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mercredi 23 septembre 2009

Die défigurée

Les méfaits de la publicité à l’entrée de Die. (photos de c.v. entrée ouest de Die ce jour).
Belle, la découverte de la Capitale des Voconces, avec ses hangars désolants, ses publicités exaspérantes, le Glandasse oblitéré et les terres ravagées. Et bientôt des Ronds points triviaux et une bretelle de déviation pour le Col de Rousset totalement inutile. Voila ce que l’on appelle développer la ville. Messieurs les goudronneurs, bétonneurs, publicistes et autres aménageurs fond un concours de mauvais goût avec l’espace public (ou privé) et l’argent des contribuables. Et en plus dans un Parc Naturel Régional, celui du Vercors.
Des fatras de publicités inutiles.
Il semble désormais inconcevable de nier les conséquences désastreuses de la publicité sur l’environnement ou la société. En effet, la publicité déconnecte l’acte d’achat des causes et conséquences qu’il peut avoir sur l’environnement ou la société. Elle incite au gaspillage et souvent à l’achat de produits nocifs pour l’environnement. Elle pousse au surendettement et à l’achat du moins cher sans regard sur les conditions sociales des travailleurs. A l’heure où le développement durable est prôné, on ne peut plus faire l’impasse sur la question publicitaire. Oublier cette donnée, c’est traiter les effets sans s’occuper d’un des fondements du problème. Alors qu’on invite le consommateur à adopter des gestes simples pour préserver la planète, il est un geste simple que l’on pourrait adopter : la diminution de la place de la publicité dans l’espace public.
Dépolluer le regard.
Les dispositifs publicitaires sont parfois eux-mêmes sources de pollution et de gaspillage énergétique : panneaux déroulant et éclairés, écrans plasma ou LCD, enseignes lumineuses allumées toute la nuit, véhicules publicitaires, écrans équipés de dispositifs Bluetooth générant une pollution électromagnétique…
De même la question démocratique est posée. L’espace public, en tant que bien commun, est déjà largement privatisé au profit de la publicité, alors même que la liberté d’expression est plus que jamais à défendre pour l’opinion, les associations et l’art.
Enfin, l’affichage publicitaire a aussi sa place dans un débat relatif à l’enfance et à l’éducation. La prolifération des panneaux publicitaires aux abords des écoles pose la question de la contradiction permanente entre ce que les professeurs enseignent en classe et les valeurs que prônent les messages publicitaires (l’argent roi, la violence, le sexisme, l’idéal de beauté par la maigreur, les mauvaises habitudes alimentaires…).
"La résistance s’organise. On dira que c’est une lutte futile. Non. La laideur, c’est le décor de la barbarie. La laideur anesthésie l’intelligence, étouffe insidieusement la joie de vivre, pourrit lentement nos facultés d’émerveillement, nous transforme en carpettes intellectuelles, en mous du bulbe, en grignoteurs de Tranxène"disait P.Val.
30 ans de gâchis.
Tel pourrait être le bilan de la loi qui régit l’affichage publicitaire et les enseignes. Un tel désastre environnemental s’explique non seulement par la délinquance massive en matière d’affichage publicitaire, mais aussi par l’extrême laxisme d’une loi qui a fait son temps. Le constat de la complexité de cette loi et de son caractère beaucoup trop permissif est d’ailleurs largement partagé par l’ensemble de la classe politique et par le ministère de l’Écologie. L’an dernier, ce dernier avait déjà souligné « l’effet dévastateur sur le paysage de la prolifération des panneaux publicitaires ».
Le paysage : un atout économique. La France est donc confrontée aujourd’hui à un véritable fléau puisque, au-delà des seuls enjeux environnementaux, c’est en définitive l’un de ses atouts économiques les plus sûrs qui est mis à mal, puisque le paysage n’est, par définition, pas délocalisable.
Un premier pas. C’est pourquoi le ministère de l’Écologie, après avoir installé, en novembre 2008, le nouveau du Conseil national du paysage, a décidé de solliciter l’avis de ce dernier et, dans un premier temps, de réunir à trois reprises un atelier « Publicité et entrées de ville », chargé de faire des propositions. Les associations participent activement à ce travail.

Afficheurs et enseignes : à contre courant.
Aujourd’hui, les afficheurs ont montré que leur seule préoccupation est de conserver le droit d’installer, partout et jusque dans les parcs naturels régionaux, des panneaux de grand format. Ils vont même jusqu’à faire des propositions tendant à rendre la loi plus permissive encore ! Ils visent notamment à ce que les préfets, auteurs de la quasi-totalité des mises en demeure contre les afficheurs, soient dessaisis de leur pouvoir de police.
Affichage publicitaire : l’Etat condamné cinq fois du fait de la carence de deux préfets et d’un maire. Exemple: le 25 janvier 2008, le tribunal administratif de Caen a condamné l’Etat du fait de la carence du maire de Marcey-les-Grèves (Manche) suite à son refus « de faire enlever d’office, à la demande de l’association Paysages de France, des panneaux publicitaires ». En outre, le tribunal a enjoint à ce dernier d’engager sous un mois la procédure d’exécution d’office avec mise sous astreinte de 100 € par jour de retard, à la charge de l’Etat, en cas de non-respect de ce délai. Les exemples de ce type sont légion.
Ex-Beaux paysages de France.
Il y a maintenant un an, dans l’euphorie du Grenelle de l’environnement, le gouvernement s’est aperçu que le paysage avait tout simplement été… oublié. La France est pourtant dans ce domaine la mauvaise élève : entrées de ville défigurées, panneaux sauvages qui enlaidissent les paysages urbains et périurbains, passants dont on monnaye cher le temps de cerveau humain disponible… Il y avait donc urgence à s’attaquer à la réforme de la loi encadrant la publicité extérieure, demandée depuis près de vingt ans par les associations. Datant de 1979, très complexe, honteusement permissive, cette loi est régulièrement et ouvertement bafouée par les professionnels du secteur. Dans ce domaine, le pouvoir de police est exercé conjointement par les maires et les préfets. Globalement, pour des raisons qui leur sont propres, ni les uns, ni les autres ne s’attardent sur cette question et la prolifération publicitaire continue. Les maires font face à la complexité de la loi, aux pressions des professionnels et des commerçants. De plus, avec la taxe sur la publicité extérieure qu’ils apportent, certains maires, à la fois juge et partie, sont peu enclins à faire démonter les dispositifs publicitaires. Dans les faits, on constate pourtant que ce sont principalement certaines préfectures, malgré leurs faibles moyens, qui tentent de faire respecter la loi, infligent les amendes et obtiennent des démontages. Elles sont les interlocutrices privilégiées des associations qui veillent au respect de la loi. Comment peut-on croire que les maires se mettront miraculeusement à agir demain, alors qu’ils en ont parfaitement le pouvoir aujourd’hui et s’abstiennent ? Ce choix politique est fait en toute connaissance de cause et ne peut être que le reflet d’une complaisance douteuse à l’égard des professionnels du mauvais goùt..
Parce que l’affichage publicitaire n’est pas qu’une question de paysage, l' association "Ecologie au Quotidien" lance un appel à soutien citoyen autour de propositions, pour lutter contre la pollution visuelle, la privatisation de l’espace public, pour protéger les enfants et les écoles, pour lutter contre le gaspillage énergétique et la pollution émis par ces dispositifs publicitaires, pour retrouver la beauté des villes et reconquérir les espaces péri-urbains. Appel (nous reviendrons sur cet appel) pour encadrer l’affichage publicitaire dans l’espace public, l’occasion des journées du patrimoine est idéale pour mettre en œuvre une action décisive qui concerne tout à la fois l’environnement et le patrimoine, le cadre de vie des habitants, l’équité entre citoyens, l’éducation et les modes d’expression dans l’espace public. Die retrouvera elle un jour sa beauté ?
Veyret Claude

1 commentaire:

  1. et vous etes qui pour décider du bon ou du mauvais gout ? trop d'enseigne effectivement c'est inesthétique, mais de nombreux citoyens les lisent ces enseignes et les commerces créent des emplois. retournons vivre au 19ème siècle, il n'y avait pas d'enseigne mais on mourrait de la grippe et on ne savait pas lire et écrire. raz le bol de vos leçons de morale...

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