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samedi 13 février 2010

Débat : Quelles politiques ?

AUTRE CHOSE DE LA POLITIQUE
Le Monde titre : "67% des Français n’ont plus confiance dans la politique".
Suivait un sondage extrêmement intéressant qui aura quelque peu rallumé cette journée du 12 janvier. Le Monde est pessimiste. Et je le comprends, lui qui ne fait plus que défendre, au fond, le système existant, sous toutes ses formes, tel qu’il est, il y a de quoi être marri. Moi, je suis ravie car je ne lis pas du tout que les Français seraient 67 % à ne plus avoir confiance en « la politique, mais bien au contraire, et beaucoup plus simplement, à ne plus avoir confiance ni dans les partis ni dans les politiciens, ce qui est vraiment une autre paire de manches. A peine ce jugement sévère est-il tempéré pour les exécutifs locaux. Mais quand même.
Que disons-nous, d’autre que cela, depuis des années ? Nous passons notre temps à dire aux partis "de gôche" (parce que "la droite", ce n’est pas notre camp), y compris ceux dont on a pu faire partie à un moment : "vous vous plantez" - les Français adorent la politique, c’est peut-être un des peuples les plus politiques qui soit, mais il vous vomissent vous, et ce système que vous contribuez à maintenir. Que les habitants de France, quelle que soit leur origine, aiment profondément « la » politique, mais sont tout aussi profondément dégoûtés de ceux qui prétendent la représenter et en avoir le monopole professionnel. Ce en quoi nous n’avons plus confiance, ce n’est pas dans "la politique ", et au contraire - sinon, justement, nous continuerions à aller voter majoritairement "comme des bœufs" - c’est dans ceux, individus et partis, qui prétendent la faire, et dans leur manière de la faire. Plus que jamais, au contraire, ce sondage montre que s’il y a bien une chose à sortir à tout prix des griffes du capitalisme, c’est justement « la » politique.
Pour la remettre entre nos mains, là d’où elle n’aurait jamais du partir - entre nos mains de travailleurs, de poètes, de musiciens, de chômeurs, d’amoureux, d’enfants...
Ce n’est pas la moindre des monstruosités de la pensée dominante d’avoir réussi, pendant si longtemps, à faire de l’essence même de notre vie, (si on en croit Aristote,) une quasi-abstraction dont la contemplation ou la mise en œuvre serait réservée à une élite, prétendument élue par nous et pour nous. Chapeau bas à toutes celles et ceux qui ont œuvré patiemment, tranquillement, pour que le capitalisme puisse faire de "la politique" un sujet à part entière alors qu’elle est notre essence même ! Maintenant c’est terminé. 67 % des Français en ont ras-le-bol de cette façon de procéder. L’auteur de l’analyse du sondage estime que la question va se reposer vis à vis de l’État régalien et/ou État providence. Je pense qu’il fait totalement erreur.
L’État "moderne" (et avec lui "la Nation") va apparaître de plus en plus clairement comme une machine au service de la bourgeoisie. C’est cela que la politique néo-libérale et autoritaire de l’UMP, couplée à l’hallucinante apathie coupable de la "gauche", pour la France, fait apparaître. L’État n’a jamais existé, et n’existe toujours pas ; ce n’est qu’un gant dont la couleur dépend de la main qui l’enfile. "L’État" c’est une fiction. Autrefois tout entier incarné dans la personne du Roi, puis, après la Révolution, représenté par des "corps" - législatif, administratif, judiciaire...- ce n’est pas l’existence d’êtres humains, de centaines de tonnes de paperasses, de collectes de fonds au nom du "Trésor Public", ou de milliers de bâtiments administratifs qui pourront suffire à donner corps à cette fiction dans les années à venir. Il n’y aura pas de "miracle de la transsubstantiation" pour l’État dit moderne.
L’auteur poursuit en disant : "Les hôpitaux (86 %), l’école (83 %), l’armée (75 %), la police (71 %) et – dans une moindre mesure – les grandes entreprises publiques, ainsi que la justice (60 %), figurent parmi les institutions ou organisations en lesquelles les Français ont le plus confiance." On pourrait y voir, comme lui, la justification de son propos sur l’Etat régalien ou providence. Moi j’y vois l’espoir de l’en-commun qu’incarnent encore toutes ces institutions qui créent, qui sont, du "corps", de "la solidarité", qui fonctionnement sur le principe même du "groupe", de "la masse". Et plus "la crise" va venir faire de ravages chez nous (et pour les prochaines années à venir, "la mondialisation" n’a pas fini de nous faire manger des larmes de sang et de sueur, croyez-moi, car pour les capitalistes, nos peuples deviennent in-intéressants - trop pauvres, ou pas assez riches pour leur permettre de maintenir leur taux de profit sans les exploiter à mort, mais également et désormais, "trop gourmands", en droits, en libertés, en garanties), plus le vieux spectre va revenir hanter l’Europe.
Elodie Tuaillon

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