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samedi 24 avril 2010

Chaque jour un paysan se suicide ...

Il y a eu une volonté délibérée de faire disparaître les petites exploitations. 9 Millions de paysans et actifs agricoles ( et leurs familles) ont été sacrifiés en 60 ans sur l'autel de l'agriculture intensive et productiviste. Taux de suicide chez les agriculteurs: "entre 60 et 80% plus élevé que la moyenne des autres catégories socio-professionnelles"
Les suicides chez les agriculteurs, un phénomène difficile à évaluer faute d'étude sur le sujet, inquiètent de plus en plus un monde agricole en pleine crise, qui peine à trouver des remèdes à ce mal-être.
"On n'arrête pas dans les médias de parler de France Télécom, mais chez nous, c'est pareil, peut-être même pire", assure, sous couvert de l'anonymat, une femme éleveur de vaches laitières en Bretagne qui participe au salon de l'agriculture.
"Il n'y a pas qu'à France Télécom qu'on se suicide!". Une réalité difficile à appréhender. Il n'existe en effet aucune statistique sur les suicides parmi les 600.OOO agriculteurs français. "Oui les gens commencent à en parler. C'est le signe ultime d'une grande détresse. Il va falloir faire quelque chose". On évalue à 400 suicides par an l’hémorragie paysanne.
"Oui c'est un drame, et oui ça donne froid dans le dos", explique le secrétaire général de la Fnsea, Dominique Barreau.
En septembre 2009, Jean-François Legrand, sénateur Ump de la Manche, avait pourtant tiré la sonnette d'alarme en évoquant "un pic de suicides" chez les producteurs laitiers dans son département, frappés de plein fouet par la crise. Mais ni la Mutualité sociale agricole (Msa), l'équivalent de la sécurité sociale pour les agriculteurs, ni l'Institut de veille sanitaire et sociale (Invs) ou les syndicats agricoles ne disposent de chiffres récents.
En 1999, une étude de l'Invs portant sur près de 30 ans avait relevé que le taux de suicide chez les agriculteurs était "entre 60 et 80% plus élevé que la moyenne des autres catégories socio-professionnelles", explique Christophe David, médecin consultant à la Msa. Ce phénomène devrait se situer "dans les mêmes proportions actuellement", selon lui. Les responsables syndicaux, eux, sont peu diserts. "Oui c'est un drame, et oui ça donne froid dans le dos", explique le secrétaire général de la Fnsea, Dominique Barreau. "Mais c'est un problème délicat. Je ne peux malheureusement pas vous en dire plus". Preuve de la préoccupation que cette question suscite.
Mais dans le milieu agricole, le sujet affleure de plus en plus. "Oui les gens commencent à en parler. C'est le signe ultime d'une grande détresse. Il va falloir faire quelque chose", estime Sophie Poux, membre de l'association des producteurs de lait indépendant (Apli). Preuve de la préoccupation que cette question suscite, le directeur de cabinet du ministre de l'Agriculture Pascal Viné a tenu lundi, à l'issue d'une manifestation de producteurs laitiers, à adresser "quelques mots pour les agriculteurs qui ont été conduits à des gestes définitifs".
La Mutualité sociale agricole est bien consciente du problème. Elle a d'ailleurs mis en place depuis plusieurs années des systèmes de prévention du suicide chez les agriculteurs. Outre les numéros verts proposés dans quelques départements et une équipe de psychologues à la disposition de ses adhérents, elle a chargé des "préventeurs" de mailler, avec les médecins du travail, les 400.000 exploitations agricoles françaises. "Ils aident les agriculteurs à mieux aménager leur exploitations, mais évidemment, ils ont aussi un rôle de veille", explique une porte-parole de la Msa. L'Invs, en partenariat avec la Msa, a lancé en février une étude sur la santé des agriculteurs, afin d'évaluer leur état de détresse.
APIS

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