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vendredi 22 novembre 2013

Echec de la Conférence sur le dérèglement climatique...



Conférence mondiale de Varsovie sur les changements climatiques : les ONG quittent les négociations, du jamais vu !
Chaque année, les conférences mondiales sur le climat se succèdent et se ressemblent : des réunions où l'on s'applaudit sans véritables avancées et où les décideurs se complaisent dans une quasi inertie : ajustements à la marge, déclarations creuses, engagements repoussés, compromissions... Bref, de la politique et du lobbying, mais rien de responsable pour le climat de notre planète. Pour la première fois, les ONG de défense de l'environnement, excédées par tant de cynisme, quittent les négociations.
Cette année, après les conclusions sans équivoque du Volume 1 "Changement climatique 2013 : les éléments scientifiques" du 5e rapport d'évaluation du GIEC en cours de rédaction, la 19e conférence mondiale sur le climat[1] de l'ONU (COP19) portait l'espoir de décisions fortes et responsables. Ceci d'autant que la dernière conférence mondiale sur le climat (COP18) avait été un échec
Du 11 au 22 novembre 2013, les gouvernements du monde entier se réunissent à Varsovie (Pologne) pour négocier l'avenir de la politique climatique internationale et principalement pour définir le nouvel accord qui succédera au Protocole de Kyoto dont la première période d'engagement a pris fin le 31 décembre 2012[2]. Celui-ci doit être conclu en 2015 : un véritable défi puisque l'année dernière, le Japon, la Russie, le Canada et la Nouvelle-Zélande, s'étaient retirés du processus.
Alors que moins de 15% des émissions mondiales de gaz à effet de serre sont aujourd'hui encadrées juridiquement, l'enjeu de cette COP19 porte notamment sur le retour des pays développés à la table des négociations et l'implication des pays en voie de développement qui représentent aujourd'hui presque la moitié des émissions mondiales, avec en tête la Chine, premier émetteur mondial de CO2.
Ainsi, en 2012, selon le bilan 2013 du Global Carbon Budget, la Chine représentait 27 % des émissions, loin devant les Etats-Unis (14 %), l'UE 28 (10 %) et l'Inde (6%)[3].
En outre, selon La lettre CO2 Solidaire, "Le financement de la lutte pour le climat est également au cœur des débats. La taxe sur les transactions financières ou la taxe sur les transports maritimes sont toujours au menu des discussions. Le Fonds Vert demeure désespérément vide et le Fonds d'Adaptation, alimenté par un pourcentage pris sur la vente des crédits Kyoto (CER), est de fait vide lui aussi."
Un nouveau sommet mondial sur le climat incohérent et inefficace
Le mouvement altermondialiste Attac France dénonce l'attitude du pays hôte de la conférence, la Pologne : "A Varsovie, c'est à se demander si le climat et des objectifs ambitieux de réduction d'émissions de gaz à effets de serre n'ont tout simplement pas disparu des négociations. Place à la promotion des énergies fossiles et à la liquidation du reste. Dans son registre, la Pologne fait fort. Enintroduisant au cœur de la conférence, comme sponsor et comme négociateur, quelques-unes des entreprises les plus polluantes de la planète, le gouvernement polonais contribue à étendre la mainmise des intérêts privés sur la conférence et le climat. Une présence tellement visible, jusque dans les annonces publiques diffusées en ville, qu'il est étonnant que la société civile n'ait pas mis sa participation dans la balance pour imposer leur retrait."
Plus préoccupant encore, le gouvernement polonais profite de sa position pour faire la promotion du charbon comme solution au changement climatique, alors que c'est justement la plus polluante des énergies fossiles... Avec la bénédiction de l'ONU qui a affirmé, par la voix de Christiana Figueres, secrétaire exécutive de la convention climat de l'ONU, que le « charbon pouvait faire partie de la solution ». En outre, rappelons que la Pologne investit massivement dans l'exploitation des gaz de schiste pour satisfaire son avenir énergétique.

L'Union Européenne, que l'on pourrait croire avant-gardiste et engagée, traîne également des pieds : "Loin de l'image usurpée de leader des négociations climat qu'elle s'était décernée, l'Union européenne a décidé de ne pas proposer d'objectifs ambitieux pour l'après 2020 avant que les autres pays n'en fassent de même. Ainsi, on est sûr que rien ne bouge. Sur le point d'abandonner tout objectif contraignant de développement d'énergies renouvelables et d'efficacité énergétique pour 2030 pour ne maintenir qu'un objectif très insuffisant de réduction d'émissions de gaz à effets de serre (GES) – on parle de - 40 % par rapport à 1990 – l'Union européenne mine toute possibilité d'obtenir en 2015 un accord à la hauteur des enjeux.
Et il ne semble pas que le gouvernement français ne s'en émeuve, alors qu'il annonce vouloir aboutir à « un accord applicable à tous, juridiquement contraignant et ambitieux, c'est-à-dire permettant de respecter la limite des 2°C ». A ce stade, ce ne sont que des paroles en l'air, quoiqu'en disent Pascal Canfin et Laurent Fabius. Ce d'autant plus qu'il ne semble y avoir aucune volonté politique, y compris au sein de l'Union européenne, pour relever les objectifs de réductions d'émissions d'ici 2020 sans attendre. Ce qu'exige le dernier rapport de l'UNEP qui démontre qu'il y a un écart de de 8 à 12 milliards de tonnes de CO2 entre les engagements de réduction d'émission d'ici 2020 et ce qu'il serait nécessaire d'atteindre pour être sur une trajectoire de maintien de la température globale en-deçà d'1,5 ou de 2°C." explique Attac France sur Médiapart.
Les associations, mouvements et ONG quittent les négociations sur le climat
Pour les représentants de la société civile, la limite du cynisme a été franchie. La plupart des ONG de défense de l'environnement[4] ont décidé de quitter prématurément la COP19, ce jeudi 21 novembre 2013, du jamais vu !
"Les pollueurs parlent, nous partons"
La déclaration commune de Greenpeace, CCFD, Oxfam, Alofa Tuvalu et WWF est éloquente :
"Nous, société civile, avons déjà affirmé notre solidarité avec les victimes du super typhon Haiyan, ainsi qu'avec tous ceux qui subissent les impacts des changements climatiques. Cette solidarité nous pousse à exposer ce qui se passe vraiment à la Conférence mondiale de Varsovie sur les changements climatiques (COP19).
Cette conférence devait être une étape cruciale pour aboutir à un accord en 2015. Au lieu de ça, de nombreux pays développés font tout pour briser cet objectif. Tous les gouvernements des pays développés sont venus les mains vides. De nombreux gouvernements du Sud continuent d'ignorer les préoccupations de leurs populations. La Conférence climat de Varsovie fait la part belle aux énergies fossiles, avec l'encouragement du gouvernement polonais qui préside cette conférence. Le Japon, l'Australie et le Canada font marche arrière sur leurs engagements climatiques. L'Europe n'a rien de nouveau à mettre sur la table. Si les gouvernements continuent sur cette voie durant les deux derniers jours de la COP, l'accord que nous attendons tous en 2015 sera hors de portée.
« Le gouvernement français, qui présidera le sommet à Paris en 2015, doit entendre le message d'alerte lancé par la société civile internationale et partagé par de nombreux pays, dont les plus vulnérables d'entre eux : c'est à Varsovie que les pays doivent s'engager à annoncer des objectifs ambitieux en matière de réduction d'émissions de gaz à effet de serre en 2014 au plus tard » signale Morgane Créach, directrice du Réseau Action Climat.
Les ministres français, Pascal Canfin et Philippe Martin, se targuent de vouloir faire de la COP 2015 la conférence des solutions. Ils doivent commencer la promotion de cet "agenda positif" en Europe ! « En 2014, l'UE doit impérativement se fixer un objectif de réduction de gaz à effet de serre d'au moins 55% d'ici à 2030. Sans oublier les moyens sine qua non pour l'atteindre, un objectif en matière d'énergie renouvelable ambitieux et contraignant de -45% et un objectif de -40% en matière d'efficacité énergétique. Sinon ce sera mission impossible" insiste Karine Gavand, responsable des affaires publiques de Greenpeace.
« Varsovie devait être le sommet des financements climat. Résultat des courses : nous attendons toujours des engagements publics, additionnels, comparables et transparents de l'ensemble des pays développés, notamment pour aider les pays les plus pauvres à faire face aux conséquences du changement climatique. Nos ministres présents ici à Varsovie doivent notamment annoncer la contribution de la France au Fonds pour l'Adaptation et défendre l'augmentation des financements publics » rappelle Alexandre Naulot, le porte-parole d'Oxfam France.
Nous, organisations de la société civile française voulons aboutir à un accord à Paris et continuerons à travailler dans ce sens. Mais aujourd'hui, nous décidons de nous retirer du sommet de Varsovie."
Pour le WWF : "La conférence de Varsovie a mis la défense des intérêts des énergies du passé bien avant l'intérêt général des citoyens. Il n'y a plus rien à attendre d'une telle mascarade et les organisations représentatives de la société civile mondiale ont pris la décision de quitter les négociations climatiques afin de consacrer leur temps et énergie à d'autres sujets.
A partir d'aujourd'hui, nous allons nous concentrer sur la mobilisation des opinions publiques pour faire pression sur les gouvernements afin que le climat devienne une réelle priorité de l'agenda politique."
Dans leur déclaration, l'ensemble des ONG annonce vouloir construire une véritable mobilisation citoyenne pour « transformer les systèmes alimentaires et énergétiques au niveau national et mondial, reconstruire un système économique en faillite pour créer une économie durable et à faible intensité de carbone avec des emplois décents et des moyens de subsistance pour tous ». « Sans une telle pression, impossible de faire confiance à nos gouvernements pour qu'ils fassent ce dont le monde a besoin ».
C'est la première fois dans l'histoire du processus de négociation sur le climat que la société civile, excédée et désabusée, claque la porte des négociations. Un comportement courageux qui n'est que le reflet du fossé toujours plus profond qui se creuse entre les décideurs politiques, économiques et la population. Heureusement, en contre-partie, la société civile se renforce et s'organise.
Aveuglés par leurs intérêts financiers et le sauvetage à tout prix d'un modèle de société obsolète et destructeur, incapables de prendre des décisions responsables, les gouvernements mondiaux sont en train de sceller le destin de l'humanité. Car sous l'effet des émissions massives et toujours plus importantes de gaz à effet de serre, le climat qui a permis à nos civilisations de s'émanciper change inexorablement... Le super-typhon Haiyan en est probablement le témoin. Le temps des négociations est déjà presque terminé, place à la violence du basculement climatique : un effondrement des écosystèmes imminent et irréversible...
Notes
1 - Site Internet officiel de la COP19. La première avait été organisée par l'Organisation Mondiale de la Météorologie (OMM) en 1979 à Genève.
2 - Aujourd'hui, c'est la deuxième période d'engagement qui est en vigueur, jusqu'au 31 décembre 2020.
3 - Les pays développés peuvent "se féliciter" de leurs bons résultats puisque tout (ou presque) est produit en Chine.
4 - Greenpeace International, WWF, Oxfam International, ActionAid International, les Amis de la Terre Europe, CCFD, Confédération syndicale internationale, Alofa Tuvalu.
Ecologie au Quotidien
Le Chastel 26150 DIE, Rhône-Alpes, France
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Vidéos des Rencontres de l'Ecologie
Film de 1,56mn : http://www.terrealter.fr/voir.php?id=4
2009 Film de 2,30mn : http://www.dailymotion.com/video/xa2yh4_ecologie-au-quotidien_webcam?from=rss

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