Information Participative

Médias Citoyens Diois continu !

Retrouvez-nous sur notre nouveau site :

http://mediascitoyens-diois.info

jeudi 1 juillet 2010

Editorial : privatiser les guerres

Pourquoi nous ne seront jamais en Paix : la privatisation de la guerre par des firmes privées. Les cow-boys de Blackwater glanent à nouveau les contrats.

La plus grande armée privée obtient coup sur coup deux mandats de Washington. Retour en grâce pour une entreprise de Mercenaires Voyous plus que controversée.
Le hasard fait bien les choses : alors que « L'Agence tous risques » cartonne sur les écrans, les plus célèbres mercenaires du monde réel reviennent eux aussi au premier plan : la CIA et le Département d'Etat viennent en effet de signer deux méga-contrats à hauteur de 220 millions de dollars avec US Training Center, filiale de la société Xe Services, mieux connue sous son ancienne appellation de Blackwater Worldwide. Expulsée d'Irak après un massacre de civils, l'entreprise étasunienne retrouvera son lustre d'antan, en assurant la protection d'importantes installations US en Afghanistan, en particulier celles de la CIA et des consulats de Herat et de Mazar-i-Sharif. Première armée privée du monde avec ses 20 000 hommes, Blackwater est surtout célèbre pour le massacre de 17 civils irakiens en septembre 2007 à Bagdad, bavure qui lui avait coûté le juteux contrat de protection des diplomates étasuniens en Irak. L'entreprise avait toutefois conservé des engagements plus discrets, notamment dans la lutte contre les talibans, ou ponctuels, par exemple, pour sécuriser la visite de personnalités étasuniennes dans le bourbier afghan.
Ils tirent les premiers
En Irak, en revanche, ses mercenaires étaient devenus persona non grata. Après le retrait de la licence délivrée à Blackwater, le ministre de l'Intérieur avait même ordonné l'expulsion de tous les employés présents en Irak au moment de la fusillade de septembre 2007 et qui continuaient à opérer sous d'autres uniformes.
Jusqu'à cette bavure de trop, Blackwater était pourtant chez elle en Irak. La société fondée onze ans auparavant par le fondamentaliste chrétien.

Le voyou Erik Prince avait très largement bénéficié des faveurs des néoconservateurs au pouvoir sous George W. Bush. Entre 2001 et 2007, les contrats publics lui auraient rapporté la bagatelle de 1 milliard de dollars, essentiellement en Irak. Imaginez une seconde que l’ on accorde le même contrat pour une structure qui oeuvrerait pour la Paix.
Elevée au rang d'entreprise patriotique après l'affaire de Falloujah – quand quatre de ses employés avaient été tués par une foule en colère –, Blackwater ne redescendra de son piédestal qu'après le massacre de Bagdad. La gâchette facile de ses hommes était pourtant largement connue des habitants de la capitale, habitués à voir ces mercenaires tirer à vue lors des transferts d'officiels étasuniens. Un rapport de la Chambre des représentants a ainsi relevé l'implication de Blackwater dans près de 200 incidents armés entre janvier 2005 et septembre 2007. Dans 80% des cas, les «cow-boys», selon le qualificatif employé par le gouvernement irakien, avaient tiré les premiers.
Protégés par le secret défense, la plupart des mercenaires de Blackwater ont toutefois échappé aux tribunaux mis en place par… les Etats. Après l'élargissement en janvier dernier des responsables de la fusillade de 2007, seuls deux ex-employés de la compagnie sont actuellement poursuivis aux USA pour le meurtre de deux Afghans en mai 2009 à Kaboul. En avril dernier, cinq anciens cadres de Blackwater ont aussi été inculpés, mais uniquement pour faux et trafics divers.
Rebaptisée Xe Services l'an dernier, la société d'Erik Prince a été mise en vente début juin. Il y a fort à parier que ce retour en grâce devrait faire monter les enchères et promettre d’atténuer sa très mauvaise réputation. Entre une association de malfaiteurs non déclarée et une entreprise de voyous officielle ou est la différance ? La reconnaissance de l’Etat ?

Qui veut la Paix, prépare la Paix.

Claude Veyret

Veyret.claude@wanadoo.fr

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire