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mercredi 15 février 2012

Les responsables de l' amiante enfin condamnés...en Italie


Italie: Les deux accusés du procès de l'amiante condamnés à 16 ans de prison. Ils ont été jugés responsables de la mort d'environ 3.000 personnes en Italie...
Le tribunal de Turin (Italie) a condamné ce lundi à 16 ans de prison les deux accusés du procès du drame de l'amiante, l'ex-propriétaire du groupe suisse Eternit, Stephan Schmidheiny, et un administrateur d'Eternit Italie, le baron belge Jean-Louis Marie Ghislain de Cartier de Marchienne.
Le milliardaire suisse Schmidheiny, 65 ans, et le baron belge, âgé de 90 ans, ont été jugés responsables de la mort d'environ 3.000 personnes en Italie, anciens ouvriers ou habitants de quatre localités où Eternit-Italie avait ses usines. Le groupe Eternit de Stephan Schmidheiny a été un important actionnaire d'Eternit-Italie de 1976 à 1986. Jean-Louis Marie Ghislain de Cartier de Marchienne a été actionnaire minoritaire et administrateur d'Eternit-Italie au début des années 1970.
6.000 personnes réclament un dédommagement
Les deux hommes ont aussi été condamnés à verser plusieurs dizaines de millions d'euros aux diverses parties civiles. Au total, 6.000 personnes, en majorité des victimes ou des proches de victimes décédées, réclamaient un dédommagement pour le drame de l'amiante. Le parquet avait requis 20 ans de prison contre les deux hommes accusés d'avoir provoqué «une catastrophe sanitaire et environnementale permanente» et enfreint la sécurité au travail, dans un procès qui a nécessité cinq ans d'enquête préalable et trois ans d'audiences, à partir de décembre 2009.
Matériau miracle qui a tourné au cauchemar, l'amiante a été utilisée massivement en particulier dans le secteur de la construction (amiante-ciment) en raison notamment de sa résistance à la chaleur et au feu, avant son interdiction dans un bon nombre de pays, notamment européens. Le pic de production a été atteint dans la seconde moitié des années 70, avec plus de 5 millions de tonnes annuelles. Selon un rapport de l'OMS datant de 2007, environ 125 millions de travailleurs sont exposés à l'amiante sur leur lieu de travail et au moins 90.000 meurent chaque année de maladies liées à l'amiante.
Victimes de l'amiante: «Beaucoup d'espoir se dégage de cette condamnation pénale»
L'association nationale de défense des victimes de l'amiante (ANDEVA) réagit à la condamnation italienne du drame de l’amiante pour «20 Minutes»...
Le tribunal de Turin à condamné ce lundi à 16 ans de prison, les deux accusés dans le procès italien du drame de l’amiante. Ils ont été jugés responsables de la mort de 3.000 personnes.Un porte-parole de l’association nationale de défense des victimes de l’amiante (ANDEVA) a répondu à nos questions.
Que vous inspire la condamnation des responsables italiens?
La première réaction que nous avons eue était la satisfaction. La justice a joué son rôle et ce pour la première fois à ma connaissance dans un procès pénal concernant l’amiante. Jusqu’à lors il n’y avait jamais eu de procès qui débouchent sur une condamnation. C’est une première mondiale qui a une importance symbolique. [En réalité, une condamnation a été prononcée en mars 2008 par la cour d’appel de Douai pour la société Alstom Power Boilers, ndlr] Toutefois, les victimes de l’amiante ne sont pas seules, elles perçoivent notamment des indemnisations de la part des associations.
Es-ce que cela vous donne de l’espoir pour les procédures en cours?
Oui en effet beaucoup d’espoir se dégage de cette condamnation pénale. En France il existe  une procédure depuis 1996. Pendant douze ans celle-ci a dormi paisiblement. Ce n’est que dans les années 2000 que de nombreuses mises en examen sont sorties de terre. C’est un véritable travail pour le parquet, sous les ordres du ministre de la Justice. L’amiante fait partie des dossiers les plus importants du pôle de santé publique du tribunal de Paris depuis 2006. La chambre d’instruction connaît une augmentation considérable des recours devant les tribunaux, désormais il faudrait que la plupart aboutissent à des condamnations.
 Quels sont les difficultés de ses procès ? Pour qu’il  y en aient eu si peu...
Les procès concernant l’amiante sont très complexes. Pour monter un dossier «béton», cela prend beaucoup de temps. Il est difficile d’attribuer des responsabilités à un auteur précis, à chaque fois il y a un retard de 25 à 30 ans entre l’exposition à l’amiante et la condamnation. Après le procès qui vient de se tenir en Italie, on a l’espoir que la justice française prenne l’exemple sur la justice italienne. Bien qu’en France il semblerait qu’on mette des bâtons dans les roues à ceux qui souhaitent faire la lumière sur ses affaires.
MCD

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