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mercredi 29 février 2012

Il fait bon vieillir...

Une jeune-fille magnifique

Vous avez dix minutes? Alors, prenez-les pour écouter cette lycéenne. Elle vient de remporter le concours de plaidoierie organisé par le Mémorial de Caen. Elle a choisi pour thème le bout du bout de la vie, celui que nous redoutons tous, et elle l'a transcendé.
Alma, d'où te vient cette maturité, cette profondeur? Tu sais écrire, tu sais dire, tu sais partager, tu sais vibrer, tu sais penser. Allez, je me lance: tu sais aimer.
Bravo et merci. Grâce à ta victoire, tu vas partir pour New York visiter le siège de l'ONU. Bon voyage!
http://www.dailymotion.com/video/xo3yv5_il-fait-si-bon-vieillir_webcam#from=embediframe

PS : bravo aussi à tes professeurs du lycée Champagnat, à Saint-Symphorien-sur-Coise, dans le Rhône. Eux aussi peuvent être fiers.Il fait si bon vieillir...                                                                                                                     Le Mémorial de Caen - Alma Adilon-Lonardoni , Lycée Champagnat - Saint-Symphorien-sur-Coise (69) - http://www.memorial-caen.fr

Eurre 26400 :Biovallée Jardin des abeilles...

Première rencontre « Biovallée, Jardin des abeilles » ®

Première rencontre « Biovallée, Jardin des abeilles » ®
France

D'ores-et-déjà, nous vous informons que la première rencontre « Biovallée, Jardin des Abeilles ® » se tiendra le 2 mars 2012 dans la nouvelle salle de conférence du Campus de l'Ecosite à Eurre (Drôme, 26400) et aura pour thème « Biovallée, Jardin des Abeilles, rencontre 1: pollinisateurs et biodiversité, ressources du territoire. »
Le premier comité de pilotage, pour organiser la rencontre du 2 mars se déroulera le 30 janvier à 16h dans les locaux de la communauté de communes du Val de Drôme (CCVD), Z.I de Crest, Rue Henrie Barbusse, sous l'égide de Bee Happy.
Merci de nous informer de votre intérêt pour participer à ce comité de pilotage d'ici les 20 janvier auprès de Marie-Laure Drouet-Rouhier et de transférer ce mail à toute personne ou structure susceptible d'être intéressée par le sujet.

biovallee un jardin des abeilles2 mars 2012, au campus de l'ecosite d'Eurre

Programme

 9h00 – 13 h 00  Accueil, inscriptions, inaugurations

Dr B. Vaissière, INRA laboratoire pollinisation et écologie des Abeilles, UMR 406.
Les Abeilles domestiques et sauvages sont des insectes pollinisateurs, colonne vertébrale des écosystèmes. La pollinisation : l'importance du rôle des insectes et son lien avec la biodiversité, l'agriculture.  Quelle fonction, quelle situation aujourd'hui, quelles pistes pour l'avenir.

Dr L-P. Belzunces, INRA Responsable du Laboratoire de Toxicologie Environnementale UMR 406. Différentes hypothèses expliquant le déclin des abeilles, avec développement d'un discours contradictoire, les effets des pesticides. Interactions pesticides-pesticides, pesticides-médicaments vétérinaires, pesticides-pathogènes.

A. Decourtye, ACTA – Filières végétales et animales. Les relations entre systèmes de culture et ressources disponibles pour les Abeilles, méthodes pratiques de gestion.

Bee Happy, présentation d’exemples concrets de bonnes pratiques pour les pollinisateurs et la biodiversité en France et en Europe.

13h00 – 14h30 Déjeuner restauration sur place SUR RESERVATION AVANT LE 22 FEVRIER
14h30 – 16h30 Préparer le Jardin des Abeilles - Groupes de travail avec présence des experts 
  • Groupe de travail 1 – Mes relations à l’Abeille
  • Groupe de travail 2 – Ce que je peux faire pour l’Abeille
  • Groupe de travail 3 – Les questions que posent l’Abeille
17h00 - 18h30 Synthèses des groupes de travail (en plénière),  suivies de questions réponses
Conclusion par Jean Marie Pelt, professeur à l’Institut Européen d' Ecologie et Didier Jouve, conseiller régional

19h00 - 20 h15 Buffet collation/ apéritif Buffet collation/ apéritif

20h projection d'extraits du  film  MINUSCULE documentaire poétique

20h30 – 22h00
CONFERENCE GRAND PUBLIC J-M PELT,
INSTITUT D'ECOLOGIE EUROPEENNE, DEBAT.

Inscription classique

Bee Happy
Place de l'Hôtel de Ville
26420 La Chapelle en Vercors

Inscription en ligne

Pour toute question supplémentaire, nous contacter

Greenpeace avait raison d' alerter les citoyens....


Les militants de Greenpeace relaxés après l'intrusion dans une centrale nucléaire : les deux militants de Greenpeace s'étaient introduits dans la centrale de Cruas (photo) en décembre dernier.
Le tribunal correctionnel de Privas a relaxé ce mardi pour des raisons de procédure les deux militants de Greenpeace jugés pour s'être introduits en décembre 2011 dans la centrale nucléaire de Cruas, en Ardèche.
Lors de l'audience, le 24 janvier dernier, le parquet avait requis une peine de quatre à six mois de prison avec sursis et 1 000 à 1 500 euros d'amende à l'encontre de Julien André, un informaticien de 39 ans, et Vincent Roquelore, un photographe de 34 ans.Tous deux étaient jugés pour "violation de domicile et locaux professionnels" et "dégradation de biens publics en réunion", délits passibles de 7 ans de prison.
«Le tribunal a déclaré nulle la procédure et a retenu nos arguments sur la notification tardive des droits des prévenus, ainsi que la non-information des délits qui leur sont reprochés», a déclaré l'avocat de Greenpeace, Me Alexandre Faro.
«Durant toute leur garde à vue, on leur a signifié qu'on leur reprochait une intrusion sur un site intéressant la défense nationale, ce qui est passible de 6 mois d'emprisonnement», a dit l'avocat.
Or, a-t-il ajouté, «ils ont été mis en examen et jugés notamment pour violation de domicile, ce qui est passible d'un an d'emprisonnement».
Selon Me Faro, le tribunal de Privas «est allé plus loin» que le tribunal correctionnel de Troyes.
Le 21 février, celui-ci s'était déclaré «incompétent» pour juger neuf autres militants de Greenpeace qui s'étaient introduits dans la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube) en décembre 2011, renvoyant la balle au parquet.
MCD -APL

 

Prendre conscience de l' instant présent...


Résonance- Reliance et Conscience
Mindfulness-Based Stress Reduction  ou Maîtriser le Stress par la Pleine Conscience
La pleine conscience ou mindfulness est la prise de conscience dans l'instant présent, délibérée et sans jugement de valeur, en intégrant corps et esprit.
Faites une pause et réfléchissez à ce qui vous a amené jusqu'ici. Avez-vous déjà rencontré une difficulté quelque part, et seriez-vous prêt à la surmonter différemment? Seriez-vous en quête de paix, d’équilibre, de sérénité ou d’un sentiment de maîtrise de votre vie?
Le programme de MBSR vous enseigne à entretenir un rapport différent avec les choses qui vous posent problème dans la vie, et s’appuie entièrement sur des outils que vous avez déjà en votre possession: la tolérance, la compassion, la patience, et la concentration.  Le programme consiste à développer une aptitude à cultiver la pleine conscience, remplaçant le pilote automatique que nous connaissons tous bien.  
Ces moments de manque de conscience contribuent le plus souvent à notre stress et à notre souffrance.
Principaux Contenus de MBSR
Le programme se compose de huit séances hebdomadaires et d’une journée complète pendant un week-end (ou sur un format modifié qui respecte les contenus de la mindfulness). Ce programme en groupe, interactif et pratique, consiste en une série d’exercices d’attention, de respiration, de mouvements corporels doux, de concentration et de communication.  Avec
- des instructions guidées pour toutes les pratiques
- des exercices de détente et de visualisation
- comment privilégier le mode «être» au lieu du mode «faire» 
- comment reconnaître ses habitudes automatiques
- comment parvenir à l'acceptation de soi 
- comment faire face à ses émotions
- comment apprivoiser le stress
Le programme MBSR, par l’aspect préventif et thérapeutique, vous offre les moyens d’accéder à vos qualités de force intérieure pour diminuer votre stress et vivre mieux.  L’intention de la pleine conscience ou mindfulness est d'appliquer sérénité, quiétude, maîtrise des événements et harmonie dans votre vie.
Pour bénéficier le plus possible du programme, les participants s'engagent à pratiquer 45 mn par jour à l'aide de CDs et d'un cahier d'exercices.
Cycles Mieux-Être et Pleine Conscience : Programme de 8 séances hebdomadaires de 2h30 et une journée de Pleine Conscience
Drôme- 26 ; Printemps 2012
A Crest : Fin février ; Lieu : 49 rue Paul Pons
2 séances d’information : Lundi 20-27 Février à 18h30
8 séances le Lundi de 18h30 à 21h
12-19-26 Mars, 2-23-30 Avril,  14 et 21  Mai et une Journée de Pleine Conscience le 6 Mai
A Romans : Fin Mars ; Lieu : Maison de la Nature   3  Côtes des Chapeliers
2 séances d'information : 20 et 24 mars à 19h
8 séances  le Mardi de 19h à 21h30 : 27 Mars, 
3-24- Avril,  1-8-15-22-29 Mai et une Journée de Pleine Conscience le 20 mai
L’association Résonance propose des Ateliers de Pleine Conscience en groupe,  pour apprivoiser le stress, les émotions, l’anxiété  et entraîner son corps et son esprit à accéder  à des ressources intérieures de croissance et  de Mieux Être…
La Pleine Conscience est une pratique qui consiste à devenir plus conscient de  chaque instant et de notre expérience à cet instant.
Selon le Dr Jon Kabat-Zinn, créateur du programme de réduction du stress MBSR ( Mindfulness Based Stress Reduction) pratiqué dans plus de 300 hôpitaux dans le monde, la Pleine Conscience signifie :
"Etat de conscience qui résulte du fait de porter son attention, intentionnellement, au moment présent, sans juger, sur l’expérience qui se déploie moment après moment".
La pratique de la Pleine Conscience constitue un entraînement permettant de nous libérer des mécanismes automatiques, source de mal-être ou de détresse psychologique. La Pleine Conscience permet ainsi le développement d'une aptitude à être en relation différente avec l'expérience vécue.
Elle propose d'aborder l'expérience avec un esprit ouvert et une attitude bienveillante, ouvrant à l'accueil du moment présent.
La Pleine Conscience, lorsqu'elle s'inscrit dans une pratique régulière, permet d'améliorer sa qualité de vie, de développer sa sérénité, de mieux se connaître et découvrir les autres.
Des programmes de soins efficaces et scientifiquement validés basés sur la pleine conscience, sont aujourd’hui utilisés dans le champ médico-psychologique.
Information et inscription
04 75 21 00 56  Courriel : anne.tesson@gmail.com
Cycle Mieux-Être et Pleine Conscience
Un parcours d’intégration de 8 semaines comprenant :
1 séance d’information préalable
8 séances hebdomadaires de 2h30 et 1 journée de Pleine Conscience
-  Pratique de l’attention aux sensations, pensées et émotions
-  Conscience du souffle et du corps
-  Exercices de détente corporelle
-  Ecoute de l’instant présent
-  Exercices à intégrer dans sa vie quotidienne
-  Partages de la mise en pratique entre les participants
-  CDs audio et fiches de travail pour les pratiques chez soi
 «  La Pleine Conscience : une attention bienveillante et ouverte à chaque instant » Dr Edel Maex
Applications
Mieux gérer ses états :
Stress, anxiété, dépression, fatigue, maladie, troubles du sommeil, douleurs chroniques, tensions dans les relations...
Pour mieux  “Être“ à la vie.
Développer de nouvelles habiletés et compétences pour faire face au stress et aux difficultés de la vie.
Générer plus de paix en soi et autour de soi et s’éveiller aux beautés et à la joie qui existent dans l’instant présent.
Intervenante : Anne Tesson
Formée à la Relaxation, la Sophrologie, au Yoga et à l’Education à la Paix, Anne Tesson intervient dans ces domaines dans différents stages. Aujourd'hui, elle coordonne les Rencontres de l'Ecologie à Die (26), et anime des ateliers et journées de Pleine Conscience. Elle a suivi les 2 cycles de « Réduction du Stress basée sur la Pleine Conscience » (MBSR/MBCT) et poursuit le cursus d'intégration de la MBSR selon les critères de l'ADM. «  Une vie humaine vécue dans la conscience, pleinement éveillée,  est l’art par excellence »  Henri David Thoreau
Publié par Résonance Reliance et Conscience à l'adresse
Contact : Anne Tesson , Chastel, 26150 Die.
Tel : 04 75 21 00 56

Notre histoire : Le camps des Milles...

Le camp des Milles : internements et déportations, 1939-1942


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"Visage d'interné", dessin d'Olaf Christiansen, 1940
(collection de l'Association des Philatélistes du Pays d'Aix).
Le camp des Milles est repérable à quelques kilomètres au sud d'Aix-en-Provence. En bordure de voie ferrée, on découvre au bout de la rue centrale du village, un domaine de sept hectares, les quinze mille mètres carrés d'une ancienne tuilerie avec de hautes cheminées, les trois étages d'une façade et deux grandes ailes ; la tour centrale comporte une horloge et une statue de la Vierge qui sera prochainement restaurée. Depuis les toits, on aperçoit à l'ouest la Sainte-Victoire. Parmi les échangeurs d'autoroute, sur le chemin de la gare TGV et de l'aéroport, en dépit d'un coeur de village sommeillant et de beaux fragments de nature sauvegardée, Les Milles, c'est à présent une agglomération : sept mille personnes logées dans une zone industrielle et commerciale, des entreprises, des résidences et des lotissements sans saveur particulière. Il faut se reporter plusieurs décennies auparavant pour imaginer "une usine dans les champs" qui profitait de la proximité d'une carrière d'argile, le silence d'un faubourg, la vallée de l'Arc, les chemins et les arbres de la campagne aixoise : en ligne de mire, le viaduc de Roquefavour, les collines d'Eguilles et de Ventabren.
Max Ernst a raconté dans ses Notes d'une biographie rassemblées en 1970 que "Partout il y avait des débris de brique et de la poussière de briques, même dans le peu qu'on donnait à manger. Cette poussière rouge pénétrait jusque dans les pores de la peau. On avait l'impression d'être destinés à devenir débris de briques". A partir de septembre 1939 et jusqu'à mars 1943, date de la fermeture du camp, une terrible parenthèse s'ouvre aux Milles. A propos des souvenirs du camp d'internement, jusqu'aux alentours des années quatre-vingt du siècle dernier, en dépit des efforts pionniers et des publications de deux chercheurs, André Fontaine et Jacques Grandjonc, le refoulement et l'indifférence furent énormes. Aujourd'hui encore, l'ignorance est grande, le passé passe difficilement. Une autre page s'était tournée après la Libération, les activités industrielles de la tuilerie reprirent en 1947 et se poursuivirent jusqu'en 2006. Inaugurée en 1882, la fabrique aura connu 125 ans de production et deux séquences d'interruption : la première guerre mondiale et la période 1938-1946. Pour les femmes et les hommes qui travaillèrent en usine, le métier de briquetier impliquait un grand engagement physique : il fallait vivre dans la poussière, parmi les courants d'air et les températures élevées. Rien de commun avec les sombres connotations que l'on perçoit quand on songe à l'enfermement et aux drames des années quarante.
 Des antinazis considérés comme des "sujet ennemis".
Au moment de la déclaration de guerre du 3 septembre 1939, l'administration française ordonne l'internement et le criblage des ressortissants allemands et autrichiens qui vivent en France : elle considère ces personnes comme des suspects. C'est une première étape dans l'aveuglement et la xénophobie, le déclenchement d'un engrenage proprement infernal. La plupart des émigrés que la Troisième République place sous surveillance sont soit de simples vacanciers, soit des réfugiés qui ont quitté l'Allemagne en 1933, effrayés par la montée du nazisme dont ils sont de farouches ennemis. Ou bien encore, aberration supplémentaire, ces internés peuvent être, comme le signalera Lion Feutchwanger, d'anciens légionnaires qui ont "servi vingt ou trente ans sous le drapeau français".
Après l'armistice de juin 1940, le verrou se resserre : l'article 19 est promulgué, le régime de Vichy s'engage à livrer sur simple demande du régime hitlérien les opposants politiques ou bien les citoyens juifs qui sont raflés. Ici, se profilent les étapes d'une épouvantable logique. La Seconde Guerre mondiale, écrira Hannah Arendt qui connut le camp d'internement de Gurs, aura "engendré un nouveau type d'êtres humains : ceux qui ont été envoyés dans les camps de concentration par leurs ennemis et dans les camps d'internement par leurs amis" (1).
L'autorité militaire avait décidé le 2 septembre la réquisition de la tuilerie qui se trouvait désaffectée depuis 1937 : elle ne comptait plus que deux habitants, un concierge et un peseur. Le premier regroupement des "indisérables" s'effectue aux alentours du 7 septembre ; le chiffre de 1800 internés est rapidement atteint. Aux Autrichiens et aux Allemands s'ajoutent d'autres nationalités, des Russes, des Polonais et des Tchèques. Parmi les étrangers considérés comme des ennemis potentiels de la France, on rencontre de nombreux membres de l'intelligentsia allemande, des musiciens, des architectes et des hommes de science, des écrivains et des artistes comme Hans Bellmer, Gustav Elrich, Max Ernst, Lion Feutchwanger, Herman Henry Gowa, Walter Hasenclever, Wilhelm Herzog, Eric Itor Kahn, Alfred Kantorowicz, Robert Liebknecht, Golo Mann, Léo Marschütz, Franz Meyer, Ernst Erich Noth, Anton Radersscheidt et Ferdinand Springer.
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Lion Feutchwanger (1884-1958)
auteur du "Diable en France".
Placés sous le commandement du capitaine Charles Goruchon et d'une trentaine de sous-officiers, les soldats ont planté des pieux et disposé des barbelés autour du terrain de l'usine. Les 150 soldats qui gardent le camp seront à peine mieux traités que les internés qui couchent dans un vaste dortoir et dans une grande promiscuité : au premier étage de l'usine, sur terre battue, dans la poussière et les courants d'air, parmi les briques et les séchoirs. La paille qu'on a disposée sur le sol favorise le développement des puces, les punaises et les parasites. Il faut se lever pour l'appel de 6 h 30 du matin (5h 30 pendant l'été). Des repas rudimentaires sont souvent pris dans la cour, l'hygiène est inexistante, l'eau potable est puisée en dehors du camp, on fait sécher le linge sur les barbelés. Dans son récit autobiographique  Le diable en France, Lion Feutchwanger constate qu' "on ne peut se libérer ni de sa crotte ni des nuées de mouches".
A l'intérieur du camp, une vie souterraine plus ou moins lourde, toutes sortes d'ambivalences, du chahut, des conflits et des débordements, mais tout aussi bien la lutte contre l'angoisse, contre le désoeuvrement et la négligence ainsi qu'une durable créativité émergent promptement. Des champions de football décident d'entraîner les plus jeunes ainsi que des gamins du village. Des cours, des conférences et des cérémonies religieuses se programment, une chorale et un orchestre se réunissent, des parodies d'opéra et des sketchs s'imagineront. Du marché noir se développe, un bar plus ou moins transgressif va s'ouvrir : toutes sortes de trafics entre hommes, des soirées de cabaret abondamment arrosées, des travestissements, des divertissements et des spectacles se succèdent sous la voûte d'un long couloir, dans une portion mal éclairée du rez de chaussée baptisée "Die Katakombe".
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Une troupe de nains fut internée et donna spectacle au camp des Milles.
Les principaux ennemis des internés du camp des Milles s'appellent le froid, le mistral, la précarité, la mauvaise alimentation, l'isolement loin des femmes, l'incertitude devant l'avenir et la dysenterie. Pour d'autres renseignements à propos de l'étonnante vie culturelle et artistique au camp, on trouve parmi les textes mis en ligne sur ce site, un premier fragment consacré au séjour d'Hans Bellmer et de Ferdinand Springer ; une seconde chronique titrée "1937 / 1940 Saint-Martin d'Ardèche / Camp des Milles" évoquera la silencieuse silhouette de son compagnon d'atelier Max Ernst. Une troisième chronique rédigée pendant l'hiver 2011 se souvenait des destins parallèles de Franz Hessel et de Walter Benjamin. Dans son livre pionnier Le camp d'étrangers des Milles (Edisud , 1989 et 1992) André Fontaine traite des distractions du camp en pages 50-54. Il évoque, pages 58-66, plusieurs biographies d'artistes.
Relativement nombreux, ces plasticiens et leurs oeuvres ne sont pas tous clairement identifiés, comme le rappellera, du jeudi 1 au vendredi 24 mars 2012, l'exposition Hans Bellmer et les peintres inconnus du camp des Milles, composée grâce à l'apport des découvertes de l'Association philatéliste du Pays d'Aix : à côté de dessins ou de fusains parmi lesquels on découvre un portrait inédit du capitaine Goruchon exécuté par Hans Bellmer ainsi que les signatures de Jupp Winter (1904-1983) et d'Olaf Christiansen (1901-1990), les noms des auteurs de plusieurs pièces signifiantes n'ont pas encore été retrouvés. Cette diversité de sources recoupe les analyses de Laurence Bertrand-Dorléac qui faisait remarquer que les artistes internés n'inventèrent pas aux Milles "un style de camp mais firent généralement ce qu'ils avaient toujours su faire, dans une langue qui ne devint pas commune au prétexte qu'ils étaient enchaînés ensemble".

Jusqu'en juillet 1942 : internements et transits.

Des internés avaient obtenu leur libération provisoire : Max Ernst partit le 23 décembre, il fut obligé de revenir en juin 1940. Feutchwanger subit un sort analogue. Fin janvier, les détenus deviennent des prestataires disséminés en d'autres endroits du Midi : à la mi-avril, il ne reste plus que 140 internés qui sont transférés à Lambesc. Suite à l'invasion allemande du 10 mai, un nouvel internement est décrété : trois milles hommes sont parqués, quelques-uns d'entre eux creusent des tranchées et construisent les cabanes de bois qui serviront de toilettes. En sus du monde germanique, voici des Italiens, des Luxembourgeois, des Belges, des Hollandais, des juifs de l'Europe de l'Est et des anciens des Brigades internationales de la Guerre d'Espagne. Max Ernst écrira que "le nombre des prisonniers avait quadruplé, le nombre des poux centuplé".
On estime pouvoir dater de cette seconde période du camp des Milles les peintures murales réalisées avec des dominantes d'ocre et de bleu dans le réfectoire des gardiens. Cette oeuvre collective qu'il faut appréhender comme un document d'époque, n'a pas d'auteur avéré ; elle emprunte à plusieurs styles de l'époque, entre autres au Cubisme et peut-être au Constructivisme. Son humour de chansonnier, ses fantasmes et sa quotidienneté, ses thématiques proches de la bande dessinée, de la propagande ou bien de la caricature peuvent s'interpréter au second degré. Le travail d'une équipe de restauration conduite par Monique Pomey assure pour ces peintures, depuis l'été 1994, pérennité et visibilité. Intitulées Les moissons et les vendanges, Le Banquet des Nations, Rêve de nourriture et Le cortège des prestataires, ces images miraculeusement sauvegardées relèvent d'un curieux mélange d'invention et de convention : elles sont parvenues à déjouer la censure de leur époque et livrent des indices à la fois dérangeants et amusants, à propos du violent désir de liberté et du besoin d'une alimentation décente qui habitaient les détenus.
En juin 1940, la défaite des troupes françaises et la probable arrivée des Allemands dans le Midi mobilisent les anti-nazis qui entreprennent de faire pression sur l'état-major du camp : il faut s'échapper avant qu'il ne soit trop tard. Lion Feutchwanger est désigné pour négocier la fuite de deux mille internés, le commandant du camp se révèle conciliant : il obtient qu'un train puisse transporter deux mille cinq cents internés, le 22 juin, depuis la gare des Milles. En allant vers Bordeaux, les exilés imaginaient pouvoir trouver un bateau qui les emmènerait au Mexique ... Survient le bien étrange épisode du Train de la liberté dont le réalisateur Sébastien Grall a tourné l'adaptation cinématographique en 1995, avec Jean-Pierre Marielle dans le rôle du capitaine Charles Goruchon (dans le film, on l'appelle Charles Perrochon). Pour conter cette histoire à peine croyable, mieux vaut oublier les images du film et confier à Max Ernst le rôle d'un narrateur à la troisième personne : "Max se trouve avec 2500 autres voyageurs dans ce train dont la capacité est de 1200 places assises. Première escale : Marseille, où on doit être embarqué à destination d'une vague colonie française. On chuchote : "C'est pour construire le Transsaharien." Nos gardes habituels, de braves territoriaux, ont été remplacés par des Sénégalais peu rassurants. Tout à coup, contre-ordre. Le train-fantôme se remet en marche, direction ouest. Plus de gardes du tout. Chaque wagon a un prisonnier responsable pour veiller à ce que personne ne s'évade. Le train s'arrête partout, à chaque vigne, à chaque champ de pommes de terre, pendant deux, trois, quatre heures. Pendant deux heures et demie à la gare de Carcassonne. Max pense à s'évader, mais il se souvient d'une lettre de Joë Bousquet, reçue il y a trois jours : "Impossible de loger, même une souris, à Carcassonne." Après quatre jours de tourment et de faim, on arrive à la destination prévue : la gare maritime de Bayonne. Un bateau est arrimé pour recevoir des prisonniers. Destination inconnue. Soudain le chef de gare arrive en courant et gesticulant : "Embarquement impossible, manque de temps, les boches vont arriver d'une minute à l'autre !"
De nouveau, le fantôme à locomotion électrique rebrousse chemin .... On part en direction de Lourdes. Là, on apprend par les journaux que l'armistice a été signé et de la bouche du chef de convoi qu'il a compris enfin, comme par miracle, le comportement du drôle de chef de gare maritime de Bayonne : le chef de convoi avait envoyé au chef de gare un télégramme lui annonçant l'arrivée de 2500 Allemands (sans préciser quelle sorte d'Allemands) en demandant de préparer la soupe pour eux.
Immédiatement après cette révélation miraculeuse de notre chef, racontera Max plus tard, un deuxième miracle se produit à Lourdes. Nous voyons un train dont tous les passagers sont du sexe féminin, entrer lentement dans la gare et s'arrêter juste en face du nôtre, sur le même quai. Les portières s'ouvrent. Un essaim de dames et de demoiselles se jettent, avec des cris de joie et de surprise, sur leurs maris et leurs amants qu'elles n'avaient pas vu depuis plusieurs années. Le camp de Gurs, réservé à la gent féminine d'origine "ennemie", les avait lâchées sans cérémonie. Epouses et maîtresses s'installent dans notre train-fantôme, aggravant encore le problème des places assises. Les protestations de notre chef de convoi restent vaines. Ainsi, notre prochaine prison dans les garrigues du Gardon, infestées par des moustiques et par la garde mobile, sera une prison mixte".
En compagnie de son fils cadet Ulrich, Franz Hessel fut du 22 au 27 juin l'un des passagers du train des Milles. Il avait été interné en mai, il fut libéré le 27 juillet 1940 ; la courbe de sa vie s'acheva le 6 janvier 1941. Dans un entretien mené en décembre 2011 par Guénaël Lemouée pour le quotidien La Provence, Stéphane Hessel raconte ce dont il se souvient, à propos du séjour de son père qui fut l'un des premiers traducteurs de Proust, l'un des merveilleux protagonistes du tourbillon de la vie incarné par Jules et Jim : "Il passait aux yeux de ceux qui l'accompagnaient, comme Feutchwanger et d'autres, pour quelqu'un d'assez serein qui acceptait le mauvais sort qui était le sien, ce que lui reprochaient d'ailleurs ses camarades qui disaient : "Ah! le vieux Hessel, ce n'est pas un combattant !". Il n'a jamais protesté alors qu'autour de lui il y avait naturellement des gens qui étaient furieux de cette méprise des autorités françaises qui traitaient mal des hommes dont on savait bien qu'ils n'étaient pas nationaux-socialistes".
Le camp des Milles devient à partir de l'été 1940 et jusqu'en juillet 1942, le seul camp de transit en France habilité pour une ré-émigration outre-mer. A partir des Milles, s'opèrent toutes sortes de transits, réguliers ou bien illégaux, avec l’aide de particuliers, d’organisations ou bien de filières locales et internationales comme le Centre Américain de Secours de Varian Fry ou bien comme la Hicem. Bien que pendant cette période de pénurie alimentaire et de terribles incertitudes, le camp soit un endroit foncièrement inconfortable et anxiogène, une demi-normalité parvient à s'établir : s'ils en ont les moyens et le courage, les candidats au départ peuvent assez librement circuler pendant la journée pour effectuer à Marseille, dans les consulats et près des organismes compétents, les démarches nécessaires à l'obtention de leurs visas. Il arrive que les effectifs du camp ne soient pas importants : on dénombre 234 internés le 23 juillet 1941. En décembre 1941, on recense aux Milles, en tout et pour tout, 22 Allemands et 95 membres des Brigades internationales.
 Août-septembre 1942 : une "antichambre de la déportation".
A partir de l'automne 1940, même s'il ne portait pas encore de nom, le danger s'est crûment précisé quant au sort des internés. Le 3 octobre, le nouveau statut des juifs implique qu'ils sont "des citoyens de seconde zone". Le 4 octobre, un décret vichyste permet d'interner les juifs étrangers dans "des camps spéciaux".Planète sans visa. D'après Doris Obschernitzki, l'une des meilleures spécialistes de l'histoire du camp, Maurice de Rodellec du Porzic est un individu on ne peut plus redoutable : "un fidèle serviteur de la politique xénophobe, antisémite, anticommuniste, antigaulliste de Vichy". Les responsables du camp des Milles, ce ne sont plus des autorités militaires relativement tolérantes : le camp est placé sous l'autorité du Ministère de l'Intérieur, en l'occurrence l'Intendance de police de Marseille dont le commandement est assuré par Rodellec du Porzic, un personnage que l'on retrouve dans le roman de Jean Malaquais,
Le 20 janvier 1942, la conférence de Wansee a décidé la "solution finale". En juillet 1942, Pierre Laval propose d’inclure dans les déportations les enfants de moins de 16 ans. Aux Milles, le 15 juillet 1942, une inspection est menée par le SS Heinrichsohn en compagnie de Schweblin, de la police française : Dannecker, chef de la section anti-juive de la Gestapo, recense 1192 Juifs "déportables". Selon l'expression de l'historien Robert Mencherini, le camp des Milles "se transforme en antichambre de la déportation". Dans les paragraphes qui suivent, on retrouvera pour l'essentiel des notes prises parmi les travaux de Doris Obschernitzki, sa chronologie publiée dans le catalogue Les Peintres au camp des Milles. En dépit du laconisme de ces notes, il ne faut pas oublier pendant cette terrible période l'action et les combats des associations humanitaires et de quelques justes, entre autres le gardien Auguste Boyer, le Pasteur Henri Mannen et son épouse qui sauvèrent in extremis quelques-uns de ceux qui étaient promis à la déportation. Parmi les plus précieuses sources de renseignements, il faut relire - publiées dans l'ouvrage Zone d'ombres - les souvenirs d'Henri Mannen et le rapport du rabbin Israël Salzer, aumônier du camp.
Le 3 août 1942, le camp des Milles est bouclé, 170 gardes mobiles vêtus de noir, casqués et armés encerclent le camp : ils ont reçu l'ordre de tirer si quelqu'un fait une tentative d'évasion. Le 4 août, on a transféré aux Milles des internés des GTE (Groupement des Travailleurs étrangers) de la région ainsi que des femmes et des enfants auparavant regroupés dans des hôtels de Marseille. Le 10 août, on procède aux criblages des déportés dans la cour. Les partants sont séparés des autres, plusieurs personnes ont préféré se suicider, certains se sont jetés du haut des fenêtres de la tour centrale. Un train est rempli, le premier convoi quitte Les Milles le lendemain, il prend via Chalon-sur-Saône la direction de Drancy avec 262 détenus ; ces personnes ont été triées par les services de Rodelec du Porzic. Arrivés à Drancy le 12 août, 236 d'entre eux partent en déportation le 14 août pour le camp d'Auschwitz.
Le 13 août, à huit heures du matin, 538 Allemands, Autrichiens et Polonais quittent le camp des Milles. Leur convoi atteint Drancy le 14. Ils sont 301, le 17 août, qui partent pour Auschwitz par le convoi n°20. D'autres suivent, le 19 août. Le 23 août, 134 membres des Groupements de Travailleurs Etrangers quittent Les Milles pour arriver le 25 août à Drancy. A la suite des rafles des 25 et 26 août effectuées à Marseille et dans la région, 1 200 Allemands, Polonais, Autrichiens et Russes sont rassemblés aux Milles. A 16 heures, le criblage commence, il se prolonge dans la nuit jusqu'à trois heures et demie du matin. Le 2 septembre à sept heures, Rodellec du Porzic et son adjoint Stéphane Auzanneau arrivent au camp, une ultime rafle s'effectue dans l'infirmerie pour que le dernier wagon du convoi soit plein. Au total, 574 personnes (dont 54 enfants) sont envoyées le 2 septembre vers Drancy où ils arrivent le lendemain. 488 partent pour Auschwitz le 7 septembre, 70 autres le 9 septembre. 450 internés, le 10 septembre, et 263 le jour suivant, sont transférés des Milles vers Rivesaltes. Le 14 septembre, tous continuent vers Drancy. Le 16 septembre, 571 d'entre eux partent pour Auschwitz. Par la suite, quelques convois vont partir du Sud-Est, notamment de Marseille, vers d'autres camps comme ceux de Gurs ou de Noé.
Au total, 2208 Juifs ont été transférés du camp des Milles vers Drancy ou bien vers Rivesaltes. Le 4 décembre 1942, le camp est réquisitionné par la Wehrmacht. 170 internés qui s'y trouvaient encore sont transférés à La Ciotat. Lorsque surviendra les 22 et 25 janvier 1943 la grande rafle de Marseille et la destruction du Vieux Port, les détenus seront rassemblés en gare d'Arenc avant d'être acheminés vers Drancy et les camps d'extermination. Le 15 mars 1943, le camp des Milles est définitivement fermé et transformé en dépôt de munitions. On estime qu'un total de 10.000 personnes issues de 27 nationalités ont été internées dans la tuilerie, entre 1939 et 1943.
 Juin 2012, ouverture au public du Site-Mémorial du camp des Milles.
La tuilerie des Milles aura connu plusieurs épilogues ... Jusqu'au débarquement de Provence d'août 1944, l'usine accueille un casernement de l'armée allemande. Ensuite, le 41° régiment de l'armée américaine occupe l'espace pendant toute une année. Une instruction est diligentée afin d'examiner le cas de Rodellec du Porzic, soumis à trois chefs d'accusation : responsabilité dans la destruction du Vieux Port, refus d'aide médicale aux internés des Milles et comportement inhumain lors des déportations. Les témoins à charge ne sont plus de ce monde, ils ont été conduits à Sobibor et Auschwitz, ils ne sont pas revenus. Rodellec du Porzic gère très bien sa défense, il prétend avoir obéi aux ordres de Vichy et de la puissance occupante. Il est libéré le 9 décembre 1945 et réintégré dans la Marine en novembre 1946, avec pleine reconnaissance de ses droits à la retraite. Il meurt le 18 février 1947 (2).

Aux Milles, dans le courant de l'année 1946, l'activité industrielle redémarre. Comme le raconte l'ouvrage De la terre et des hommes / La tuilerie des Milles d'Aix-en-Provence (Ref-2C éditions, 2007) un homme de 23 ans, Gérard Paulmyer prend les rênes de l'entreprise : il assumera la direction de la tuilerie jusqu'en 1983. Les premières années sont difficiles, "l'usine ne retrouve son rythme antérieur qu'au milieu des années cinquante". Elle connaît son âge d'or entre 1974 et 1980. En 1978, la production de briques et de tuiles atteint 270.000 tonnes : en sus de la carrière d'argile des Milles, l'approvisionnement en matière première s'effectue à Puyloubier. Après quoi, les tendances s'inversent, le déclin se précise, la famille marseillaise des Rastoin qui détenait l'essentiel des actions se dégage progressivement. L'entreprise connaît plusieurs propriétaires et conseils d'administration. Son ultime groupe industriel, la Société Lafarge Couverture arrête définitivement la production le 15 décembre 2006 : l'usine comptait encore une petite centaine d'ouvriers. Vingt années auparavant, on en dénombrait 800.

Pour ce qui concerne l'histoire du camp, j'indiquais plus haut que la fin du silence et une réappropriation de son douloureux passé commencent au début des années quatre-vingt. A compter de 1983, des associations locales de résistants, internés et déportés ainsi que la communauté juive demandent que soient protégées de toute destruction les peintures murales de l'atelier de menuiserie. Une stèle commémorative est installée près de la voie ferrée en 1985. La Sncf fait le don symbolique d'un wagon de l'époque des années 40, l'Association du Wagon-Souvenir élabore en 1992 une exposition à propos de la Shoah que l'on visite sur le Chemin des déportés, à quelques centaines de mètres de l'entrée de la tuilerie. Après quoi, les dirigeants de Lafarge Couverture acceptent que les espaces du camp soient destinés à l'installation d'un Mémorial : le site des Milles devient un site à vocation pédagogique pour les élèves de l'Académie d'Aix-Marseille.
La Fondation du Camp des Milles - Mémoire et Education, est depuis le 25 février 2009 un établissement reconnu d'utilité publique. Elle est dirigée par un Conseil d'administration qui représente l'Etat et les collectivités locales, des associations concernées et des entreprises mécènes. Cette Fondation dont le président est l'universitaire aixois Alain Chouraqui, achève actuellement l'aménagement des espaces et des bâtiments de la Tuilerie : le grand chantier d'un projet muséographique pour lequel travaille un Conseil scientifique d'historiens, de pédagogues et de spécialistes du patrimoine prend son relief. Un lieu de mémoire s'ouvrira au public : un centre de ressources multimédia, des ateliers pédagogiques, des débats, des conférences, des spectacles et des expositions se programment. Il est prévu que 100.000 personnes, dont pour moitié des scolaires, viennent chaque année visiter le Mémorial. L'inauguration officielle de ce nouvel établissement est prévue pour septembre 2012.
Alain Paire
(1) "Nous autres réfugiés" (1943) par Hannah Arendt, page 60 de La Tradition cachée, éd. Christian Bourgeois, 1987.
(2) D'autres analyses et informations dans l'article de Doris Obschernitzki, "L'intendant de police à Marseille, Maurice Rodellec du Porzic, et le camp des Milles" Cahiers d'études germaniques,
printemps 1997, n° 32.
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Pour paraître en mai 2012, Lettres des internés du camp des Milles (1939-1942) 200 pages couleur, 250 illustrations, ouvrage de Guy Marchot publié par L'Association Philatélique du Pays d'Aix, B.P 266, 13608 Aix-en -Provence cedex 1. Adresse électronique pour un bulletin de souscription, appa.aix@free.fr .Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.
Chez Actes-Sud, Des peintres au camp des Milles, septembre 1939- été 1941, catalogue de l'exposition de la Galerie d'Art du Conseil Général des Bouches du Rhône, Aix-en-Provence, 1997 : textes de Michel Bepoix, Laurence Bertrand-Dorleac, Nicolas Cendo, Jacques Grandjonc, Doris Obschernitzki, Alain Paire, Monique Pomey et Jean-Michel Royer. A propos de l'histoire de la briqueterie, chez REF. 2C éditions, De la terre et des hommes / La Tuilerie des Milles d'Aix-en-Provence (1882-2006) par Boris Grésillon, Olivier Lambert et Philippe Mioche.
Parmi les publications effectuées autour du camp des Milles, il faut d'abord mentionner deux ouvrages que l'on trouve dans le circuit du livre d'occasion ou bien à Aix, Librairie Le BlasonLe camp d'étrangers des Milles 1939-1943 par André Fontaine, Edisud 1989 et Zone d'ombres 1933-1994, éd. Alinea 1990 sous la direction de Jacques Grandjonc et Theresia Grundtner. Sous la direction de Robert Mencherini, disponible aux Publications de l'Université de Provence, Provence-Auschwitz / De l'internement des étrangers à la déportation des juifs, 2007. A traduire de l'allemand, le livre de Doris Obschernitzki : Letze Hoffnung-Ausreise. Die Ziegelei von Les Milles 1939-1942 , Hentrich Hentrich, Teetz, 1999. D'autres renseignements sur le site du Mémorial du camp des Milles.
Alain Paire
30 rue du Puits-Neuf
13100, Aix en Provence.  04.42.96.23.67                                                                                                                                     Site: "http://www.galerie-alain-paire.com" pour d' autres excellents articles
                                                                                          Galerie ouverte du mardi au samedi,
14h 30/ 18 h 30.

mardi 28 février 2012

Solidarité après l' incendie de la maison de Marion et Jérémie...


Incendie à Recoubeau
Suite à l'incendie de leur maison, Marion, Jérémie et leurs enfants (4 ans et 8 mois) cherchent une location le plus confortable possible pour se reloger (a priori ponctuellement le temps des travaux de reconstruction). L'assurance leur propose un budget jusqu'à 750 euros (pendant maximum 12 mois). L'idéal serait 2 ou 3 chambres, 1 bureau, et un garage ou espace pour atelier, un jardin. Bien chauffable avec un sol accueillant pour Tilia qui marche bientôt à quatre pattes. A Chatillon (où Loé va à l'école), Menglon, Saint-Roman, Recoubeau, Barnave, Pont-de-Quart, Luc... et pourquoi pas Die. Étudions toutes propositions.
Pas mal de matos a brulé (vélo, ski, livres, sono...) et surtout Jérémie a perdu la totalité de ses outils de travail (machines) et deux toiles et une porte de yourte, des matières premières... et l'assurance ne va pas rembourser ça. Pour qu'il puisse continuer son activité (on lui a déjà proposé un local), il faut des sous pour acheter du matos... environ 5000 euros. D’où l'idée d'un appel à la solidarité des copains et copines... et ils sont au moins cent et ... 100 dons de 50 euros = 5000 euros.
Adressez vos donc à Jérémie Moncoudiol et Marion Charrier, Quartier de la Gare, 26 310 Recoubeau. Contacts : tel : 06 83 23 63 36
Amicalement,
Anne Tesson
Chastel, 26150 Die

Changer est une urgence...

Terrorisme médiatique et grand-banditisme intellectuel : les deux mamelles de la campagne UMP
Nicolas Sarkozy l’a compris, il ne gagnera pas l’élection présidentielle à la loyale: son bilan est indéfendable, sa personne est rejetée, il n’a pas de projet, et son camp est miné par la division entre ceux qui courent après le Front National, et ceux qui pleurent la disparition de la bonne vieille UDF. L’UMP n’existe plus que par la peur panique de perdre le pouvoir.
Une seule stratégie de campagne s’impose: mentir, et tricher. Le vrai modèle de Nicolas sarkozy n’est pas Angela Merkel, mais un mélange de Silvio Berlusconi et de Vladimir Poutine, avec le vide idéologique de l’un, et la brutalité des méthodes de l’autre.
Promettre aux Français salariés modestes 1000 euros de plus sur leur feuille de paie en direct au journal de 20h n’est rien d’autre qu’un abus de confiance, de la vente forcée, une escroquerie.
Le Nicolas Sarkozy qu’on cherche à vendre aux Français est un faux, une contrefaçon, un produit de contrebande imaginé par des cerveaux d’extrême-droite, et revendu par des valets sans morale comme Xavier Bertrand qui ne prennent même plus la peine de justifier l’injustifiable en préférant insulter l’adversaire.
Nicolas Sarkozy a gouverné en bande à part, il fait campagne en bande organisée. Tout un programme, en effet.
Le 26 Février 2012 par Najat Vallaud-Belkacem (Photo)
Conseillère municipale adjointe au maire de Lyon, conseillère générale du Rhône, porte-parole de Ségolène Royal en 2007, Najat Vallaud Belkacem, met son expérience de la campagne présidentielle et son dynamisme, au service de François Hollande en tant que porte-parole.
Remarques :
On remarque que le ministre « du travail » ne dément pas l'accusation du délégué syndical d'avoir tenté de camoufler les plans de licenciement jusqu'à après les Présidentielles.
Ce qui est une manoeuvre basse et inacceptable. Il fallait donc dénoncer ce genre de turpitude.
Voilà pourquoi j'estime que Najat VB n'a pas "dérapé".
Elle a exprimé, avec de fortes métaphores, la saine révolte d’une femme politique honnête et outrée par les procédés inacceptables utilisés par le camp d’en face.
Il faut lire son communiqué de presse en entier, pour se rendre compte qu'il y a bien eu mensonge et tricherie à l'UMP. Et que X. Bertrand est bien un "valet sans morale".
Mensonge et tricherie : 10 euros par mois pendant un an sont "vendus" 1000 euros ! Si ce n'est pas de la pub mensongère, qu'est-ce que c'est ?
(L’Express avec AFP, « Elysée 2012):
…Dans cette interview, Xavier Bertrand demande également à François Chérèque, le numéro un de la CFDT, « de rester dans le combat syndical ». Le leader syndical avait fait état mardi de « coups de fil » passés par le ministère du Travail à de grandes entreprises afin qu’elles « reportent à plus tard », leurs plans de licenciement, après l’élection présidentielle… »
Le 27/02/2012  à 18:55  Posté par  Gérard Eloi

Perspectives : Les riches sont ils des voyous ?
Le riche est porté sur la triche, selon une étude
Les personnes issues des classes supérieures ont davantage tendance à enfreindre le code de la route, à chaparder des bonbons ou à mentir dans le but de s'enrichir encore davantage, selon une étude réalisée aux Etats-Unis et au Canada.
L'étude, publiée lundi dans la Revue de l'Académie nationale des Sciences (PNAS), a été réalisée par des chercheurs de l'Université de Californie à Berkeley et de l'Université de Toronto, qui ont réalisé sept expériences différentes auprès d'une centaine de personnes pour chaque test.
L'une de ces expériences a montré que les propriétaires de grosses cylindrées avaient plus tendance que les autres à commettre une infraction à un carrefour et laissaient moins traverser les piétons.
Un autre test réalisé avec un jeu de dés et une récompense à la clé a montré que les personnes se disant d'un statut social supérieur avaient davantage tendance à mentir sur leur score.
Lors d'un entretien d'embauche simulé, ces dernières hésitaient moins à mentir à la personne qu'elles étaient censées recruter en omettant de lui dire que le poste proposé devait rapidement être supprimé.
Et lorsqu'on leur a donné un paquet de bonbons en leur disant qu'il était destiné à des enfants présents dans une pièce voisine mais qu'elles pouvaient se servir, les personnes de milieux favorisés piochaient davantage que les autres.
"La recherche de l'intérêt personnel est une motivation plus importante pour l'élite, et la cupidité qui s'accroît avec la fortune et le rang social peut amener certains à mal se conduire", ont expliqué les auteurs de l'étude.
Ces derniers relèvent que les classes supérieures sont plus indépendantes et par conséquent moins inquiètes du qu'en dira-t-on.
Les plus riches sont plus portés sur la culture du résultat et ont une vision plus positive de la cupidité, ce qui peut les rendre "moins attentifs aux conséquences de leurs actes pour les autres", ont observé les chercheurs.
 MCD-APL 

Faire son jardin ...ou construire son autonomie en temps de crise.

Le printemps s'annonce dans les jardins potagers…
En apparence, les jardins semblent plus assoupis que jamais. Pourtant, on voit poindre quelques pousses vertes, quelques bourgeons et fleurs : primevères, violettes, etc…: le printemps n'est pas loin, et avec lui arrive toute une année de récoltes, de découvertes et de labeur. Pour bien s'y préparer, voici quelques conseils avant l'arrivée de la belle saison...
«Pour l’instant, c’est surtout l’heure du bilan, avant que tout se remette en route. Avant de vous précipiter sur vos outils, prenez le temps de vous promener dans votre jardin, de regarder autour de vous, de voir ce qui a pu souffrir du gel (les poireaux et choux ont eu quelques difficultés cette année avec deux semaines très froides, jusqu’ à moins 24 °C dans le Diois), ce qui doit être élagué, redressé ou protégé.» Voilà les premiers conseils de Denise, jardinière. Commencez à réfléchir à la façon dont vous allez organiser vos plantations: où ira chaque type de légume? De combien de place aura-t-il besoin? Comment les rotations se feront-elles?
Ensuite, il est temps de préparer vos semences: si vous utilisez les graines de vos récoltes passées, vous pouvez simplement les sortir et vous assurer qu’elles sont encore en bon état ( dans un sachet sec et sans vermine) . Si vous commandez vos semences, vous passerez certainement un agréable moment à parcourir les catalogues en calculant le nombre de sachets dont vous aurez besoin. Si vous êtes tenté par l’aventure des légumes anciens, vous pouvez consulter des associations spécialisées comme Kokopelli. Vous avez sans doute fait vos achats au Salon Primevère ce Week-end à Lyon ou  il était présents…
Après le bilan, le travail!
Certains vous diront qu’il est temps de bêcher ou grelliner la terre du potager. Pourtant, de plus en plus de jardiniers sont intéressés par des formes de culture moins invasives. Ils s’accordent à dire que bêcher n’est pas forcément une bonne chose. Il suffit d’«aérer» un peu la terre, c’est-à-dire d’en briser la croûte supérieure sans la retourner: cela ne chamboulera pas l’écosystème sous terre, et assèchera moins cette dernière.
Vous pouvez aussi commencer à réchauffer un peu de terre en intérieur pour pouvoir y planter vos premières semences: salades, poireaux ou poix.  Les plants de tomates, choux et piments, poivrons devrons êtres fait sous serre ou à l’intérieur ( au chaud pendant un bon mois).   Cela leur donnera l’occasion de se fortifier un peu avant d’être replantées. Certains ne jurent que par les étapes progressives: plusieurs rempotages avant d’être mis à l’extérieur. D’autres plantent presque toutes leurs semences directement dans le jardin. A vous de choisir! Quelle que soit votre méthode, avant de procéder aux premières plantations, pensez à sortir de terre les dernières récoltes de l’hiver: salades d’hiver, poireaux, carottes et navets restés en terre…
Enfin, le plus agréable pour la fin: le compost! Denise rappelle qu’il «doit être entièrement retourné (aération + mélange + humidité + vérification de l’ état), le mieux étant d’avoir un deuxième bac dans lequel vous pouvez simplement le transférer. Ou bien, si vous ne l’avez pas encore fait durant l’automne, vous pouvez vider entièrement votre compost et le répandre dans tout le jardin.» Vérifiez aussi vos bacs de feuilles mortes récoltées pendant l’automne et vos toilettes sèches, si elles ont deux ans de compostage. Si elles sont compostées à l’écart, elles offriront l’humus le plus riche et le plus léger.
Spécial
Mais n’oublions pas qu’un petit nombre d’entre nous doit se contenter d’un balcon pour satisfaire son âme de jardinier! La démarche est alors plus ou moins la même, mais à une échelle bien plus réduite. C’est aussi l’occasion de faire un petit nettoyage de printemps avant que les pots ne se multiplient et ne s’alourdissent: balayer, nettoyer ou réorganiser l’espace…Il est petit mais les tâches ne manquent pas! Mieux demandez une parcelle aux Jardins de L’Aube, du Perrier, de l’Hôpital à Die …ou une parcelle municipales dans votre commune.
Les débutants peuvent aussi commencer un petit compost: il suffit d’avoir plusieurs petits bacs ainsi que des vers, qui se chargeront de réduire nos déchets organiques en engrais. Côté  plantation, on peut opter pour des espèces végétales qui pousseront bien en pot: laitue, radis, tomates cerise, herbes aromatiques…
Voilà, les préparatifs sont faits. Ne reste plus qu’à reprendre son souffle avant le marathon de la saison chaude. Puis de profiter des fruits de son labeur. A l’heure de la mode locavoriste, on ne peut pas faire de circuit plus court! Toujours convier ses voisins au jardin, mettre des fleurs pour la beauté des yeux, gardez un coin pour les enfants et  inviter aussi les personnes âgées avec leurs souvenirs…L’épouvantail est obligatoire dans la Biovallée pour repérer les jardins ouverts et visitables.   
Ecologie au Quotidien
DIE, Rhône-Alpes, France
Le Chastel 26150 DIE
Tel : 04 75 21 00 56       

lundi 27 février 2012

Eurre26400 : Forum de l' Economie Socialeet Solidaire

Journées citoyennes et solidaires du 08, 09 et 10 mars 2012

VIVONS LA SOLIDARITE !!
Voici venue la 5ème édition du forum de l’économie sociale et solidaire, rendez-vous de toutes celles et ceux qui oeuvrent chaque jour pour un développement social durable. Cette année, le forum sera suivi d’une fete de l’engagement.
Parce que les bénévoles sont des artisans de la cohésion sociale dans nos communes, nous avons voulu partager avec eux une journée festive pour les remercier de leur engagement.
Nous vous espérons nombreux a ces journées citoyennes et solidaires !!
Venez vous incrire en remplissant le formulaire
    

Les Bonnes ENERGIES
L'ASSEMBLEE GENERALE DES BONNES ENERGIES  se tient demain, 
Lundi 27 février à DIE, Salle des sociétés (rue Joseph REYNAUD) à 20h30
Cordialement,
Laure CHARPENTIER
Bonjour à tous et bonne année puisqu'il en est encore temps, à ceux que je n'aurais pas encore croisés.
En PJ le CR de notre CA de ce soir sous réserve de validation des présents, pour accompagner une demande de réservation  de date de votre part pour l'AG 2012 que nous prévoyons d'avancer au lundi 27 février prochain à 20h30 à Die .
Pascale Laussel, merci de nous renvoyer la dernière version du flyer pour diffusion à tous. A très bientôt.
Philippe MEJEAN
philippe.mejean@free.fr
20 Avenue de la Division du Texas
26150 DIE
04 75 22 19 59

Tel pro : 04 75 22 47 95



Douce France....


En France: la ballade des gens heureux
Déjouant la sinistrose, le sociologue Jean Viard dresse un portrait surprenant de la France. Réflexion sur le temps libre, les vacances, la nature et les nouveaux modes de vie.
Jean Viard est un boulimique. Sociologue et directeur de recherche, il étudie les transformations de la société, l’aménagement du territoire, les questions agricoles, avec un appétit particulier pour la mobilité et les «temps sociaux». Paradoxe chez cet homme pressé, il est intarissable quand il évoque les vacances, les 35 heures, le temps libre. Ex-soixante-huitard, comme il se plaît à se définir, il vit dans le Luberon, où il a installé la maison d’édition qu’il dirige, l’Aube.
La politique est aussi sa tasse de thé. Conseiller municipal de gauche dans le quartier du Panier à Marseille, il est vice-président délégué à l’évaluation des politiques publiques communautaires à la communauté urbaine Marseille Provence Métropole. Dans son dernier ouvrage, Nouveau Portrait de la France, la société des modes de vie, il examine, en se délectant de chiffres, les changements qui ont profondément modifié le pays depuis un siècle et leurs conséquences sur nos vies quotidiennes. Portrait d’un optimiste, qui dément nombre de clichés.
En tant que spécialiste de l’habitat et de l’aménagement du territoire, que pensez-vous de la récente proposition de Nicolas Sarkozy d’augmenter de 30% les possibilités de construction?
Ce n’est pas mal. Dans l’espace pavillonnaire, la mesure permettrait de créer de la richesse pour les classes moyennes, parce que les propriétaires ont souvent des terrains trop grands à entretenir. En gros, on leur dit: vous prenez 300 mètres carrés, vous faites une petite maison et vous la louez ou vous la vendez. Donc on augmente leur revenu et potentiellement leur retraite, avec une décision administrative qui ne coûte rien à personne et qui correspond à un réel besoin. En Bretagne par exemple, on a fait des lotissements de 300 m2 avec une maison et un terrain. Et cela fonctionne très bien. Car que veulent les gens? Un point d’eau, un chien, trois arbres, quatre tomates et manger dehors… si possible sans être vus.
La mesure a un sens dans le périurbain. Dans les villes, c’est évidemment plus discutable. Vous n’allez pas laisser ajouter deux étages dans l’immeuble en face de chez vous. C’est d’ailleurs terrible avec Sarkozy, il a l’art de prendre des mesures intelligentes qui ont été réfléchies pour un territoire, d’en faire un grand discours général et, au bout du compte, plus rien. Alors qu’en travaillant dans la dentelle, ça pourrait être intelligent.
Comment?
Il faut densifier l’étalement urbain dans les lotissements et, en contrepartie, sacraliser les terres agricoles. La moitié de la France est à labourer. Il suffit de dire que l’on n’y touche plus. Alors qu’actuellement, on consomme un département agricole tous les dix ans. Ce n’est pas rien. Prenez autour de Roissy, il y a mille hectares de terres agricoles. Comme on s’agrandit dans cette zone, il est à parier qu’elles seront très vite construites. A côté de ça, on a des friches industrielles dont on ne fait rien, mais bien sûr, c’est un peu plus compliqué à gérer.
Revenons au sujet de votre livre, la transformation de la société.
La France est un pays extrêmement vivant, qui change à toute vitesse, comme le monde d’ailleurs. Ma génération a connu la guerre froide, le communisme en Europe, les dictatures d’Amérique latine, la colonisation, la guerre d’Algérie, maintenant on parle de réchauffement climatique, de crise des identités, de migration du sud vers le nord, alors que nos grands frères s’étaient battus pour qu’elle continue du nord vers le sud. Tout change.
A l’image de l’espérance de vie…
J’adore les chiffres. L’idée de base de ma réflexion est que la vie a augmenté de 40% en un siècle dans les pays développés. L’espérance de vie en France est de 700000 heures. Je l’exprime en heures, pour éviter une image de l’âge. Si je vous dis «votre espérance de vie est 82 ans», vous voyez une vieille dame. Si je vous dis «700000 heures», vous voyez une quantité. Nos enfants, surtout les filles, vivront 800000 heures. En 1900, c’était 500000 en moyenne.
Quand on a donné le droit à la retraite, en 1945, on a choisi 65 ans, parce que c’était l’âge où les gens mouraient. Ceux qui n’étaient pas morts – c’est une moyenne– avaient le droit de s’arrêter. Tous les autres avaient cotisé pour les survivants, ça allait… Aujourd’hui, pour arriver au même résultat, il faudrait mettre la retraite à 80 ans. On a gagné quinze ans d’espérance de vie.
En 1900, on travaillait 200000 heures, on en dormait autant, il en restait 100000 pour le reste: apprendre, aimer, militer, mourir… Aujourd’hui, on dort toujours 200000 heures [mais pour une vie plus longue, ndlr], car, les nuits de sommeil sont de deux à trois heures plus courtes, notamment à cause de la télévision. De plus, la durée légale du travail en France est progressivement passée à 67000heures. Donc, quand vous avez fini de dormir et de travailler, il vous reste en gros 400000 heures pour vivre. C’est fondamental. Ce temps a été multiplié par quatre en un siècle. Bien sûr, tout n’est pas parfait, il y a des écarts, mais beaucoup moins qu’avant. Reste que la société est vraiment bâtie sur deux piliers, le monde du travail et le monde du temps libre.
Et comment occupe-t-on ce temps libre?
A peu près 80% des gens partent en vacances. La vie privée, les relations amoureuses, la sexualité ont pris une place énorme dans l’espace social. Avant, la vie populaire à la campagne était dominée par le travail. Les fêtes votives étaient toujours à la fin des récoltes et on avait grosso modo deux bals pour se trouver une fille pour la vie. Au début du siècle, on faisait 1000 fois l’amour pour engendrer une dizaine d’enfants. Maintenant, on fait l’amour 6000 fois pour deux enfants…
La mobilité aussi répond à ces critères: on fait, en moyenne, 45 kilomètres par jour: 15 pour se rendre au travail, 15 pour les vacances et 15 autour de chez soi –pour aller au cinéma, faire du sport, rencontrer des amis… C’est-à-dire que les deux tiers de nos déplacements sont «affectifs».
Autre changement radical. Avant, on perdait ses parents vers 40 ans, maintenant, à 63 ans. Ce qui veut dire que l’on vit avec le regard de ses parents jusqu’à la retraite. Qu’est-ce que c’est qu’être adulte dans ces conditions? Pour la première fois, quatre générations cohabitent dans une même famille.
C’est la base de votre discours sur le «vivre ensemble».
D’abord, je crois que le lien social ne se porte pas trop mal dans notre société, contrairement à ce qu’on dit. Mais le cœur du lien social est entré dans l’espace privé. Avant, l’espace privé était une alvéole avec la vie sexuelle, l’éducation des enfants et la famille. Tout le reste, c’était l’espace public, la maison du peuple pour les uns, l’église pour les autres. Depuis quarante ans, l’allongement de la durée de vie, la diminution du temps de travail, l’agrandissement des maisons ont fait qu’on a massivement développé des relations dans l’espace privé.
On n’a jamais autant vu nos enfants, jamais autant reçu nos amis, jamais autant fait l’amour. Et pour cela, on a construit un équipement nouveau: la maison avec, pour schématiser, jardin barbecue à l’extérieur, cuisine à l’intérieur. Les gens se battent pour avoir des jardins parce que c’est là que l’on développe du lien social privé.
Du coup, cela entraîne une mutation du logement: d’un côté, le bi-logement ville-campagne. En France, il y a 3 millions de résidences secondaires occupées a minima par 4 personnes; soit 12 millions de Français qui ont deux maisons –toutes les élites sociales sont là. De l’autre, ceux qui n’ont qu’un logement mais vivent à la campagne: ils ne bougent pas régulièrement mais créent du lien social autour de leur maison. 70 à 75% des gens sont entrés dans cette socialisation du lien privé avec, de plus en plus, l’espace virtuel qui vient renforcer ces liens –essentiellement chez les plus jeunes et les plus de 50 ans, aux deux extrémités de la chaîne.

Pas très écologique toutes ces petites maisons éparpillées dans la nature…
C’est vrai mais très vite, je pense que ces pavillons deviendront autonomes en consommation énergétique avec le solaire et le vent, et ils seront tout à fait capables de fournir de l’électricité pour la voiture. Honnêtement, je ne sais pas quel est le bon modèle, mais l’idée que le pavillon n’est pas écologique n’est pas forcément exacte. Par exemple, ces gens-là partent moins en vacances et consomment moins que d’autres. Il faut avoir une approche globale, prendre l’ensemble de nos kilomètres parcourus.
Ensuite, il faut sacraliser le terrain agricole, travailler sur une ville en archipel, avec une campagne intégrée, pensée comme un spectacle pour les habitants. C’est ce que fait Rennes et c’est très intéressant, car généralement, on considère qu’il y a, d’un côté, le rural et, de l’autre, l’urbain: deux mondes qui ne se parlent pas; on est dans l’un ou dans l’autre. Moi, je pense au contraire qu’on est maintenant tous des urbains; on regarde tous la même télé, les paysans font leurs courses au supermarché comme tout le monde et leurs enfants vont en ville. Mais on n’habite pas exactement au même endroit.
En fait, on a réunifié le monde vert mais avec des trajets différents: il y a les paysans, les écolos, les jardins, les chats domestiques, etc. Le grand point est: comment refaire du monde vert une seule question. L’homme est un être de nature et de culture. La ville nous a arrachés de la nature, des saisons; on ne vit plus qu’avec des lumières artificielles.
On ne vit plus sur son lieu de travail…
Démocratie du travail contre démocratie résidentielle. On a séparé les deux. Notre démocratie est devenue résidentielle. Si je veux être réélu, je ne m’occupe que de mes habitants. Et c’est d’ailleurs ce que font la plupart de nos élus. Ils construisent leur électorat par le choix résidentiel. Si je suis à gauche, je fais des HLM. Si je suis à droite, je n’en fais pas et je préfère payer la taxe. Pourquoi? Pas parce que je suis contre les HLM, mais parce que je suis contre les votes populaires. Je ne veux pas que mon électorat bascule. On a donné aux élus le pouvoir de construire leur électorat. Le monde à l’envers! Il faut donner le droit d’urbanisme aux grandes métropoles et non plus aux villages. Il est absurde d’avoir 36000 communes politiques, ça n’a plus aucun sens. Car on sait ce que veulent les gens: du silence, une bonne école, pas d’entreprises, ni de centres sociaux à proximité. Rien. Là ils sont contents. En suivant ce programme, on est sûr d’être réélu.

Vous êtes sûr que les gens sont contents?
Les trois quarts d’entre eux déclarent être heureux, satisfaits de leur travail, de leur conjoint, de leur vie. C’est le cœur de la société. On peut être heureux en étant très modeste. Certains sont contents parce qu’ils ont une maison, une piscine. Ils sont au Smic mais ont hérité du terrain de leurs parents. Les situations sont multiples. Pourquoi, dans les quartiers populaires, où les habitants sont majoritairement musulmans et pauvres, tout est solidaire? Le coiffeur, la réparation de voiture, le couscous et aussi un peu le trafic de drogue… A côté, des petits Blancs, qui ont peut-être du boulot mais ne sont solidaires de personne et ont la haine. Qui vit le mieux?
La société est faite de niches avec des complexités de trajets. Restent 20 à 25% de nos concitoyens qui sont complètement exclus de ces schémas: les 1,5 million de femmes seules avec enfants, les habitants des ghettos urbains… ceux-là méritent toute notre attention.
Donc des Français heureux et qui bougent…
La mobilité, c’est une culture, pas un geste phy­sique. On change de partenaire sexuel, de rapport aux normes, de relation à la distance grâce notamment à la télévision. La mobilité, c’est l’art du changement permanent. On mesure aisément les traces de la mobilité sur le territoire. Passons sur les migrations nord-sud, le rôle du TGV. La discontinuité des pratiques sociales est la règle de nos sociétés. On vit désormais des séries de vies. Avant, on pouvait dire que l’on avait réussi sa vie lorsque tout le quartier se pressait à l’enterrement. Aujourd’hui, ce qui est important, c’est de pouvoir raconter cette vie: «Il a travaillé à Libé, après il a fait un élevage de chèvres, il a trouvé une nana absolument géniale, puis il a été cinq ans en couple homosexuel –on n’aurait jamais cru ça de lui.» Du coup, tout ça devient passionnant. Au risque d’insister, avant, on faisait l’amour 1000 fois dans sa vie. Maintenant, c’est 6000! Et si vous le faites 6000 fois de la même manière, ça devient ennuyeux à mourir. D’où les films érotiques, les pratiques différentes, les aventures…
En politique aussi, les gens sont devenus des zappeurs permanents. Plus la vie est longue, plus elle est faite de séquences. On change de partenaire sexuel tous les huit ans
; 53% des bébés naissent hors mariage; 61% des électeurs ne travaillent pas dans la commune où ils habitent. Tous ça représente des indicateurs de la mobilité.
La culture de la mobilité a remplacé la culture de la sédentarité de nos grands-parents. Autrefois, jusque dans les années 50, les gens faisaient 5 km par jour en moyenne. C’est toujours la distance moyenne en Afrique, dans les pays pauvres ou dans certaines banlieues. On en fait aujourd’hui 45, avec d’énormes disparités: durant son mandat, Nicolas Sarkozy en parcourt 700 quotidiennement, et les mômes au pied de leur immeuble sont restés à 5. On est entré dans un monde mobile définitif. On aura toujours des nouvelles d’Asie, de Chine.
Jadis, la mobilité, c’était de voir ce qui se passait ailleurs et l’on venait ensuite raconter ce que l’on avait vu. Ce schéma a perduré jusqu’aux années 60-70. Maintenant, rien n’augmente plus vite que les voyages internationaux. On est passé de 700 millions à 1 milliard de vols en cinq ans. Et l’Asie ne fait qu’entrer dans le film.
Que devient la sphère publique dans votre discours?
L’humanité s’est réunifiée. Dans son histoire, il y a eu trois grandes ruptures. Chaque fois, les contemporains ont été terrorisés, chaque fois, les générations futures ont trouvé ça extraordinaire. Première rupture: la chute de l’empire romain et l’avènement de la culture monothéiste. Deuxième rupture: Christophe Colomb dit que la Terre est ronde et l’on découvre un nouveau continent, ce qui met à bas toutes les représentations de l’espace et du monde. Enfin, troisième rupture, la Terre constate qu’elle est unifiée. On est dans cette phase. Presque personne n’ose plus dire que le Noir est plus près du singe que le Blanc. Il y a toujours quelques imbéciles qui lancent des bananes au PSG, mais c’est tout.
Maintenant, comment passe-t-on d’un discours de tragédie à un discours heureux? On sort d’un imaginaire du monde pour passer à un autre. Dans cette mutation, chaque identité nationale a des armes. Les Anglais ont une île, une reine, une structure qui ne change pas. Les Allemands, eux, sont dans l’aventure de la reconquête de la Pologne, ils ont retrouvé leur chemin historique. L’Espagne est tournée vers l’Amérique du Sud. Reste la France. Qu’est-ce qui nous rassemble? Nous sommes une nation très politique. Ce qui nous rassemble, c’est la philosophie des Lumières, la révolution française, la laïcité, la langue française. Ces quatre fondamentaux sont un système de valeurs –les droits de l’homme– qui nous caractérise. L’abandonner et tout s’écroule.

Quel modèle pour les années à venir?
Il faut se demander comment récréer un projet français collectif. On a réalisé quelque chose d’extraordinaire: on est au cœur du modèle social européen que tout le monde rêve d’imiter. Désormais, on a, au cœur des sociétés, l’investissement sur l’individu. Aujourd’hui, 40% des emplois consistent à s’occuper du corps des autres. C’est une révolution: éduquer, soigner, divertir. Et c’est d’ailleurs parce que l’on a autant investi sur l’homme qu’il est devenu aussi productif.
Il y a quand même un problème de moyens. Quid du surendettement des Etats?
Ce système doit être renouvelé, et il est évident que le modèle est complexe à financer. Cela dit, je trouve que la gauche ne devrait pas être aussi négative. Le discours devrait être: «Nous avons réussi à augmenter la durée du temps de vie grâce à la santé et l’éducation, nous avons réduit le temps de travail, c’est un succès énorme et nous espérons mondialiser ce modèle.» Seules limites, le rapport à la nature et la montée des nationalismes. L’écologie et les nationalistes sont les deux champs de la politique à reconstruire.
C’est la vision pessimiste que renvoient les hommes politiques…
On dit que les politiques sont coupés des réalités. Il est vrai qu’ils ne rencontrent que deux types de Français, les très riches et les très pauvres. D’un côté, ceux qui ont besoin d’aides, d’un logement, d’un emploi pour leur gamin et, de l’autre, ceux qui sont sur les stratégies de développement, les aménageurs, les patrons d’Auchan.
Mais «le type normal», qui gagne 2000 euros, sa femme 1500, qui a deux gosses et une Scénic, celui qui rêve de partir en vacances deux fois dans l’année plutôt qu’une, celui-là, les politiques ne le voient jamais. Et cela se ressent dans le discours de ceux de gauche. On a l’impression qu’ils n’aiment plus la vie, ils croient que la société va mal et comme ils culpabilisent de vivre bien, ils font comme si tout le monde vivait mal. Or ce n’est pas vrai. Je le répète: 75% des gens disent qu’ils sont heureux et tous les indicateurs vont dans le même sens.
Pourquoi cette sinistrose permanente?
C’est sans doute dû au modèle politique. Avant, on était dans un système simple, la droite gouvernait, la gauche s’opposait. Depuis l’alternance, le changement se fait sur l’exagération des situations négatives. L’opposition a inévitablement un discours destructeur. Et puis, nous sommes dans une société médiatique où tout événement unique –fait divers, catastrophe, accident– prend une place extrêmement importante. Enfin, une constatation toute bête: plus la société a d’objets, plus les objets sont volés. Donc, dans une société de consommation, la délinquance vis-à-vis des objets augmente. Il y a un vrai télescopage entre la richesse et la pauvreté, fortement anxiogène. Mais cela ne veut pas dire que tout va plus mal.
Alors que faire?
Je crois que ce sont les utopies qui créent les sociétés. J’aime beaucoup Ivan Kremniov, auteur du Voyage de mon frère Alexis au Pays de l’utopie paysanne publié en 1920. Son utopie se résume ainsi: la ville est faite pour se rencontrer, on y vient pour travailler, aller au spectacle, se cultiver, on vit à l’hôtel. Et il y a la campagne, avec les animaux, la nature, les jardins, pour habiter. Cela ressemble assez à ce que l’on vit, et c’est la meilleure utopie du devenir européen.
J’ai fait un livre sur le changement de la société française avec la profonde conviction que les parts de marché qui nous manquent se trouveront à l’intérieur de notre unité culturelle. Si on prend mes fondamentaux –identité, humanité, homme, nature–, la France a des atouts énormes, même si en ce moment, ils semblent avoir disparu. Si vous parlez de la réduction du temps de travail ou de la semaine de quatre jours, vous paraissez obscène. Si vous défendez les 35 heures en disant que c’est la seule mesure féministe que l’on a créée, on vous dit «mais les 35 heures ont ruiné les entreprises». Et les 10% de chômeurs qu’on finance, et les préretraites qu’il faut payer? Cela aussi ruine les entreprises!
De toute façon, 12% du temps français est consacré au travail. Comme en Allemagne. Pas plus. Quant aux Américains, ils travaillent 30% de plus que nous et polluent 40 ou 50% de plus que nous. Ils produisent plus, OK, mais leurs femmes sont-elles plus jolies? Non. Ils ont un autre mode de vie. Est-ce le modèle que l’on doit imiter? Certainement pas.
Fabrice Drouzy et Béatrice Vallaeys
Nouveau portrait de la France,
la société des modes de vie
Jean Viard
Editions de l’Aube, 204 pp., 14 €.