Des maisons de santé pour lutter contre la désertification médicale
"La première maison de santé ne désemplit pas". Sous ce titre, Le Parisien daté du 26 octobre constatait le succès de la maison de santé ouverte à Villiers-le-Bel au printemps dernier.
En France, plus de 2 millions de personnes vivent dans des zones déficitaires en termes de présence médicale. Les campagnes ne sont pas les seules touchées par la désertification médicale et le vieillissement des professionnels : les zones urbaines dites sensibles, situées en périphéries des grandes villes, en sont aussi victimes. Or l’égalité des chances passe aussi par l’égalité d’accès à des soins médicaux de qualité.
Dans sa Note Comment déghettoïser les "quartiers" (juin 2009), l’Institut Montaigne tirait la sonnette d’alarme à propos du dangereux phénomène de désertification médicale en cours dans ce quartier de Seine-Saint-Denis. Aujourd’hui, à Clichy-sous-Bois, on compte moins de 9 médecins pour 30 000 habitants, pour une moyenne de 15 en Seine-Saint-Denis et de plus de 30 au niveau national. Comment accepter dans la France d’aujourd’hui une telle inégalité dans l’accès aux soins ?
Les maisons de santé représentent une solution intéressante pour maintenir une offre suffisante et de qualité tout en améliorant les conditions d’exercice des professionnels et en répondant aux aspirations des jeunes médecins qui souhaitent s’installer à leur compte.
L’exemple de Villiers-le-Bel est frappant : entre 2000 et 2006, 14 professionnels de santé sont partis à la retraite, un seul s’est installé dans la ville. Depuis l’ouverture de la maison de santé, en 5 mois, on compte 12 nouvelles installations. A terme, cette maison pluridisciplinaire regroupera 17 professionnels de santé libéraux (généralistes, infirmiers, kinésithérapeutes, dentistes, psychologue, etc). Et les besoins sont réels : pour le seul mois de septembre, la maison de santé de Villiers-le-Bel enregistrait 7 500 consultations !
Angèle Malâtre ( photo)
Chargée d'études à l'Institut Montaigne
Question : Les MSP sont effectivement une solution intéressante par la mise en commun de moyens mais le vrai n'est il pas de trouver les professionnels de santé ?
En effet, l’exercice libéral « classique », souvent isolé, attire de moins en moins les jeunes professionnels de santé. La génération issue du baby boom va partir à la retraite et les nouveaux médecins arrivant sur le marché du travail ont des attentes très différentes de celles de leurs aînés : la majorité sont des femmes, souhaitant concilier vie de famille et vie professionnelle et privilégiant un exercice collectif.
Pour attirer les jeunes professionnels de santé, au moins quatre conditions doivent être réunies :
- Une rémunération attractive
- Des conditions de travail de qualité (sécurité, locaux etc)
- Un travail stimulant intellectuellement
- Des horaires maîtrisées
Les maisons de santé que nous proposons répondent à ces objectifs et permettent de concilier exercice libéral et en équipe. Les professionnels qui y travaillent disposent d’une grande liberté et n’ont pas d’engagement solidaire entre eux : ils peuvent quitter la maison de santé à tout moment (préavis de 6 mois).
Angèle Malâtre
Chargée d'études à l'Institut Montaigne
Pour attirer les jeunes professionnels de santé, au moins quatre conditions doivent être réunies :
- Une rémunération attractive
- Des conditions de travail de qualité (sécurité, locaux etc)
- Un travail stimulant intellectuellement
- Des horaires maîtrisées
Les maisons de santé que nous proposons répondent à ces objectifs et permettent de concilier exercice libéral et en équipe. Les professionnels qui y travaillent disposent d’une grande liberté et n’ont pas d’engagement solidaire entre eux : ils peuvent quitter la maison de santé à tout moment (préavis de 6 mois).
Angèle Malâtre
Chargée d'études à l'Institut Montaigne
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