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mardi 31 août 2010

Université d' été des Centres Sociaux Rhône-Alpes à Autrans-38


UNIVERSITE D'ETE DES CENTRES SOCIAUX DE RHONE-ALPES

10, 11, et 12 septembre 2010

AUTRANS en VERCORS
Sylvie PAMBET

sp@rhone-alpes.centres-sociaux.org

06 27 49 00 41

Vous avez été sollicité (MediasCitoyensDiois) pour intervenir à l'université d'été des centres sociaux de Rhône-Alpes, à Autrans dans le Vercors le samedi 11 septembre 2010 matin.

Je vous remercie infiniment d'apporter votre collaboration à ce temps de ressourcement du réseau.

Avant de prendre mes vacances, je voulais vous donner quelques informations concernant le déroulement de cette rencontre. Vous trouverez ci-joint le programme pressenti et les noms des intervenants des carrefours.

Nous sommes dans l'attente de la confirmation de la participation de Stéphane HESSEL, qui s'est montré très intéressé mais attendait de finaliser son emploi du temps. Vous verrez ci-joint les deux hypothèses de travail proposées.

Pour le contenu des carrefours, les questions qui structureront votre intervention sont :

- quel est le problème de liberté (ou les problèmes) posé par votre thématique ?

- quelles contraintes faut-il traverser pour développer de la liberté individuelle ou collective ?

- comment y répondez-vous ?

Pour le titre du carrefour, nous devons les finaliser fin août, si vous avez des propositions ou modifications, me les transmettre par mail.

Si Stéphane HESSEL n'est pas parmi nous, nous organiserons une table ronde en fin de matinée. Chacun sera convié à intervenir quelques minutes pour présenter les problématiques de liberté évoquées et proposer à l'assemblée des vigilances individuelles et collectives à mettre en œuvre. Un débat suivra.

Si pour certains d'entre vous un hébergement est utile le vendredi soir pour ne pas démarrer trop tôt le samedi matin, merci de m'en faire la demande que je puisse vous réserver une chambre. Je vous indique l'origine géographique des intervenants et peux assurer un lien pour prévoir du covoiturage.

Je serai de retour le 25 août et vous tiendrai informé de la présence de notre grand témoin. N'hésitez pas à me contacter pour toute question concernant cette organisation, je suis à votre disposition.

Je vous souhaite un bel été et me réjouis de proposer, grâce à vous, cette palette de réflexions tellement importantes au vu de l'actualité.

Sylvie PAMBET

Votre navigateur ne gère peut-être pas l'affichage de cette image.UNIVERSITE D'ETE DES CENTRES SOCIAUX

DE RHONE-ALPES

10 11 12 septembre 2010

AUTRANS VERCORS
Programme :

Vendredi 10 septembre en fin d'après-midi et soirée :

Faire connaissance ou se retrouver

Le conte de l'oiseau indien

Temps de réflexion sur les libertés individuelles et collectives.
samedi 11 septembre - matinée

Nous avons sollicité Stéphane HESSEL, ancien ambassadeur de l'ONU, homme de conviction et d'engagement. Il ne peut confirmer sa participation que mi-août.

Aussi avons nous imaginé deux hypothèses de travail :

- présence de Stéphane HESSEL

9h à 10h30 : intervention et débat

11h à 12h30 : carrefours thématiques

- en cas d'absence :

9h inclusion et mise en dynamique du groupe avec la nouvelle de "Matin Brun"

9 h 45 départ dans les carrefours :
Pour le contenu, les questions qui structureront votre intervention sont :

- quel est le problème de liberté (ou les problèmes) posé par votre thématique ?

- quelles contraintes faut-il traverser pour développer de la liberté individuelle ou collective ?

- comment y répondez-vous ?

11h30 à 12h30 plénière - table ronde avec les intervenants.

Chacun intervient quelques minutes pour présenter les problématiques évoquées et proposer des vigilances individuelles et collectives à mettre en œuvre puis débat avec l'assemblée.

Ces éléments de réflexion serviront de matériau le dimanche matin pour évoquer les pistes de travail dans nos engagements citoyens et notamment dans les centres sociaux.

12h30 déjeuner

15h 18h ateliers de découverte, temps libre

18h apéritif et éventuellement présentation des productions réalisées

Soirée : animation - jeu pour donner à vivre une expérience collective qui provoque des réflexions sur cette question de la liberté.

Dimanche matin 12 septembre :

Retour sur les expériences et informations de la veille

Travail sur les modalités à mettre en œuvre pour concrétiser nos élans, nos aspirations, nos souhaits notamment dans les centres sociaux.

Votre navigateur ne gère peut-être pas l'affichage de cette image.LES CARREFOURS :
- logiciels libres : Partager les valeurs du "logiciel libre"

ALDIL Association lyonnaise pour le développement de l'informatique libre

avec Jean-Yves ROYER - Lyon

Soraya BENYATTOU, animatrice au centre d'animation Saint-Jean de Villeurbanne.
- santé : retrouver une liberté dans la prise en main de sa santé et de celle de sa famille

Annie DIJOUD diplômée de l'école lyonnaise des plantes médicinales - Savoie Avant-pays

Gaby centre social AQCV animatrice famille Chambéry
- accueil des migrants : "Ma passion la liberté" : dissidence ou solidarité

Chiaka FANE malien accompagne l'association des sans papiers sur Grenoble

Pierre BARTISSOL membre du collectif Plateau Asile Solidarité ( défense du droit d'asile). Président du centre de Saint Agrève Ardèche
- prisons :

Bernard BOLZE à l'initiative de l'observatoire des prisons collaborateur du contrôleur général des lieux privatifs de liberté sous réserve de confirmation : Léa EGIDI responsable de Génépi en Savoie
- éducation - pédagogie

Julien BAILLIEZ enseignant en CLI - Drôme

Olivier PONSOT animateur conteur - Isère

Martine GRZELAK responsable d'une école Montessori à Grenoble
- médias :

Adrien POTOCNJAK - VAILLANT journaliste pigiste au Dauphiné et intervenant dans des initiatives citoyennes - Chambéry

Claude VEYRET du Diois militant de réseaux d'informations citoyens - Die
- religion et spiritualité : Islam et liberté

Imam Hassan AMGHAR
- sous réserve : la peur sectaire et l'exercice des libertés

Ressource CICNS - collectif pour un observatoire indépendant des minorités spirituelles, thérapeutiques et éducatives

Contact avec Marie Christine KOENI

Sylvie PAMBET

sp@rhone-alpes.centres-sociaux.org

06 27 49 00 41

Neutralisation des Cultures Génétiquement Modifiées



DÉSOBÉISSANCE CIVIQUE

Pas de vigne ni de vin OGM en France !
L’essai de vigne OGM en plein champ mené par l’INRA à Colmar a été neutralisé par les Faucheurs Volontaires dimanche 15 août.
mardi 17 août 2010
Jean-Luc Juthier : “C’est fait : il n’y a plus de vigne OGM. Cet essai qui n’avait pas d’autre sens que de justifier des financements à l’INRA et de faire accepter l’idée d’OGM en plein champ a été neutralisé par 60 citoyens qui ont agi à visage découvert et en assumant pleinement leur acte.
Nous avons dénoncé aussi l’absence de recherche au niveau des alternatives aux pesticides et au système productiviste dépendant des firmes.

(...) L’ensemble des faucheurs a été interpellé et entendu au commissariat de Colmar et nous en sommes ressortis au bout de quelques heures, accueillis derrière les grilles par les militants de la Conf’Alsace qui nous ont ravitaillés avec leurs produits.
Tous les participants sont rentrés à la maison.

A suivre maintenant le déroulement judiciaire...”
Des Faucheurs Volontaires du Rhône et de la Loire ont participé à cette action.

Depuis plusieurs mois, une nouvelle offensive est lancée en Europe et en France pour imposer les OGM. Le gouvernement français vient par exemple d’autoriser l’inscription au catalogue des semences de 38 variétés de maïs OGM (Voir). Toujours la même histoire : alors même que la société refuse massivement les OGM, dont les risques sanitaires et pour la biodiversité sont de mieux en mieux connus, les grandes firmes de la chimie et des semences tentent de prendre plus encore le contrôle de l’agriculture et de l’alimentation mondiale, et d’assujettir les paysans...

C’est aussi pourquoi cet été, les Faucheurs Volontaires sont repassés à l’action...
En fauchant un champ de tournesols OGM en Touraine, près de To
urs, le 24 juillet. Il s’agissait de tournesols “express sun”, un OGM caché de Pioneer. Ces OGM cachés sont des OGM, et fonctionnent avec les brevets et les pesticides qui vont avec, mais ils sont dispensés des procédures légales d’autorisation sous prétexte qu’ils ont été obtenus sans transgénèse, par mutagénèse provoquée (mutation génétique chimique ou par irradiation).
Et puis ce dimanche 15 août en neutralisant un essai de vigne transgénique en Alsace,
à Colmar...

La raison avancée depuis des années pour justifier les essais de vigne OGM est de lutter contre le court-noué, une maladie du bois, qui frappe les ceps de vigne, et qui touche une partie du vignoble français. Elle est transmise par un petit nématode (un vers).
L’INRA affirme, pour justifier ses essais OGM, qu’il s’agit de lutter contre une “maladie mortelle pour la vigne” aujourd’hui “sans trait
ement efficace”. Bien des vignerons ne sont pas d’accord. Certains expliquent qu’il est possible de contenir le court-noué, et de le combattre en utilisant des méthodes culturales différentes. A noter que l’INRA, contrairement à plusieurs de ses déclarations, ne pousse pas la recherche pour mettre au point avec les viticulteurs d’autres méthodes de lutte contre le court-noué...

L’histoire des ceps OGM de Colmar est un feuilleton qui en dit long sur les objectifs réels et les méthodes des promoteurs de cette affaire...

Petit historique des tentatives de vigne OGM...

En fait, les tentatives de vigne OGM ont commencé début 2001, en Champagne, avec une parcelle expérimentale chez Moët et Chandon. Mais l’affaire se sait et fait alors tellement de bulles que le négociant arrache immédiatement la parcelle. 2500 pieds de vigne transgéniques en attente de plantation aboutissent alors à l’INRA de Montpellier qui veut expérimenter. La mobilisation de professionnels de la région ("Le Languedoc-Roussillon ne sera jamais la poubelle transgénique de la Champagne") fait reculer l’INRA. Et au final 500 de ces pieds aboutissent au Centre de recherche INRA de Colmar qui les plante... On apprend d’ailleurs que l’INRA a transporté sur place, dans une terre saine, de la terre infectée par les nématodes, porteurs du virus pour cet essai en plein champ ! Bravo pour le principe de précaution...
Mais devant l’hostilité des viticulteurs alsaciens, l’INRA annonce en septembre 2001 qu’elle a arraché les pieds de vigne OGM et renoncé à ses essais en plein champ.
Provisoirement seulement, car en 2003, l’INRA annonce qu’elle s’y remet. Pour faire passer la pilule, elle annonce la création d’un “comité local de suivi”, composé de différentes parties concernées, pour que les choses soient “transparentes”. En réalité, la Confédération paysanne en désacco
rd avec cet essai mais qui a alors décidé d’aller dans ce comité de suivi à titre d’observateur a fait l’expérience qu’il s’agissait d’un simulacre de débat et que “le comité a juste pour rôle de suivre les décisions de l’INRA sans possibilités de refus”. C’est pourquoi elle a à un moment décidé de quitter ce comité. (1)

Mais en 2005, donc, l’INRA de Colmar annonce la mise en culture expérimentale en septembre de 70 plants de vigne OGM, soi-disant pour lutter contre le court-noué. L’essai doit durer 4 ans.
Le 7 septembre 2009, un biologiste alsacien, Pierre Azelvandre, détruit les 70 ceps OGM (c’est le porte-greffe qui est OGM, porte-greffe qui est ensuite greffé) en les sectionnant.
Trois semaines plus tard, le 30 septembre 2009, le Tribunal Administratif de Strasbourg qui avait été saisi d’une requête contre cet essai rend son jugement : il annule la décision du Ministre de l’agriculture autorisant la dissémination volontaire dans l’ environnement de ces porte-greffes. L’essai de Colmar était donc illégal et aurait du de toutes façons être détruit.

En octobre 2009 a quand même lieu le procès de Pierre Azelvandre, mais il est condamné en tout et pour tout à 2000 euros d’amende et 1 euro de dommages et intérêts à l’INRA...

Avec l’aide du ministre de l’agriculture de Sarkozy Le Maire, l’INRA de Colmar va chercher le moyen de rebondir après cet échec, en lançant un nouvel essai avec les 70 porte-greffes de l’essai illégal, qui ont été coupés mais non arrachés. Ces porte-greffes sont à nouveau greffés par l’INRA ! !

Question : pourquoi l’INRA, contrairement à des promesses maintes fois répétées et malgré les demandes de vignerons, ne développe pas “un programme de recherche alternatif” aux porte-greffes OGM et aux méthodes chimiques de lutte contre le court-noué, un programme de recherche “qui viserait à mettre en place des pratiques de viticulture biologique pour restaurer des sols indemnes de maladies”, pour reprendre des mots mêmes du directeur de l’INRA de Colmar, d’”autres techniques de lutte, biologiques, alternatives et conventionnelles, contre ce nématode” ?

Pour comprendre les raisons de cet essai de vigne OGM, il faut savoir aussi que devant les protestations l’INRA a du manoeuvrer en recul, et au final, l’essai actuel n’avait plus grand sens, puisque l’INRA avait du accepter de supprimer toutes les fleurs et donc tous fruits sur cette vigne OGM, compte-tenu qu’elle n’était pas en milieu confiné. La recherche ne se poursuivait donc que sur les plantes feuillées, un peu comme si la vigne était une salade.
Ce qui restait par contre, c’était la dissémination d’OGM en plein champ. Et c’était ça au fond l’objectif : participer à rendre acceptables les OGM, les banaliser. Et non lutter contre le court-noué.

C’est ce que dit la Confédération Paysanne, qui a apporté son soutien aux Faucheurs Volontaires.
Voit aussi la déclaration et les explications de José Bové, député européen.
Depuis ce 15 août, l’essai de vigne OGM en France est terminé.

(1) Les déclarations du directeur de l’INRA et des ministres de Sarkozy qui prétendent que ces essais OGM étaient un modèle de concertation ne sont que de l’intox... Des ministres qui devaient aller se faire photographier sur cet essai fin août 2010. Trop tard...
La Confédération Paysanne : “Arrachage d’un essai de vignes OGM : la fin d’une mise en scène publicitaire ?”

“La Confédération Paysanne rappelle son opposition aux essais OGM en plein champ et demande l’arrêt de toute poursuite contre les faucheurs volontaires qui ont neutralisé ce matin des pieds de vigne transgénique à l’INRA de Colmar.

La poursuite de cette opération destinée à faire accepter, par les viticulteurs et les citoyens français qui n’en veulent pas, les recherches sur la mise au point de plantes transgéniques cultivées dans les champs, n’avait aucun sens. Sans fleurs ni raisins qui n’auraient pu être laissés qu’en milieu confiné, cet essai ne pouvait en effet donner aucun résultat scientifique valable sur les risques de transmission de l’OGM au raisin et au vin, ni sur son efficacité dans la lutte contre le court noué après la floraison de la vigne.

La Confédération paysanne conteste le choix de l’INRA de consacrer une telle part de son budget en amélioration des plantes aux seules manipulations génétiques brevetées et de n’attribuer que quelques miettes aux programmes de recherche alternatifs respectant l’intégrité du vivant et sa libre disposition pour tous.

Pour ce faire, la recherche publique doit s’attacher à rester indépendante des pressions de l’argent au détriment de l’éthique, tout particulièrement actuellement. La recherche agronomique doit être centrée sur les besoins réels de l’agriculture paysanne : l’INRA doit redonner à l’agronomie la place qu’elle n’aurait jamais dû abandonner, hier à la chimie, aujourd’hui à la manipulation génétique.

C’est pourquoi la Confédération paysanne travaille avec l’INRA dans d’autres cadres, notamment un comité de liaison constructif qui se réunit plusieurs fois par an. Elle y fait valoir les besoins fondamentaux pour l’agriculture et l’alimentation, les paysans et la société, centrés sur une meilleure connaissance des processus biologiques et des savoir-faire paysans pour donner du sens à une recherche publique et citoyenne.”

Le 15 août 2010 -

Contact :
Véronique Villain, secrétaire générale de la Confédération paysanne et membre du comité de liaison Inra - Confédération paysanne : 06 12 94 51 18
Michel David, secrétaire national : 06 30 87 21 13
Guy Kastler, représentant au HCB- Haut Conseil des biotechnologies : 06 03 94 57 21
Régis Hochart, membre du comité de liaison Inra -Confédération paysanne : 06 08 75 00 73

José Bové : "Essai de vigne OGM à Colmar : fausses solutions pour faux problèmes”

José Bové, Vice-Président de la Commission Agriculture et Développement rural du Parlement européen a exprimé son soutien aux Faucheurs Volontaires :

“Les Faucheurs Volontaires d’OGM ont mené une action citoyenne de neutralisation de l’essai de vigne OGM réimplanté en Juin 2010 dans la station de l’INRA de Colmar.
Ils ont voulu ainsi répondre à la surdité gouvernementale qui n’a voulu entendre ni les nombreuses critiques des professionnels de la vigne et du vin ni celles de la société civile qui considèrent inutile la poursuite obstinée de cet essai depuis la première implantation de 2005 jusqu’à la première neutralisation de septembre 2009 et malgré son interdiction par le tribunal administratif de Strasbourg en 2009”.

José Bové rappelle deux éléments importants de son point de vue : “Au cours du séminaire de l’Agence Nationale de la Recherche de novembre 2008 sur le programme OGM, il avait été mis en évidence au cours d’une communication que l’essai n’obtenait pas les objectifs visés d’éradication du court-noué : passage du transgène du porte-greffe au greffon non transgénique ; contamination des plants de références non OGM. Pour moi, ces données auraient dû suffire à arrêter purement et simplement cet essai. Par ailleurs, l’ INRA de Colmar, au cours de la même réunion, reconnaissait la nécessité de travailler plus intensément sur les méthodes alternatives naturelles pour lutter contre cette maladie de la vigne. L’Institut et le Gouvernement ont pourtant persisté. Aussi ne faut-il pas s’étonner de cette action de désobéissance civique à Colmar aujourd’hui que je soutiens.”

José Bové ajoute : “Le virus du court-noué est un problème agronomique, sanitaire et de conduite des cultures (absence de rotation) qui peut trouver des solutions innovantes par une recherche participative dont les paysans ont besoin.
Elle doit être orientée vers des alternatives multiples dont les pistes existantes doivent être approfondies, alternatives issues des savoir-faire paysans et de leurs capacités d’organisation en lien avec la recherche et non uniquement de stratégies d’acceptation des biotechnologies OGM par un comité de suivi critiquable et critiqué comme à Colmar.
Plutôt que de le consacrer à la poursuite d’une voie de recherche dans l’impasse, l’argent public serait très certainement beaucoup mieux utilisé pour faire avancer des solutions respectueuses de l’environnement, de la biodiversité et du travail au sein de la filière viticole en particulier en agriculture biologique.”

Voir : www.jose-bove.eu

Tirer le loup , espèce protégé...


Sarkozy, le loup et l’agneau
Hier Nicolas Sarkozy venait rencontrer les éleveurs des Alpes-de- Haute-Provence. Qu'on ne s'y méprenne pas : contrairement à ce qu'ont pu rapporter de nombreux médias avec des titres aussi sensationnels (et erronés) que "Sarkozy veut autoriser les éleveurs à chasser le loup" ou "Sarkozy veut la peau des loups", le Président de la République n'a annoncé .. que des mesures qui existaient déjà !! Bref pas de "chasse au loup " programmée ni aucune éradication à prévoir.
- FERUS prend acte de la prise de position de Nicolas Sarkozy sur le loup. Lors d’une rencontre avec les éleveurs à Noyers sur Jabron, le président de la République a confirmé son statut d’espèce strictement protégée et a écarté toute idée de dérogation aux lois et conventions en vigueur. Cela semble aller de soi mais certains finissaient par se faire des illusions ; espérons que la pression retombera et que, comme Ferus l’a toujours demandé, tout le monde se concentrera sur la mise en œuvre de mesures de protection des troupeaux qui on fait leurs preuves.
- Le président a ordonné au préfet des Alpes de Haute- Provence de prendre un arrêté préfectoral de tirs de prélèvements. Il ne s’agit que de l’application du texte en vigueur, Ferus rappelle sa ferme condamnation des tirs de prélèvement qui consistent à tuer un loup juste pour faire plaisir à ses ennemis, sans associer ce tir à la défense d’un troupeau. Cela ne résout évidemment rien.
- Soulignons au passage que les pouvoirs publics expliquent depuis des années qu’il est bon de déconcentrer sur les préfets les décisions pour qu’elles soient prises au meilleur niveau, proche du terrain. Ce serait le cas notamment s’il y avait plus de concertation avec les associations de protection de la nature. Une fois de plus le marteau-pilon présidentiel vient écraser une mouche locale.
- Voir en ligne (+ dépêche AFP) :
http://www.ferus.fr/actualite/sarkosy-le-loup-et-l-agneau

Sandrine Andrieux-Rolland
L’avenir des prédateurs en France se joue.
Si vous voulez agir pour l’ours, le loup ou le lynx, adhérez à FERUS !
L’ours, le loup et le lynx ont besoin de vous :
http://www.ferus.fr/soutenez-nos-actions/adhesions
ferusnews@ml.ours-loup-lynx.info

andrieux-sandrine@wanadoo.fr

FERUS – Coordinatrice groupe pastoralisme

Adresse postale : BP 80 114

13 718 Allauch Cedex

Siège social : Cité des Associations

B 163 - 93 La Canebière

13 001 Marseille

Email : contact@ferus.fr

Nos partenaires de la Biovallée


L'arrêt public, relais citoyen de Crest.

Espace de rencontres, d'expression et d'échanges,
sensible à ce qui a trait en particulier à :

La solidarité, le respect de l'humain

L'écologie, le respect de l'environnement

La citoyenneté, la participation au débat public et à la vie locale

L'arrêt public est ouvert à toutes les initiatives locales, individuelles et collectives, en lien avec les trois pôles.
A vous de jouer, de proposer des rencontres, des expos et des moments d'échanges !

L'arrêt public vous propose :

Son café convivial ouvert tous les samedis matin où vous trouverez des produits issus de l'agriculture biologique et du commerce équitable, à consommer et à acheter

Un relais d'information sur les activités et les initiatives locales et sur les rendez-vous locaux

Un coin lecture et consultation de publications, livres, journaux, magazines

Un lieu d'exposition qui porte à la réflexion et qui embellisse l'espace !

Une salle de réunion et d'activités, à disposition de personnes et de groupes formels et informels

Des conférences et des débats autour de thèmes choisis

Des soirées culturelles avec musique, poésie, contes, slams...

Un thé anglais tous les jeudis à 18h

L'arrêt public est un projet associatif :
participer et adhérer sont des moyens de faire vivre ce projet
et d'être informé sur tout ce qui s'y passe.
Vous êtes tous les bienvenus !

Consulter nos statuts en pièce jointe !

Café citoyen
ouvert tous les samedis

de 9h à 13h
1 rue de la République
26400 CREST
arret.public@free.fr

Mehdi.naili@gmail.com

mardi 24 août 2010

Trois minutes de bonheur avec Jacques Prévert


Trois minutes de bonheur avec Jacques Prévert...Vive la grève !

En 1933 Jacques Prévert met ses qualités de créateur au service du monde ouvrier.

Dans un tout petit film, sur fond d'un poème dont il assure la récitation, il dénonce de manière virulente la désinvolture des grands patrons de l'époque en pointant la figure d'André Citroën. En moins de cinq minutes il dresse un tableau terrible de ces capitalistes qui ne vivent que pour la Bourse, les résultats financiers et leurs seuls plaisirs sans tenir compte de la souffrance et la misère des hommes et des femmes grâce auxquels ils bâtissent fortune. La qualité de l'image et son contenu date les évènements. Le film montre notamment des images de la tout Eiffel changée en panneau publicitaire entre 1925 et 1933, ici pour les nouvelles C4 et les C6 de Citroën. Le message de Jacques Prévert, dans le contexte économique et financier actuel, lui n'a rien perdu de son actualité et peut être rien de sa puissance d'appel à la nécessité de changer une situation qui persiste encore depuis bientôt 80 ans.

Ici http://www.dailymotion.com/video/xab01h_le-capitalisme-selon-jacques-prever_webcam

Pour retrouver 3 minutes et 41 secondes de vrai bonheur en compagnie du poète, de l'artiste génial, dans une époustouflante démonstration sur son époque et un propos plein d'actualité.

Jean Noël Chassé

jnoc26@yahoo.fr

Quartier Gougne

Le Village

26160 Poêt Laval

Tel : 09 71 27 50 91

Tel : 04 75 91 01 38

La caravane de l'Ane Errant


"La Caravane de l'Ane Errant"

Je vous contacte au nom de l'association TREFLE de DIE, qui organise tout prochainement la deuxième édition de "La Caravane de l'Ane Errant" du 25 août au 15 septembre 2010 !
Nous vous invitons à venir nous retrouver sur une ou plusieurs étapes de LA CARAVANE DE L'ANE ERRANT et surtout au FESTIVAL DE L'ANE ERRANT" à Châtillon-en-diois. Ce projet est une initiative collective, dans le but de développer l'activité culturelle et faire connaître des pratiques artistiques originales dans le milieu rural de notre territoire !
Le département de la Drôme et le Parc Naturel et Régional du Vercors nous soutiennent financièrement pour cette manifestation culturelle, locale et participative.

Entre montagne et Arts vivants : La Caravane de l’Ane Errant,

C’est reparti pour un tour !

« La Caravane de l’Ane Errant » pour sa deuxième édition, prendra la route du 25 août au 15 septembre 2010 de Saoû à Die en passant par St Nazaire le désert et Châtillon en diois pour le «Festival de l’Ane Errant ».

Qu’est ce que La Caravane de l’Ane Errant ? C’est une tournée itinérante à pieds, d’artistes et d’amoureux de la nature, accompagnés de 3 ânes, pendant laquelle sont proposés des « spectacles-récoltes » dans les villages traversés.

Les « spectacles-récoltes » sont le résultat et la restitution des créations (rencontres, musique, contes, danse, installations, théâtre, …) partagé avec le public lors des étapes dans les villages. Chacun pourra volontiers se joindre à la caravane, durant ses traversés de village en village.

Un concept original : Une quinzaine d’artistes de différents horizons sont invités à transhumer ensemble pour un travail de création en résonance avec le territoire : au rythme des ânes et des reliefs, les artistes voyageurs récoltent des traces du territoire qu’ils arpentent. Cette matière s’étoffe d’étape en étape pour donner naissance à des créations insolites et poétiques.

Petits et grands sont invités à se joindre à l'aventure pour une ou plusieurs étapes. Les haltes seront l'occasion de spectacles, contes ou installations pensés et réalisés pendant les marches grâce aux récoltes de matériaux divers comme des objets ramassés sur le chemin ou des témoignages.

C’est l’occasion de proposer aux habitants et touristes de passage, de partager arts, culture et nature sur notre territoire.

Pour plus de renseignements contacter Claire Alauzen (organisatrice) au 06.40.63.58.03 ou au 09.40.50.16.96

AU PROGRAMME DU FESTIVAL DE L'ANE ERRANT

Sam. 11 sept

A partir de 16h

Spectacles, installations, récits de voyage, musique...
16h00: Ouverture des portes

Accueil autour d'expositions des diverses créations nées en chemin

Temps d’échanges autour du voyage

Ateliers création et rencontre avec le public

17h30: SPECTACLE restitution de l’ensemble des récoltes

19h30-20h:

Apéro musical

Repas “Konafé” (produits locaux et biologique)

21h00: CABARET
Fin de soirée en musique...

Dim. 12 sept
12h00: Repas guinguette
14h30: Forme déambulatoire/expo/spectacle/concert
16h00: Goûter et balades en âne pour les enfants

Bien cordialement,
Héloïse Erhard (assistante de Claire Alauzen)

Association TREFLE
6 rue Félix Germain
26 150 Die
09 51 82 67 88
http://trefle.over-blog.org
& rendez-vous sur le blog de l'Ane Errant !
http://aneerrant.canalblog.com

Nouvelle lune


Nouvelle Lune

Si la Nouvelle Lune est le moment le plus favorable pour définir ou programmer nos intentions, la Pleine lune est le moment le plus puissant pour aboutir et exprimer ces mêmes intentions à l'univers.
- C'est un moment où tout semble intense et plus grand que nature. Les choses viennent à l’esprit facilement; les impasses peuvent soudainement disparaître.
- C’est un temps d’accomplissement, et le moment de lâcher prise sur les choses dont nous n'avons plus besoin, ce qui inclut toute mauvaise habitude, addiction ou dépendance que nous souhaitons supprimer de notre vie.
- Il y a souvent une forte et soudaine clarté, comme si un énorme projecteur clignotait au dessus de notre tête de sorte que nous pouvons maintenant voir les choses plus clairement. C'est le moment où soudainement on comprend l’intrigue d’un film et l’enchevêtrement du rôle de chaque acteur, ce qui nous sera confirmé à la fin du film au moment du grand éclairage final. Les choses commencent à avoir un sens et les pièces du puzzle se mettent en place pour nous permettre
de découvrir et comprendre les dessous de l'histoire.
- Les créatifs peuvent profiter de ce moment pour mettre en forme toutes les idées qui ont germées pêle-mêle dans leur tête; c’est le moment pour les artistes de dévoiler leurs œuvres dans le monde et de trouver un accueil positif. La danse, la musique et l’expression cinématographique film sont particulièrement favorisées dans cette Pleine Lune en raison de l'influence des Poissons et Neptune.
- Ces mystérieux étrangers que nous rencontrons au cours d'une pleine lune peuvent finir par être des acteurs majeurs dans l'histoire de notre vie et il est donc judicieux d’accepter toutes invitations à des engagements sociaux en restant attentif à ceux qui nous entourent dans notre vie à ce moment. Ils peuvent aussi nous faire passer des messages importants pour la conduite de notre vie.
- L'énergie psychique est à son point culminant à la pleine lune, ainsi il est bon d’être particulièrement attentif à ses intuitions. C'est aussi une excellente occasion pour la connexion à son soi, à l’écoute de ses rêves ainsi que tout travail spirituel. Parfois, tout ce qu'il faut, c'est s'asseoir en silence et laisser passer les images qui défilent dans la tête! Cela peut aussi être un moment très émouvant, propice à un lâcher prise et une évacuation de ce qui ne sera plus nécessaire dans la poursuite de notre vie. Cela peut réveiller un sentiment de nostalgie en pensant au passé, mais il est important de rester vigilant et serein pour éviter de sombrer dans les regrets et les rancœurs du passé. Plus de repos ou de sommeil que d'habitude peuvent être nécessaires, car nous traitons un grand nombre d'informations (consciemment et inconsciemment) et nous pouvons avoir pendant ce temps des rêves intenses.
Jean-Loup Fayolle

Quartier de Purgnon

2615 Die

04 75 21 39 56
06 17 70 79 31

jeanloupfayolle@mac.com
www.jeanloupfayolle.me

lundi 23 août 2010

Christian Wolf : que la montagne est belle


Visitez le Blog magnifique de Christian Wolf de l’extrême est du Diois entre Hautes Alpes et Isère.

Lus-la-croix-haute passion pour une vallée

Créé le 16/07/2009

Limite géographique et climatique, entre les Alpes du Nord et du Sud, une vallée âpre, mais attachante...Découvrir les plus belles randos entre 1000 et 2750 m...pas à pas, dans les quatre saisons ; articles : 174

" Odeur de neige ..."

On la sent la veille du jour où elle va tomber, et quand elle est là,

c'est le Pays tout entier qui pavoise ...

il ne reste que peu de couleurs, mais une odeur:

" l'odeur de neige ",

comme ici, au Col de La Croix

sur le chemin du froid, un chemin de silence, celui qui conduit en soi

Un parcours de solitude dans des couleurs indéfinissables

d'un monde pétrifié pour quelques mois.

Des motifs qui habillent la pierre, brodent la feuille, tissent des parois

Les palais de glace s'arc-boutent au-dessus des torrents

La vie n'est que trace, le temps s'immobilise.

La montagne secrète se révèle aux passionnés des chemins du froid

Christian Wolf

La montagne secrète se révèle aux passionnés des chemins du froid.

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La fin des Paysans (1)


Nous vous proposons un entretient de Marc Dufumier rencontré à Lyon ( avec son autorisation ) et publié par Télérama ( 3 photos : Marc Dufumier)

Le malaise paysan
Grand entretien

“Les agriculteurs ont perdu leurs repères”

On produit trop et mal. Mais le bon sens paysan n’est pas mort, et les Français pensent qu'une agriculture de qualité et respectueuse de l'environnement est possible. Marc Dufumier, agronome, explique...Premier volet de notre dossier spécial, consacré ce dimanche au malaise paysan.

Ces six derniers mois, 40 000 agriculteurs français ont rempli des demandes d'inscription au RSA, principalement dans le secteur laitier, où les revenus ont baissé de 50 % en deux ans. Plus de 20 % des quelque 600 000 exploitants agricoles encore en activité – ils étaient 1 600 000 en 1970 – peuvent être assimilés à des travailleurs pauvres. Surendettés, lancés dans une course insensée au machinisme et à l'agrandissement, ils sont impuissants à remettre en cause le modèle hyperproductiviste qui leur a été imposé. Notre reportage en Bourgogne (page 24) témoigne de ce désarroi. Pourtant, il y a urgence à repenser l'agriculture française : aperçu dans le splendide documentaire de Dominique Marchais, Le Temps des grâces, l'agronome Marc Dufumier, professeur et chercheur à l'AgroParisTech et acteur engagé du Grenelle de l'environnement, trace des voies stimulantes pour sortir de l'impasse. Une autre agriculture est possible !

Les citadins, qui constituent l'immense majorité de la population française, ont le sentiment d'une agriculture jamais sortie de la crise depuis des décennies...
Les citadins, qui ont un peu oublié ce qu'était l'agriculture, s'inquiètent surtout de la qualité sanitaire des aliments : dioxine dans le poulet, vache folle dans le steak, pesticides sur les l
égumes, hormones dans le lait, ça commence à faire beaucoup. Ils s'interrogent sur le bien-fondé d'une politique agricole commune (PAC) qui a abondamment subventionné les agriculteurs sans qu'on soit récompensés par la qualité des produits. Quand ils vont à la campagne, ils voient des paysages défigurés. Ou alors ils apprennent qu'un cheval est mort sur une plage bretonne à cause de la pollution par les nitrates. Comment en est-on arrivés là ? Qu'ont fait nos agriculteurs ?

Accusation justifiée ?
On accuse les agriculteurs au lieu d'incriminer le système qui les a poussés à spécialiser exagérément leur agriculture et à la standardiser. Les agriculteurs disent : on a fait ce que les clients nous demandaient ; et les clients répondent : ce n'est pas ce qu'on a demandé.
Cela vient du fait qu'entre eux, deux intermédiaires dominants, l'agro-industrie et la grande distribution, ont imposé des produits standards. Quand vous voulez faire épiler des canards par des robots, il faut que les canards naissent tous identiques, donc clonés, nourris avec la même alimentation, apportés le même jour à l'abattoir qui doit les traiter d'une seule et même façon...

Mais après-guerre, lorsque démarre l'industrialisation de l'agriculture en France, la grande distribution n'existe pas...
C'est vrai qu'aujourd'hui la grande distribution, Leclerc, Carrefour et Auchan, a pris le dessus sur les grandes entreprises de la transformation, Danone ou Lactalis. Mais dès le départ, ces agro-industriels ont voulu livrer au consommateur un produit au moindre prix et standardiser les processus. Ils ont été bien aidés par les compagnies semencières et la recherche génétique, même publique...

Pourquoi les semences se raréfient ?
Depuis le néolithique jusqu'au XIXe siècle, les agriculteurs sélectionnaient leurs semences dans leurs champs. Ils choisissaient les plus beaux plants, les plus beaux épis sur les plants, les plus beaux grains sur les épis. Ils étaient maîtres des critères de sélection. Et parmi ces critères, la qualité gustative dominait, elle déterminait le prix. Aujourd'hui, la recherche génétique investit des millions qu'il faut amortir au plus vite. Les nouvelles semences doivent être rentabilisée
s sur les plus vastes surfaces possibles. On cherche un critère de sélection universel, quels que soient les terroirs. Et ce critère, c'est la photosynthèse, transformation de l'énergie solaire en énergie alimentaire, amidon, sucre. On cherche des plantes capables de bien intercepter la lumière.

“Lorsqu'on investit de grosses sommes
dans l'agro-industrie ou la recherche
génétique,il faut que cela rapporte autant

que dans l'immobilier ou dans la banque”

La terre n'importe plus ?
Non, c'est un renversement complet : les agriculteurs sélectionnaient des variétés adaptées à leur terroir, les terroirs doivent désormais s'adapter à un faible nombre de variétés. Les agriculteurs n'ont plus à leur disposition que très peu de variétés végétales et un nombre décroissant de races animales. Partout, la même vache, la prim'Holstein, produit un lait abondant qui comporte surtout beaucoup d'eau, et, comme on surproduit ce lait, on le déshydrate pour q
u'un jour en Afrique les gens le réhydratent avec de l'eau qui risque de ne pas être potable... Tout ça commence à devenir criminel, mais s'explique parfaitement : lorsqu'on investit de grosses sommes dans l'agro-industrie ou la recherche génétique, il faut que cela rapporte autant que dans l'immobilier ou dans la banque. Le capital évite d'ailleurs de s'investir dans le processus de production lui-même et laisse ce risque aux agriculteurs, stigmatisés alors qu'ils n'ont fait que répondre au cahier des charges de l'industrie. On comprendra qu'ils vivent très mal, alors que leur revenu s'effondre, d'être toujours sur la sellette...

D'où ce vote paysan aux régionales, l'abstention et l'extrême droite ?
On le constate en Alsace, où les villes sont à gauche, et même en Franche-Comté. Des agriculteurs très attachés à leur terroir ont perdu leurs repères, précisément parce que la grande distribution n'a pas su prendre en compte les agricultures régionales. Les agriculteurs sont atteints dans leur dignité car leurs revenus reposent de plus en plus sur des aides et non sur le prix de leurs produits. Plutôt que de comprendre qu'il leur faudrait se battre pour des produits de qualité régionale, affronter collectivement les compagnies semencières et la grande distribution, ils pensent qu'ils ont perdu le combat et règlent leur compte, par ce vote injuste, avec les catégories de la population qui fréquentent les hard discounts, les pauvres, les migrants...

Cette crise agricole, c'est aussi l'échec de la politique agricole commune ?
Au sortir de la guerre, on demande aux agriculteurs de développer des produits pour lesquels l'Europe était déficitaire : céréales, sucre, lait et viande. Pour cela, on leur garantit des prix « rémunérateurs, incitatifs et stables ». Rémunérateurs, pour qu'ils puissent satisfaire aux besoins de leur famille, mais aussi investir et accroître leurs rendements. Stables, pour que cet investissement se fasse sur le long terme, ce qui les conduit à se spécialiser. Et incitatifs, c'est là qu'est le problème : quand on est incité, par des prix garantis, à faire des céréales, du sucre, du lait et de la viande, il devient di
ssuasif de faire autre chose, c'est-à-dire des protéines végétales pour l'alimentation animale - le soja, la luzerne... - et pour les humains - pois chiches, haricots, fèves. Les agriculteurs ont abandonné ces productions que nous importons pour les trois quarts.

Avec quelles conséquences ?
Une vraie perturbation des cycles de l'azote, gaz le plus répandu dans l'atmosphère, qui permet la croissance des plantes. Pour le bétail, nous ne cultivons presque plus de luzerne, de trèfle, de lotier, de sainfoin, c'est-à-dire des protéines végétales riches en azote. A la place, nous importons des protéines de soja, donc de l'azote qui vient du Brésil. Et pour nos cultures, quand il s'agit d'apporter de l'azote aux céréales et aux betteraves, on le fait avec des engrais azotés de synthèse, coûteux en énergie fossile importée sous forme de gaz naturel russe et norvégien. Pour compléter le tableau, à cause de ces prix garantis, « rémunérateurs, incitatifs et stables », nous sommes devenus exportateurs de céréales, que nous bradons aux pays du Sud...

“Il faut commencer par recombiner
agriculture et élevage”

Comment en sortir ?
Il faut commencer par recombiner agriculture et élevage. C'est difficile parce que les agriculteurs se sont endettés dans la course aux machines, puis dans l'agrandissement des exploitations
pour amortir ce matériel. Quelqu'un qui vient d'investir dans une grosse moissonneuse-batteuse ne peut investir dans une salle de traite, et inversement. Cette spécialisation excessive fait qu'en Bretagne, où il y a une surconcentration animale, les animaux mangent un soja azoté importé du Brésil et, comme ces animaux ne reposent plus sur des pailles - les pailles sont dans le Bassin parisien, où on cultive les céréales -, qu'on ne fabrique plus de fumier mais du lisier. L'urine et les excréments percolent jusqu'aux nappes phréatiques, l'azote se transforme en nitrates, on dépasse les normes européennes, les eaux sont imbuvables, le littoral est pollué, un cheval meurt sur une plage...

Et dans le Bassin parisien, terre de céréales ?
Plus d'élevage, donc plus de fumier non plus, les céréales manquent d'azote et on a recours aux engrais azotés de synthèse. Il faudrait au moins demander aux grands céréaliers qu'autour d'eux, chaque fois que des terres se libèrent, ils laissent s'installer des éleveurs à qui ils fourniraient des légumineuses - luzerne, trèfle, sainfoin. Du coup, leurs céréales industrielles seraient fertilisées en azote grâce à ces légumineuses, qui ont le grand mérite de fixer l'azote sous forme organique et d'éviter qu'il rejoigne les nappes phréatiques. Mais pour cela, il faudrait que nos céréaliers so
ient incités à faire ces protéines végétales et dissuadés par des quotas de surproduire des céréales...

Que va-t-il se passer en 2013, lors de la renégociation de la PAC ?
Si la France ne fait pas de propositions novatrices, on court à la catastrophe ! Nos partenaires européens veulent qu'on baisse l'aide aux agriculteurs pour engager des politiques industrielles. A cela s'ajoutent les pressions internationales pour qu'on libéralise les échanges agricoles. Depuis vingt ans, la PAC, à cause des surproductions, est attaquée dans les enceintes internationales, le Gatt autrefois, l'OMC aujourd'hui : on a perdu une bataille en 1992 parce que le syndicat majoritaire des agriculteurs français
, la FNSEA, au lieu d'accepter des quotas sur l'exportation des céréales, a, sous la pression de deux lobbys néfastes, les céréaliers et les sucriers, campé sur ses positions et refusé les quotas. Evidemment, on a perdu, il a fallu cesser les subventions aux exportations, remplacées par des « aides directes » aux agriculteurs. Aujourd'hui, il faut revoir la copie : pour que les contribuables acceptent de continuer à financer nos agriculteurs, ces derniers vont devoir produire un environnement sain et beau et des aliments de bonne qualité.

Quels sont les moyens d'y parvenir ?
En généralisant les appellations d'origine protégées, avec une certification, comme pour le bio. Les agriculteurs seraient rémunérés non plus par des aides directes mais par des prix garantis, parce que le consommateur accepterait d'acheter plus cher ces produits. C'est possible puisque, malgré la crise économique, on importe 10 % de produits bio supplémentaires chaque année pour pallier l'insuffisance de la production française. Donc il y a bien un marché croissant pour des produits de qualité.

“Il va falloir que les ménages pauvres
aient accès à une alimentation de qualité
sans débourser davantage”

Mais on verrait une agriculture, et une consommation, à deux vitesses, pour les riches et les pauvres ?
C'est déjà le cas. Rappelons qu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, quand des
gouvernements courageux ont mis des droits de douane sur les produits importés bon marché des Etats-Unis et d'Argentine afin que nos agriculteurs soient correctement rémunérés, il n'y a pas eu de conflits sociaux majeurs, alors que l'alimentation représentait 30 % du budget des ménages. Aujourd'hui, ce n'est plus que 15 %.

Un peu plus pour les ménages pauvres...
C'est vrai. Il va falloir qu'ils aient accès à une alimentation de qualité sans débourser davantage. D'où cette proposition, dans le pacte de la Fondation Nicolas Hulot dont j'étais l'inspirateur : les couches modestes, celles qui fréquentent quotidiennement les cantines d'entreprises et scolaires, doivent y trouver au même prix une alimentation de qualité. Pour cela, la restauration collective établira des contrats avec les agriculteurs certifiés, et payera plus cher les produits, grâce aux subventions de la PAC. C'est cela qu'il faut renégocier : un transfert massif des subventions européennes vers l'agriculture de qualité. Une partie de ces subventions pourrait aussi rémunérer des contrats que les collectivités locales passeraient avec les agriculteurs pour le maintien du bocage, d'un environnement diversifié, afin de permettre notamment la survie des abeilles, donc la fécondation des fruitiers avec moins de pesticides et d'insecticides. Au final, on ne parlerait plus de subventions, de mendicité, mais de gens droits dans leurs bottes jouant un rôle de service public.

Belle utopie. Quelle chance y a-t-il pour que ces idées soient mises en œuvre, avec un Pascal Lamy à l'OMC qui prône la libéralisation des marchés ?
Les conférences, les films, le montrent : le grand public adhère à l'idée qu'une autre agriculture est possible. Comment Pascal Lamy et Dominique Strauss-Kahn peuvent-ils penser que les échanges internationaux, tels qu'ils sont négociés aujourd'hui, nous donnent une agriculture et un environnement de qualité ? Pourquoi la raison ne l'emporte-t-elle pas ? Parce que beaucoup de gens ont investi dans la recherche génétique, la grande distribution, l'agro-industrie ! Or, aujourd'hui, cette dernière se délocalise en Ukraine pour faire du blé, au Brésil pour faire de la canne à sucre ou des agrocarburants. Ils savent pertinemment qu'il vaut mieux produire le tout-venant à l'étranger. Les vrais avantages comparatifs de l'agriculture française, ce sont les produits à haute valeur ajoutée : les deux tiers de notre excédent de balance commerciale agricole proviennent des vins et fromages d'appellation d'origine protégée. C'est dans cette direction qu'il faut aller, et nous devons arrêter de faire du faire du tort aux pays du Sud avec nos exportations de céréales subventionnées.

Dès lors, comment s'y prendre ?
Dans les négociations de l'OMC à Doha, les pays du Sud vont chercher à reconquérir leur sécurité et leur souveraineté alimentaire. On ne doit pas revoir les émeutes de la faim de 2007-2008. Il faut donc que le paysan éthiopien puisse manger du teff, le paysan andin du quinoa, de l'amarante et du lupin, le paysan sénégalais du mil et du sorgho, que tous ces paysans ne soient pas obligés de rejoindre les bidonvilles ou de traverser le désert et la Méditerranée pour arriver ici.

C'est le militant qui s'exprime, mais en dehors d'une prise de conscience des consommateurs, que voyez-vous comme changement objectif ? La dernière crise du lait n'apporte-t-elle pas la preuve que rien ne change ?
Certes, elle est emblématique du marasme de notre agriculture et des désordres de la finance internationale. La modernisation de nos exploitations laitières avait abouti à une surproduction endémique. L'instauration de quotas sur le lait, en 1984, a permis de résorber la surproduction. Survient en 2007 une sécheresse en Australie, habituellement grande exportatrice de poudre de lait. La spéculation se déchaîne sur les marchés mondiaux, les prix explosent, mais dès que les spéculateurs voient une bonne collecte de lait se profiler, ils se retirent du marché et les prix s'effondrent. Les producteurs français perdent la moitié de leurs revenus. D'où la grève du lait de l'été dernier.

“Certains leaders de la FNSEA pensent
qu'il suffit d'éliminer nos agriculteurs de montagne
qui font des fromages d'appellation
d'origine protégée pour que
survivent les plus performants”

Mouvement auquel s'opposait la FNSEA !
Oui, certains leaders de la FNSEA pensent qu'il suffit d'éliminer nos agriculteurs de montagne qui font des fromages d'appellation d'origine protégée pour que survivent les plus performants, ceux qui vendent de la poudre de lait sur les marchés mondiaux et imaginent qu'ils vont continuer à rivaliser avec la Nouvelle-Zélande. Cette avant-garde « moderniste » a fait beaucoup de tort à la base syndicale qui s'est insurgée. L'avenir est au contraire aux produits de qualité, en priorité pour le marché intérieur, y compris les écoles primaires et les cantines d'entreprises : la Nouvelle-Zélande et l'Australie cesseront de nous accuser de dumping, les consommateurs français seront heureux de mieux manger et de moins polluer, un nombre croissant d'agriculteurs pourront se maintenir.

Mais aujourd'hui, les multinationales Lactalis ou Danone font la loi !
Eh bien, Lactalis et Danone feront un jour ce que viennent de faire les abattoirs Doux, qui ont délocalisé leurs poulets au Brésil, avec du soja local et une main-d'oeuvre pas chère : par souci de rentabilité, ils abandonneront les agriculteurs français. La grande distribution fait de même : quand elle constate que la demande en produits biologiques s'accroît, elle importe d'Italie et d'Allemagne, là où les surfaces en bio ont atteint une taille critique qui permet des prix raisonnables. Car nos agro-industries n'ont pas été capables de négocier avec les agriculteurs français des circuits d'approvisionnement en produits bio. Alors que nous étions les premiers il y a vingt ans ! Bravo Lactalis, bravo la grande distribution ! Il faut résister !

Qui résiste ?
Des agriculteurs, des petites coopératives ! Un certain André Pochon, agriculteur breton, alors qu'on subventionnait le maïs ensilage pour produire du lait bas de gamme, a continué, sans subventions, à produire du lait sur des prairies ou poussait du trèfle blanc. Il a écrit des bouquins, l'Inra lui a apporté sa caution scientifique sur le tard. Entre-temps on avait incité les agriculteurs bretons à faire leurs élevages pollueurs. Oui, face aux forces économiques qui ont conduit les agriculteurs français dans l'impasse, ce monsieur a été un résistant !

“Le pouvoir de Jean-Louis Borloo devient limité,
et les fossoyeurs de l'écologie au ministère
de l'Agriculture reprennent du poil de la bête”

Aujourd'hui, le Grenelle de l'environnement est menacé...
Il y avait pourtant un relatif consensus lors du premier Grenelle ! Même si les leaders de la FNSEA ont menacé par deux fois de claquer la porte - à propos des pesticides, puis des OGM -, ils étaient revenus à la négociation. Et ils ne trouvaient plus d'arguments pour s'opposer au virage que va devoir prendre l'agriculture française. Ils étaient bien obligés de constater que les organisations environnementalistes n'étaient pas composées que de chevelus et de bobos voulant en découdre avec les agriculteurs français. Malheureusement, on constate au niveau de la présidence - depuis « l'environnement ça commence à bien faire », de Nicolas Sarkozy au Salon de l'agriculture - un certain virage. Il va de soi que le pouvoir de Jean-Louis Borloo devient limité et que les fossoyeurs de l'écologie au ministère de l'Agriculture reprennent du poil de la bête.

Pas optimiste alors ?
Ce n'est pas en France qu'est le gros problème. Aujourd'hui, je peux avoir accès à la direction de l'Inra, aux patrons de la FNSEA, au ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire, à Jean-Louis Borloo, Chantal Jouanno, Nathalie Kosciusko-Morizet, et j'ai même rencontré en délégation Nicolas Sarkozy pour discuter de l'application de la partie agricole du Grenelle. Ceux auxquels je n'ai pas accès, ce sont Pascal Lamy à l'OMC et Dominique Strauss-Kahn au FMI. Et pourtant, il y aurait urgence ! Le sort de l'agriculture française se joue dans les négociations internationales, qui doivent absolument prendre en compte les rapports Nord-Sud, les questions environnementales, les mouvements migratoires. Avec Pascal Lamy et Dominique Strauss-Kahn, on a affaire à de brillants intellectuels, on a la chance qu'ils parlent français, mais il y a chez eux trop peu d'écoute à l'égard de ceux qui réfléchissent à l'agriculture de demain. Mais j'ai confiance dans le combat politique des résistants, des citoyens, des associations, des syndicats !

Vincent Remy