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dimanche 16 décembre 2012

Fessenheim, violence contre la fermeture programmée...



"M. Fessenheim", François Rol-Tanguy, délégué interministeriel chargé de la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, violenté le 14 décembre 2012 à Colmar par les communistes pronucléaires.
Le "Monsieur Fessenheim" fraîchement nommé pour préparer la fermeture de la doyenne des centrales nucléaires françaises (qui aurait du fermé en 2008 après 30 ans) a eu droit vendredi à une entrée en matière mouvementée, avec des salariés qui lui ont interdit l'accès au site.
Deux jours après sa nomination par le gouvernement, Francis Rol-Tanguy voulait réserver, par politesse, sa première sortie aux employés et à la direction de la centrale de Fessenheim, dans le Haut-Rhin.
Bien mal lui prit, c'était sans compter sur son comité d'accueil: quelque 200 personnes, agents EDF et prestataires, organisé par la CGT, ont formé un groupe compact devant la centrale, et plusieurs dizaines d'entre eux ont repoussé violemment le haut-fonctionnaire quand il a voulu pénétrer sur le site. Comme souvent les communistes s’assoient sur la loi et ici la volonté du peuple, qui a voté cette fermeture, promise par François Hollande.
Le nouveau "délégué interministériel à la fermeture de la centrale nucléaire et à la reconversion du site de Fessenheim", fils du grand résistant communiste Henri Rol-Tanguy, s'est rapidement résigné à rebrousser chemin.
"Le personnel lui a signifié qu'il n'avait rien à faire ici, parce qu'on n'a pas besoin de liquidateur", a expliqué le délégué CGT du site Jean-Luc Cardoso, laissant entendre que ce ne serait pas le dernier et lamentable coup d'éclat des salariés dépités d’une usine obsolète et dangereuse.
Leur colère pour l'emploi et le tissu économique local sont partagées par toutes les réactions locales de Droite comme de Gauche.
Après cette visite avortée, la conférence de presse que M. Rol-Tanguy devait tenir à la centrale a été déplacée à la préfecture de Colmar, à une trentaine de kilomètres.
Ce sont des circonstances "compliquées", a-t-il ironisé, après ce premier contact un "peu physique", dont il a assuré ne pas s'offusquer.
"Je comprends que les salariés de la centrale, leurs syndicats, souhaitaient d'abord manifester leur opposition", a-t-il expliqué.
"C'est violent aussi d'annoncer à des salariés qu'on va fermer leur lieu de travail", a-t-il poursuivi, se disant conscient que la fermeture allait "tout de même perturber la vie de centaines de familles".
"Définir une méthode "
M. Rol-Tanguy a fait valoir que le calendrier (loi présentée à la rentrée 2013, fermeture annoncée pour 2016) lui donnerait le temps de trouver le "chemin du dialogue" et qu'il viendrait "régulièrement" en Alsace.
Des rencontres sont notamment prévues avec des représentants d'EDF, des élus de la région, des associations et tous "ceux qui sont concernés" par le dossier Fessenheim. M. Rol-Tanguy a dessiné vendredi les contours de sa mission. Elle prévoit notamment de préparer "un protocole d'accord avec EDF sur toutes les dimensions" du dossier. Il s'agit aussi de "définir une stratégie" pour gérer l'impact de la fermeture de la centrale et son démantèlement.
Fessenheim, dont le premier des deux réacteurs a été mis en service en 1977, emploie 800 agents EDF, et constitue un moteur passager pour l'économie locale.
"Ce n'est pas la peine de se voiler la face: quelle que soit la durée des opérations de démantèlement, il y aura moins de salariés à terme qu'il n'y en a aujourd'hui", a admis M. Rol-Tanguy.
Mais "objectivement, les besoins de recrutements qu'a EDF dans les dix années qui viennent doivent permettre de résoudre l'équation d'emploi des salariés sans difficulté", a-t-il estimé. Sans vouloir, a-t-il précisé, "se substituer au PDG d'EDF".
Les associations (plus de 1000 associations) anti-nucléaires exhortent le gouvernement à fermer la centrale avant 2016 pour des raisons de sûreté, invoquant notamment le fait qu'elle est construite en zone sismique.
Mais "les raisons qui conduisent le gouvernement à fermer Fessenheim ne sont pas directement des questions de sûreté nucléaire", a souligné vendredi M. Rol-Tanguy. "C'est bien des questions de politique énergétique", avec notamment la volonté d'accorder une place plus grande aux énergies renouvelables, a-t-il conclu. Et aussi d’appliquer une promesse électorale du candidat Hollande.
MCD-APL
La centrale nucléaire de Fessenheim est la plus ancienne centrale nucléaire française en exploitation (depuis 1978) et la seule en Alsace. Sa construction décidée à la fin des années 1960 par les présidents De Gaulle puis Pompidou repose sur la technologie à eau pressurisée, rendue possible par son implantation, sur le territoire de la commune de Fessenheim, en bordure du Grand Canal d'Alsace. Ses deux réacteurs fournissent une puissance de 900  MWe chacun, soit 2,88 % de la production électronucléaire française.  En raison de son âge et de son implantation sur un site à risque sismique, elle est très contestée par certains riverains tant en France que dans les pays frontaliers (Allemagne et Suisse) qui réclament sa fermeture et son démantèlement.

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