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vendredi 9 mars 2012

Sortir du nucléaire est possible voire indispensable...


Il existe une alternative crédible au nucléaire»
Aux premiers jours de mars 2011, nous ne savions rien de Fukushima. Le 11 mars, quelques minutes suffiront pour apprendre à écrire son nom, le prononcer, le crier. La tragédie soudain s'appelait Fukushima. Scotchés à nos écrans et aux fils d'information, nous avons passé des nuits et des jours à essayer de comprendre l'enchainement de l'horreur dans la 3e plus grande puissance économique mondiale : séisme sous-marin, épicentre proche de l'archipel, tsunami monstrueux, accident nucléaire majeur, villes rayées de la carte, terres envahies, 19 000 morts et, aujourd'hui encore, près de 350 000 personnes toujours réfugiées dans des logements provisoires, soit parce que leurs maisons n'ont pas été reconstruites, soit parce que les niveaux de radiations sont trop élevés.
La mécanique de la «communication nucléaire» nous était connue, comme si dans le monde nucléaire les mêmes programmes de traitement de texte exécutent depuis quarante ans les mêmes commandes. Nous ne fûmes pas surpris. L'opérateur TEPCO, en lien avec les autorités gouvernementales, toujours forcément rassurantes, commença par dire : pas de problème. Puis les Japonais et le reste de la planète comprirent que, dans les faits, les problèmes s'enchaînaient de manière dramatique : incapacité pour l'Homme de reprendre la main sur la machine, problèmes techniques en série, cafouillages administratifs en ce qui concerne la surface du périmètre à évacuer pour les populations riveraines (l'évacuation de l'agglomération de Tokyo, soit 30 millions d'habitants, ayant même été envisagée), ordres et contre-ordres pour les salariés du site, confinement de dizaines de milliers de personnes, désorganisation totale de la vie quotidienne pour des centaines de milliers de personnes. Avec, en toile de fond, la menace globale pesant sur chaque habitant(e) de la planète : et nous, n'allions-nous pas subir les conséquences de cette perte de contrôle ? Le cauchemar deTchernobyl renaissait, en direct cette fois et dans un monde hyperconnecté.
C'était il y a un an. Que s'est-t-il passé depuis ? Quelques jours avant la commémoration de la catastrophe, un document du ministère japonais de l'Environnement publié le 24 février 2012 confirmait des niveaux très élevés de radioactivité dans des municipalités de la zone évacuée autour de la centrale accidentée. Territoires qui resteront pour certains définitivement inhabitables. Autotal, 30 000 km², soit une superficie équivalente à celle de la Belgique,ont été contaminés à différents degrés. Au cœur de la centrale, la situation est loin d'être stabilisée. Malgré ces données alarmantes,le lobby nucléaire et ses soutiens entendent toujours rassurer. Une image, parmi d'autres, atteste de cette campagne de communication infantilisante et biaisée : la déclaration du ministre français Eric Besson qui, après deux petites heures de visite sur le site japonais, s'est dit «rassuré» par une situation qu'il considérait comme moins catastrophique que ce qu'il imaginait.
Peu lui importait semble-t-il d'avoir reçu une dose de 40 microsieverts, 200 fois supérieure à celle absorbée dans un environnement non contaminé. Peu lui importait l'environnement bouleversé, les vestiges éventrés des réacteurs, un territoire condamné, la réalité d'une désolation généralisée. Peu importait aussi au ministre français de l'Energie la fermeture de la plupart des réacteurs japonais... Il était déjà parti en Chine pour vanter le nucléaire made in France. Un an après pourtant, en Europe et dans le monde, les opinions publiques ont pris conscience que l'énergie nucléaire n'était pas maîtrisable et que le drame économique et humain lui était indissociablement attaché.
L'accident de Fukushima et le lourd tribut que les populations japonaises ont payé ont enfin permis que la question du nucléaire sorte du huis-clos dans lequel la seule expertise et le lobby l'enfermaient. Partout, les doutes ont surgi, confortant les interrogations légitimes sur le risque que l'on fait courir malgré eux aux citoyen(ne)(s) de la planète. L'Italie a envoyé, en juin, un cinglant message en se prononçant par référendum contre la reprise du programme nucléaire. En Allemagne, le gouvernement conservateur a définitivement scellé la sortie du nucléaire, négociée il y a quelques années par les écologistes au sein d'un gouvernement de gauche. La Suisse, qui sort du nucléaire, a appelé à fermer la centrale française de Fessenheim.
En France, malgré une communication verrouillée par le lobby nucléaire et quarante ans d'opacité, le débat a enfin franchi le mur du silence. Trente et un ans après Three Mile Island, vingt-six ans après Tchernobyl, un an après Fukushima, les faits disqualifient le nucléaire.
Une majorité de Français veulent sortir de ce risque majeur, même s'ils doutent encore de l'existence d'une alternative crédible. Il nous reste à les convaincre. A leur expliquer qu'une politique déterminée d'efficacité énergétique et d'économies d'énergie, alliée au développement des énergies renouvelables, constituent des formidables leviers pour échapper au risque tout en permettant de promouvoir de nouvelles filières industrielles créatrices d'emplois, et d'améliorer le pouvoir d'achat et le confort dans nos logements et les transports.
La sobriété énergétique est désormais plus que jamais au cœur des décisions politiques européennes, avec la future directive sur l'efficacité énergétique. Contrairement aux bobards qu'on nous répétait, on sait désormais que la sortie du nucléaire ne nous coûtera pas plus cher que son maintien (son coût est évalué à 410 milliards d'euros, contre 470 milliards d'euros pour le renouvellement du parc). Le potentiel en termes d'emplois qualifiés et non délocalisables se chiffre en centaines de milliers. Des alternatives énergétiques existent. Elles sont la clé d'une nouvelle révolution industrielle, en France et ailleurs.
Les 15 eurodéputé(e)s Europe Ecologie-les Verts :
François Alfonsi, Sandrine Bélier, Malika Benarab-Attou, Jean-Paul Besset, José Bové, Pascal Canfin, Yves Cochet, Daniel Cohn-Bendit, Karima Delli, Hélène Flautre, Catherine Grèze, Yannick Jadot, Eva joly, Nicole Kiil-Nielsen, Michèle Rivasi.

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