Le nombre de personnes âgées dépendantes sera multiplié par deux d'ici cinquante ans, selon les résultats d'un groupe de travail sur les "enjeux démographiques et financiers" mis en place par Roselyne Bachelot pour préparer la réforme de la dépendance… Dans cinquante ans, deux fois plus de personnes âgées dépendantes. C'est la perspective que trace le groupe de travail sur les «enjeux démographiques et financiers», mis en place par Roselyne Bachelot pour préparer la réforme de la dépendance. Les projections que ce groupe, animé par Jean-Michel Charpin, étudiera mardi après-midi, retiennent en effet un «scénario intermédiaire» aboutissant à passer de 1,15 million de personnes dépendantes en 2010 à 2,3 millions en 2060 (étant considérées comme dépendantes les personnes bénéficiaires de l'allocation APA, selon les critères actuels d'attribution).
La hausse des effectifs serait de 2 % par an d'ici à 2017-2020, puis de 1,1 % par an jusque 2030 (période où les classes creuses nées dans les années 1930 arriveront à l'âge de la dépendance), puis de 2 % entre 2030 et 2045 (générations du baby-boom) et de 0,6 % par an au-delà. Ces chiffres sont supérieurs aux dernières prévisions officielles, élaborées en 2005 par le Centre d'analyse stratégique. «Trois facteurs expliquent l'écart, détaille Roselyne Bachelot. D'abord, le démarrage de l'APA plus rapide que prévu. Ensuite, les dernières prévisions de l'Insee, qui a relevé le nombre envisagé de personnes âgées.» Dans un demi-siècle, la France compterait 5,4 millions de plus de 85 ans. «Enfin, on pariait jusqu'ici que chaque année d'espérance de vie gagnée serait une année en bonne santé, poursuit la ministre des Solidarités. Il semble que cette vision classique tient plutôt du lieu commun et ne se vérifie pas au cours des dernières années.»
Ce scénario, jusqu'ici «prédominant», est donc désormais considéré comme «optimiste». Pour autant, l'idée inverse (les gains d'espérance de vie se traduiraient intégralement par un allongement de la durée de la dépendance) n'est pas non plus au cœur des simulations du groupe de travail, même si elle est évoquée dans un «scénario pessimiste». Le scénario principal est fondé sur l'hypothèse que la part de l'espérance de vie sans dépendance à 65 ans, dans l'espérance de vie totale à 65 ans, restera stable. Actuellement, l'espérance de vie à 65 ans est de 22,5 ans pour les femmes, dont 19,1 ans sans dépendance (85 %). Elle passerait à 27,6 ans en 2060, dont 23,4 ans sans dépendance, soit 4,9 ans gagnés en bonne santé (85 %). Et, donc, 0,8 an de plus en état de dépendance. Pour les hommes, l'espérance de vie à 65 ans passerait de 18,1 ans actuellement, dont 16,7 ans sans dépendance (92 %), à 23,6 ans dont 21,7 ans sans dépendance.
Le groupe de travail chargé de préparer la réforme retient des hypothèses plus défavorables qu'auparavant.
Évaluer les probabilités : «Alors que certains doutaient de l'utilité de nouvelles projections ….'', commente Mme Bachelot. Nous disposons d'un scénario auquel la décision politique devra répondre.» La ministre admet néanmoins : «Personne ne peut certifier que ces hypothèses à cinquante ans se réaliseront. Peut-être aurons-nous un vaccin contre la maladie d'Alzheimer ! Mais l'horizon de la décision politique, c'est une dizaine d'années et, malheureusement, nous sommes quasi certains qu'il n'y aura pas de vaccin d'ici là.»
Les travaux vont se poursuivre au cours des prochaines semaines, notamment pour mieux évaluer les probabilités et les conséquences des scénarios extrêmes, qui aboutissent à ce stade à 3,15 millions de personnes dépendantes en 2060. Construire des mouroirs devient urgent.
Ou de transformer nos Hôpitaux, comme Die, en Maison pour la dépendance …
Apis
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