Ce dimanche matin je me
trouvais sur le bord de la route principale et unique de mon village, à 800
mètres d’altitude, coiffé de ma casquette, revêtu de mon beau gilet jaune fluo
par-dessus ma doudoune parce qu’il ne faisait pas chaud, agitant mes bras de
bibendum pour stopper les voitures et les faire redémarrer après le passage des
cyclistes sur la route. Lorsque...
En face de moi un
autochtone d’une quarantaine d’années me demande :
- « Qu’est-ce que tu fais là ? »
- « Je fais la circulation pour la course cyclo de ce week-end »
- « Ah ouais ? et tes payé ? »
- « Ben non, je suis bénévole ! »
- « Ah ????? »
- « Qu’est-ce que tu fais là ? »
- « Je fais la circulation pour la course cyclo de ce week-end »
- « Ah ouais ? et tes payé ? »
- « Ben non, je suis bénévole ! »
- « Ah ????? »
Je n’ai pas réagis tout de
suite à sa mine déconcertée et intriguée à la fois car je devais continuer à agiter
les bras et empêcher les véhicules d’écraser les cyclistes, bref, de faire mon
job de bénévole non rémunéré.
C’est le lendemain que
j’ai réalisé à quel point le bénévolat était devenu méconnu de beaucoup de
gens, vu le faible nombre de réponses reçues par les organisateurs de
manifestations en tous genres.
J’ai alors flippé en me
disant qu’il était devenu urgentissime de militer pour la sauvegarde du
bénévole, une espèce en voie de disparition, ou pour sa réintroduction, car
contrairement au loup, il ne semble pas y avoir de retour naturel.
Peut-être faudrait-il dans
un premier temps redéfinir le rôle de celui ou celle qui fait du
bénévolat :
Selon Wikipedia (et oui, j’ai la flemme d’aller chercher dans mon dictionnaire) « le terme bénévolat, du latin benvolus ou benevolen signifie "vouloir du bien".
Le bénévolat est une activité non rétribuée et librement choisie qui s’exerce en général au sein d’une institution sans but lucratif. Celui ou celle qui s’adonne au bénévolat est appelé « bénévole ».
« Se sentir utile et faire quelque chose pour autrui est le moteur des bénévoles, lesquels s’impliquent dans des domaines d’activité aussi divers que le sport, la culture ou les loisirs, l’humanitaire, la santé, l’action sociale, la défense des droits, la défense de l’environnement et de la biodiversité ou encore l’éducation. »
Selon Wikipedia (et oui, j’ai la flemme d’aller chercher dans mon dictionnaire) « le terme bénévolat, du latin benvolus ou benevolen signifie "vouloir du bien".
Le bénévolat est une activité non rétribuée et librement choisie qui s’exerce en général au sein d’une institution sans but lucratif. Celui ou celle qui s’adonne au bénévolat est appelé « bénévole ».
« Se sentir utile et faire quelque chose pour autrui est le moteur des bénévoles, lesquels s’impliquent dans des domaines d’activité aussi divers que le sport, la culture ou les loisirs, l’humanitaire, la santé, l’action sociale, la défense des droits, la défense de l’environnement et de la biodiversité ou encore l’éducation. »
Voilà pour l’explication
de Wikipedia que je remercie au passage car il explique les choses beaucoup
mieux que je ne l’aurais fait. En plus je suis tout ému d’avoir la confirmation
que j’ai été utile en faisant quelque chose pour autrui. J’en ai presque les
larmes aux yeux !
Alors pourquoi le bénévole
est-il en voie de disparition ?
- C’est pas toujours
rigolo : faux ! on s’efforce de penser au ravitaillement pendant
lequel on va partager le café qui réchauffe le corps et la blague qui réchauffe
le cœur. Et oui ! On se fait de nouveaux potes aux ravito ! Plus
vrais que sur Facebook où tu n’as aucune chance de voir la bobine de celui qui
marque « j’aime » sur ta page.
- C’est fatiguant : oui,
c’est vrai, il faut se lever de bonne heure, mais c’est une belle récompense de
voir le soleil se lever après vous, selon la région où vous
« bénévolez », et se coucher après vous, parce que le soir il faut
tout remballer à la hâte parce que la voiture balai est toujours à la ramasse.
Mais on est tellement tristes que ce soit fini, on a un peu le blues de se
quitter (on appelle ça le syndrome du Club Med).
- Ça rapporte rien :
et pour sûr, c’est du bénévolat !!! (Voir définition plus haute). [1]
- Ça bouffe de
l’essence : oui, en général tu prends ta voiture à toi, mais rien n’empêche
de covoiturer, tu te fais encore plus de potes !
- Tu te gèles à ton poste
l’hiver et tu crèves de chaud l’été : oui, mais avec l’expérience tu
apprends à gérer ta garde-robe, ton parasol, tes barres énergétiques et tu
deviens un bénévole endurant ! un super bénévole, en quelque sorte, que
toutes les associations du coin vont s’arracher sur toutes les manifs.
Bref, je récapitule : un bénévole c’est un gentil bosseur qui pense aux
autres d’abord et à lui après, complètement désintéressé, qui croit dur comme
fer que les rassemblements sportifs, culturels, passionnés,…. peuvent
contribuer à atténuer la morosité ambiante, à donner la pêche à un village, à
une région, à un pays, (à la planète ?).
Alors un gentil naïf plein
d’illusions, le bénévole ? Un descendant de Charles Ingalls et de sa
petite maison dans la prairie ?
C’est certainement comme ça qu’il a dû être perçu par le fameux autochtone du haut de la page.
C’est certainement comme ça qu’il a dû être perçu par le fameux autochtone du haut de la page.
Et s’il était dans le
vrai, le bénévole ? N’y aurait-il pas plus de bonne humeur environnante ?
Perso, j’y crois à
fond ! C’est pourquoi dorénavant je militerai tant que je pourrai pour la
sauvegarde du bénévole, il a autant d’importance à mes yeux que le vautour
fauve et le gypaète barbu.
Pas vous ?
Et puis nous sommes dans
un Parc Naturel, que diable, SAUVONS LE BENEVOLE !
Martine, une bénévole heureuse et fière de
l’être !
Notes
[1] NDLR : mais si ça rapporte : Aider son
prochain, rencontrer, échanger, construire, créer, c’est pas rien ça ;-)
Est-ce que ça ne vaut pas plus qu’une petite rémunération qui ne permet que
d’acheter de l’essence pour aller gagner la prochaine petite
rémunération ;-)
Témoignage plein d’humour - et de vérités - de
Martine (Vercors drômois)... Réagissez, commentez en bas de l’article, le débat
est ouvert !
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