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vendredi 14 septembre 2012

Les Gaz de schiste enfin enterrés ?

François Hollande a fermé la porte à la fracturation hydraulique, technique la plus répandue pour extraire des gaz de schistes. Mais d'autres techniques existent et pourraient être utilisées pour récupérer ces gaz piégés dans la roche. Gaz de schiste : Hollande ferme la porte à la fracturation hydraulique

A première vue, les propos du président de la République, vendredi 14 septembre, dans son discours sur l'écologie, sont on ne peut plus clairs. L'exploitation des gaz de schiste reste interdite en France et, à ce titre, il a demandé à la ministre de l'écologie, Delphine Batho, "de prononcer sans attendre le rejet des sept demandes de permis d'exploitation auprès de l'Etat et qui ont légitimement suscité l'inquiétude dans plusieurs régions de France". Pour ceux-ci, la messe est dite, mais qu'en sera-t-il pour les éventuels projets futurs ?
"Dans l'état actuel de nos connaissances, personne ne peut affirmer que l'exploitation des gaz et huiles de schiste par fracturation hydraulique, seule technique aujourd'hui connue, est exempte de risques lourds pour la santé et l'environnement", a déclaré le chef de l'Etat. Et c'est en contradiction avec le groupe socialiste à l'Assemblée nationale lorsqu'il était dans l'opposition.

Quelques jours plus tard, le 13 juillet 2011, le groupe socialiste à l'Assemblée nationale, auquel appartient François Hollande alors député de Corrèze, dépose une proposition de loi "visant à interdire l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels" quelle que soit la technique employée pour l'extraire. Minoritaires, les socialistes n'ont pu faire adoper ce texte.
Dans l'exposé des motifs, les députés socialistes qui ont présenté cette proposition – parmis lesquels Jean-Marc Ayrault, Arnaud Montebourg ou Aurélie Filippetti – assurent :
"Le texte adopté n'interdit nullement l'exploration et l'exploitation d'autres hydrocarbures non conventionnels. Il interdit simplement la fracturation hydraulique, la technique communément utilisée aujourd'hui pour récupérer, notamment, les hydrocarbures de schiste. (...)
Or, d'autres techniques existent et sont aussi impactantes pour l'environnement que la technique interdite par le texte. Il s'agit par exemple de la technique de "fracturation pneumatique", qui consiste à injecter non pas de l'eau mais de l'air comprimé dans la roche mère afin de la désintégrer, ou à utiliser la fracturation en injectant du propane gélifié (deux techniques actuellement expérimentées aux Etats-Unis)".
En clair, François Hollande n'évoque dans son discours d'ouverture de la Conférence environnementale que la fracturation hydraulique, ce que le groupe socialiste lui-même reprochait au texte du gouvernement Fillon en 2011. Crise et recherche de croissance aidant, le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, a fait le même chemin. Lui qui mettait en garde contre "la fausse bonne idée" des gaz de schistes lors de la campagne de la primaire socialiste, a appelé (édition abonnés) à "ne pas fermer la porte" à leur exploitation.
En revanche, M. Hollande est sur la ligne qu'il a définie lors de sa campagne. Avant l'élection, le candidat Hollande s'était soudain fait plus nébuleux sur la question. Interrogé à ce sujet par l'hebdomadaire Usine nouvelle, le futur président avait appelé à "ne pas écarter l'exploration des gaz de schiste, à condition qu'elle puisse être réalisée sans altérer l'environnement et que cela soit démontré par des recherches".
L'eurodéputé écologiste José Bové, l'un des principaux pourfendeurs des gaz de schiste, s'est réjoui que le président ait "sans ambiguïté fermé la porte au gaz de schiste". "Ça met fin à une cacophonie suite aux déclarations des industriels, ça met un point final [aux explorations]", a souligné M. Bové. Le sujet est clos. Pour le moment.

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