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dimanche 25 novembre 2012

Notre Dame des Landes repoussée de six mois...



Nouveaux affrontements sur le site du futur aéroport de Nantes
(Photo : Affrontements entre la police et les opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 24 novembre 2012. Jean-Sébastien Hébrard)
Huit personnes ont été interpellées et trois blessées sur le site de Notre-Dame-des-Landes...
Des milliers de manifestants protestant contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes se sont rendus en fin d'après-midi à la préfecture de Nantes. Les CRS utilisent des lances à eau pour tenter de les disperser, rapporte l’AFP. Certains opposants lancent des pierres contre les forces de l'ordre, en scandant «libérez la ZAD, libérez la ZAD» (Zone d'aménagement différé de l'aéroport) ou «Ayrault, salaud», en référence au premier ministre Jean-Marc Ayrault, ancien maire de Nantes
De nouveaux affrontements ont éclaté  ce samedi à Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, entre les forces de l'ordre et les opposants au projet d'aéroport qui suscite un malaise de plus en plus profond chez les écologistes, et des milliers de citoyens, et des élus alliés au gouvernement. Des cailloux, fusées de détresse et cocktails Molotov ont été lancés en direction des gendarmes et CRS qui ont riposté par des tirs de grenades, lacrymogènes ou assourdissantes. La préfecture de Loire-Atlantique a signalé deux blessés du côté des opposants et un du côté des gendarmes, transportés à l'hôpital pour des examens, dans cette contestation qui ne cesse de grandir sur le terrain depuis un mois. Huit personnes ont été interpellées, principalement pour des violences sur personne dépositaire de l'autorité publique. Alors que les violences policières sont considérées comme normales dans une démocratie aux aboies.
«Empêcher le camp de prendre des proportions indestructrices»
 Après une grande opération d'expulsion menée sur trois sites vendredi, les gendarmes mobiles ont pour mission de protéger l'intervention des entreprises du BTP mobilisées pour la destruction illégales de maisons et cabanes en bois dans laquelle les opposants sont installés depuis des mois. «L'objectif de l'action en cours est d'éliminer toutes les constructions pour empêcher le camp de prendre des proportions indestructibles», précise la préfecture de Loire-Atlantique, qui évalue le nombre d'opposants sur place à «500, dont 150 très agressifs». En réalité plus de 5000 personnes dont les trois quart de Loire Atlantique.
Les opposants au projet, des agriculteurs, des étudiants, des retraités,  des activistes, des élus ou de simples citoyens, réfutent tout problème de saturation ou de sécurité de l'aéroport actuel.  Ils dénoncent la destruction d'une des dernières zones de biodiversité exceptionnelle du département. Leur manifestation, il y a une semaine à Notre-Dame-des-Landes, a rassemblé 48.000 personnes. «Le débat public a déjà eu lieu, entre 2002 et 2003 pendant cinq mois. Il y a eu 16 réunions publiques, qui ont rassemblé 7.500 personnes», a déclaré Christian de Lavernée, préfet de la région Pays de la Loire. « Réunion bidon et consultation manipulatoire » pour les habitants.
Cohn-Bendit dénonce «une façon de gouverner complètement archaïque»
Mais le gouvernement autiste a affiché samedi sa détermination à mener à bien un projet porté par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, ancien maire de Nantes. Les ministres de l'Ecologie, des Transports et de l'Agriculture, Delphine Batho, Frédéric Cuvillier et Stéphane Le Foll, à la botte, ont confirmé dans un communiqué la «nécessité de poursuivre le déroulement du projet de transfert de l'aéroport de Nantes-Atlantique, porté par deux régions, sept départements et les intercommunalités de Nantes, Rennes, Saint-Nazaire et La Baule». Le gouvernement réitère les engagements pris pour respecter la biodiversité et la préservation des terres agricoles. Les ministres soulignent par exemple que les 250 hectares qui seront «artificialisés» seront compensés par la mise à disposition de friches agricoles disponibles.
Archaïsme politique
Sur le plan politique, les écologistes critiquent de plus en plus un dossier qui devient brûlant pour la majorité. L'envoi d'un demi-millier de gendarmes pour empêcher les opposants d'occuper le site est «une façon de gouverner complètement archaïque», estime le cofondateur d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Daniel Cohn-Bendit. Pour lui, «la manière dont cela se passe à Notre-Dame-des-Landes rend de plus en plus difficile le maintien des écologistes au gouvernement», où le PS croit «que l'on peut piétiner et les écologistes et les enjeux écologistes». EELV avait déjà déploré vendredi l'ampleur de l'intervention des forces de l'ordre «face à quelques centaines de militants et d'agriculteurs», critiquant «une conception pour le moins étonnante de la 'force du droit' où il y a plus de force que de droit».
Selon la préfecture, les expulsions des jeunes se justifient par l'imminence des travaux préparatoires à la future desserte routière de l'aéroport, qui doivent démarrer en janvier 2013. Ceux de l'aéroport à proprement parler doivent débuter en 2014, pour une mise en service en 2017. La construction et la concession du futur aéroport, situé à 30 km au nord de Nantes, ont été confiées au groupe Vinci, qui évalue son coût à 560 millions d'euros. Il en déboursera 320, le reste étant payé par l'Etat (125,5 millions d'euros) et les collectivités locales (115,5 millions d'euros). Le projet est porté par l'Etat et soutenu par l'UMP, le Parti Communiste Français et des élus socialistes. Belle brochette de productivistes invétérés et de discoureurs sur l’environnement. Encore un Greenwashing de gauche. L’UMP étant en décomposition.
MDC-APL
Notre-Dame-des-Landes: Pourquoi les écologistes s'opposent à la construction de l'aéroport
Le projet d'aéroport dans la région nantaise divise les écologistes et le gouvernement...C’est un «Ayrault-port» dont ils ne veulent pas. Bon nombre d’associations, riverains, agriculteurs ou militants environnementaux ne désarment pas contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique, alors que le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a répété ce mercredi que l’aéroport «se fera». 
Un aéroport de plus ou de trop?
«La première raison pour laquelle nous sommes opposés à l’aéroport, c’est parce qu’il n’y en a pas besoin!» explique Dominique Fresneau, de l’Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Acipa). «L’aéroport de Nantes Atlantique compte trois millions de passagers, alors que Gatwick (Angleterre) fait voyager 35 millions de passagers par an avec la même surface», poursuit l’opposant au second aéroport nantais. Pour France Nature Environnement (FNE), «le projet est surdimensionné, tablant sur une augmentation délirante de la fréquentation». Si le trafic s’est en effet intensifié ces dernières années à Nantes-Atlantique, c’est en grande partie à cause de l’arrivée des compagnies low-cost. «Mais le low-cost ne vient que si on l’aide par des subventions, et on ne sait pas combien la métropole nantaise leur donne», reproche Dominique Fresneau.
Même si l’on considère que le trafic de la métropole nantaise augmentera dans l’avenir, l’avion n’est pas la meilleure solution, pensent les opposants au projet. «Il y a des alternatives possibles, comme le train pour des longues distances», argue Dominique Fresneau. Si les Nantais ne partiront pas en vacances aux Maldives en TGV, l’impact écologique de l’avion ne semble pas compatible avec les objectifs de réduction des gaz à effet de serre européens. «Comment diviser par quatre nos émissions si on continue d’ajouter de nouveaux postes d’émissions les plus générateurs de CO2?» questionne FNE.
«Une bagarre pour avoir la plus grosse… ville»
Notre-Dame-des-Landes va également à l’encontre des engagements du Grenelle de l’environnement en termes de biodiversité, poursuivent les anti-aéroport. A l’heure où l’on parle de trames vertes et bleues et de lutte contre l’artificialisation des sols, Dominique Fresneau rappelle que l’aéroport «détruirait 1.650 hectares de bocage, dont certaines zones sont classées pour leur intérêt écologique». Adieu flûteau nageant, pédiculaire des marais, rainette arboricole et triton marbré? «Le fonctionnement même de l’infrastructure sera en outre source de nombreuses pollutions nouvelles liées à son exploitation (kérosène, trafic routier, dégivrant, bruit…)», ajoute FNE.
Pour Dominique Fresneau, le projet est incohérent avec une politique équilibrée d’aménagement du territoire et repose uniquement sur des ambitions locales. «Entre Bordeaux et Nantes, c’est une bagarre pour avoir la plus grosse… ville», ironise-t-il. «Il faut oser renoncer aux infrastructures nuisibles à l’environnement et pour lesquels le service rendu est douteux, déclare Bruno Genty, président de FNE. Voilà qui constituerait un signal fort de l’engagement de l’Etat pour la transition écologique, au-delà des discours.»
Audrey Chauvet

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