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lundi 26 décembre 2011

2011 : année des indignés

«Indignés» :  L’impact est déjà irréversible
Après un mois et demi de mobilisation, la préoccupation des «indignés» de Wall Street reflète l’avis d’une majorité d’Etasuniens.
Malgré le manque d’une structure cohésive et d’une liste formelle de revendications, le début spontané de conscientisation et de protestation des indignés new-yorkais est en train de susciter des dizaines d’expériences similaires, bien au-delà de Wall Street.
Sous-estimé dans un premier temps par la droite étasunienne, le «moment» politique des occupants new-yorkais a mûri et s’est transformé en un mouvement au potentiel suffisant pour altérer radicalement le discours idéologique de la société nord-américaine. Sans l’imaginer au début de l’occupation du Zuccotti Park le 17 septembre, les «indignés» du cœur de Wall Street ont contribué ces dernières semaines à démasquer un mensonge historique nord-américain.
Jusqu’ici, ce mensonge avait fonctionné relativement bien pour les deux partis dominants (républicain et démocrate). Il assure que le capitalisme est intrinsèquement bon et donc capable de s’auto-ajuster en période de crise, afin d’assurer sa continuité au nom de celle du rêve américain.
Une bonne dose de candeur politique – dénoncée comme une faiblesse par leurs détracteurs – a facilité la tâche aux occupants de Wall Street dans la dénonciation de ce mensonge. De plus, ils ont dénoncé violemment la complicité des parlementaires, des gouvernants et des dirigeants de ces deux partis qui, durant les dernières décennies, ont approfondi l’énorme brèche entre le «1 pour cent» des plus riches et l’autre «99 pour cent».
Une expression, un slogan, inspiré par Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie 2001, relevant que 1% des personnes les plus riches du pays contrôle 40% de la richesse nationale.
Quarante-cinq jours après le début du mouvement, la question essentielle est: quel est son avenir? Où va-t-il? Ses protagonistes – au nombre desquels on trouve de nouveaux jeunes déplacés et laissés sans emploi par la crise, dont beaucoup vivent sans logement ou sans assurance médicale à cause du darwinisme social dominant – préfèrent ne pas faire de spéculations à ce propos.
Toujours plus méfiants face aux périls que pourrait entraîner toute institutionnalisation de leur autorité morale insoupçonnée et de leur vision quasi prophétique, ces occupants et leurs compagnons dans de nombreuses autres villes préfèrent continuer à cultiver des réseaux solidaires pour que le débat s’étende et s’intensifie.
Sans une masse critique significative de conscientisation et de protestation, estiment-ils, la tâche de capter l’imagination des autres indignés de ce pays et du reste du monde est difficile. Pour le moment, la tâche essentielle consiste à poursuivre la résistance au Zuccotti Park, pour que leur action essaime et se répercute le plus loin possible.
Tant les sympathisants que les détracteurs du mouvement spéculent sur le fait que les premiers froids et les premières neiges à New York gèleront littéralement l’ardeur des occupants. C’est possible.
Mais il est aussi possible que leurs compagnons solidaires dans beaucoup d’autres lieux réussissent à assurer la continuité du mouvement. Et même si cela n’arrive pas, de toute façon, l’impact des occupants est déjà irréversible.
Toujours plus de gens s’identifient à leur protestation créative et pacifique, ainsi qu’au signal qu’elle renvoie. Une enquête du
New York Times, publiée le 26 octobre, semble le confirmer: la moitié des personnes interrogées croient que la préoccupation des occupants de Wall Street «reflète généralement le sentiment de la majorité des Nord-Américains».
Ariel Ferrari
Théologien et docteur en littérature latino-américaine, à New York.
Traduit de l’espagnol par Hans-Peter Renk



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