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mardi 31 juillet 2012

En Europe , on enferme encore les artistes...


Pussy Riot n'en finit pas de faire des vagues dans la Russie de Poutine
(Photo : Trois membres du groupe punk Pussy Riot, Nadezhda Tolokonnikova (c), Maria Alyokhina (d) et Yekaterina Samutsevich (g) pendant une audience à Moscou le 20 juillet 2012 Natalia Kolesnikova)
Le 21 février, cinq jeunes femmes se sont avancées sans bruit dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou, avant d'enfiler des cagoules et d'entonner une chanson contre Vladimir Poutine. Ce coup d'éclat du groupe Pussy Riot n'a duré qu'une minute, mais n'a pas fini de faire des vagues.

A la suite de ce petit "concert" improvisé, trois d'entre elles ont été arrêtées et sont depuis quatre mois derrière les barreaux. Elles encourent jusqu'à sept ans de prison pour "hooliganisme" à l'issue de leur procès, entamé le 23 juillet et dont la prochaine audience aura lieu lundi dans la capitale russe.
Le chanteur du groupe de rock américain Red Hot Chili Peppers, Anthony Kiedis, et le Britannique Sting ont pris la défense des jeunes femmes, Nadejda Tolokonnikova, 22 ans, Ekaterina Samoutsevitch, 29 ans, et Maria Alekhina, 24 ans. Cependant qu'Amnesty International les considère comme étant des "prisonnières d'opinion".
Une célébrité embarrassante pour Poutine et l'Eglise russe
En réagissant de façon si sévère, les autorités ont apporté une immense notoriété à ce groupe de punk rock il y a peu encore obscur et cela risque fort de se retourner en fin de compte contre Vladimir Poutine et l'Eglise orthodoxe, relèvent certains observateurs.
Le tribunal moscovite chargé de l'affaire Pussy Riot, qui a ordonné le maintien en détention des trois prévenues jusqu'en janvier 2013, a à cet égard rejeté sans surprise la requête des avocats de la défense en vue de faire citer en tant que témoins à la fois le président russe et le patriarche de Moscou et de toutes les Russies, Kirill.
Les enquêtes d'opinion montrent que les Russes éprouvent de plus en plus de sympathie pour la cause de ces femmes qui avaient interprété avec guitares et sonorisation une "prière punk" intitulée "Marie mère de Dieu - chasse Poutine !" afin notamment de dénoncer la collusion de l'Eglise et de l'Etat dans leur pays.
Selon un sondage réalisé ce mois-ci par le centre indépendant Levada, 50% des gens en Russie ont une vision "négative" de ce procès, contre 36% qui approuvent la comparution des accusées devant les juges, alors même qu'en mars, 46% estimaient qu'elles devaient être jetées en prison.
En juin, plus de cent acteurs et autres représentants du monde de la culture de premier plan, dont certains ont officiellement soutenu Vladimir Poutine dans le cadre de la dernière élection présidentielle, en mars dernier, ont signé une lettre ouverte appelant à leur libération.
Une des Bouranovskie Babouchki, les vieilles villageoises qui ont représenté la Russie à l'Eurovision-2012, s'est elle aussi indignée du sort réservée aux jeunes femmes.
De très sérieux commentateurs ont été jusqu'à établir un parallèle entre le cas des trois membres de Pussy Riot et celui de Mikhaïl Khodorkovski, l'ex-richissime homme d'affaires et détracteur du régime emprisonné depuis 2003.
"Trois filles hardies sont à l'origine d'une grandiose affaire judiciaire comparable à l'affaire Ioukos", du nom de la compagnie pétrolière dont M. Khodorkovski était le patron, écrivait ainsi jeudi le journal économique Vedomosti. Pussy Riot pour une «prière anti-Poutine»
Le procès de trois jeunes femmes, membres du groupe de punk Pussy Riot, en détention depuis plus de quatre mois pour une «prière anti-Poutine» dans la principale cathédrale de Moscou, s'est ouvert ce vendredi dans la capitale russe.
Nadejda Tolokonnikova, 22 ans, Ekaterina Samoutsevitch, 29 ans, et Maria Alekhina, 24 ans, qui encourent jusqu'à sept ans de prison pour «hooliganisme», sont apparues souriantes dans la cage des prévenus au début de cette audience au tribunal Khamovnitcheski de Moscou, selon une journaliste de l'AFP.
Elles risquent sept ans de prison
De nombreux journalistes se sont bousculés dans les locaux du tribunal qui doit notamment fixer vendredi les dates des audiences suivantes et décider si celles-ci seront ouvertes au public ou se dérouleront à huis clos.
Les trois jeunes femmes sont poursuivies pour avoir improvisé le 21 février, encagoulées, avec guitares et sonorisation, une «prière punk» intitulée «Marie mère de Dieu - chasse Poutine !» à l'intérieur de la cathédrale du Christ-Sauveur, dans la capitale russe.
Elles encourent sept ans de prison pour «hooliganisme». Les 100 artistes russes qui ont pris la défense de ces jeunes femmes en publiant une lettre ouverte dans laquelle ils appelaient à leur libération, estimant que de telles poursuites «discréditaient le système judiciaire russe».
Motivations politiques
«La décision du tribunal ne dépendra pas de la loi mais de ce que veut le Kremlin», estime Lioudmila Alexeïeva, militante historique des droits de l'homme qui dirige le groupe Helsinki de Moscou. Les audiences auront lieu dans le tribunal où le magnat du pétrole Mikhaïl Khodorkovski a été condamné en 2010. Le procès de l'ancien dirigeant de la compagnie Ioukos s'apparentait déjà, selon de nombreux hommes politiques occidentaux, à une tentative du Kremlin pour écarter une personnalité représentant une menace politique.
Si les deux tiers des 142 millions de Russes appartiennent à l'Eglise orthodoxe, le nombre de pratiquants est cependant bien moindre. Pour les partisans des prévenues, ce procès a surtout des motivations politiques. «Elles sont en prison pour avoir fait quelque chose d'inoffensif», a dit Sergueï Khramov, employé au palais de justice où se tiendra le procès. Cette affaire, a-t-il ajouté, l'a poussé à participer jeudi dernier à son premier rassemblement de l'opposition car «notre Etat nous fait honte». La manifestation de «Pussy Riot» était destinée à mettre en lumière les liens étroits entre l'Eglise orthodoxe et Vladimir Poutine, alors Premier ministre et qui avait reçu le soutien du patriarche Cyrille dans la campagne à l'élection présidentielle du 4 mars. «Nous n'avons pas prononcé de mots insultants à l'égard des croyants, de l'Eglise ou de Dieu», ont assuré les prévenues dans une déclaration lue à haute voix par l'avocate Violetta Volkova au cours de cette nouvelle audience retransmise en direct sur le site internet du tribunal Khamovnitcheski, situé dans la capitale russe.
«Nous n'avons procédé à aucune agression (...), nous n'étions animées que par l'envie d'améliorer la situation politique», insistent-elles. Réagissant à l'énoncé de l'acte d'accusation, dans lequel il est écrit que les trois femmes ont été guidées par «la haine de la religion», Samoutsevitch et Tolokonnikova ont plaidé non-coupable, tandis qu'Alekhina a affirmé à plusieurs reprises «ne pas comprendre les chefs d'accusation».

Le sort des trois jeunes femmes, dont deux sont mères de jeunes enfants, a fait les gros titres des journaux. Plusieurs gouvernements étrangers et des associations de droits de l'homme, ainsi que des musiciens, à l'image de Sting ou des Red Hot Chili Peppers, ont fait part de leur inquiétude sur l'issue de ce procès. Amnesty International a dénoncé lundi un procès «ayant des motivations politiques» et réclamé la «libération immédiate» des trois jeunes femmes. Pour sa part, le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a exhorté à ne pas dramatiser cette affaire et à garder son «calme», en attendant «la fin de l'enquête et le jugement».
Bien que la justice ait promis un procès public aux trois jeunes femmes, autorisant la retransmission en direct des audiences, le tribunal a interdit - pour des raisons de sécurité - la prise d'images vidéo et de photos pendant l'intervention des témoins, à la demande du parquet.
MCD-APL

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