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dimanche 20 novembre 2011

Plan de rigueur : double peine pour les femmes...

Plan de rigueur: double peine pour les femmes
Le plan d’austérité annoncé par François Fillon le 7 novembre, socialement inefficace et économiquement injuste, constitue une double peine pour les femmes. Ces mesures semblent neutres : elles s’appliqueront aux femmes comme aux hommes. En fait, compte tenu de la situation dans laquelle se trouvent les femmes en matière d’emploi et de précarité, plusieurs des mesures vont directement accroître les inégalités femmes-hommes.
La mise en place accélérée de la réforme des retraites aura pour conséquence, via le système de décote, de baisser le montant des pensions de millions de femmes. Les pensions des femmes sont déjà inférieures de 40% à celle des hommes et seulement 44% des salariées ont les annuités requises au moment de quitter le monde du travail. La mobilisation contre la réforme des retraites avait mis en lumière la précarité des retraitées, dont la moitié touche moins de 900 euros par mois.
La désindexation des prestations familiales sur l’inflation ne permettra plus l’augmentation des revenus des ménages en proportion de l’augmentation des prix, les appauvrissant encore davantage. Cette mesure touchera de plein fouet les familles monoparentales, majoritairement constituées d’une femme et de ses enfants. Or, un tiers de ces familles (soit 1,6 million de personnes) se situent sous le seuil de pauvreté (fixé à 954 euros par mois).
Enfin, on peut s’inquiéter de la hausse de la TVA dans les métiers de service. Les métiers de service à la personne sont occupés à 97% par des femmes. Le risque est de voir une contraction de la demande dans ce secteur et donc une diminution des revenus ou de l’emploi de celles qui y travaillent.
Le gouvernement avait fait de la lutte contre les violences faites aux femmes sa «Grande Cause 2010» et la loi du 9 juillet 2010 a permis de réelles avancées législatives. Mais sur le terrain, la réalité est tout autre. Les associations qui accueillent les femmes victimes de violences sont fragilisées. Leurs subventions sont remises en cause, et certaines, par manque de moyens, doivent arrêter des programmes indispensables à l’accompagnement de milliers de femmes.
La réforme de la carte hospitalière a conduit à la fermeture de dizaines de centres d’interruption volontaire de grossesse, rendant l’accès à l’avortement de plus en plus difficile.
Le gouvernement fait payer les injonctions de quelques agences de notation au plus grand nombre et en particulier aux plus précaires, dont les femmes constituent la majorité. Pourtant, toute politique contraire à l’égalité entre les femmes et les hommes tire l’ensemble de la société vers le bas. La lutte contre les inégalités femmes-hommes est une nécessité, et plus encore en temps de crise. Le progrès économique et social ne sera jamais atteint par un gouvernement qui nie les droits de la moitié de la population.
Thalia Breton, Magali De Haas, Julie Muret, PORTE-PAROLE D’OSEZ LE FÉMINISME !, Sabine Salmon, PRÉSIDENTE DE FEMMES SOLIDAIRES, Carine Delahaie, RÉDACTRICE EN CHEF DE «CLARA MAGAZINE»

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