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samedi 8 janvier 2011

Mal -logement


La France compte 3 millions de mal-logés, selon l'Insee

La France comptait dans les années 2000 quelque 250.000 personnes privées de logement et près de 2,9 millions de mal logés, soit cinq pour cent de sa population, selon une étude de l'Insee jeudi, qui confirme l'ampleur d'un problème dénoncé de longue date par les associations.

D'après cette enquête, qui compile des chiffres recueillis entre 2002 et 2008, 33.000 personnes sont sans-abri en France, vivant "entre la rue et les dispositifs d’accueil d’urgence".

Cette population de sans domicile fixe est essentiellement masculine (79%), urbaine et francilienne à hauteur d'un tiers (36%), écrit l'Institut national de la Statistique et des Etudes économiques.

La France compte par ailleurs quelque 100.000 personnes accueillies sur des durées longues dans des services d’hébergement social ou dans un logement bénéficiant d’un financement public, note l'étude.

Outre ces 133.000 personnes sans domicile, d'autres sont privées de logement personnel, note l'Insee : en 2006, 38.000 personnes vivaient à l'hôtel (dont 20% de moins de 20 ans) dans des "conditions médiocres", souvent sans sanitaire ou cuisine.

Autre solution de repli, l'hébergement chez des amis ou connaissances, qui concernaient 79.000 personnes en 2002, d'après l'Insee.

L'institut évalue ainsi à 250.000 la population totale privée de logement personnel. Un chiffre qui ne prend pas en compte les adultes contraints d'être hébergés par des parents (hors étudiants), et dont le nombre était estimé à 282.000 en 2002, reconnaît l'Institut.

L'Insee dénombre par ailleurs près de 2,9 millions de personnes "mal logées", soit dans des habitations de fortune (85.000) soit dans des logements privés de confort ou surpeuplés (2,77 millions). L'Insee qualifie de "privés de confort" les logements situés dans des immeubles insalubres ou cumulant deux défauts concernant le chauffage, l'isolation, des infiltrations d'eau, l'électricité, ou l'absence de sanitaire ou de cuisine.

Ces chiffres confirment l'ampleur d'un problème régulièrement dénoncé par les associations, dont la Fondation Abbé Pierre, qui évalue à 3,6 millions environ le nombre de mal-logés en France.

"Cela légitime complètement nos chiffres et nos analyses", a déclaré à l'AFP Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation, qui publiera le 1er février un nouveau rapport sur le mal-logement.

"L'Insee arrive à 3,2 millions de mal-logés, soit la fourchette basse de nos estimations", constate-t-il, mais "ces chiffres ne prennent pas en compte l'aggravation de la situation qui a eu lieu avec la crise financière de 2008". En outre, juge-t-il, "ils ont pris des notions extrêmement restrictives de mal-logement" en excluant notamment du décompte les individus forcés de vivre chez des parents.

Pour le porte-parole de l'association Droit au Logement, Jean-Baptiste Eyraud, la publication de ces statistiques constitue "un tournant historique" car elles témoignent d'"une dégradation". "Jusqu'ici la situation sur le plan du mal-logement ne cessait de s'améliorer. Là, on est en train de faire machine arrière", a-t-il affirmé à l'AFP.

En 2001, l’Insee comptabilisait 86.500 personnes sans domicile, contre 133.000 dans sa nouvelle étude.

"Il faut maintenant que l'Etat tire les leçons de cette dégradation" qui "vient traduire les tendances lourdes à l'oeuvre dans notre pays", a-t-il conclu.

Jeudi Noir squatte un nouvel immeuble inoccupé, à deux pas de l'Elysée.

Le collectif Jeudi Noir, qui dénonce "l'inaction des pouvoirs publics contre le mal-logement", occupe depuis fin décembre un nouvel immeuble, cette fois sur l'avenue Matignon (VIIIe arrondissement), à deux pas de la place Beauvau et du palais de l'Elysée, a-t-il annoncé vendredi.

L'immeuble de bureaux du 22 avenue Matignon, inoccupé depuis 2006 selon le collectif, a été investi par 27 étudiants, travailleurs précaires et membres de deux familles, "en galère de logement" depuis leur expulsion fin octobre de l'immeuble réquisitionné place des Vosges en 2009-2010.

Vers 10H00, une quinzaine de policiers s'étaient positionnés devant l'entrée, formant un cordon empêchant quiconque d'entrer dans l'immeuble, notamment élus Verts (Yves Contassot), du Parti de Gauche, et membres de la Fédération pour une alternative sociale et écologique (Fase, Clémentine Autain).

A l'intérieur du bâtiment aux façades de verre et de métal, les occupants se sont installés tout le long des huit étages. Des matelas et des sacs de couchage sont disposés par terre. L'électricité fonctionne, l'eau également.

Au huitième étage, vue imprenable sur les drapeaux de l'Elysée et la grande roue de la Concorde.

L'occupation vise, selon le collectif, à "dénoncer l'indifférence du gouvernement vis-à-vis d'une crise du logement qui s'aggrave à mesure que se gonfle la bulle immobilière". Les militants "rêvent à des pouvoirs publics qui auraient le courage de réquisitionner les locaux vides à leur place".

Karima Delli, députée européenne Europe Ecologie et membre de Jeudi Noir, fait visiter les vastes locaux à Augustin Legrand, de l'association Don Quichotte, venu "soutenir" l'initiative. "On veut montrer qu'il y a des outils pour lutter contre le mal-logement", explique-t-elle.

Selon Maxim Hupel, un des 27 "habitants", Assurance Saint Honoré (groupe Rothschild) est le dernier locataire de l'immeuble, mais l'assureur Axa est le plus gros copropriétaire de l'immeuble et son gérant. Le projet de Jeudi-Noir: "rester au moins le temps de la trêve hivernale", selon Mme Delli.

Outre "la réquisition des logements et bureaux vides", le collectif réclame notamment la "régulation des loyers" et un "moratoire sur les expulsions locatives".

Les squatteurs se sont récemment illustrés en occupant pendant une année un somptueux hôtel particulier de la place des Vosges, au coeur de Paris, inoccupé depuis 1966. Attaqués par la propriétaire des lieux devant la justice, qui avait ordonné leur expulsion, la police les a délogés le 23 octobre dernier.

Avant cela, ils avaient occupé en 2007 un immeuble vide de la rue de la Banque (IIe) avec Droit au logement (DAL) et l'association Macaq, dans lequel ils avaient installé un "ministère de la crise du logement".

APIS

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