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vendredi 11 novembre 2011

Bonne année pour les noyeraies...


Bonne année pour les noyeraies
Et si, pour une fois, on parlait d’une production agricole qui va bien ? Ni confrontée à la concurrence européenne, ni en proie à des cours fluctuants et aux diktats de la grande distribution. Ne cherchez pas, c’est de production de noix dont il s’agit.
Car oui, la filière nucicole est en pleine progression et connaît une relative bonne santé économique. Pour Ghislain Bouvet, conseiller spécialisé rattaché à la Chambre d’agriculture de l’Isère mais “prêté” à la Drôme, plusieurs raisons à cela : « La première raison est conjoncturelle : la Californie notre principal concurrent se concentre actuellement sur le marché chinois. La seconde est plus structurelle : il se consomme actuellement 180 000 tonnes de noix en Europe, mais il s’en produit seulement la moitié en Europe et 30 000 t en France ». Aucune difficulté donc pour écouler la production sur le marché intérieur et même exporter, par exemple dans les pays du nord. Avec des cours qui sont à la hausse depuis 2004.
Le verger de noyers de Rhône-Alpes pèse autant que celui de Dordogne mais, plus dense, plus concentré, s’avère plus rentable. Et l’appellation “noix de Grenoble”, une des plus anciennes appellations françaises, tire toute la production. Même si la zone de l’ADP va jusqu’à Châteauneuf-sur-Isère, l’essentiel (80 %) de la noix d’appellation est cultivé en Isère, et pour 20 % en Drôme.
La “Franquette” est pourtant la variété historique, la plus répandue dans notre département. Mais aujourd’hui 50 % des plantations se font dans de nouvelles variétés comme “Lara” et “Fernor”.
Le verger se concentre essentiellement dans le nord Drôme (autour d’Hostun) et dans le Diois. « C’est un peu plus difficile dans le Diois où l’irrigation peut manquer et où les sols, argilo calcaires, ne sont pas enherbés mais travaillés (N.D.L.R. : ce qui limite leur accès en cas de pluie lors de la récolte) Mais on constate qu’actuellement le développement de la noyeraie se fait plutôt en zone hors appellation, et dans le sud ». On l’aura compris, la marge de progression est réelle.
Ainsi des arboriculteurs drômois, mis à mal par la sharka sur le verger de pêchers, ont-ils opté depuis ces dernières années pour des plantations de noyers. Une coopérative comme celle des “Vergers de l’Hermitage” vient de se lancer dans la production. Quant à la commercialisation, elle est dominée par deux coopératives (Valsoleil et Coopénoix) mais aussi par une quinzaine de structures privées, opérant à la fois sur la Drôme et l’Isère.
« C’est un des points forts de la Drôme que cette culture “arboricole”. Pour les nouvelles variétés, les Drômois possèdent déjà des bases techniques » confirme Ghislain Bouvet.
Quelques points d’ombre viennent toutefois tempérer ce bel optimisme. À commencer par la Chine. Car on plante, beaucoup de noyers en Chine qui d’ici 10 à 15 ans pourront envahir le marché. Les pays de l’est -jusqu’à présent plutôt sur le marché des cerneaux- travaillent de mieux en mieux et peuvent aussi devenir des concurrents sérieux. Reste enfin l’irrigation. Plus le verger de noix se développe au sud, plus il nécessite d’irrigation. À l’heure d’aujourd’hui 40 % du verger est irrigué : pas de problème s’il s’agit de prélèvement dans l’Isère mais sinon ?
Mais l’heure n’est pas à l’inquiétude. Savourons plutôt ces fruits de l’automne, précieux pour l’économie agricole drômoise.
APL

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