Troisième Marche mondiale des femmes : femmes en marche, femmes en lutte !
La création de la Marche mondiale des femmes a été suscitée par l’aggravation du système néolibéral et tous les problèmes qu’il engendre à travers le monde, aggravation accentuée par la récente crise économique et financière qui touche tout particulièrement la vie des femmes.
L’impulsion est donnée en 1995 par une marche des femmes du Québec à Montréal : dès 1998, des femmes du monde entier réunies à Montréal décident d’organiser en l’an 2000 une Marche mondiale des femmes sur tous les continents et de dire la force des femmes organisées pour remodeler l’ordre social actuel qui engendre injustices, violences et pauvreté.
La Marche 2000 s’est dirigée essentiellement vers les structures gouvernementales : une pétition mondiale qui a recueilli 5 millions de signatures a été remise à New York aux Nations unies.
La Marche 2005 s’est prioritairement adressée aux femmes de la base: une Charte mondiale des femmes pour l’humanité a été adoptée et présentée le 17 octobre à Ouagadougou (Burkina Faso).
La Marche 2010 est centrée sur quatre thèmes : violences faites aux femmes, travail des femmes et autonomie, biens communs et services publics, paix et démilitarisation. Elle célèbre aussi le 100e anniversaire de la manifestation internationale du 8 mars et les 40 ans du féminisme.
Sur tous les continents, de grands rassemblements célèbrent cette Marche :
À Paris :
- 12 juin : manifestation suivie d’une soirée festive.
- 12 et 13 juin : ateliers et forums-débats autour des quatre thèmes, rencontre de jeunes féministes à la salle des fêtes de la mairie de Montreuil.
À Istanbul, le 30 juin : rassemblement européen.
Aux Philippines, en mai: rassemblement Asie-Océanie (lutte contre le libre échange, les bases militaires et le trafic des femmes).
En Amérique du Sud, en août : actions et manifestations contre la guerre et pour la paix.
En République démocratique du Congo : rassemblement mondial en octobre à Bukavu (Sud-Kivu) pour rendre visibles les violences qui s’abattent sur les femmes congolaises depuis quinze ans de guerre.
La Marche sera clôturée le 17 octobre par une journée mondiale de solidarité.
Ce n’est pas aux femmes de payer la crise !
Dans le contexte de crise du capitalisme, défendre les droits des femmes est encore plus une nécessité. C’est pourquoi nous nous inscrivons dans les thèmes défendus par la Marche mondiale des femmes.
Biens communs, biens publics
Quand le gouvernement s’attaque aux services publics (plan hôpital 2007, LRU, suppression de 80000 postes en cinq ans dans l’Éducation nationale...) au nom de la survie du capitalisme et de l’allégeance aux marchés, il attaque chacun d’entre nous dans ses besoins vitaux (santé, éducation, transport, énergie...). Les femmes sont en première ligne lors de ce recul des services publics : en l’absence de services publics, ce sont souvent sur elles que l’on compte pour assurer les soins, l’éducation... Quand on baisse le taux d’encadrement en crèche pour faire des économies, que l’on supprime des postes d’enseignants, ce qui retombe sur les possibilités d’accueil en maternelle... les femmes sont attaquées. Tant qu’un service public de la petite enfance ne sera pas généralisé, tant que l’IVG ne sera pas libre, gratuite et accessible, tant que le service public n’assurera pas santé, éducation, transport, énergie... pour tous et toutes, les femmes seront en marche.
Autonomie financière des femmes
La première condition de la libération des femmes est leur autonomie financière, seule garantie de pouvoir mener leur vie comme elles le désirent, sans dépendre d’une autre personne. En France, la fonction publique est le premier secteur qui embauche des femmes, même si cela se fait de plus en plus sous forme de contrat précaire. Supprimer des postes dans les fonctions publiques va concerner majoritairement des femmes. Par ailleurs, toutes les réformes qui affaiblissent les travailleurs (RSA, retraites, travail le dimanche...) affaiblissent les femmes en premier lieu, car sur le marché du travail elles sont majoritaires dans les contrats précaires, le temps partiel imposé, les pensions de retraite ridicules, le chômage...
Contre les violences faites aux femmes
Une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups d’un conjoint ou d’un ex-conjoint. La lutte contre les violences faites aux femmes exige une réelle loi cadre qui mette en avant la prévention et l’accueil, accompagné d’un service public d’accueil des femmes victimes de violence. Il faudrait dans tous les départements des structures d’accueil et d’écoute immédiats, des lieux d’accompagnement à moyen et long terme (hébergement, soutien psychologique...). Pour cela il faut que l’État engage des moyens significatifs et renforce le soutien aux associations de lutte contre les violences faites aux femmes, à l’encontre de la politique d’austérité imposée par le gouvernement.
Paix et démilitarisation
Les femmes paient le plus lourd tribut dans les conflits armés. Alors que tous les budgets sociaux sont touchés, les budgets militaires sont les seuls qui ne soient pas remis en cause ! Les profits juteux tirés de l’industrie de l’armement vont à l’encontre d’une recherche de solutions pacifiques aux guerres qui touchent nombre de pays, notamment en Afrique. Le plus souvent, derrière les différentes factions en guerre se cachent les intérêts des pays dominants et notamment ceux des multinationales. Nous refusons que les femmes continuent à être les premières victimes de l’impérialisme et du capitalisme.
Réseau Collectif Olympe de Gouges
La Marche en Action est un bulletin édité par le Secrétariat International (SI) de la Marche Mondiale des Femmes, et distribué par courriel
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Elaborations de textes de cette édition : Alessandra Ceregatti, Célia Alldridge, Nathalia Capellini
Traduction : Anne Kepple, Claudine Charran, Maité Llanos
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Mais qui est Olympe de Gouges ?
Ecrivaine, femme politique, elle réclame l'égalité des sexes devant l'Assemblée constituante et publie, en 1791, la Déclaration des Droits de la Femme et de la citoyenne, pendant critique de la Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen.
Article I : La femme naît libre et demeure égale “ à l'homme en droits”
Article II : “Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de la femme et de l'homme : ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et surtout la résistance à l'oppression”
Article VI : “La loi […] doit être la même pour tous : toutes les citoyennes et tous les citoyens, étant égaux à ses yeux, doivent être également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leurs capacités et sans autres distinctions que celles de leurs vertus et de leurs talents.”
Article X : “Nul ne doit être inquiété pour ses opinions fondamentales, la Femme a le droit de monter sur l'échafaud; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune […]” Pour avoir défendu les droits des femmes, Olympe de Gouges sera guillotinée le 3 novembre 1793.
Réseau Collectif Olympe de Gouges
Section Dioise
http://mediascitoyens-diois.blogspot.com/
Chastel et Bassette
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