieu Agostini
http://ecosocialisme.com/2012/11/13/180/#more-180Ce Manifeste des Assises pour l’écosocialisme s’inscrit dans la lignée du Manifeste international de l’écosocialisme publié en 2002 ainsi que de la déclaration écosocialiste de Belem de 2009, pour ouvrir la voie à un nouveau projet politique. Il a été très largement soumis à débat dans le cadre des Assises pour l’écosocialisme organisées par le Parti de Gauche le 1er décembre 2012. Depuis, 133 amendements de fond, émanant de plus une trentaine d’auteurs d’horizons divers ont été reçus et traités. Cette synthèse est proposée à  toutes celles et ceux qui le souhaitent, organisations et individus, en France et à l’international, qui se reconnaissent dans l’écosocialisme.
Corinne Morel-Darleux
Extrait de son blog : Je porte le constat que l'écologie est incompatible avec le capitalisme et que nous devons rompre avec le productivisme, la société de consommation et la logique de marchandisation de toutes les activités humaines. Si nous devons mener la bataille au niveau des institutions et mener la « révolution par les urnes » en nous présentant devant le suffrage populaire, nous devons également soutenir les luttes, sur le terrain, contre toutes les formes d'exploitation. Il faudra bien ça pour redonner aux citoyen-ne-s le goût de la politique, la vraie. Celle qui croit encore qu'il est possible d'influer sur le cours des choses, de réenchanter le monde et d'agir pour l'intérêt général. Parce que les institutions actuelles, tant au niveau de l'Union européenne que de la Ve république en France, sont incompatibles avec la bataille culturelle, sociale et écologique, que nous devons mener, il nous faut engager un vaste mouvement de renouvellement des pratiques politiques et gagner en démocratie active et populaire.
C'est forte de ces convictions que j'ai été candidate aux dernières élections législatives en 2012 face au sortant UMP Hervé Mariton, après un baptême du feu en 2009 aux européennes avec le Front de Gauche dans le Sud Est et les élections régionales de 2010 avec la liste "Ensemble pour des régions à gauche". Tout en militant activement pour le revenu maximum, la défense des retraites, contre les plans d'austérité et la confiscation de la souveraineté populaire, pour la transition énergétique et la sobriété en lieu et place du nucléaire et des gaz de schiste, en faveur de l'application du droit international en Palestine, de la régularisation des sans papiers, de la réquisition des logements vides ou encore du non cumul des mandats.
L'urgence est à la mise en œuvre d'un projet radical de changement, le vrai. Intérêt général, dépassement du système capitaliste et véritable politique de gauche, fraternelle et solidaire, à tous les niveaux. Voilà ce que nous devons défendre de manière forte, sincère et engagée. Pour un autre progrès humain, social et écologique, au service de tous.
Militons en faveur de la convergence entre les combats écologiques, l’impératif de justice sociale et le respect de la souveraineté populaire!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire