Lors de sa conférence à Die autour du thème «Comment mettre l'économie et l'argent au service de l'homme et de la planète » , Philippe Derudder, de l’association AISES – Association Internationale pour le Soutien aux Economies Sociétales, rappelait que « 25 000 personnes meurent de faim par jour non pas parce qu’il n’y a pas de nourriture mais parce qu’ils n’ont pas d’argent pour l’acheter ». Après avoir expliqué les grandes phases de la création de l’argent à aujourd’hui, il montrait que l’argent était devenu une pure virtualité, une monnaie scripturale, une monnaie comptable et que les billets ne représentaient que 7 % des échanges financiers sur la planète. « La monnaie se crée à volonté, ce n’est qu’un jeu d’écriture. La création de l’argent, autrefois prérogative des états a été privatisée par les banques et nous devons nous organiser en créant des monnaies complémentaires à l’euro pour relocaliser l’économie, développer la solidarité et avoir un outil d’échange en cas de grand chaos » affirmait le conférencier. Des expériences de monnaie complémentaire existent déjà en Allemagne et cela peut être une réponse pour traverser la crise financière, une occasion pour créer une autre économie. " Le temps est venu d'initier une économie respectueuse de l'être humain et de la nature".
Philippe Derudder partageait sa conviction que grâce à cette crise, l’être humain va s’éveiller et trouver des pistes non explorées comme dissocier le revenu du travail et développer un revenu d’existence pour tous sur la planète. Avant de conclure, Philippe Derudder nous faisait ressentir l’importance d’identifier l’élan derrière nos désirs, un élan nourricier ou un élan de peur pour sortir de ses conséquences : la violence et l’agressivité. Il a enfin insisté sur la responsabilité qu’ont les personnes engagées dans des voies alternatives, de montrer des qualités de bienveillance, de coopération, de solidarité. « Pour s’en sortir, il va falloir une transformation des consciences : prendre conscience de ses peurs pour s’en libérer, se sentir co-créateur de ce qui nous arrive et sortir de la victimisation ». Anne Tesson
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