Question à Frédéric Decker, Météorologue à MeteoNews
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Les phénomènes actuels sont-ils exceptionnels ?
Oui ils le sont en ce qui concerne la température et la durée. L'anticyclone au-dessus de la Russie ne bouge pas depuis un mois ! Nous en sommes au 25e jour consécutif au-dessus de 30 degrés à Moscou... Aujourd'hui on reste entre 35 et 38 degrés tous les jours. D'après les archives des relevés qui remontent à 1830, cela n'est jamais arrivé. En juillet, la température sur Moscou a dépassé de 9 degrés la température moyenne. Les records précédents de chaleur sont battus de 3 degrés.
Les inondations, au-dessus de la Pologne et à l'Est de l'Allemagne d'une part, et de l'Asie d'autre part, ont-elles un lien avec cet anticyclone tenace ?
Elles sont en partie liées. L'anticyclone fait barrage à tout. Les dépressions, qui seraient susceptibles de refroidir la Russie, s'abattent du coup sur l'Europe centrale. En Asie, c'est la saison de la mousson. Mais l'anticyclone la renforce en provoquant la descente de l'air froid vers le Pakistan. Ici la pluie est exceptionnelle. En Chine, c'est en revanche un peu différent. Nous assistons simplement à une mousson un peu plus marquée que d'habitude.
Cet anticyclone va-t-il se maintenir longtemps ?
Selon les prévisions, il ne bougera pas dans les sept ou huit prochains jours. Après, on ne sait pas. Mais le raccourcissement des journées au profit de l'allongement des nuits, plus fraîches, constitue un facteur qui peut aider. La chaleur s'atténue, ce qui pourrait le faire céder.
Et que deviendra-t-il alors ?
Il peut mourir sur place ou bien se déplacer.
Ces températures et ces intempéries sont-elles à relier avec un cycle, une activité solaire...
Non. Ce sont des phénomènes qui ne se sont jamais produits. En revanche, il est possible que ce soit une conséquence du réchauffement de la planète.
La France a connu deux canicules en 2003 et en 2006. On s'achemine vers des étés de plus en plus chauds.
C'est inquiétant.
Recueilli par Muriel Flori
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