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dimanche 24 avril 2011

Gaz de schiste : pire que prévu...

Gaz de schiste : la Chambre des Représentants liste les additifs chimiques utilisés aux USA avant 2009
La Chambre des Représentants vient de rendre public un rapport listant les additifs utilisés aux Etats-Unis entre 2005 et 2009 pour la fracturation hydraulique. Le document liste 750 composés chimiques dont la dangerosité est parfois avérée.
Le Mouvement pour les droits et le respect des générations futures (MDRGF), fait état de la publication, le 16 avril 2010, d'un rapport parlementaire américain listant les substances chimiques utilisées pour la fracturation hydraulique aux Etats-Unis. "[Le] rapport, réalisé par les démocrates de la Commission de l'énergie et du commerce de la Chambre des Représentants américaine est présenté comme 'l'inventaire national le plus complet' à ce jour sur la chimie utilisée par l'industrie des gaz de schiste", rapporte Générations futures.
Des formules restent couvertes par le secret industriel
Le rapport lève le voile sur les produits utilisés par les 14 principales entreprises ayant réalisé des fracturations hydrauliques aux Etats-Unis entre 2005 et 2009. "Ces entreprises ont utilisé plus de 2.500 produits de fracturation hydraulique contenant 750 composés chimiques et autres", indique le rapport précisant qu'"en tout [elles] ont utilisé 780 millions de gallons [soit 2,95 millions de mètres cubes] de produits, sans tenir compte de l'eau ajoutée sur le site du puits."
Cependant, une certaine opacité reste de mise puisque "dans de nombreux cas, les compagnies pétrolières et gazières n'ont pas été capables de fournir à la Commission les formules chimiques complètes des fluides de fracturation hydraulique qu'elles utilisent." Le rapport précise que les rédacteurs du rapport ont demandé l'accès à ces formules couvertes par le secret industriel mais "si certaines entreprises [ont accepté], dans la plupart des cas, les entreprises ont indiqué ne pas connaître les informations protégées des produits 'prêts à l'emploi' qu'elles achètent à leurs fournisseurs."
Au total, les parlementaires n'ont pas pu obtenir d'information complète pour 279 produits contenant au moins un élément chimique considéré comme un secret commercial par le fabriquant. Ces produits représentent 355.000 mètres cubes (94 millions de gallons) de solutions chimiques injectées, soit environ 12,5% du total des produits utilisés sur les cinq ans couverts par le rapport.
Le rapport indique que pour, ces additifs prêts à l'emploi "les compagnies injectent des fluides contenant des produits chimiques qu'elles ne peuvent pas elles-mêmes identifier."
Le méthanol est le produit le plus utilisé
S'agissant de la composition des fluides utilisés, les Représentants notent que certains des composants utilisés "sont communs et généralement sans danger, comme le sel et l'acide citrique, certains sont inattendus, comme le café soluble ou les coquilles de noix, et certains sont extrêmement toxiques, comme le benzène et le plomb."
Par ailleurs, le rapport révèle que l'additif le plus couramment utilisé est "le méthanol qui a été utilisé dans 342 produits de fracturation hydraulique [et qui] est un polluant atmosphérique dangereux et fait partie de la liste des produits candidats à une réglementation potentielle dans le cadre de la loi pour l'eau potable sûre [Safe Drinking Water Act]." Parmi les autres produits "les plus couramment utilisés", les rapporteurs ont pointé l'alcool isopropylique (dans la composition de 274 produits), le 2-butoxyethanol (126 produits) et l'éthylène glycol (119 produits).
29 molécules cancérogènes
Plus généralement, le rapport retient 29 molécules qui sont des cancérogènes connus ou suspectés, ou encadrées via loi pour l'eau potable sûre du fait des risques pour la santé humaine ou listées comme des polluants aériens dangereux sous la loi sur la qualité de l'air (Clean Air Act). Ces 29 éléments "entrent dans la composition de plus de 650 produits de fracturation hydraulique", soit environ un quart du total.
Par ailleurs, les composés de benzène, toluène, éthylbenzène et xylène (composés BTEX) apparaissent dans 60 produits de fracturation. "Chacun des composés BTEX est un contaminant contrôlé au titre de la loi pour l'eau potable sûre et un polluant atmosphérique dangereux selon la loi pour la qualité de l'air", rappellent les élus, ajoutant que "le benzène est un cancérogène connu." Entre 2005 et 2009, l'extraction du gaz de schiste s'est accompagnée de l'injection dans le sous-sol de plus de 430.000 mètres cubes (11,4 millions de gallons) de substances contenant au moins l'un des quatre composés BTEX.
Le rapport propose en annexe la liste complète des 750 éléments entrant dans la composition des fluides utilisés pour la fracturation hydraulique.
"La fracturation hydraulique propre est un mythe"
Pour Générations futures, "Ce rapport américain officiel montre clairement que la fracturation hydraulique utilisée dans l'extraction des gaz et pétrole de schiste utilise de nombreux produits chimiques dangereux" Il s'agit là de "la réalité de cette technique et de cette industrie", estime l'ONG concluant à ce sujet qu'"il n'existe pas de fracturation hydraulique propre, un mythe !"
"Le gouvernement français, à la lumière de ce rapport, doit officiellement et définitivement abroger les projets prévus sur le territoire national et renoncer au recours à ces sources dans le futur", préconise Générations Futures.
Gaz de schiste : les députés de la majorité veulent abroger les permis en cours

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Après les sénateurs et députés socialistes, plusieurs députés de la majorité vont à leur tour déposer une proposition de loi sur les gaz de schiste. Considérant que la suspension des explorations annoncée en février dernier par le gouvernement "n'apporte pas de solution pérenne", Christian Jacob et plusieurs de ses collègues UMP veulent abroger les permis d'exploration accordés jusqu'à maintenant.
Ils en appellent à l'article 5 de la Charte de l'environnement et à son principe de précaution : "au nom du principe de précaution, il est de la responsabilité de la représentation nationale d'interdire l'exploration et l'exploitation des huiles et gaz de schiste par des forages verticaux comme par des forages horizontaux suivis de fracturation hydraulique de la roche", peut-on lire dans l'exposé des motifs. L'idée est donc de tout stopper en attendant la mise en place d'un nouveau cadre réglementaire : "Le permis exclusif de recherches (…) ne peut être accordé que s'il est précédé d'une enquête publique", peut-on lire dans l'article 3 de la proposition de loi.
Le gouvernement a également annoncé le 23 mars dernier, sa volonté de déposer un projet de loi prévoyant que toute exploration du sous-sol soit désormais précédée d'une "consultation du public", sans préciser quelle forme revêtirait cette consultation.
Ecologie au Quotidien et François Veillerette
DIE, Rhône-Alpes, France
Le Chastel 26150 DIE
Tel : 04 75 21 00 56       

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