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1) La cave de Die Jaillance compte environ 250 adhérents en vigne de muscat cépage Frontignan petits grains, pour une surface d'environ 1500 hectares. En 30 années, elle a doublée sa production de 4 millions de cols étiquetés à 8,5 millions, par des plans de modernisation de la vigne, des contrôles qualité du raisin, des normes alimentaires internationales rigoureuses ( HACCP, ISO 9001 – fabrication, ISO 14000 Environnement. ISO =international standard organisation /Japon.); Également par une modernisation de la chaîne d'habillage et deux vendangeoirs à Die et Vercheny, co - financés par les fonds Féogas de la Communauté Européenne dans les années 2000. Un contrôle qualité par un laboratoire interne opérant à chaque étape de la fabrication du produit suivant la sévérité des normes cités plus haut. Tout cela pour aboutir à une nouvelle marque : Jaillance crée par une nouvelle direction, l'ancienne marque étant Clairdie ne se vendant plus dans les linéaires des supermarchés. Les bouteilles vendues sous la nouvelle marque rencontrèrent un énorme succès, se vendirent par millions de cols au grand bonheur des adhérents qui enfin virent leur revenus augmenter. Le prix du Kg de raisin arrive à l'heure actuelle à 1,15 euros. Sachant qu'une vigne bien entretenu e rapporte 6 tonnes / hectare ceci fait : en moyenne basse de 6000 euros l'hectare les mauvaises années. Durant cette période faste l'entreprise augmenta sous l'impulsion des 35 heures de 80 à 116 personnes ( mi – temps compris ) par les avantages sur les aides aux charges sociales sur 5 années des contrats 35 heures Loi de Robien ( Rapport du Conseil Économique et Social).
- Les grandes chaînes de la distribution commencèrent à s'intéresser à cette bouteille agressive sur le plan national revendiquant la place de 1 ère marque des mousseux en appellation. Quand on vend un nombre conséquent de cols à une chaîne de supermarché, elle loue ses linéaires magasins au mètre, ce qui à l'époque coûtait des fortunes aux finances de l'entreprise. Il commença alors à se développer des contrats de ventes marque de distributeurs ou MdD. Carrefour, Auchan, Intermarché, LidL, achètent une production et font dessiner ou imposent leurs étiquetage pour leur présentation en rayon et vendent moins cher de la clairette d'appellation à coté de la marque d'origine. Le client, vous et moi, ne se trompe pas en regardant son porte monnaie même s'il ignore une baisse de qualité (filtration, etc). La marque jaillance de 100 en 2004, est passée à 55 % de vente de sa marque, le reste étant de la MdD.
- C'est là que les emmerdements arrivent, sur pression du Conseil d'administration, ils licencient le directeur général qui refusait un plan de restructuration drastique (350 000 d'indemnité aux prud'hommes quand même), puis depuis 2011 s’engage un vague de licenciement parmi l'encadrement à tous services confondus : direction commerciale, abaissement des finances du marketing, et surtout demande de départs volontaires non remplacés.
2) Pour être complet il convient d'ajouter que la cave a raté l'occasion du siècle de racheter Carod petite entreprise artisanale devenue grosse
(100 00 cols à 1,5 million en 2010) qui a été acquise par les grands chaix de France (CdF - Pernod Ricard, premier groupe mondial sur les spiritueux). Dans leur politique agressive ce groupe rachète le kilo de raisin à ses sociétaires 1, 40 le kilo. Faites la différence avec 1, 15 de la Cave, ce qui explique qu'ils craignent une évasion viticole. Les grands Chaix de France ont rachetés une petite entreprise en Alsace ( Colmar) dans les années 90, avec les mêmes fourchettes de prix de rachat sur le raisin. Toutes les petites coopératives de cette région, en crémant notamment, ont fermées de par les fuites de leurs adhérents répondant à l'appel de la sirène. Puis les Grands chaix ont cassés les prix , et dominent le marché des vins d'alsace et du Crémant à moindre coût.
3) Dans les années 2005, la cave voyant Carod lui échapper se décida d'acheter une petite entreprise (Brouette) en difficulté et spécialisée dans le Crémant de Bordeaux à Bourg sur Gironde. Les salariés furent sauvés du licenciement et purent continuer à travailler les bouteilles stockées dans des anciennes carrières souterraines. Quelques temps après le contrat de vente signé, le préfet de Gironde intima l'ordre de a :soit réparer les voûtes menaçant d'effondrement soit b :de fermer le site. Clause non évoquée dans le contrat de vente ! La cave construisit un bâtiment avec des machines pour le conditionnement à l'extérieur des galeries, vendit les bouteilles, puis orienta la petite entreprise vers la prestation de vins à façon pour remonter ses comptes dans le rouge sur Bordeaux. Toutefois les finances apportées tous les ans ne purent combler un déficit chronique d'exploitation, Brouette vient d'être fermé ce mois : 9 personnes licenciées.
Plus inquiétante semble la volonté du conseil d'administration de persister dans la voie du rachat d'entreprise, puisqu'un audit technique et commercial vient d'être installé sur l'entreprise Ballarin leader des ventes en crémants de Bordeaux sur les marchés export, en Russie notamment. Leurs vins issus d’assemblages douteux et répréhensibles aux termes de la répression des fraudes (DGCCRF) a coûté la place au Directeur technique qui le désapprouva dans son rapport auprès de la direction. Celle ci souhaitant persister dans son projet préféra se séparer de lui pour incompatibilité.
4) Conclusion : depuis plus d'un mois la Cave subit elle aussi un audit technique commandé par le CA pour réparer les abus de l'ancienne, tout en s'engageant dans 1) une volonté d'acquisition pire, et 2) que les adhérents puisse faire monter davantage leur prix d'achat du Kg de raisin.
Ce qui nous apparaît de plus grave, c'est qu'un plan de licenciement coûte une fortune à une entreprise, alors que des ruptures conventionnelles sont moins onéreuses puisqu'elles échappent aux contrôles de la Direction Départementale du Travail DDT, ou bien de l'inspection des lois sociales en Agriculture. On fait payer les erreurs de gestion aux salariés qui eux ont des enfants en pleine scolarité avec le plus souvent des emprunts immobiliers à rembourser, car non seulement on a poussé dehors des cadres, mais maintenant l'audit s'attaque de façon militaire au personnel de la chaîne de production. De 20 personnes, la production doit passer à 15 avant la fin de l'année. Total général : environ 20 personnes dehors, alors que l'entreprise fait des bénéfices à hauteur de 500 000 euros environ. Je tiens à apporter à votre connaissance, la cave réalise actuellement un programme de travaux photovoltaique (coût :2 millions d'euros avec prix de rachat à 58 cts) ; pendant les licenciements, les travaux continuent...
Apis et les salariés de la Cave Jaillance de Die
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