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samedi 12 décembre 2009

Des Dioises et Diois à Copenhague : contre le dérèglement climatique

Conférence de Copenhague : 12 jours pour conclure un accord sur le climat
La plus importante conférence de négociations de l'ONU sur le changement climatique (1) vient de s'ouvrir à Copenhague pour 12 jours.
Elle devait déboucher initialement sur un nouvel accord en bonne et due forme de lutte contre le réchauffement planétaire, après la Convention climat de Rio (1992) et le protocole de Kyoto (1997).
Trois ans avant l'échéance du Protocole de Kyoto, les délégations de 192 pays se retrouvent aujourd'hui à Copenhague jusqu'au 18 décembre pour décider de l'avenir climatique de la planète et donc de notre avenir. La donne à toutefois changée depuis l'adoption du Protocole en 1997 : l'accélération des émissions de gaz à effet de serre (GES), les conséquences de plus en plus évidentes et dramatiques du réchauffement climatique et l'arrivée des pays en développement à la table des négociations, bouleversent l'équilibre des forces.
Le succès de la Conférence des Nations Unies sur le Changement Climatique dépend de trois résultats principaux : parvenir à un accord global ambitieux et juridiquement contraignant sur les réductions d'émissions de gaz à effet de serre, mettre en place les mécanismes financiers qui permettront de financer l'atténuation et l'adaptation, créer un cadre global de lutte contre la déforestation.
Comme l'a déclaré le 4 octobre l'ambassadeur français pour le climat, M. Brice Lalonde, lors d'une audition à l'Assemblée nationale, "l'un des problèmes politiques majeurs" des discussions "vient du fait que la Convention de Rio ... répartit les pays en deux catégories ..., les pays industrialisés qui ont des obligations – lesquelles ont été précisées ensuite dans le protocole de Kyoto ..., et les autres pays à qui on ne demande que de la bonne volonté". Alors que la situation géopolitique commençait à évoluer, le protocole de Kyoto, instrument d'application de la Convention, a maintenu la paroi étanche entre Nord et Sud. Il n'a de ce fait pas été ratifié par les Etats-Unis, le sénat américain refusant d'avaliser un traité exonérant les pays émergents de tout effort. Entre-temps la Chine a surpassé les Etats-Unis comme 1er émetteur mondial de GES et Kyoto ne cible plus qu'un quart environ des émissions mondiales.
Objectif : "stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère à un niveau non dangereux pour l'Homme"
Un article, le plus connu de la Convention Climat de Rio, indique que "l'objectif ultime" de la lutte internationale contre le changement climatique doit être de stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère à un niveau non dangereux pour l'Homme et la planète. Mais il n'a pas défini ce niveau. Le Plan d'action de Bali a donc invité la communauté internationale à convenir d'une "vision partagée" sur ce sujet. Il a proposé que soit "notamment" défini un objectif à long terme de réduction des émissions à l'échelle mondiale.
Selon les dernières estimations de l'agence international de l'énergie (AIE) publiées en octobre 2009, la concentration en CO2 dans l'atmosphère pourrait atteindre 1000 particules par million (ppm) en 2050 si aucun accord n'est conclu. La concentration actuelle est de 385 ppm et il faudrait descendre sous le seuil de sécurité de 350 ppm au plus tard en 2015 pour éviter des dommages irréparables. Pour atteindre cet objectif, le GIEC recommande une baisse de 25% à 40% des émissions par rapport à l'année de référence 1990 d'ici à 2020, ainsi qu'une baisse de 80% des émissions à l'horizon 2050.
Les objectifs de l'Europe
L'Union européenne défend depuis son sommet de 2005 un objectif de stabilisation à long terme des températures à 2 degrés au-dessus des niveaux préindustriels (1750). Elle s'est prononcée pour une division par deux des émissions mondiales en 2050 par rapport à 1990, avec pour les pays développés une baisse de 25 à 40 % en 2020 et d' "au moins 80 à 95%" en 2050. Elle s'appuie sur le scénario de stabilisation le plus ambitieux de ceux étudiés par les experts scientifiques de l'ONU (GIEC-IPCC) dans leur rapport de 2007 qui vise des concentrations de GES ne dépassant pas à long terme 450 ppm (parties par million). Elle a demandé aux pays du Sud de ralentir de 15 à 30% la croissance de leurs émissions projetées pour 2020.
Les 27 pays de l'Union européenne se sont engagés par voie législative à diminuer unilatéralement leurs émissions de GES de 20% en 2020 par rapport à 1990. Et ils ont promis de porter ce chiffre à 30% en cas d'accord international ambitieux. Au niveau mondial, c'est sans aucun doute l'objectif le plus ambitieux.
Les objectifs des Etats-Unis
Critiqué à l'étranger pour son attitude défensive dans le dossier climat, le président Obama a finalement dévoilé officiellement le 25 novembre l'ordre de grandeur des réductions d'émissions qu'il présenterait à Copenhague : 17% en 2020 par rapport au niveau atteint en 2005, soit environ 4% de moins que 1990, l'année de référence de Kyoto. Comme le Congrès, le président des Etats-Unis a inscrit l'objectif 2020 dans le cadre d'une trajectoire vers 2050 avec des objectifs intermédiaires (moins 30% en 2025, moins 42% en 2030 et moins 83% en 2050 par rapport à 2005). Il a rappelé toutefois que la décision finale appartenait au Congrès.
Les objectifs de la Russie
Moscou a annoncé le 18 novembre lors d'un sommet Russie-UE à Stockholm avoir revu à la hausse son objectif de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre en vue de la Conférence des Nations Unies sur le Changement Climatique. Il se situe dorénavant entre 20 et 25% d'ici 2020 par rapport à 1990, contre 15% jusqu'alors. Un engagement qui ne devrait pas être difficile à honorer puisqu'il est déjà atteint suite à la chute de l'activité économique et l'éclatement de l'ex URSS.
Les objectifs des "Pays du Sud"
De l'autre côté du Pacifique, le Brésil serait prêt à réduire ses émissions de 38 à 42% d'ici 2020 en misant notamment sur la lutte contre la déforestation. Cette dernière devrait permettre au géant vert d'atteindre la moitié de l'objectif affiché.
Au-delà des engagements de réduction des émissions, la question des financements et celle de la lutte contre la déforestation seront au cœur des discussions.
Il faudrait mobiliser 0,3 à 0,5% du PIB mondial pour financer la lutte contre le changement climatique selon une estimation des Nations Unies. Les pays en développement insistent sur la responsabilité historique des pays développés et conditionnent leurs engagements de réduction des émissions aux engagements de financement.
Les objectifs de la Chine et de l'Inde
L'annonce du président américain a motivé l'implication de la Chine qui a annoncé dès le lendemain qu'elle diminuerait "volontairement" ses émissions de CO2 par unité de produit intérieur brut (PIB) (ou intensité carbone) de 40 à 45% d'ici à 2020 par rapport à 2005. C'est à dire que pour produire la même quantité de richesse, la Chine émettra 40 à 45 % moins de CO2. Seulement, une réduction de l'intensité carbone ne diminue pas forcément les émissions mais ralentit leur croissance. Elle permettra même à la Chine d' "augmenter légèrement" ses émissions en 2020 par rapport à leur niveau actuel, a indiqué le 30 novembre l'agence Chine nouvelle, en précisant que le calcul était basé sur "un doublement du PIB" dans la même période de référence. L'intensité carbone chinoise devrait reculer de 3,3% à 3,9% par an, selon des experts européens qui jugent ce niveau peu ambitieux. D'après leurs calculs(2), les émissions chinoises de CO2 seraient inférieures en 2020 de 10% à 17,5% par rapport au niveau qu'elles auraient atteint à cette échéance en l'absence de toute contre-mesure.
Pour sa part l'Inde a attendu le 3 décembre pour annoncer qu'elle avait l'intention de diminuer l'intensité carbone de son économie de 20 à 25 % d'ici à 2020 par rapport à 2005.
La position des petits Etats insulaires
Les petits Etats insulaires, menacés de disparition par le réchauffement planétaire, se dissocient de leurs alliés du Sud sur ce dossier. Ils veulent stabiliser les concentrations à 350 ppm et la hausse des températures à 1,5 °C. Ils exigent une réduction dès 2050 des émissions mondiales de 85% par rapport au niveau de 1990.
De nombreux défis à surmonter avant de conclure le tant attendu "accord de Copenhague"
Les annonces de Washington et des grandes puissances du Sud améliorent les chances de succès de la conférence et le secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, s'est déclaré optimiste sur son issue. Toutefois, l'ambition d'un "accord de Copenhague" ("Copenhagen agreement") n'est pas forcément assuré. Tous les pays industrialisés seront-ils prêts à consigner dans l'accord un objectif indicatif de baisse d'émissions pour 2020 ou s'entendront-ils seulement sur une fourchette collective de leurs efforts à moyen terme ? Tous les pays du Sud hormis les plus pauvres accepteront-ils de s'engager à faire des efforts pour freiner la hausse tendancielle de leurs émissions ? Les plus avancés d'entre eux seront-ils disposés à mettre des chiffres dans l'accord ? Le contrôle des engagements chiffrés sera-t-il solide et le même pour le Nord et le Sud ? Quel sera le degré de solidarité avec les pays pauvres ? Autant de questions au cœur des négociations qui mobiliseront les diplomates et les ministres de l'Environnement, attendus à partir du 12 décembre, et in fine probablement aussi les dirigeants de la planète.
"Il y a des moments dans l'histoire où le monde peut faire le choix de prendre plusieurs voies différentes. La Conférence sur le climat, COP15, à Copenhague, est l’un de ces moments décisifs : nous pouvons choisir d'emprunter la voie de la prospérité verte et d'un avenir plus durable. Ou nous pouvons choisir la voie de l'impasse et ne rien entreprendre concernant le changement climatique, en laissant une énorme facture à payer à nos enfants et petits-enfants. Le choix n'est pourtant pas si difficile à faire", Connie Hedegaard, Ministre danois du Climat et de l'Énergie.
Ecologie au Quotidien
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Courriel : ecologieauquotidien@gmail.com
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En savoir plus
(1) Au moins 80 chefs d'états sont attendus, 15 000 participants dont 5 000 journalistes.
(2) Etablis sur la base d'une croissance économique annuelle de 8% sur 15 ans.

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