Fièvre chez les éleveurs : Obligation de vacciner contre la Fièvre Catarrhale Ovine (FCO) ou immunité naturelle
Depuis plusieurs semaines, de nombreux éleveurs du Diois et de la Drôme se mobilisent pour refuser la vaccination contre la FCO. Cette vaccination concerne les bovins et les ovins. Elle est imposée par l’Etat par arrêté ministériel du 04 novembre 2008. Cette maladie virale se transmet par un moucheron. Elle est non contagieuse entre animaux et non transmissible à l’homme. Les effets sont très variables d’un élevage à l’autre. Elle passe le plus souvent sans signes cliniques sur les animaux alors que dans certains élevages ovins, une mortalité atteignant 20 à 30 % a pu être constatée. « Les autorités exercent une pression importante sur les éleveurs, n’hésitant pas à les intimider par des menaces d’amendes, d’interdiction de transhumer ou de vendre leurs animaux. Pour des prétextes mercantiles, l’administration est prête à sacrifier des élevages engagés dans une démarche « durable » et responsable. Ces éleveurs, dans leurs pratiques, sont sensibles à la qualité de leurs produits et à la protection de l’environnement. En refusant cette obligation, ils refusent de mettre un pied dans l’engrenage de l’agriculture industrielle. La lutte contre cette obligation arbitraire s’inscrit dans un combat plus large pour une agriculture de qualité, respectueuse du milieu, des consommateurs, du contribuable et de ses éleveurs » explique Danièle Meurot, éleveuse à Vachère en Quint. Les éleveurs drômois et diois du collectif, demandent et invitent donc toutes les personnes qui se sentent concernées à les soutenir dans leurs revendications.
Les éleveurs à la sous préfecture de Die
Ils étaient une centaine d’éleveurs à s’être donné rendez- vous à la sous- préfecture de Die pour demander « la liberté vaccinale ». Ils revendiquent l’immunité naturelle : L’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA) confirme que « l’immunité naturelle est reconnue comme active dans la lutte contre la FCO » et qu’ « elle procure une immunité protectrice forte de longue durée ». Forts de ce constat, les éleveurs pensent que l’enjeu majeur pour l’avenir concerne l’installation de cette immunité, au risque de subir temporairement quelques pertes. Ce sont souvent des élevages modestes qui recherchent la rusticité, une bonne adaptation au milieu environnant, une forte variabilité génétique et utilisent les méthodes de prévention de la maladie existantes (cures d’oligo-éléments, homéopathie, phytothérapie…). Ces éleveurs réclament la liberté de conduire leur élevage selon leurs convictions, persuadés du fait qu’ils ne présentent de risques ni pour la population, ni pour leurs voisins éleveurs. Après qu’une délégation de trois éleveurs ait été reçue pendant deux heures par les Services Vétérinaires ( DGS) et la Direction de l’ Agriculture (DDAF), Stéphane Cozon, éleveur à Cobonne sortait de la sous-préfecture dépité : « nous ne sommes pas sur la même planète. Chacun expose son point de vue mais rien n’évolue ». Seules des menaces de contrôles systématiques des récalcitrants, et l’interdiction de transhumance signée par Nicole Klein de la préfecture des Hautes Alpes, arrivée le jour-même semblaient au programme. « Le ministère renvoie la balle aux préfets » expliquait Alain Baudoin. En pratique, beaucoup de questions restent en suspens : « la contagion des animaux sauvages, le nouveau virus 1 qui arrive du Sud Ouest, le passage du virus 8 (d’ici) déjà passé, l’ absence d’ étude de l’ITAB sur l’ immunité naturelle… » . Les éleveurs de la Région Rhône-Alpes se retrouvent ce jour à Tain l’Hermitage pour faire le point. Affaire à suivre ...
Claude Veyret
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