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jeudi 27 septembre 2012

Tous cobayes...



"Tous cobayes?", plaidoyer anti-OGM et plongée en images dans une étude, bientôt aux Rencontres de l’ Ecologie au Quotidien de Die  2013. (25 Janvier-04 février 2013)
Le réalisateur Jean-Paul Jaud, grand défenseur d'une agriculture moins dépendante de l'industrie chimique, signe avec "Tous cobayes?", en salles ce mercredi, un plaidoyer anti-OGM s'appuyant sur l'étude choc du Pr Séralini qui vient de relancer le débat sur l'innocuité d'un maïs transgénique.
L'auteur de "Nos enfants nous accuseront" (2008), qui s'attaquait alors à l'usage de pesticides, a suivi mois après mois l'équipe du Pr Gilles-Eric Séralini. Ce chercheur basé à Caen, ouvertement anti-OGM, a publié mercredi dernier une étude qui a conduit Paris et Bruxelles à saisir leurs agences sanitaires pour un avis.
Ces travaux d'une longueur inédite (deux ans) affirment que les rats nourris avec du maïs NK 603 de Monsanto - et pour certains avec de l'eau comprenant de l'herbicide Roundup auquel ce maïs transgénique résiste - développent beaucoup plus de tumeurs cancéreuses.
Le film montre de nombreuses scènes de laboratoire où des scientifiques emmaillotés comme des chirurgiens examinent les rats.
Certains rongeurs vont développer d'énormes tumeurs, allant jusqu'à 20% de leur poids. Notamment après le 3e mois, la durée des études classiques de toxicologie, selon les chercheurs.
Jean-Paul Jaud a travaillé tout en gardant le secret sur l'étude engagée par le Pr Séralini, celui-ci expliquant avoir récupéré clandestinement des semences de ce maïs NK 603 via un lycée canadien ayant requis l'anonymat.
Le NK 603 n'est pas cultivé en Europe mais est importé pour l'alimentation animale.
"Les semenciers refusent de donner des semences aux chercheurs", affirme le scientifique.

Le choc de Fukushima
Corinne Lepage, députée européenne qui se bat depuis des années à Bruxelles contre les OGM, est très présente dans le documentaire.
"Les premiers qui ne veulent pas de la recherche, ce sont eux, les semenciers", accuse-t-elle. "Il n'y a pas de problème, car il n'y a pas d'étude" de long terme, ajoute la députée.
A l'écran, la progression de l'étude est entrecoupée de scènes de fauchages de champs d'expérimentation d'OGM en France (désormais suspendue), de procès de faucheurs qui s'ensuivent et de manifestations de soutien. Autant de moments rythmant la vie de militants écologistes.
La parole est aussi donnée à plusieurs paysans bio expliquant leur choix et leurs préoccupations sur les conséquences des pesticides pour la santé des agriculteurs.
Parallèlement à l'argumentaire anti-OGM, le film s'attaque aussi au nucléaire, auquel le réalisateur est farouchement opposé.
En cours de tournage, "il y a eu le choc de la catastrophe de Fukushima au Japon et j'ai alors décidé de réunir dans mon film ces deux technologies mortifères contrôlées par une minorité de prédateurs", confie à l'AFP Jean-Paul Jaud.
Du coup, le film l'a emmené au Japon, jusque dans les zones de campagne vidées de leurs habitants en raison d'une radioactivité trop élevée.
Mêlant OGM et nucléaire, le commentaire - dit par l'acteur Philippe Torreton - parle même d'une "troisième guerre mondiale sacrifiant l'homme, l'animal et le végétal".
Selon le réalisateur, plusieurs acteurs pro-OGM ont refusé de lui répondre.
"De toute façon, je ne suis pas un journaliste, je suis cinéaste et je revendique une subjectivité", explique Jean-Paul Jaud. Si l'homme refuse l'étiquette de militant, il revendique celle de "cinéaste citoyen".
Jean-Paul Jaud: «L'humanité est en sursis»
Le réalisateur engagé sort un nouveau film, «Tous cobayes», où il alerte sur les dangers du nucléaire et des OGM...
C’est le premier film de Jean-Paul Jaud sans le mot «enfants» dans le titre. Mais malgré cela, le réalisateur militant nous parle encore une fois des générations futures et des dangers auxquelles nous les exposons, à l’image du petit garçon de l’affiche qui se balade au milieu d’un champ d’organismes génétiquement modifiés (OGM), une centrale nucléaire en ligne de mire. Tous cobayes, le troisième film de Jean-Paul Jaud après Nos enfants nous accuseront et Severn, la voix de nos enfants, sort le 26 octobre et promet de jeter un pavé dans la mare des industriels qui mettent l’humanité en péril.
Pourquoi avoir choisi de faire un film sur les OGM et le nucléaire?
Parce que ce sont deux technologies irréversibles qui hypothèquent l’avenir des générations futures. Elles vont laisser des traces sur des milliers d’années et nous ne les maîtrisons pas. Quand il y a un accident OGM ou nucléaire, on ne sait pas l’arrêter. L’actualité m’a convaincu encore plus de la similitude de ces deux technologies: j’avais commencé à tourner sur les OGM et une semaine après, c’était Fukushima, donc c’était évident pour moi de tourner sur le nucléaire.
Pourquoi affirmez-vous qu’on ne maîtrise pas le nucléaire?
Tchernobyl et Fukushima, ils maîtrisent quoi? Démontrez-moi! Ils ont maîtrisé quatre personnes de Greenpeace qui sont rentrées sur un réacteur? Ils ont maîtrisé la tempête de Blaye où la centrale a failli exploser et Bordeaux a failli être évacué? Ils ont maîtrisé les fuites de plutonium dans la Loire quand à Saint-Laurent-des-Eaux en 1984 il y a eu un emballement dans le réacteur? Fukushima ça dégueule tous les jours dans le Pacifique, sur la terre, dans le ciel. Comment peut-on développer une technologie quand on sait qu’on ne peut pas réparer? Une explosion majeure d’un réacteur en France, c’est le quart du pays qu’il faut évacuer. Et pas pour deux ou dix ans, mais des décennies, voire des siècles. Je pense que l’humanité est en sursis, mais il ne faut pas rester les bras ballants pour autant et c’est pour ça que j’ai mis toute mon énergie à faire ce film.
Dans vos autres films, il y avait toujours beaucoup d’espoir. Y en a-t-il aussi dans celui-ci?
Oui, l’espoir c’est l’agroécologie, par exemple. Aux Nations unies, un rapport selon lequel elle pourrait nourrir neuf milliards d’humains a été légitimé et applaudi par toutes les délégations. Et on peut lutter contre le nucléaire. Nous avons tourné sur une petite île japonaise de 500 habitants où depuis trente ans Tepco veut construire une centrale nucléaire. Et bien depuis trente ans, tous les lundis, des mamies se retrouvent sur le port et manifestent avec des slogans anti-nucléaires. Aujourd’hui le projet n’a pas avancé et cette centrale ne se fera pas car le Japon va sortir du nucléaire, le peuple japonais ne veut plus et je les comprends.
Quel poids peut avoir un rapport des Nations unies ou une manifestation de mamies face à des industries puissantes?
Il n’y a pas que ça, je suis aussi allé filmer dans une ferme en agroécologie au Sénégal, au cœur de la brousse. Là, ils démontrent qu’en deux ou trois ans on peut être autonome en agriculture, il suffit de creuser un peu, de les aider à trouver de l’eau. Les Africains refusent les OGM et il faut leur donner la parole. Ce film est fait pour que tous les citoyens de la planète disent stop, on ne veut plus être cobayes.
C’était votre intention, donner envie aux gens d’agir?
Bien sûr, car ce sont eux qui ont le pouvoir. On peut encore donner notre argent à qui notre conscience nous dit de le donner: tout ce qui n’est pas respectueux des générations futures, on peut boycotter. D’autre part, il faut influencer les politiques. J’encourage les gens à réclamer au maire de leur commune de faire une cantine bio. Il faut dire aux élus: «Si vous continuez à empoisonner nos enfants avec l’alimentation et le nucléaire, au prochain coup on ne votera pas pour vous».
Qu’est-ce qui vous a le plus choqué dans ce que vous avez découvert en faisant le film ?
Fukushima, car c’est la première fois que j’allais dans une zone radioactive. L’homme, depuis toujours, a découvert des espaces, des territoires, et ce qui m’a choqué à Fukushima c’est un territoire qu’on abandonnait pour le nucléaire. Les OGM vont créer des terres invivables et des plantes qui généreront des pathologies qu’on ne connaît pas encore.
Audrey Chauvet

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