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jeudi 4 juillet 2013

La Roche sur Grâne : Retour sur la fête de la terre aux Amanins....



Ce 29 juin, c'est jour de  fête  aux Amanins. La fête de la terre et de l'humanisme accueillait les intervenanEs sur " L’UTOPIE EN CHEMIN" : Pierre RABHI  dialoguait  avec Cynthia FLEURY (philosophe), Thanh NGHIEM (pollinisatrice), Mathieu BAUDIN (prospectiviste) et Cyril DION (Ex-Directeur de Colibris).
Les Amanins, une ferme où se cultivent simplicité et authenticité
Pierre Rabhi, agriculteur, philosophe et essayiste, a inspiré des initiatives d’agroécologie. Dans le centre agro-écologique des Amanins dans la Drôme, se vit une relation à la nature et aux gens empreinte de respect.
L’atelier de fabrication des briques. Le projet de Michel Valentin, à l’origine des Amanins, était de créer «une ferme un peu différente» pour « montrer aux gens qu’on peut vivre de manière autonome, que la nature, à condition de bien en prendre soin, sait être généreuse ».
Dans les pas de Pierre Rabhi
« Nous ne sommes pas des donneurs de leçons, mais plutôt un carrefour d’échanges. » Voilà comment Nathalie Girardini, 46 ans, gérante de la Société coopérative et participative (Scop) du lieu-dit Les Amanins, en pleine campagne drômoise, définit les acteurs de la ferme qu’acheta il y a huit ans Michel Valentin, chef d’entreprise, décédé en 2012.
Emmanuelle Cauwel, salariée de la Scop depuis six mois seulement, chargée de l’accueil, raconte ce qui l’a attirée. « J’avais l’impression d’être robotisée, explique cette ancienne secrétaire médicale en hôpital. Ici, nous sommes dans un lieu fondé sur des principes qui me tiennent à cœur: le respect, la confiance, la simplicité. L’écologie, aussi: je portais cela comme une envie, mais je ne savais pas comment la mettre en pratique. » 
Christian Couraud, directeur de la MJC de Livron, une commune proche, et président de l’association Les Amanins, termine sa salade totalement bio du jardin. « Pas question ici de vivre en autarcie, insiste-t-il. D’ailleurs, les Amanins, ce n’est pas un lieu de vie, ni une communauté. Disons plutôt que nous sommes en réseau, pas du tout coupés du reste du monde, que nous sommes tenus d’avoir un projet cohérent et ouvert, donc obligés à une exigence économique exemplaire, mais que nous visons l’autonomie énergétique. » 
Un autre habitué, Michel Chaudy, venu ce jour-là avec des amis, ajoute: « Considérez qu’il s’agit d’un lieu expérimental, comme un phare, que cela fait rêver, que cela attire, qu’on est dans une autre logique sociétale. Alors, oui, c’est la preuve qu’on peut faire autrement. Mais ça ne va pas déboucher sur une autre société. » 

« Si j’avais de l’argent, je saurais quoi en faire! »
À l’origine se trouve un homme que tous appellent avec affection par son prénom – Michel – et qui a laissé après sa mort une envie intacte de prolonger son œuvre. Isabelle Peloux, sa compagne, raconte comment tout a commencé: « Michel, fils de paysans, était d’abord et avant tout un gestionnaire d’entreprise. Il avait notamment fait des affaires dans l’hôtellerie et l’informatique. Mais il avait gardé une passion pour la terre. Quand je l’ai rencontré, il était en pleine réflexion sur le sens de sa vie. Six mois après notre rencontre, il me dit: “Je vais déjeuner chez Pierre Rabit!” “Tu veux dire: Pierre Rabhi, l’auteur de livres sur l’écologie?”» Celui-ci, en effet, avait récemment déclaré dans un article de presse: « Si j’avais de l’argent, je saurais quoi en faire! » 
 « Du coup, ils ont parlé ensemble, reprend Isabelle Peloux. Pierre a évoqué un projet qu’il avait de village-vacances-famille écologique. Michel s’est dit, de son côté: “L’hôtellerie, je connais, le maraîchage, c’est mon dada. Et si on créait une ferme un peu différente? On accueillerait des gens pour leur montrer qu’on peut vivre de manière autonome, que la nature, à condition de bien en prendre soin, sait être généreuse”. » 
Après avoir cherché quelque temps, ils ont fini par jeter leur dévolu sur cette ferme des Amanins, un peu à l’écart du village où ils habitaient. Depuis, celle-ci a changé de physionomie. Dehors s’étendent de larges panneaux solaires, derrière lesquels se profilent les sommets du Vercors encore enneigés. Une ancienne grange a été convertie en vaste salle de conférence où le bois est partout à l’honneur.
De délicieuses lasagnes à la courge et aux orties

Ce jour-là sont accueillies des personnes venues de divers coins de France, de Suisse et de Belgique, ainsi que des adhérents de l’association drômoise « Ensemble » qui se veut, selon son président René Lafont, « culturelle, humaniste et citoyenne ». Chacun se régale, dehors, sur la terrasse, de délicieuses lasagnes à la courge et aux orties. Pourquoi s’être déplacés jusqu’ici? 
Une visiteuse, Nadia Salerno, explique: « Je souhaite m’installer non loin d’ici comme agricultrice spécialisée en plantes aromatiques et médicinales. J’ai besoin d’apprendre… » René Lafont se fait le porte-parole de son groupe: « Nous avons déjà reçu Pierre Rabhi qui nous avait beaucoup marqués. C’est aujourd’hui notre sortie de l’année, et nous avons choisi de visiter les Amanins. » 
Isabelle-Alexandrine Bourgeois, journaliste fondatrice d’un portail de voyages solidaires, précise « vouloir promouvoir le loisir en lien avec les questions utiles à la collectivité ». Ce centre de vacances que sont pour partie Les Amanins constitue un sujet de choix pour son site. Un homme, Robin Terrier, explique qu’il travaille dans la recherche pour un laboratoire pharmaceutique et qu’il se « pose de sérieuses questions sur l’agrobiologie ». 
Trouveront-ils leur bonheur lors de cette visite d’un jour? Peut-être une ambiance, une bienveillance perceptible dans les relations, des propos échangés de l’étable au potager en passant par l’atelier de fabrication des briques en terre crue et en paille auront-ils fait « tilt ». 
A l’école des Amanins, l’éducation à la paix
Pour Camille André, 23 ans, en année sabbatique après des études d’agronomie, croisée une fourche à la main au milieu des vaches et des brebis, le séjour de trois semaines ici aura permis de s’impliquer bien davantage: « J’ai découvert le rapport avec les animaux et la compréhension de ce qu’on mange. Le bio, c’est un état d’esprit. Pour l’instant, je suis comme une éponge. Plus tard, peut-être, ferai-je partie d’un lieu comme celui-ci, très riche aussi sur le plan humain? » 
Aux Amanins, il y va du respect de la création comme du respect de l’être humain. Isabelle Peloux avait déjà entendu Pierre Rabhi prononcer cette phrase: « Quelle planète laisserons-nous à nos enfants? Et quels enfants laisserons-nous à la planète? » Et elle se disait alors avec Michel Valentin: « à travers les classes découverte que nous projetons d’ouvrir, nous allons apprendre aux jeunes le cycle de l’eau et du vivant, à faire du pain, du fromage, recycler les déchets. Mais il faut aussi promouvoir l’écologie relationnelle, sinon, tout cela n’a aucun sens. » 
Résultat, aujourd’hui, de ce long mûrissement: la création d’une école aux Amanins qui fonctionne depuis sept ans et qui ouvre ses portes à 34 élèves répartis sur cinq niveaux, du CP au CM2. On y apprend, certes, les bases d’une saine écologie, mais surtout, l’éducation à la paix y est fondamentale. 
 « Les enfants vivent dans ce lieu où on respecte l’environnement, le travail de ceux qui sont au jardin, de celui qui fait le pain, du coup, on finit son assiette. On va aussi beaucoup dehors contempler la nature: les élèves savent que le beau fait du bien et aide à trouver la paix en soi et, de ce fait, la paix avec les autres. » Ouvrir l’espace de paix qu’on a en soi, cela marche aussi pour les grands: aux Amanins, ils l’ont tous compris.

Au menu des Amanins 
Stages 
Aux Amanins sont organisés des stages et des forums qui sont des carrefours d’échanges pour rencontrer, dialoguer, construire. S’y expriment des intervenants du monde de l’écologie sur des thèmes variés comme le montage de projets écologiques, l’éco et l’auto-construction, le maraîchage, etc. 
Deux événements à venir cet été dans le cadre de ces stages: « Créer son écoprojet » du 2 au 7 juillet 2013, auquel participera Pierre Rabhi, et « Pédagogie coopérative » du 20 au 24 août 2013.
Vacances 
Des séjours à thème sont proposés aux familles pour partager des moments de détente créatifs autour de l’écologie. Contes, animations créatives, concerts, spectacles, ateliers de danse, cours de cuisine, vie à la ferme, jardin potager… L’accueil se fait dans un gîte écologique adapté aux besoins des familles et des enfants.
Rens.: www.lesamanins.com 
Tél. : 04.75.43.75.05.
LOUIS de COURCY (La Roche-sur-Grâne, Drôme)

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