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samedi 21 janvier 2012

Pôle Emploi , la police des miséreux...

«Aujourd'hui, Pôle Emploi, c'est la police des miséreux»
Ce mardi, à la veille d'un sommet social convoqué par l'Elysée, de nombreuses agences Pôle Emploi devraient être occupées à travers toute la France. Un mouvement de contestation auquel participent Agir contre le chômage, Stop Précarité, la CGT chômeurs, ou encore les Indignés.
Xavier Renou (photo DR), porte-parole du collectif les Désobéissants, qui compte parmi les organisateurs, explique les motivations et visées d'une telle action.
De quand date l'appel «Occupons Pôle Emploi» et pour quelles raisons a-t-il été lancé ?
Le mot d'ordre a été donné au mois de décembre. Mais l'idée n'est pas nouvelle. Il y a déjà eu des occupations d'agences par des chômeurs dans les années 90 et 2000, notamment pour demander une prime de fin d'année.
Aujourd'hui, c'est la politique actuelle qui tend à maintenir un haut taux de chômage, que l'on dénonce. Le gouvernement tient un discours en faveur de l'emploi, mais il n'y a pas d'actes derrière. Ou alors les politiques sont complètement incompétents, depuis le temps. Mais je crois surtout que c'est hypocrite. Les choix qu'ils font sont contraires à leur discours public. Plutôt que d'agir pour créer des emplois, ils dérégulent l'économie. C'est la logique néolibérale. On garde un niveau de chômage élevé, qui permet une pression à la baisse sur les salaires et une précarisation des travailleurs. Avec cette action du 17 janvier, on espère peser sur les présidentielles, mais aussi sur les choix économiques des partis actuellement au pouvoir en Europe.
Pourquoi avoir choisi d'occuper les agences Pôle Emploi plutôt qu'une manifestation classique ?
La date n'est pas choisie au hasard : on agit la veille du Sommet pour l'emploi de Nicolas Sarkozy. Et on voulait une action d'ampleur nationale. Donc, c'était plus logique d'occuper Pôle Emploi que de manifester devant le ministère du Travail.
Et, surtout, on a un deuxième objectif : aller à la rencontre des agents de Pôle Emploi, qui sont en grande souffrance. Leur vocation a changé. Ils ne sont plus là pour aider, mais pour mettre en place une politique de radiation des chômeurs. En allant dans les agences, on dénonce avec eux le traitement odieux qui est fait aux demandeurs d'emploi. On peut aussi réfléchir à des actes communs de résistance. Pôle Emploi, c'est aussi symbolique. Comme pour dire : «Ci-gît un ancien service public», devenu une machine à broyer les chômeurs. Car c'est bien cela : aujourd'hui, Pôle Emploi, c'est la police des miséreux.
Qu'est-ce que vous espérez provoquer avec cette journée d'occupation et quelle suite prévoyez-vous ?
D'abord, il faut savoir que, à Paris, on est dans une logique d'occupation longue. Le rendez-vous est donné à Saint-Lazare à 14 heures et on appelle tous ceux qui seraient disponibles pour rester la nuit à prévoir un duvet. Dans d'autres villes également, les occupations pourraient se dérouler sur plusieurs jours.
Après, il est difficile de savoir à l'avance l'impact que l'on va avoir. Une telle action s'organise avec l'idée de redonner un élan à la contestation actuelle.On sait bien qu'on ne va pas gagner tout de suite la bataille contre Nicolas Sarkozy. Mais on vient ajouter notre pierre, notre parole de chômeurs à celle des Indignés, des agents de Pôle Emploi, des parents d'élèves qui s'inquiètent pour l'avenir de l'école, des infirmières qui voient les hôpitaux mis à mal... Notre action s'inscrit dans une démarche plus large de contestation de différentes politiques qu'on nous vend aujourd'hui comme les seules possible. Or c'est faux. Voilà ce que nous voulons faire entendre.
Marion GARREAU

Présidentielle : chômeurs et précaires veulent se faire entendre
Dans un courrier adressé aux candidats début janvier, un collectif leur fait part de leurs propositions pour 2012.
Les chômeurs et précaires souhaitent notamment que les minima sociaux soient revalorisés de 250 euros dès juin. (Photo Philippe Huguen. AFP)
Le Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP) compte bien se faire entendre des candidats à la présidentielle de 2012. C'est pourquoi il leur a adressé un courrier début janvier, où le collectif détaille un certain nombre de suggestions, parmi lesquelles la création d'un système «unifié et universel d'indemnisation».
A ce jour, seul le candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, a accusé réception de leur courrier, a précisé le MNCP, lors d'une conférence de presse ce mercredi.
Revalorisation des minima sociaux
Les chômeurs et précaires demandent notamment que la fonction de contrôle, qui peut déboucher sur une radiation des listes de demandeurs d'emploi, n'incombe plus à Pôle Emploi mais à un organisme extérieur, comme la Direction départementale du travail.
Ceci notamment pour que les chômeurs n'aient plus «peur» en allant rencontrer leur conseilleur Pôle Emploi.
Le MNCP souhaite également que les minima sociaux soient revalorisés de 250 euros dès juin avant de créer un système «unifié et universel d'indemnisation» des demandeurs d'emploi.
Cette allocation unique pour tous serait d'au moins 80% du Smic, à laquelle s'ajouterait une part variable, proportionnelle à l'ex-salaire perçu.
«Les chômeurs n'ont jamais la parole»
Plus largement, le mouvement souhaite que la voix des chômeurs soit davantage entendue et demande que des associations de chômeurs aient des représentants aux Conseils d'administration de l'Unédic et de Pôle Emploi.
Les chômeurs «n'ont jamais la parole et on n'écoute pas leur avis sur leur service public, le Pôle Emploi», comme il est d'usage pour les utilisateurs de n'importe quel service public, a souligné Marie Lacoste, secrétaire générale du mouvement.
A ce sujet, le MNCP regrette de ne pas avoir été convié au sommet social du 18 janvier. Le gouvernement a convoqué les partenaires sociaux ce mercredi afin d'essayer de trouver des mesures pour enrayer l'envolée du chômage, qui a atteint en novembre son plus haut niveau en douze ans.
APL-MCD

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