Information Participative

Médias Citoyens Diois continu !

Retrouvez-nous sur notre nouveau site :

http://mediascitoyens-diois.info

vendredi 30 juillet 2010

Die 26150 : Fermeture de la Maternité ( j -366)


A 367 Jours des fermetures par l’Agence Régionale de Santé de la Chirurgie d’Urgence et de la Maternité de Die…

Hôpitaux : « Les Français veulent la proximité plus que la qualité ».

Paimpol, Rethel, Die, Lannemezan et autres peuvent légèrement souffler : le ministère de la Santé a reporté la fermeture des 54 blocs opératoires réalisant moins de 1 500 actes par an.

Pour Claude Le Pen, professeur à l'université Paris-Dauphine et président du Collège des économistes de la santé, ces fermetures doivent se faire, et c'est le poids de la vision locale qui a poussé le gouvernement à reculer. Une concertation sera menée avec les élus locaux après la période de vacances scolaires puis la fermeture, prévue par la loi HPST (Hôpitaux, patients, santé et territoires), sera formalisée par un décret, annonce le ministère de la Santé. Celui-ci maintient qu'en dessous de 1 500 opérations par an, « la sécurité des soins n'est pas assurée » dans un bloc.

Pensez-vous qu'il faille maintenir la fermeture de ces services de chirurgie ?

Toutes les études le disent, la sécurité du geste passe par le nombre d'opérations. Moins il y a d'actes et plus il y a d'accidents. L'Etat tergiverse, prend son temps, mais ces fermetures se feront parce qu'elles sont nécessaires. C'est normal qu'elles aient un côté bureaucratique et parisien et soient mal comprises sur le terrain.

Pourquoi les élus locaux s'opposent-ils à ces fermetures ?

Officiellement, la qualité des soins, tout le monde y est attaché. Sauf que paradoxalement, tout le monde veut avoir son service de chirurgie à proximité, parce que l'hôpital est souvent le premier employeur de la ville, qu'il est un pôle d'animation socio-économique.

Cette tension entre la qualité des soins d'une part et la présence des services publics de l'autre n'est pas perçue comme telle. Mais en regardant de près, on constate que les Français sont plus attachés à la proximité qu'à la qualité des soins. C'est une ambiguïté nationale.

Quelle charge symbolique y a-t-il sur ces services de chirurgie ?

Ce sont des petites villes qui craignent du coup de perdre leur hôpital s'il n'a plus de service de chirurgie. Mais ce n'est pas pour autant que les gens fréquentent ces services de chirurgie. On a vu le cas pour l'hôpital de Saint-Affrique dans l'Aveyron : il y a eu une forte mobilisation contre sa fermeture… mais beaucoup allaient se faire soigner à Montpellier !

Les chirurgiens se sont-ils aussi mobilisés contre ces fermetures ?

On ne les a pas entendus mais ils ont probablement influencé la décision discrètement, parce que ça les embêtait de bouger. Dans les restructurations hospitalières (à Trousseau par exemple), on bute souvent sur des questions de personnes.

Les médecins ont leurs habitudes et n'aiment pas être bousculés. Ceux qui opèrent dans les petites structures ne sont pas les plus cotés des chirurgiens, mais ils vont souffler même s'ils savent que la sûreté n'est pas meilleure. Ils peuvent être d'accord sur les normes (le seuil de 1 500 opérations par an) et pour autant ne pas vouloir se les appliquer.

Un compromis vous semble-t-il possible sur cette question ?

Il y a une tension entre la vision statistique de la qualité des soins et la vision locale et sociale. Le gouvernement s'est déjà mis les médecins à dos avec la réforme de l'hôpital et la gestion de la pandémie de grippe A. C'est logique qu'il veuille calmer le jeu, même si les soignants n'ont pas été si revendicatifs sur ce dossier.

A l'approche des élections sénatoriales, un élu qui pourra se vanter d'avoir sauvé l'hôpital de son territoire aura plus de chance d'être réélu.

La suppression de la Chirurgie entraîne automatiquement le fermeture de la Maternité.

La suppression d’un service de chirurgie, qui compromet fortement l’activité d’une maternité, est toujours un traumatisme pour une ville. Dans la Creuse, la fermeture du service de radiothérapie de Guéret le 30 juin dernier a provoqué une mini-révolution. Le maire UMP de la commune et les élus communistes de son conseil municipal ont ferraillé comme des chiffonniers pour son maintien. Ils sont allés devant les tribunaux et ont même organisé une manifestation qui a rassemblé environ un millier de personnes. Assez inhabituel pour la tranquille préfecture.

Carhaix et Pithiviers se sont également rebellés pour conserver leur maternité. Le sujet est suffisamment sensible pour que le cabinet de Roselyne Bachelot ait peaufiné les nouvelles règles d’exercice durant de longues semaines. Une première version, jugée trop "dure", a été corrigée il y a quelques jours. Le couperet de 1.500 séjours annuels a été levé.

Les services qui dépassent 70% de l’objectif ont en effet trois ans pour améliorer leur score ou s’associer à un autre établissement. Ce délai a également le mérite d’offrir un répit aux élus avant trois élections importantes, les cantonales à l’automne 2011, la présidentielle et les législatives en 2012. "La question est suffisamment compliquée pour que l’on évite les provocations politiques", reconnaît-on à la Fédération hospitalière de France. "Ces services sont souvent dirigés par des chirurgiens âgés qui prendront leur retraite dans les trois ans, explique avec cynisme un directeur d’hôpital. Comme on ne leur trouvera pas de remplaçants, l’activité s’arrêtera faute de combattants. Cela évitera des bras de fer inutiles."

Aujourd’huis beaucoup de plans de relance ont alloué une partie des ressources pour financer de nouvelles technologies médicales. Aux États-Unis, la santé a été une des toutes premières bénéficiaires des technologies nouvelles financées par les plans de relance.

La santé tire aujourd’hui l’économie. Elle représente jusqu’à 10 % du PIB. Elle distribue les revenus. Elle concentre beaucoup d’emplois, qui sont de surcroît peu délocalisables.
La santé est devenue économiquement vertueuse, alors qu’elle a longtemps été perçue comme un trou dans les finances publiques. Aujourd’hui, la plupart des pays reconnaissent que ce secteur a contribué à modérer les conséquences néfastes de la crise.

APIS

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire