Deux journalistes d'un magazine indépendant du Rwanda ont été condamnées vendredi 4 février à sept et dix-sept ans de prison pour incitation à la désobéissance civile, incitation à la division et négation du génocide.( Photo : journaliste battu au Caire lors des manifestations de cette semaine ).
La directrice du journal Umurabyo, Agnès Uwimana Nkusi, a été condamnée à dix-sept ans d'emprisonnement pour "négation du génocide [des Tutsis en 1994], incitation à la division et diffamation" contre de hauts responsables dont le chef de l'Etat Paul Kagame, à travers des articles publiés l'an dernier.
La Haute Cour de justice de Kigali a condamné sa consœur Saidath Mukakibibi à sept ans de détention pour "incitation à la désobéissance civile", selon le verdict lu en kinyarwanda, une des langues officielles du pays des Mille Collines. Seule cette dernière était présente au prononcé du jugement, vêtue de l'habit rose des prisonniers rwandais.
PUBLICATION INTERDITE
Les deux femmes, qui ont le droit de faire appel, avaient été arrêtées en juillet 2010, et sont détenues depuis. Leur publication n'est plus autorisée. Le juge qui a lu le verdict a relevé que les deux accusées invoquaient l'article 34 de la Constitution qui garantit la liberté de travail des journalistes, mais il a estimé que les crimes étaient néanmoins constitués.
Les magistrats ont cité plusieurs articles critiquant notamment la politique gouvernementale et le processus de jugement populaire des responsables présumés du génocide de 1994 ("gacaca"). Ils ont évoqué une photo du président Kagame maquillée avec des symboles nazis, sans retenir cependant la culpabilité des deux accusées en l'espèce.
Les organisations des droits de l'homme critiquent régulièrement le régime de M. Kagame en l'accusant de restrictions de la liberté de parole, ce que Kigali dément catégoriquement.
Apis
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