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dimanche 13 février 2011

Nous vivons une époque formidable ...

Obama humilie Michèle «Tarmac» Alliot-Marie
Ça va trop vite, les révolutions. Ça galope, ça essaime et ça s’emballe. Toutes semblables et toutes diverses, singulièrement, celles qui nous occupent font aujourd’hui outre-Méditerranée comme une autre mondialisation. Le chroniqueur court derrière tandis que lui remontent des analogies. Et il lui souvient qu’à l’automne de 1989, il fallut moins d’un trimestre pour que sonne, dans l’ex-«glacis soviétique», une inconcevable débâcle…
Quand ces lignes seront publiées, qu’en sera-t-il de l’obstiné De Gaulle égyptien - en quelle capitale, en quel palace, en quelle Coblence ou quel Baden-Baden ? A l’heure où elles s’écrivent, son hésitante armée s’est en une nuit décrédibilisée, tandis qu’à Sanaa, le Yéménite Ali Abdallah Saleh, trente-deux années d’autocratie au compteur, annonce son renoncement à un nouveau «mandat», que le roi de Jordanie promet un changement de Premier ministre, et que dans les palais d’Alger, de Rabat et de Damas, on ne se sent pas très bien non plus.
Alors, révolution permanente, guerre civile ou contre-révolution ? L’Europe, toujours taiseuse en ses institutions, regarde cela avec des yeux de merlan peureux ; la Chine, où les exigences démocratiques hurlées en Afrique et au Proche-Orient sont susceptibles de trouver un écho formidable, censure as usual ; les agences de notation sanctionnent de même, et Barack Obama soudain se révèle le moins sûr allié de Hosni Moubarak. Partout, les libéraux, ces grands démocrates, supputant le risque de «contagion» de la marée populaire, continuent de se demander quel est le plus à craindre, du vert de l’islam ou du rouge du social, tant la dictature paraissait sûre ; et nous nous souviendrons qu’en cette affaire, la nation qui décapita un roi et mit à bas un régime ancien peine à tenir le rang dont ses «élites» se gargarisent.
Au vrai, nos petites affaires apparaissent dérisoires, au regard de ce qui s’écrit aux portes du continent. Pourquoi se surprit-on mardi à seulement sourire, en apprenant qu’à Lyon et à Marseille, il n’avait guère fallu que deux ou trois jours de grimaces et d’arrêts maladie de gendarmes, dans deux compagnies républicaines de sécurité, pour que s’allonge le ministre de tutelle : ces CRS-là, avant des casernes de mobiles, ne seront pas «supprimées», mais «redéployées». Contre qui ? Il a peur de quoi, Hortefeux ? Etudiants, enseignants, infirmières, chercheurs, postiers, cheminots, juges, et tous agents et salariés de toutes entreprises publiques, prenez-en de la graine, si vous voulez voir mis un terme au plan mortifère de la Révision générale des politiques publiques !
Et tandis que, place Tahir, se comptent les morts, la récidivante Michèle Alliot-Marie incarne en majesté les pitoyables bégaiements de la diplomatie française, toujours soucieuse de faire à ses alliés déchus, qu’ils s’appellent Laurent Gbagbo ou Zine Ben Ali, une sortie «dans l’honneur», susceptible de les faire «entrer dans l’histoire» en fourrier de la démocratie. (Quelle blague, n’est-ce pas !)
Quand Barack Obama signifie aux généraux égyptiens que le financement en dollars de leur armée passe par leur soutien au mouvement démocratique, Michèle Alliot-Marie offrait aux colonels tunisiens le savoir-faire policier tricolore. Sa démission fut et reste réclamée, ce qui ne mange pas de pain (1), mais fit pousser à la dame de hauts cris. Tout en dénégations et vicieuses sinuosités, elle obtint de ses collègues un soutien à l’arrache, médiocrement convaincant et corroboré par le Premier ministre Fillon. Le prix à payer, peut-être, pour le soutien de ce qui reste, dans l’héritière UMP, de «chiraquiens» dont le parrain s’apprête à rendre enfin des comptes à la justice ?
Toujours est-il que cette absolution dut lui arracher un peu la gueule, à Fillon, qui, selon le Monde daté du 2 février, a confirmé, le 31 janvier, la réalité de «quatre autorisations de livraison de dizaines de tonnes de grenades lacrymogènes à la Tunisie, dont deux alors que le régime réprimait une révolte populaire au prix de dizaines de morts». Alliot-Marie, qui ose tout, recyclera-t-elle ses grenades auprès des flics cairotes ?
Mercredi, le Canard enchaîné cracha un autre morceau en révélant que la même, en compagnie de son homme, le ministre Patrick Ollier des Relations avec le Parlement, passa entre Noël et l’an neuf des vacances en Tunisie. C’était bien le moment de n’y rien voir venir ! De son voyagiste, un oligarque local, elle jure sans rire qu’il serait «une victime» de la mafia familiale au pouvoir. Chef d’entreprise en Tunisie «victime» de Ben Ali, c’est un oxymore, mais il n’est que la ministre du Quai qui l’ignore.
Jeudi, Michèle «Tarmac» Alliot-Marie restait ministre du gouvernement Fillon - et son Ollier aussi.
On en était là.
PIERRE MARCELLE
(1) Ah, l’appel à la démission !… On dit que celui-ci fit sourire Brice Hortefeux, alias «l’Auvergnat», impavide flic en chef condamné l’an dernier pour injure raciale.

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