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dimanche 15 septembre 2013

Valence : vers une nouvelle prison...



Nouveau centre pénitentiaire à Valence
Fin mai 2013, les équipes de Spie batignolles ont débuté les travaux de ce centre pénitentiaire de 33.000 m² SHON.
En décembre 2012, l’Agence publique pour l’immobilier de la justice (APIJ) avait finalisé la signature des contrats de partenariat de 2 appels d’offres en PPP (Partenariat Public-Privé) portant sur les centres pénitentiaires de Beauvais (Oise), Riom (Puy de Dôme) et Valence (Drôme) avec Spie batignolles.
Le futur centre pénitentiaire de Valence, d’une capacité d’accueil de 456 détenus sera construit sur une surface SHON de 33.000 m².
Les différents bâtiments qui le composeront seront pour certains de plain-pied et d’autres jusqu’à R+4.
Après la phase de travaux de terrassement actuellement en cours, les travaux de gros oeuvre démarreront en août prochain après le montage de trois premières grues fin juillet, pour une période de 20 mois. A la mi-septembre, 6 grues seront opérationnelles sur le chantier.
Le futur centre pénitentiaire de Valence se composera de 6 quartiers différents (hébergement courant, accueil/évaluation, quartier maison centrale,…), d’une unité sanitaire, d’ateliers de production, de 3 parloirs familiaux, d’unités de vie familiale et de trois miradors.
Au plus fort de son activité, quelque 350 salariés travailleront sur le chantier. Le groupement mené par Spie batignolles s’est engagé à sous-traiter certains travaux à des PME, notamment locales.
Le coût de l’opération s’élève à 83 M€ TTC.
MCD
Après la soirée débat du juin organisé avec l’association de solidarité avec les sans papiers et sans droit dans un quartier HLM.  Le syndicat participe à un comité de soutien aux prisonnières et prisonniers qui organise des permanences juridiques au local syndical le laboratoire.
Dès juin ont commencé les travaux de construction de la nouvelle prison, à la sortie est de la ville, en direction de Malissard à côté d’un emplacement symbolique pour l’immigration arrivée à Valence [1].
Elle devrait « ouvrir ses portes » en octobre 2015, pour un total de 456 places. « Le futur centre pénitentiaire de Valence se composera de 6 quartiers différents (hébergement courant, accueil/évaluation, quartier maison centrale réservé aux très longues peines,…), d’une unité sanitaire, d’ateliers de production, de 3 parloirs familiaux, d’unités de vie familiale et de trois miradors. » 
Elle remplacera l’ancienne taule du centre-ville (qui compte 117 places) et la prison de Privas qui comporte 26 cellules réparties en deux ailes de détention sur deux niveaux ainsi 3 cellules réservées à la semi liberté (82 places), celle-ci étant aussi destinée à la fermeture. La forte augmentation des places disponibles en dit beaucoup sur la volonté de l’Etat d’enfermer toujours plus de personnes dans des taules toujours plus « sécurisées ». Celle de Valence notamment, sera un rectangle de 33 000 m², contrôlé peut être par quelques 300 matons, dont la plupart vont s’installer en nouveaux arrivants dans la préfecture de la Drôme.
La nouvelle taule, dont le coût est estimé à 83 millions d’euros, sera construite dans le cadre d’un partenariat public-privé : la prison restera propriété privée et l’Etat s’engage à payer un loyer aux constructeurs/propriétaires. Un consortium d’entreprises dirigé par Spie Batignolles a gagné l’appel d’offre pour bâtir (et ensuite entretenir) quatre nouvelles prisons, d’ici à 2016 : Beauvais, Riom (Puy-de-Dôme), Valence (Drôme) et Lutterbach (Haut-Rhin). 
Spie Batignolles est un grand groupe de BTP, ayant participé à la construction du tunnel sous la Manche, du Pont de Normandie, des métros de Lille, Toulouse, Lisbonne et Le Caire, des Lignes à Grande Vitesse Méditerranée, Rhône-Alpes et Est et (pour les ouvrages de génie civil) de la centrale nucléaire de Koeberg, dans l’Afrique du sud de l’apartheid et aussi la centrale nucléaire de Goldfech dans les années 80.
Pour ce qui sera de l’entretien et de la gestion de la prison quand elle sera terminée (et pendant 25 ans), il y a Gepsa, filiale de Cofely-GdF-Suez [2], leader dans les services à l’Administration Pénitentiaire. Gepsa gère, seule ou en consortium avec d’autres entreprises (souvent Eurest, du groupe Compass, pour la nourriture) une petite quarantaine d’implantations. Ce sont presque toutes des taules : Fleury-Merogis, Le Havre, Bourg-en-Bresse, Roanne, Béziers, Mont de Marsan, Lyon Corbas, Bordeaux Gradignan, Poitiers, Rennes, Argentan, Le Mans, Nancy…
Gepsa détient aussi la gestion complète des centres de rétention de Bordeaux, Palaiseau, Vincennes, Rennes et Toulouse et celle partielle (pour ce qui concerne les draps, le nécessaire de toilette et le nettoyage des vêtements des retenus) des CRA de Hendaye, Lyon et Plaisir. Encore, à Roubaix elle fournit ses services à l’Ecole nationale de protection judiciaire de la jeunesse (ENPJJ). Pour le Ministère de la Défense elle gère la base militaire de Satory (Versailles) où se trouvent des services techniques de l’Armée de terre et les sièges du Groupement blindé de gendarmerie mobile et du GIGN.
Dans le cadre d’un partenariat public-privé, Gepsa participe avec Spie Batignolles au consortium chargé de construire puis gérer quatre nouvelles prisons. Le Ministère de la Justice payera un loyer à ce consortium, afin de garder les détenus dans leurs geôles privées, et payera également Gepsa pour l’entretien des bâtiments et les « services » aux prisonniers. Ainsi, depuis 2008, les matons de Gepsa ont participé à l’ouverture de dix nouvelles taules. Enfin, à l’étranger, Gepsa participe, avec d’autres coopératives, à la gestion du centre de rétention de Gradisca d’Isonzo, le deuxième plus grand d’Italie.
Gepsa est une filiale de Cofely (groupe GdF-Suez), et a donc parmi ses entreprises-sœurs Cofely Ineo, qui vient de gagner un marché pour la fourniture des uniformes des 120 000 fonctionnaires de la Police Nationale. GdF-Suez, tout le monde les connaît : ce sont ceux qui s’enrichissent avec nos factures, ceux des bagnoles blanches qui se promènent, ou sont garées un peu partout dans la ville…
Gepsa a été créé en 1990, suite à l’ouverture aux entreprises privées du marché de la gestion et de la construction des prisons. Cette décision du gouvernement a fait suite à la décision d’augmenter le nombre de places disponibles dans les prisons françaises (le tristement célèbre « plan 13000 »). Pour emprisonner toujours plus, l’Etat a besoin de collabos privés, qui se font du fric avec. Gepsa, qui compte 360 employés et sert 145 000 repas (dégueulasses, pour la plupart) par jour, avait en 2010 un chiffre d’affaire de presque 66 millions d’euros.
Mais Gepsa ne fait pas du fric qu’avec l’Etat : sous le prétexte de la formation professionnelle et de la réinsertion, ils font bosser les détenus pour des entreprises tierces. On ne parle pas des quelques 650 personnes détenues qui sont exploitées directement dans les travaux de gestion dans les prisons, aux ordres du personnel/matons de Gepsa, qui, eux, se prennent peut-être pour des grands frères aidant des malheureux. En effet, des centaines d’autres détenus travaillent tous les jours pour des entreprises clientes de Gepsa, dans les ateliers internes des taules. Ils effectuent surtout des tâches de sous-traitance industrielle : confection, assemblage, conditionnement, montage, tri, etc. pendant que Gepsa se fait payer, comme une quelconque agence intérimaire. Bien sûr, tout cela sans les petites contraintes du code du travail et en payant ses esclaves à vil prix.
Gepsa affirme pouvoir « mobiliser » (mettre à la tâche) 2700 « opérateurs » (détenus) chaque jour dans ses 18 ateliers situés dans différentes taules. Les détenus travailleurs seraient « tous volontaires et polyvalents, […] habitués à passer d’une tâche à l’autre et fournissant des travaux particulièrement soignés » clament les matons/esclavagistes dans leur pub. Mais on sait bien à quel point la pauvreté de la plupart des prisonniers, liée à leur situation de privation de liberté, participe au chantage du travail en prison.
Pourtant ces salopards se présentent comme des bienfaiteurs : selon les matons/esclavagistes de Gepsa, l’exploitation des prisonniers « contribu[e] à l’amélioration de leurs conditions de détention » et en travaillant pour eux le détenu est censé « évoluer dans un environnement professionnel qualifiant et s’inscrire ainsi dans une dynamique positive de retour à la vie civile ». C’est-à-dire le retour dans une société qui est elle-même une prison…Et pour la thune, voilà les investisseurs : Barclays Infrastructure Funds Management, filiale de la grande banque anglaise, et FIDEPPP, Fonds d’Investissement et de Développement des Partenariats Public-Privé, du groupe BCPE, c’est-à-dire des Caisses d’Epargne et des Banques Populaires.
Une nouvelle prison est une mauvaise nouvelle pour les amants de la liberté… Mais elle n’est pas encore construite ! Et qui sait si elle ne pourrait pas revenir plus cher que prévu aux vautours de l’enfermement ?
Courrier : SIAD-CNT-AIT chez le laboratoire 8, place St jean 26000 Valence
 [1] L’entreprise Garet un énorme arboriculteur des années 70 qui a fait travailler à l’époque des immigrées du maghreb
[2] Troisième rang mondial des service énergétiques (par exemple en Angleterre il gère la consommation de huit centrales nucléaires selon le magazine forbes)

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