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mercredi 24 février 2010

Elisabeth Badinter vieillit trés trés trés trés mal...

Elisabeth Badinter et le féminisme d’aujourd’hui
Dans son dernier ouvrage, Le conflit, la femme et la mère, Elisabeth Badinter explique que la condition féminine est entrée dans une phase de régression (depuis les années 80′), et que sous les coups conjoints de la crise économique, d’une idéologie familiale réactionnaire et d’une écologie radicale, la femme est aujourd’hui contrainte d’être une « mère idéale », qui pour se réaliser doit avant tout élever et nourrir ses enfants, entre allaitement obligatoire et purées bios.
L’ouvrage fait une critique savoureuse de ce nouvel idéal maternel qu’on impose aux femmes pour mieux les faire rentrer au foyer.
E. Badinter me cite dans son livre et m’y désigne comme l’une des porte-parole de cette régression de la condition féminine. Je fais en effet partie de celles qui prônent une attention à l’alimentation des enfants, aux soins infantiles ou à la nourriture bio.
Voilà qui m’installe donc à la pointe de la réaction, où convergent selon elle le radicalisme écologique et « l’idéologie naturaliste » qui ne voudrait voir dans la femme qu’une mère. J’ai bien sûr de la sympathie pour la critique qu’E. Badinter fait du « maternalisme », c’est-à-dire de la façon dont la société, celle du pouvoir masculin, réduit la femme à son seul statut de mère. J’en ai d’autant plus que la génération d’E. Badinter a justement donné aux femmes la possibilité, la liberté, d’être autre chose qu’une épouse, autre chose qu’une mère. Cette génération a combattu pour que les femmes, aujourd’hui, puissent avoir la liberté de choisir, entre la vie de famille et le travail, et la liberté, surtout, de choisir dans le temps, sans exclusion, de pouvoir travailler et de pouvoir être mère, par exemple.
C’est exactement pour cette raison que je ne suis pas convaincue par l’analyse qu’E. Badinter fait de la situation actuelle, et encore moins par ce qu’elle dit du souci environnemental. À ses yeux, l’écologie est un « naturalisme » nécessairement rétrograde, auquel elle demande qu’on oppose un « artificialisme » progressiste. Je trouve cela un peu rapide. Mais il est vrai que je ne suis pas philosophe.
Les femmes d’aujourd’hui sont aussi, pour bon nombre d’entre elles, des mères. Que ces mères aient envie, comme ça a été mon cas, d’allaiter leur enfant, qu’elles le fassent si et quand elles le peuvent, me paraît être une liberté importante. Je ne compte pas m’en priver au motif que Madame Badinter trouverait cela réactionnaire et qu’elle y verrait matière à dénoncer le mythe de la « femme parfaite ».
M’intéressant à la situation des femmes aujourd’hui et aux difficultés qui leur sont faites, je travaille pour ma part sur un certain nombre de questions qui me préoccupent plus que l’allaitement. Je pense notamment à l’évolution du rapport entre les « genres », à la dégradation des relations entre filles et garçons en milieu scolaire, au « plafond de verre » qui bloque les carrières féminines ou encore aux débats actuels autour du voile. De tout cela, dans ce livre « féministe », pas un mot n’est dit.
Nathalie Kosciusko-Morizet

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