Information Participative

Médias Citoyens Diois continu !

Retrouvez-nous sur notre nouveau site :

http://mediascitoyens-diois.info

jeudi 10 septembre 2009

Pauvreté



Ouvrons des voix pour une Drôme sans pauvreté
Compte-rendu des propositions apportées au Conseil Général de la Drôme le 3 juin 2009. Elles ont été élaborées au cours de la marche du 29 mai au 2 juin de Die à Valence par le Collectif pour une Drôme sans pauvreté composé de personnes en situation de pauvreté et de personnes indignées par la pauvreté et soutenues par des associations
Nous avons pour objectifs de permettre aux habitants, et particulièrement ceux les plus éloignés de l’exercice de la citoyenneté, de s’exprimer sur les situations souvent difficiles qu’ils vivent mais aussi de proposer des solutions collectives pour répondre aux enjeux de l’exclusion sociale et économique.
Présentation des principes et apprentissages
1. Nous considérons la pauvreté comme une atteinte aux droits fondamentaux (se loger, se nourrir, se soigner, se déplacer, s’exprimer, vivre en sécurité…). Article 1 : Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.
Article 25 : Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d’invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté.
2. Nous souhaitons porter le principe d’égale dignité de toutes les personnes. Nous ne voulons pas parler au nom de celles et ceux qui vivent des situations de pauvreté mais les écouter, demander qu’on les écoute et les accompagner dans la mise en œuvre de solutions.
3. Nous pensons que les causes de la pauvreté sont en grande partie situées dans le mode d’organisation de notre société. Nous ne souhaitons pas nous inscrire dans la réparation des conséquences vécues par celles et ceux qui vivent dans la pauvreté mais dans une dynamique de propositions visant à trouver des solutions concernant les causes de celle-ci. Nous interpellons les pouvoirs publics pour qu’ils se saisissent de questions essentielles pour l’avenir des plus pauvres de nos territoires et notre projet de société portant les principes d’égalité et de fraternité. Nous nous engageons à prendre notre part dans l’éradication de la pauvreté.
4. Nous appuyons notre action sur le principe de non violence et des méthodes d’éducation populaire.
Proposition concrète Impliquer les personnes en situation de pauvreté dans la formulation des problèmes et la mise en œuvre des solutions Les personnes concernées doivent être présents dans la définition et la mise en œuvre des politiques du Conseil général (schéma enfance / famille, jeunesse / prévention, CLI...).
a. Développer des solutions de transports permettant aux plus pauvres de faciliter leur accès à l’emploi, la formation, la vie sociale et culturelle.
Que ce soit en zone rurale ou urbaine, l’accès au transport est de plus en plus complexe (précarisation des revenus, coût d’un véhicule individuel…) et constitue un frein :
- Pour l’accès à la formation et l’emploi (des jeunes, des travailleurs pauvres…)
- Pour le maintien des personnes âgées à domicile
- Nous revendiquons que les dispositifs de transport soient construits avec les personnes concernées.
- Nous souhaitons que le Conseil Général dote financièrement les territoires repérés concernés sur cette question pour établir des diagnostics avec la population et expérimenter des propositions relevant du champ associatif (taxi social, covoiturage…), privé et/ou public.
b. Expérimenter et développer des solutions visant l’autonomie et les projets des jeunes adultes du département.
Les conditions de l’autonomie des jeunes ne sont pas réunies alors qu’il s’agit d’un enjeu majeur de notre société. La formation et l’emploi sont les conditions essentielles de cette autonomie.
Les freins à la formation et à l’emploi sont : - Inégalités des familles four financer les études ou la formation - La mobilité - Les discriminations grandissantes
Nous souhaitons : - Etendre à tous les jeunes le financement du permis de conduire ou les conditions de sa mobilité
- Développer le dispositif de service civil volontaire
- Proposer un engagement des collectivités pour l’embauche et la formation en alternance des jeunes
- Qualifier et renforcer la mise en projet et l’accompagnement vers l’emploi
- Expérimenter un revenu d’autonomie pour les jeunes dans la Drôme
c. Mettre en œuvre des solutions individuelles et collectives permettant aux familles les plus pauvres d’articuler vie familiale et vie professionnelle.
Nous avons constaté un lien très fort entre précarité de l’emploi (horaire découpées, atypiques, bas salaire, temps partiel, éloignement de l’emploi, intérim...) et pauvreté, particulièrement dans les familles monoparentales. Ces situations amplifient les problèmes de garde des enfants, de déplacements, d’épanouissement des membres de la famille et l’émancipation des femmes. Si le développement de réseaux d’échanges de services et l’auto-organisation entre les familles peuvent répondre à certains problèmes, les pouvoirs publics pourraient :
- Pour les écoles élémentaires de la Drôme, mettre en place une tarification au Quotient familial pour les temps périscolaires et la cantine.
- Selon les besoins, élargir les plages horaires de garde et la capacité d’accueil en s’appuyant sur les structures d’animation locale existantes (du type Centres sociaux, MJC MPT,...)
- Proposer le dispositif PAJE (Prestation D’accueil Jeune Enfant) au delà de 6 ans et jusqu’à la fin de l’école élémentaire pour les bénéficiaires des minimas sociaux et les plus petits revenus
- Valoriser le métier d’assistante maternelle, distribuer plus d’agréments (dans les territoires déficitaires) et développer les RAM (Relais d’Assistante maternelle).
- Soutenir et développer l’accès à la culture et aux loisirs (Cultures pour tous, dispositifs d’accompagnement des familles en vacances,...)
- Informer plus largement et simplifier l’accès des familles à certains droits (tarifs de première nécessité pour l’électricité, tarif social du gaz, FSL,...)
d. Sortir de l’indignité concernant la situation des sans papiers
Les sans papiers sont dans une situation de totale « indignité » à cause d’une interdiction de travailler et des revenus dérisoires (ex. 316€ pour une famille de 3 personnes en demande d’asile).
Ce n’est pas le Conseil Général qui peut changer structurellement la situation des migrants sans-papiers mais il peut faire sa part dans le cadre de ses compétences propres car les personnes concernées ont besoin des collectivités pour faire avancer les choses (les associations citoyennes sont aujourd’hui démunies / limitées).
Cette question doit être débattue politiquement au sein du Conseil Général.
Ce que nous pouvons d’ors et déjà imaginer comme leviers pour sortir de cette situation :
- A travers, la protection de l’enfance, procurer une aide financière aux familles
- A travers des cantines scolaires des collèges, proposer une aide alimentaire (gratuite)
- Promouvoir une approche appuyée sur les droits de l’Homme dans les services de l’action sociale du Conseil général
e. Soutenir une politique de logement permettant l’accès pour tous et éradiquant les logements insalubres
- Soutenir et impulser des organisations collectives d’habitants et/ou de locataires afin de résoudre collectivement les problèmes de logement et mettre en œuvre les propositions qui suivent.
- Faire en sorte que nous ayons plus d’informations sur nos droits en tant que locataires ou demandeurs de logement (FSL, DALO, informations sur les critères d’attribution et sur les délais d’attente…).
- Alléger les charges (et notamment de chauffage –travaux d’économie d’énergie) contribuant à l’amélioration de l’environnement.
- Améliorer les procédures de relogement (transparence, composition des commissions…). Suivre et accompagner les familles relogées (plus particulièrement quand le relogement se fait dans une autre commune), en tenant compte de la vie sociale, l’emploi et du transport.
- Mettre fin aux expulsions pour des raisons financières (aggravant les problèmes) et anticiper sur leur augmentation liée à la crise.
- Créer des logements économiquement accessibles. Respecter et faire respecter la loi SRU.
- Eradiquer les logements insalubres dans la Drôme.
f. Permettre un accès à la terre pour de jeunes agriculteurs et à une alimentation de qualité pour tous
Un certain nombre de personnes n’ont pas la possibilité de se nourrir correctement. L’accès à la terre est très difficile pour les jeunes agriculteurs.
Propositions :
- Aider les jeunes agriculteurs à accéder à la terrer (exemple du Val de Drôme qui pour 1 ha de zone constructible alloue 10 ha de terres cultivables à de petits agriculteurs produisant en raisonné ou bio).
- Favoriser les circuits courts au niveau individuel et collectif. Redynamiser la production par des réseaux locaux d’achat et de production et de consommation (AMAP, restauration collective…).
- Permettre aux personnes d’accéder à une alimentation de qualité quelques soient leurs revenus (personnes âgées, restauration scolaire,…) notamment par des modes de tarification équitable.
Union Régionale des Centres Sociaux
Les glaieuls ; rue Eugène Chavant
BP 28 ; 26101 Romans cedex
Tél. 04.75.05.04.14 Fax. 04.75.05.32.12
http://www.rhone-alpes.centres-sociaux.org

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire