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lundi 21 février 2011

Elections : vers la désertion

Représentation ?
74 % des jeunes ne votent pas…
A ce taux, la notion de représentation est ridicule…
Depuis une vingtaine d’années, les élections françaises ont enregistré
des niveaux de plus en plus élevés de l’abstention. Si de nombreux commentateurs ont stigmatisé ce retrait du jeu électoral et la crise de la représentation démocratique qu’il induit, d’autres absents de l’expression
citoyenne, pourtant bien plus radicaux dans le retrait, n’ont pas suscité de
telles réactions : les non-inscrits. L’une des particularités du système électoral français est de requérir, des citoyens souhaitant voter, une démarche volontaire d’inscription sur une liste électorale. L’absence de cette démarche n’entraîne pas de sanction comme en Belgique ou en Grèce (Boy et Mayer, 1997).
Les non votants : 34 %
Lors du premier tour des élections présidentielle de 2002, 34 % des 18 / 25 ans ne se sont pas rendu aux urnes alors que la moyenne nationale de l'abstention est de 30 % selon Anne Muxel dans « La participation politique des jeunes : soubresaut, fractures et ajustements ». 1
Anne Muxel est sociologue au CNRS, directrice de recherche au CEVIPOF (Centre d'Etude de la Vie Politique Française).
On peut également noter que selon cet auteur, 45 % de ceux qui se sont abstenus au premier tour ont récidivés au second. Mais l'abstention des jeunes ne marque plus aucune différence avec les catégories plus âgées.
Que reste-t-il lors des élections législatives de 2002 ? Toujours selon les chiffres donnés par Anne Muxel, plus de la moitié (51%) des 18/25 ans sont restés en dehors de la décision électorale contre 34 % pour les plus de 30 ans.
Le référendum du 29 mai 2005 pour la constitution européenne a selon Anne Muxel, permis de vérifier la règle qui veut que l'abstention des moins de 25 ans soit en moyenne 10% plus élevée que pour l'ensemble des électeurs.
On remarque donc que quelle que soient les élections les jeunes votent toujours moins que leurs aînées.
D'après les questionnaires que nous avons réalisés auprès de 96 étudiants de la faculté de Strasbourg 2, on peut noter que 61 étudiants ont l'intention d'aller voter aux élections européennes, alors que 9 ont déclarés ne pas avoir l'intention de voter à ces élections. Le pourcentage d'intention de participation serait donc de 87,14% soit un peu moins que pour les élections présidentielle, mais toujours d'avantage que le laissent supposer les médias.
Les non inscrits : 40 %
Il existerait deux sortes de non-inscription ; la non-inscription volontaire, et la non-inscription subie. En 1995, l'INSEE estime à 18 % le taux de non inscrit parmi les électeurs en age de voter soit environs 8 millions de personnes. Néanmoins, l'âge est une variable discriminante. En effet le taux monte à 40 % chez les 18/25 ans.
Selon Florence Haegel, chargée de recherche au CEVIPOF (Sciences PO-CNRS). C'est, en effet, parmi les classes d'âge les plus jeunes que l'on compte le plus grand nombre de non inscrits sur les listes électorales. Le franchissement du seuil symbolique des 18 ans n'entraîne pas automatiquement le passage à l'acte électoral et, en particulier, celui de l'inscription préalable sur les listes électorales de la commune de résidence. Outre les régulières campagnes tentant de convaincre de l'importance du vote, une mesure pour tenter de renforcer la participation des jeunes électeurs au processus électoral a été prise en octobre 1997. Elle permet une inscription automatique des jeunes venant d'accéder à la majorité.
Pour quelle raison les jeunes sont les plus exposés à la non-inscription ? Tout d'abord à cause de la mobilité géographique (études supérieures, obtention du premier emploi...).
Aujourd'hui il y a un problème avec la mesure de 1997, en effet même si les jeunes sont inscrits d'office il faut se réinscrire lorsqu'on change de bureau de vote. De plus, même inscrites les personnes ne s'intéressant pas à la politique ont peu de chance de se déplacer aux urnes.
D'après les questionnaires que nous avons réalisé auprès de 96 étudiants de la faculté de Strasbourg, sur les cites de l'Université Robert Schumann, l'Université March Bloch, l'Université Louis Pasteur, ainsi qu'au Palais Universitaire, on peut noter que 11 étudiants ne sont pas inscrit sur les listes électorales (parfois car l'étudiant était étranger et donc ne peut pas s'inscrire). Néanmoins, on peut également remarquer que 15 étudiants ne se sont pas inscrits, certainement après avoir déménagé. Ils sont inscrits sur les listes électorales d'une commune dans laquelle ils n'habitent plus.
En effet même s'ils sont inscrits automatiquement dès leur majorité, les jeunes sont parmi les plus mobiles, car ce déplacent souvent dans le cadre de leurs études, ce qui cause des non-inscriptions involontaires. En effet, 10 de ces 15 étudiants se disent « assez » ou « beaucoup » intéressés par la politique et un seul ne se dit qu'un peu intéressé.
Enfin la « déception démocratique » et belle et bien au Rendez vous. Entre le « Si les élections changeaient quelque chose, cela se saurait » et « Pas Tous pourris, Tous libéraux », leur cœur ne balance plus.
Nous venons de voir que lors des élections la participation est d'environ 10 % de moins que celle des plus de 30 ans. Et cela sans compter le nombre de non inscrit également supérieur chez les jeunes. Quelles sont les raisons pouvant justifier de ce décalage ? Un système qui a déçu ? Ou est fini ?
La position sociale
Enfin, la probabilité d’être inscrit ou non sur les listes électorales dépend
de la situation sociale des individus. Ainsi, les chômeurs s’inscrivent
moins souvent que les personnes en activité. Être membre d’une famille
nombreuse (de 6 personnes ou plus) – ce qui ne signifie pas être confronté directement à des difficultés sociales, mais augmente les chances d’appartenir à un ménage modeste – conduit aussi plus souvent à ne pas s’être inscrit sur les listes électorales. En dehors des personnes disposant des revenus les plus bas, qui sont pour une part des étudiants, les individus qui ont des revenus modestes sont moins souvent inscrits ; à l’inverse, ceux qui ont des revenus élevés sont plus fréquemment inscrits sur les listes électorales.
Au total, être chômeur, avoir des revenus modestes ou appartenir à
une famille nombreuse sont autant de facteurs qui, toutes choses égales par ailleurs, exercent une influence significative sur la probabilité de ne pas être inscrit sur les listes électorales, mais qui jouent un rôle moindre que le niveau de diplôme et le degré d’insertion sociale
Lyes DRIS
Université Robert Shuman - Master 1 Sciences politiques et sociales
1 Anne Muxel, 2002, « la participation politique des jeunes : soubresauts, fractures et ajustements », Revue française de science politique, vol. 52, n°5-6, pp. 521-544.
2 Florence Haegel, « L'électeur », Pouvoirs n°99 - La nouvelle Ve République - novembre 2001 - p.151-161

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