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dimanche 11 décembre 2011

Les négociations sur le climat accouche d' une souris....

Négociation sur le Climat à Durban (Afrique du Sud)
Le porte-parole de la Fondation pour la nature et l'homme (FNH) nous présente les trois scénarios de fin du sommet sur le climat de Durban...
L’ambiance est toujours terriblement calme dans les couloirs du Centre de Conférence de Durban. Que cache ce silence alors qu’il ne reste que 24h de négociations? Sans doute des difficultés à avancer sur les deux points centraux de la négociation: l’avenir du Protocole de Kyoto et les financements innovants pour abonder le fonds vert, dont les modalités de gestions ont été précisées pendant cette négociation.
Vers une alliance entre l’Europe et les grands émergents?
Plusieurs scénarios se dessinent sur l’avenir du Protocole. Cette semaine de négociation a été en effet marquée par une avancée importante de la Chine, qui s’est dite prête à discuter d’un nouveau traité, légalement contraignant, qui entrerait en vigueur en 2020. Cela est assez nouveau dans la négociation, puisque jusque-là la Chine refusait tout simplement d’envisager cela.
Face à ça, 3 grands pays industrialisés bloquent les négociations sur une 2epériode d’engagement: Le Canada, les Etats-Unis et le Japon. L’Europe souhaite quant à elle s’engager dans une deuxième période d’engagements, à condition qu’une négociation débute sur un nouveau traité qui inclurait l’ensemble des pays industrialisés. L’Europe n’est donc pas très loin de la position chinoise.
3 scénarios pour l’avenir de Kyoto
Le premier scénario ici à Durban est sans doute le plus probable: celui d’un compromis mou, qui décide simplement de poursuivre les négociations. On se contenterait alors de dire que les choses avancent, que le Fonds vert progresse et que les pays vont continuer à discuter. Mais à ce rythme, cela revient à oublier l’objectif de 2°C, et à renvoyer sine die la question des sources de financements qui viendront abonder le Fonds vert. Et dans ce cas, 2011, puis 2012 risquent bien d’être à nouveau des années records en matière d’émissions de GES. Et comme l’ont rappelé les scientifiques à Nathalie Kosciusko-Morizet ce matin, le réchauffement climatique est bel et bien en train de s’accélérer.
Le deuxième scénario est celui de l’échec des négociations, qui ne permettent pas de trouver un accord sur la deuxième période d’engagement du Protocole de Kyoto, ni de travailler sur les nouvelles taxes (sur le transport maritime et sur les transactions financières internationales). Ce scénario est probable. Il pourrait intervenir parce que les pays africains et les petits Etats insulaires refusent de signer un accord trop faible qui les condamnerait à subir rapidement des impacts insupportables du changement climatique. Où alors parce que l’Europe choisirait de provoquer une rupture dans la négociation, en refusant de signer un texte qui n’engage que moins de 15% des émissions mondiales. Cela aurait au moins l’avantage de remettre un peu de tension politique dans la négociation, et d’obliger les décideurs des pays les moins progressistes à assumer publiquement l’échec du système international de lutte contre le changement climatique.
Le troisième scénario, le plus optimiste, est quant à lui fort peu probable. Il consisterait en l’adoption d’une deuxième période d’engagement du Protocole de Kyoto, en ignorant les pays comme le Japon ou le Canada qui refusent de s’engager, et d’ouvrir un nouveau processus de négociation pour l’adoption d’un nouveau texte, incluant l’ensemble des pays, le plus vite possible. Mais pour cela, il faut que les pays les plus progressistes, et notamment l’UE, prenne des risques, et s’allie aux pays émergents pour créer une dynamique. Cela passe aussi par des progrès substantiels sur les financements, alors que le dossier est toujours bloqué. Malgré l’ambition affirmée par Nathalie Kosciusko-Morizet ce matin dans son discours officiel de créer rapidement une taxe sur les transactions financières internationales et de mettre à contribution le secteur aérien et maritime, les négociateurs discutent encore un texte qui n’est pas très ambitieux.
Il reste donc encore une journée de négociation pour sortir de l’impasse. Quelque soit le scénario, et à moins d’une avancée spectaculaire dans la nuit, Durban ne sera pas une étape importante dans la lutte contre le changement climatique. C’est donc aux ministres de choisir maintenant la voie qu’ils souhaitent emprunter.
"Pas imaginable d'attendre de nouvelles preuves pour agir" pour Pachauri
(Photo : Le président du Groupe d'experts sur l'évolution du climat (Giec),Rajendra Pachauri, le 6 juin 2001 à Oslo)
"Il n'est pas imaginable d'attendre sans fin de nouvelles preuves" du réchauffement climatique pour agir, estime Rajendra Pachauri, président du Groupe d'experts sur l'évolution du climat (Giec), au moment où les négociations peinent à trouver un nouvel essor.
Presque tous les pays de la planète sont réunis à Durban en Afrique du Sud pour trouver les moyens de limiter la hausse de la température mondiale à 2°C. Alors que les négociations sont dans une phase creuse, certaines voix suggèrent d'attendre la publication du prochain rapport du Giec (le 5e), en 2014, avant de prendre des décisions fortes.
"Le 4e rapport (publié en 2007) comporte suffisamment d'éléments sur lesquels s'appuyer pour agir. Il n'est pas imaginable d'attendre sans fin de nouvelles preuves", explique M. Pachauri dans un entretien à l'AFP, en marge des négociations qui s'achèvent vendredi.
"Si le monde accepte cette réalité scientifique, alors la communauté internationale doit réagir".
"Bien sûr, le prochain document permettra peut-être de combler certaines failles, de faire quelques ajustements (...) mais dire que nous devons l'attendre, c'est refuser d'affronter la réalité".
Et le patron de cet incontournable organe intergouvernemental de se féliciter que le président sud-africain Jacob Zuma ait souligné cette semaine à Durban que "le niveau d'ambition (dans les réductions d'émissions de gaz à effet de serre) devait être déterminé par la science".
Créé il y a plus de 20 ans, le Giec a obtenu le Prix Nobel de la paix 2007 conjointement avec l'ancien vice-président américain Al Gore.
"rappeler à tout le monde les réalités"
Dans un rapport spécial publié juste avant le rendez-vous de Durban, le Giec a souligné que le réchauffement global allait intensifier la fréquence et l'intensité des événements météorologiques extrêmes: inondations, sécheresses ou vagues de chaleur.
Le "sens de l'urgence" autour de la question climatique n'a-t-il pas été en partie été oublié, au fil de discussions onusiennes laborieuses et à la faveur de la grave crise économique qui frappe certaines parties du monde ?
M. Pachauri refuse de se prononcer sur l'avancement des négociations, mais martèle: "Oui, je pense que la science apporte suffisamment d'éléments qui devraient créer une forme de sens de l'urgence à agir".
Que faire pour que cette notion reste présente dans les esprits ?
"Personnellement, je pense qu'il pourrait être utile, pendant les négociations, que chaque journée commence par une présentation de certaines données scientifiques", suggère-t-il. "Peut-être que cela rappellerait à tout le monde les réalités".
Selon une étude allemande présenté à Durban, les promesses de réduction de gaz à effet de serre mise aujourd'hui sur la table par les différents pays placent la planète sur la trajectoire d'un réchauffement de +3,5°C, loin de l'objectif de 2°C maximum adopté par la communauté internationale.
Interrogé sur son état d'esprit, M. Pachauri assure conserver l'espoir que les "êtres humains décideront collectivement, sous une forme ou sous une autre, d'agir pour relever le défi".
"Cela est déjà arrivé dans le passé si vous pensez au protocole de Montréal (conclu en 1987 pour protéger la couche d'ozone, NDLR) qui a largement été une success story".
"La question du réchauffement climatique est - bien sûr - un défi d'une autre ampleur. Mais je m'attends à ce que, en tant qu'espèce rationnelle, nous réagissions".
A Durban, les mauvais élèves du climat sont montrés du doigt
Une coalition d'ONG décerne quotidiennement des bonnets d'âne au sommet sur le climat de Durban...
Dans l'univers policé et codé des conférences climat, la démarche est rafraîchissante: chaque jour, un «mauvais élève» est montré du doigt par une coalition d'ONG qui décerne un prix - redouté - au pays qui a fait «de son mieux» pour empêcher tout progrès dans les négociations. Jugements très tranchés mais toujours avec une pointe d'humour: le Climate Action Network (CAN), qui réunit quelque 700 ONG de plus de 90 pays différents, décerne immanquablement son «Fossile du jour», référence à l'impact néfaste de la consommation d'énergies fossiles sur le thermomètre mondial.
Russie et Nouvelle-Zélande se sont partagé l'embarrassante récompense
Ce «bonnet d'âne» a fait sa première apparition dans la diplomatie climat en 1999, à Bonn. Il rythme depuis les longues journées des milliers de négociateurs qui se retrouvent chaque année pour tenter d'enrayer le réchauffement et ses effets dévastateurs annoncés. A Durban, en Afrique du Sud, où a lieu jusqu'à vendredi la 17e Conférence climat sous l'égide de l'ONU, quelque 200 militants d'ONG se réunissent tous les après-midi pour décider - après avoir arpenté les couloirs et les salles de négociations - qui mérite le blâme du jour.
Lundi, la Russie et la Nouvelle-Zélande ont partagé l'embarrassante récompense pour vouloir bénéficier des avantages du protocole de Kyoto sur les émissions de gaz à effet de serre tout en refusant de s'engager dans ce cadre au-delà de 2012. Les Etats-Unis ont pris la troisième place pour «n'avoir pas fait grand-chose, comme d'habitude». «L'heure est venue pour le président Obama de se souvenir de ce qu'il disait avant d'arriver à la Maison Blanche», soulignent les ONG, citant le président américain affirmant que face à la menace «grave et de plus en plus pressante» du changement climatique, l'histoire jugerait la génération actuelle sur ses actes. Vendredi, c'est le Brésil qui avait été couronné pour la réforme de la loi forestière en cours d'examen qui pourrait déboucher sur une réduction des zones protégées. «Si le texte est adopté en l'état, ce sera un désastre pour les forêts brésiliennes et pour le climat», a tranché CAN.
L’Arabie saoudite s’en fiche pas mal
Difficile de mesurer l'impact de ce prix sur les négociations, mais il ne laisse personne indifférent. La Pologne, qui assure actuellement la présidence de l'UE et parle, à ce titre, au nom des 27, reçoit le prix Paul Watkinson, principal négociateur pour la France, et réagit aussitôt sur twitter, trouvant la sanction «un peu injuste» pour un pays «qui travaille dur ici à Durban». David Turnbull, directeur de CAN international, se dit persuadé que ce prix d'un genre un peu particulier peut contribuer à infléchir le cours des discussions. Et de citer l'exemple du Japon, lors de la conférence de Bali, en 2007. «Nous pensions qu'il était indispensable de montrer le Japon du doigt en raison de son soutien à l'administration Bush», explique-t-il à l'AFP. «Ils n'ont pas apprécié. Mais nous estimons que cela a eu un impact positif sur la façon dont ils ont finalement négocié.»
Faut-il toujours dénoncer les élèves dissipés ou non motivés ou plutôt rappeler à l'ordre ceux qui sont impliqués dans les débats mais font, aux yeux des ONG, parfois fausse route? Le débat est vif entre les ONG, reconnaît David Turnbull. Le cas d'école est celui de l'Arabie saoudite, deuxième producteur mondial de pétrole, qui adopte une posture d'opposition quasi-systématique dans les réunions climat. «Nous leur avons attribué un nombre incalculable de Fossiles ces dernières années. Mais est-ce encore utile? C'est presque une marque d'honneur dans leur pays, au sein de leur gouvernement», lâche David Turnbull en souriant. «Dans la plupart des cas, les pays veulent vraiment éviter de se voir attribuer le prix. Ce n'est pas leur cas...».
APL

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