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vendredi 5 juillet 2013

Le courage en politique ...par Cynthia Fleury


Cynthia Fleury  était l'invitée phare de la Journée de la Terre aux Amanins ce Weekend.
La fin du courage  de Cynthia Fleury : « Chaque époque affronte, à un moment de son histoire, son seuil mélancolique. De même, chaque individu connaît cette phase d’épuisement et d’érosion de soi. Cette épreuve est celle de la fin du courage. Comment convertir le découragement en reconquête de l avenir ?
Notre époque est celle de l’ instrumentalisation et de la disparition du courage. Mais ni les démocraties ni les individus ne peuvent en rester à ce constat d’impuissance. Nul ne résiste à cet avilissement moral et politique.
Il s agit de surmonter ce désarroi et de retrouver le ressort du courage, pour soi, pour nos dirigeants si souvent contre-exemplaires, pour nos sociétés livrées à une impitoyable guerre économique. Le plus sûr moyen de s opposer à l’entropie démocratique reste l éthique du courage et sa refondation comme vertu démocratique ».
Dans cet essai enlevé, Cynthia Fleury rappelle qu il n y a pas de courage politique sans courage moral et montre avec brio comment la philosophie permet de fonder une théorie du courage qui articule l’individuel et le collectif. Car si l’homme courageux est toujours solitaire, l’éthique collective du courage est seule durable.
Cynthia Fleury : « La question environnementale est une formidable occasion d’invention démocratique »
Pour Cynthia Fleury, philosophe et psychanalyste, le fourmillement d’initiatives citoyennes doit être soutenu, à un moment où l’échelle globale fait émerger un sentiment d’impuissance.
Les projets soutenus par la finance solidaire apportent-ils une réponse crédible à la crise? 
Cynthia Fleury: Il me semble primordial de soutenir ces initiatives. D’abord parce que, en protégeant des individus, en leur donnant du travail, en les relogeant, en les aidant concrètement à transformer leur vie, elles préservent leur intégrité morale. Cette façon de créer du lien social permet de lutter contre le ressentiment. C’est essentiel pour la santé de la démocratie. 
Mais malheureusement, ce type d’initiative reste peu valorisé car mal mesuré par les indicateurs traditionnels, axés sur la performance économique pure. Ces projets doivent aussi être soutenus parce qu’ils sont souvent pionniers. Ceux qui les initient n’attendent personne pour s’engager. Leur démarche est aventureuse, innovante et pas donneuse de leçon. 
Elle affronte le réel, au lieu de se laisser guider par le système. Elle se nourrit de sciences, de conscience, d’éthique. D’une certaine manière, c’est l’opposé de la banalité du mal que Hannah Arendt caractérise par l’absence de pensée et l’obéissance.
En même temps, ces projets ne pèsent pas grand-chose… 
C. F.: C’est vrai, ils ne peuvent, à eux seuls, renverser le système. Quantitativement, le résultat n’est pas encore là, mais qualitativement, leur apport est précieux. Ils inaugurent un seuil. Prouvent que, avec de la volonté, une stratégie à long terme, et un peu de moyens, on peut agir localement. 
C’est la résistance et l’inventivité, par nature, de « l’échelle humaine » face au simulacre du système. Tout cela est important à un moment où l’échelle globale fait souvent émerger un sentiment d’impuissance.
Comment peuvent-ils peser davantage? 
C. F.: Il leur manque des leviers qui se situent à un autre niveau. Il faudrait, par exemple, comme le souligne Gaël Giraud, une redéfinition de l’article 1832 du code civil, selon lequel le profit de l’entreprise est sa finalité et pas uniquement son moyen, au service d’une utilité sociale. Ou encore, travailler sur un différentiel équilibré des salaires, sur la responsabilité des actionnaires… 
Cela dit, on s’aperçoit que ces projets sont aussi des sources d’inspiration. Ils sont copiés, peuvent même servir à déclencher un déclic. Au départ ils paraissent isolés, semblent n’être qu’une goutte d’eau. Et progressivement, une sorte de sédimentation se produit et modifie un peu le rapport de force.
Comment expliquez-vous que la société civile se montre plus constante que les pouvoirs publics dans la prise en compte des enjeux environnementaux? 
C. F.: La conscience de la rareté des ressources est plus grande, c’est vrai, mais il ne faut pas la surévaluer. Il reste de grandes différences entre les déclarations et les pratiques. Beaucoup de gens affirment être proches des préoccupations environnementales… mais avancent aussi des arguments économiques, de temps ou de confort pour justifier un acte non-écologique. Néanmoins la conscience qu’il existe une spirale négative entre dégradations environnementales, vulnérabilité sociale et la carence démocratique se construit.
Ces trois dimensions sont liées? 
C. F.: Les travaux d’Éloi Laurent le montrent clairement. Quand la gouvernance démocratique est défaillante, les politiques publiques préservant l’environnement manquent d’ampleur, ce qui renforce les inégalités sociales. Et l’inverse est également vrai: la vulnérabilité environnementale renforce la vulnérabilité sociale qui affaiblit la citoyenneté. 
On le voit avec le problème colossal, en train de surgir, de la précarité énergétique. Elle frappe en premier lieu les familles monoparentales, les retraités et le monde rural. On ne peut donc pas dissocier le juste, au sens de contrat social, de la question de l’accès aux ressources. Toute la difficulté est qu’il faut agir en même temps à tous les niveaux: local, national et global. C’est la gageure du moment. 
Souvent perçue comme un univers de contraintes, de restriction et de renoncement, la question environnementale est donc aussi une formidable occasion d’invention démocratique.
Y a-t-il aussi un lien entre solidarité et environnement? 
C. F.: Oui, il est à chercher dans le regard que l’on porte sur le monde. Le premier geste de la solidarité consiste à déployer un regard de vérité, de non-cécité sur « ce qui nous environne ». Il n’est donc pas surprenant que ce soient précisément les associations équitables et solidaires qui se sont prioritairement approprié la question de la relation à la nature. Elles le font dans un geste empathique global. La solidarité demeure le contraire de l’autisme intellectuel.
SÉVERIN HUSSON
Cynthia Fleury  est philosophe.
Chercheur au Muséum national d'histoire naturelle (CERSP/MHNH/CNRS), Cynthia Fleury enseigne la philosophie politique à l’Institut d’études politiques de Paris (IEP) et à l’Ecole Polytechnique. Elle est, par ailleurs, auteur de nombreux ouvrages dont « La Fin du courage », et « L’Exigence de la réconciliation », tous deux publiés aux éditions Fayard. Cynthia Fleury – Philosophe
Cynthia Fleury, née en 1974, est professeur de philosophie politique (research fellow et associate professor) à l’American University of Paris, enseignant-chercheur à l’Institut des sciences de la communication du CNRS, maître de conférences à l’Institut d’études politiques de Paris et enseignante à l’École polytechnique.
Cynthia Fleury a une formation de philosophe. Elle a soutenu en 2000 à l’Université Paris Sorbonne-Paris IV une thèse de doctorat en philosophie intitulée « La métaphysique de l’imagination ». Elle a écrit de nombreux articles et est fréquemment invitée sur les plateaux de télévisions pour parler de thèmes tels que la politique, la religion ou l’imagination. Elle fut membre du comité de lecture de la revue Cités. Elle collabore au site nonfiction.fr, notamment en tant que coordinatrice du pôle philosophie. Elle est membre fondatrice du Réseau international des femmes philosophes, parrainé par l’Unesco. Elle fut présidente et est actuellement vice-présidente d’EuropaNova, ainsi que présidente de son comité d’orientation. Elle fut aussi fondatrice (2002) et secrétaire générale du Prix philosophie. Son dernier ouvrage, « La fin du courage », a été récompensé par le Prix Afci (Association française de communication interne) 2010 du livre.
« La fin du courage en politique » 
Dans cet essai philosophique enlevé, Cynthia Fleury rappelle qu’il n’y a pas de courage politique sans courage moral et démontre avec brio comment un retour à l’exemplarité politique est non seulement possible, mais urgent.
« J’ai perdu le courage comme on égare ses lunettes. Aussi stupidement. Cela m’est arrivé alors que je voyais la société dans laquelle je vivais être sans courage. J’ai glissé avec elle. Dans elle. C’est étonnant d’apprendre que parfois le monde et soi-même avons le même âge. C’est rare. Mais dans cette époque sans courage, nous sommes tous naissant. »
Comment convertir cette épreuve du découragement en reconquête de l’avenir ? Notre époque est celle de la disparition et de l’instrumentalisation du courage, or ni les individus, ni les démocraties ne résisteront longtemps à cet avilissement moral et politique. Comment reformuler une théorie du courage, comment résister à la capitulation et à ses légitimations perpétuelles ?
L'important en politique, c'est le COURAGE. Si notre attitude procède d'une morale (terme plus fort et plus profond que l'éthique) et de liberté (d'esprit, de parole, contraire à la soumission et à l'asservissement), seule la voie du courage est la bonne (et la plus difficile). Elle isole parfois, quand les autres ne sont pas eux-mêmes courageux notamment et suivent comme des moutons ...L'exemple de la Résistance face au Nazisme et au suivisme de Vichy en est une belle preuve ! Je trouve que François Bayrou a ce courage là, cette résistance là, ainsi que nombre de militants du MoDem, sur cette voie difficile de l'indépendance et sur ce terrain de jeu politique et médiatique moutonnier.
Philosophe (2007)
Pourquoi votez-vous ?  
"Je vote d’abord pour maintenir un geste démocratique dont il faut avoir la culture et dont il faudrait faire davantage la pédagogie. Le moment du vote n’est pas un moment d’intelligence ou d’analyse politique. C’est le moment du choix, de la décision. Un moment tacticien, qui voudrait se croire stratégique, même si rien n’est moins sûr. C’est un outil démocratique parmi d’autres, et plutôt que de chercher à s’en dessaisir, je milite pour son usage, le plus éclairé possible. Je vote systématiquement, quel que soit l’enjeu. C’est de l’ordre de l’hygiène démocratique.
Quel regard portez-vous sur cette campagne 2007 ?  
Elle signe très certainement la fin du prestige de la fonction présidentielle, son déclassement. L’ère Chirac n’aura été qu’un long processus d’entérinement de la fin du leadership politique, du moins dans sa définition traditionnelle. Certes, la figure messianique du chef est hors de propos – et, de toute façon, visiblement hors de portée ( !) – mais pourquoi cela devrait-il nécessairement signer la fin de tous les grands hommes politiques ? Que Dieu nous garde d’un inéluctable si pitoyable…Or, et tout le monde peut le constater, nous vivons dans une république médiatique où les candidats sont d’abord des histrions, des acteurs-agitateurs autocentrés, passionnés par eux-mêmes et leurs carrières. Tout à fait en phase avec la société du spectacle. De toutes façons, les procédures mêmes de recrutement rendent impossibles l’émergence et la légitimation d’un autre type de candidature.
Que reprochez-vous au processus de sélection ?  
Les critères de désignation reposent sur des données identitaires. Il faut être un sujet capable de susciter de la marchandisation. Il faut plaire aux médias, faire vendre du papier. On doit pouvoir construire autour de vous une narration, un récit immédiatement consommable par des individus-citoyens qui sont sous pression, perpétuellement en manque, et donc toujours prompts à l’ingurgitation. Sans oublier le fait, que pour être choisi comme candidat, il faut principalement intriguer et calculer. Pas étonnant alors qu’on recrute les pires.
Et la candidature de Ségolène Royal ?  
Dans ce registre, celui du sujet capable de susciter de la fiction et de la marchandisation, la candidature de Ségolène Royal répond parfaitement aux exigences de la fiction. C’est une héroïne de roman d’initiation, d’apprentissage, qui a dû lutter à l’intérieur de sa famille, se positionner par rapport à l’autorité du père, revaloriser la position de la mère, se démarquer de la fratrie nombreuse tout en la revendiquant, puis s’envoler vers d’autres cieux grâce à la méritocratie… Balzac n’a qu’à bien se tenir.
Et son image auprès des femmes ?    
Pour les femmes, elle est le signe de la réussite. De la vraie réussite, celle qui est sentimentale et professionnelle. La réussite non découplée, si j’ose dire. Qui plus est, elle a réussi ce défi hallucinant, quasi d’une autre époque, de maintenir son union dans la durée. Et contrairement aux apparences, elle n’est visiblement pas castratrice puisque son mari « existe » et a « réussi » tout autant. Personne n’a vampirisé l’autre. Du moins dans la version officielle, celle qu’on nous donne à lire et à voir. C’est pourquoi ces procès en compétence me font rire… Depuis quand la compétence est-elle un critère de désignation ? La partie se joue ailleurs, sur la capacité ou non des candidats à incarner des fantasmes. Le contenu des idées importe finalement peu. Pourtant, la politique, pour se relégitimer, a tout à gagner de la « désincarnation ».
Comment ?  
Faire l’effort de « désincarner » cette campagne, c’est veiller à se mettre à distance de la république médiatique qui se nourrit de romans et de personnages. Ne l’oublions pas, nous n’allons pas vivre, pendant cinq ans, avec Ségolène Royal ou Nicolas Sarkozy. Nous allons vivre avec les mesures de Ségolène Royal ou de Nicolas Sarkozy. Ce qui est très différent. En dernière instance, il s’agit tout de même de choix de société très dissemblables. En résumé, un projet qui ne craint pas de déréguler et qui dissocie démocratie et république versus un autre qui ne sépare pas l’acte de réformer de celui de réguler et qui sait que la société française ne sait pas être une démocratie sans être une république. Les candidats cherchent à nous séduire, et reconnaissons qu’ils sont séduisants. Et c’est assez logique car les « personnalités » c’est fait pour ça, pour vous attraper – et que voulez-vous, il est toujours tentant de se laisser attraper. Mais, en démocratie, il est important de résister, de résister aux dérives autoritaristes comme aux tentatives de séduction. Même si le moment du vote est « irrécupérable » pour l’intelligence, il faut tenter de le récupérer, quitter ce référentiel de l’immédiateté et de l’affect, remettre du temps long… Le problème, c’est que la télévision s’est érigée en premier « espace public », en agora d’excellence, et si la télévision dit qu’un débat à douze ce n’est pas possible, alors pas de débat. Une telle infatuation de la part de l’audiovisuel devrait nous faire rire. On devrait ridiculiser ce genre de déclarations… et sommer les douze candidats de débattre, dans les mairies ou autres lieux publics, pendant des heures s’il le faut…et on verrait la télévision accourir… Mais non, transformer la présidentielle en un programme télévisuel, finalement cela arrange tout le monde."
Hélène Fresnel
Pathologies de la démocratie par Cynthia Fleury, Fayard, 2005
- L’un de vos thèmes de réflexion est le courage. Pour quelles raisons ?
CYNTHIA FLEURY : L’enjeu était de montrer que le courage était une vertu démocratique susceptible de protéger la démocratie contre elle-même, et qu’à défaut nos temps voyaient les individus en démocratie se dessaisir du courage. Je travaille sur les outils de régulation démocratique, qui sont à disposition des citoyens. Et l’on oublie trop souvent que le courage n’est pas qu’un outil de leadership. C’est aussi un outil de gouvernance et de régulation.

- Vous avez accepté l’invitation des francs-maçons de Dijon pour donner une conférence sur le courage. Pour quelle(s) raison(s)?
Depuis mes premiers ouvrages sur la métaphysique de l’imagination, j’ai toujours répondu aux invitations des loges. Ce sont des lieux où la parole est protégée, libre, intense. On peut enfin parler. C’est un lieu « parrésiastique » dirait Michel Foucault, un lieu de parler vrai. Cela devrait être ainsi dans l’agora publique, mais ce n’est pas le cas. La franc-maçonnerie a su protéger ces lieux où l’on se parle vraiment, librement.

- Est-il important, en 2011, de parler de courage ?
Sommes-nous moins courageux aujourd’hui par rapport à quelques décennies en arrière ?
Ces idées que cela était mieux avant me sont assez étrangères. Ce qu’il est important de saisir, c’est que le courage n’est pas une vertu obsolète, passéiste, historique, liée au seul temps de guerre. C’est une vertu ordinaire, qui protège l’exercice quotidien et actuel des démocraties. Protéger la « common decency », c’est-à-dire protéger la décence commune, refuser l’instrumentation permanente des hommes, voilà par exemple un immense enjeu, notamment lié au monde du travail.

- Quels éléments ont changé cette notion de courage ?
La population aujourd’hui semble résignée. Est-ce par manque de courage ?
Nous vivons dans des sociétés très utilitaristes et matérialistes qui ont le sentiment que le courage ne paye pas. Alors chacun se fait le passager clandestin de l’absence de morale. Mais c’est un calcul court. Car sur le long terme, le prix du manque de courage est bien plus cher que le prix du courage. C’est vrai aussi que nos systèmes mondialisés, interdépendants, économiquement très âpres sont de plus en plus durs à déconstruire. Mais cela ne veut pas dire que c’est impossible.
- Est-ce que le courage se manifeste toujours par l’opposition ?
Le courage, c’est bien sûr souvent un impératif de résistance. Mais cela est loin d’être suffisant. Le courage, c’est donc aussi un impératif d’invention, de projet. Si le courageux fait acte de rupture, c’est au final toujours pour faire lien avec les autres.
- Existe-il une (ou des) différence(s) entre le courage physique et moral ?
Il existe plusieurs formes de courage. Le courage physique est loin d’être l’exhaustif du courage. Courage moral et courage physique sont par ailleurs souvent liés. Un individu qui fait preuve de seul courage physique ne sera pas qualifié de courageux. On dira qu’il est téméraire, risque-tout, casse-cou, inconscient, que sais-je… mais pas courageux. Le courageux est une affaire de peur, de risque et de sens. Le courage ce n’est pas le goût du risque, c’est le sens du risque et de la peur à dépasser. Ce n’est pas par manque de prudence que l’on est courageux.
- En France ce sont les anciens (comme Hessel) qui donnent des leçons de courage. Dans les pays arabes ce sont les jeunes. Comment l’expliquez-vous ?
D’abord, ce sont les médias qui relayent telle ou telle parole. Le courage est sans âge. En revanche, on peut trouver étonnant qu’un « ancien » ait cru bon d’en appeler à la nécessité de l’indignation et de l’engagement. Cela montre à quel point nous manquons de lucidité sur la nécessité de cette valeur.
- Le politiquement correct endort-il le courage ?
Le politiquement correct instrumente le courage. Pas un jour sans que tel homme politique ou telle femme politique n’instrumente de façon communicationnelle cette notion. Et c’est l’avalanche des « oser la rupture », « parler vrai », « avoir le courage de faire telle ou telle réforme », etc. Logique qu’à la fin, les citoyens aient le sentiment d’une mascarade.
- Une action courageuse entraîne des réactions que l’on ne peut prédire. Le courage peut-il être un synonyme d’inconscience ?
Non le courage n’est pas synonyme d’inconscience. C’est un acte réfléchi, qui est souvent dénoncé par les lâches comme étant insensé. Pour les lâches, les causes des courageux sont toujours des moulins à vent. Regardez Sancho Panza ! En revanche, il est vrai que le courage n’est pas synonyme de réussite. Faire preuve de courage, c’est toujours prendre un risque.
- Une société sans courage peut-elle aller vers le progrès ?
Une société sans courage est vouée à l’entropie. L’enjeu, c’est surtout de définir le type de progrès dont on parle : s’agit-il de progrès technique ou social ? Le vrai courage, c’est déjà de réarticuler ces deux notions au lieu de les opposer ou de les scinder.
- Pour atteindre le bonheur, doit-on toujours être courageux ?
Jankélévitch définit le courage comme la vertu cardinale, c’est-à-dire celle qui rend opérationnelles les autres vertus. Pour être juste, il faut être courageux. Pour aimer, il faut être courageux. Pour atteindre le bonheur, il faut, en effet, risquer d’être courageux.»
Jérémie Demay

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