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dimanche 16 mars 2014

les citoyens contre les lobbies...



Lobby citoyen contre lobby industriel ?
Comment canaliser la fièvre innovatrice de nos sociétés? Garder ce qui est bon, écarter ce qui est mal, après avoir défini ces caté­gories? Questions au cœur du livre de Benjamin Sourice, Plaidoyer pour un contre-lobbying citoyen. Sa thèse: les industriels pervertissent les institutions censées protéger la société contre les risques de leurs innovations. Et la meilleure manière de parer cette action consiste à y opposer des contre-pouvoirs citoyens. Lanceurs d’alertes, expertises indépendantes, conférences de citoyens… En voici les outils, présentés dans un ouvrage qui mérite une lecture attentive.
Le moteur à technologies tourne à plein régime. Effet de l’explosion des connaissances sur la matière et le vivant, des interactions croissantes entre disciplines qui s’incarnent dans des objets où physique, chimie, biologie et informatique entrent en synergie. Mais aussi d’un capitalisme où concurrence et captation de richesse par conquêtes ou créations de marchés via des produits «nouveaux» sont au cœur du modèle suivi par les industriels et les gouvernements. Une démarche quasi maladive, dont l’un des symptômes est le crédit d’impôt recherche (CIR), dont le principe est: «Toute recherche privée est si bonne qu’elle mérite le soutien des deniers publics.» Or, les technologies ainsi boostées sont souvent productrices d’effets contradictoires et peuvent présenter des risques pour la santé publique, celle des travailleurs concernés, ou l’environnement. Comment contenir ces risques si les élus et les agences de sécurité sanitaire sont victimes des manœuvres, ou complices, des industriels?
La réponse de Benjamin Sourice peut sembler couler de source. L’histoire montre que la mobilisation citoyenne peut contrer l’action des lobbies industriels et déboucher sur des décisions majeures comme sur l’usage de l’amiante. Ou corriger l’action d’une communauté médicale de bonne foi comme pour les associations de patients.
Un pari dangereux ?
Toutefois, considérer qu’elle pourrait remplacer l’action de l’Etat —par ses services propres ou ses agences externalisées de l’exécutif, chargés de la sécurité sanitaire ou du contrôle d’activités à risques— suppose, outre son «innocence» qui découlerait d'une absence de conflit d'intérêts autre qu'idéologique, qu’elle atteigne le niveau de compétence nécessaire quelle que soit la technologie en cause. Ce serait là un pari fort dangereux.

L’objectif prioritaire de l’action politique et citoyenne dans ce domaine semble plutôt le bon fonctionnement de l’expertise et du contrôle publics des risques. Il suppose une alliance de compétence, de probité, d’indépendance (d’esprit et institutionnelle) et de transparence. Cette alliance à vérifier en permanence —c'est probablement là, «qui va contrôler des contrôleurs», que subsiste un point aveugle des systèmes actuels— repose également sur les responsables politiques puisque ces agences sont dirigés par des personnes nommées par le pouvoir politique, le Président de la République, le gouvernement ou les Assemblées élues. Denis Baupin, député EE-LV, soulignait le 13 février, lors de l’audition de Pierre-Franck Chevet, le président de l’Autorité de sûreté nucléaire, son propos «sans langue de bois» et la «transparence» de son action. Un résultat certes à l’actif des gouvernements et députés qui l’ont instituée, mais aussi des ­mouvements citoyens inquiets du risque ­nucléaire.
Sylvestre Huet, le 11 mars 2014
Bonjour,
Merci M. Huet d'avoir consacré une chronique à mon livre, première publication sous ma plume.
J'aimerais souligner que dans mon idée, comme dans mon propos, je ne parle jamais de "lobby citoyen" qui viendrait contre-balancer un lobby industriel légitimé. En effet, selon moi il s'agit tout simplement de l'expression de la démocratie que d'impliquer le citoyen dans la décision publique et l'expression de l'intérêt général.
Le lobbying, en revanche, n'a pas cette dimension démocratique, mais cherche à favoriser l'expression d'intérêts particuliers, voir financiers.
Loin de quelconques clichés "complotistes", ce qui est au cœur de ce plaidoyer pour un contre-lobbying citoyen, ce n’est pas la seule dénonciation d’une capture de la décision publique par les lobbies.
C'est avant tout un questionnement sur les conditions d'une participation réelle du citoyen dans le cadre d’une démocratie renouvelée et réconciliée avec l’idée d'un progrès pour tous.
Benjamin Sourice

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