Sécheresse: Comment EDF-RTE met le système électrique sous tension : Les centrales nucléaires ont besoin d'être refroidies...
Réunion d’urgence ce jeudi au ministère de l’Industrie. L’ensemble des acteurs de la filière électrique est réuni pour discuter des risques que fait peser la sécheresse sur la production électrique française. Mais comment la vague de chaleur plombe-t-elle le réseau électrique?
La production baisse…
La majeure partie de l’électricité française est produite grâce aux centrales nucléaires. Or ces centrales ont besoin, hiver comme été, d’être refroidies. L’ensemble des 58 réacteurs français sont donc situés près de l’eau, dont 44 près de rivières ou de fleuves.
Problème, la sécheresse affaiblit le débit des cours d’eau et leur température à proximité des centrales grimpent, contraignant à réduire voire à stopper l’activité de certains réacteurs. Déjà, le niveau de plusieurs cours d’eau est très faible.
Mise sous pression des nucléocrates
Au même moment, la consommation d’électricité s’accroît. À l'heure de pointe de la consommation, soit vers 13h, une élévation d'1°C de la température induit une augmentation de la consommation d'environ 500 MW. Rien de moins que la moitié de la consommation normale d’une ville comme Marseille, qui s'explique par «l'usage croissant et dramatique des appareils de climatisation et de ventilation durant l'après-midi». Une connerie de la Modernité.
Une chose est sûre, la France devra réduire sa consommation d’électricité pour éviter la pénurie. «En moyenne, les baisses de production dans le scénario Canicule sont estimées à 11.300 mégawatts (MW)», l'équivalent de la production moyenne de 10 réacteurs nucléaires, explique RTE. Pour assurer l'équilibre entre l'offre et la demande, «il pourrait être nécessaire d'importer jusqu'à environ 6.000 MW à la fin septembre, reconnaît le gestionnaire du réseau, qui précise que cette quantité serait «50% supérieure à l'été 2010» mais reste «compatible» avec les capacités d'échanges aux frontières.
Le réseau Observatoire du nucléaire s’inquiète, lui, d’un black-out en cas de sécheresse importante. Il craint également pour la sécurité des sites, rappelant qu’un réacteur a besoin d’être refroidi même à l’arrêt, ce que rendrait impossible un tarissement des fleuves. Lors de l'épisode de sécheresse de 2003, la centrale de Fessenheim avait dû être arrosée pour éviter l’accident à cause du tarissement du grand canal d'Alsace.
La situation pourrait être plus tendue si la conjonction entre sécheresse et canicule touchait simultanément plusieurs pays voisins de la France, reconnaît de son côté RTE. Et pour cause: nos voisins allemands, traditionnels fournisseurs d’électricité en période de pénurie, viennent de stopper la production dans sept de leurs centrales après l’accident de Fukushima. Et si nous les imitions…
APIS
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