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mercredi 22 juin 2011

Nos amiEs greQUEcs informent...

Grèce: Radio Entasi, porte-voix des «indignés» d'Athènes
Depuis fin 2008, ce média pirate contribue à diffuser la parole du mouvement social grec...
 «On est pirate!» Sophia ne trouve pas d’autre mot pour présenter son équipe. Cette jeune femme est l’une des nombreuses bénévoles à s’occuper du fonctionnement de Radio Entasi («beaucoup de décibels»), le seul véritable média des «indignés» grecs en dehors de leur site Internet.
Depuis fin mai et le début de l’occupation de la place Syntagma, c’est la première fois que la radio déplace son studio sommaire (une table, un ordinateur, une table de mixage, des enceintes) en extérieur, au cœur même du campement. Créée en décembre 2008, au moment des émeutes faisant suite à la mort du jeune Alexis Grigoropoulos, la station n’a jamais cessé d’émettre, sur Internet mais aussi sur les ondes FM dans la région d’Athènes.
Une posture contre les médias grecs traditionnels
Ce sont des étudiants en droit qui, ayant bloqué leur université, avaient monté la radio en compagnie de personnes solidaires du mouvement. Leur but: relayer leurs revendications à l’extérieur des locaux qu’ils occupaient. Depuis, une vingtaine de personnes, de tous horizons et sans formation préalable, se relaient pour en assurer le fonctionnement illégal.
«Les médias grecs ne sont pas du tout objectifs à propos de la situation actuelle, ils ne viennent pas nous voir, ne nous donnent pas la parole, alors Radio Entasi, c’est notre voix», explique Mimi, ex-enseignante au chômage. Avec son installation à Syntagma, la radio pirate a revu sa programmation et peut la modifier tous les quelques jours selon le vote de son assemblée générale.
Au cours de la journée, Radio Entasi propose son propre programme d’informations, de 14h à 16h, puis donne la parole aux différentes équipes de travail et assemblées thématiques de la place jusqu’à 20h. Ensuite, une heure est consacrée aux nouvelles des indignés des autres villes grecques. Le soir, c’est la grande assemblée générale quotidienne qui est retransmise jusqu’à minuit.
Des annonces pour demander une aide matérielle
Le reste du temps, outre de la musique, la radio pirate laisse la place à quiconque, anonyme ou personnalité (artiste, universitaire,…), désire passer un message ou alors aux annonces régulières faites par les indignés pour leurs besoins quotidiens. Et cela fonctionne. «Les gens viennent et nous apportent du matériel médical, des vêtements, de la nourriture, etc.», précise Sophia. L’objet de la prochaine liste? «De l’eau parce qu’il fait chaud, mais aussi du sucre et des croissants», énumère Elias, 33 ans, peu avant de lancer sa requête sur les ondes.
Si elle est fière de son succès, l’équipe de Radio Entasi n’entend pas non plus emprunter un jour la voie de la légalité. «On veut éviter la bureaucratie, la publicité, les subventions, et être libres de promouvoir nos idées, nos pensées, sans aucune contrainte», souligne Sophia dont la conclusion rejoint son introduction: «On veut simplement rester pirate».
A Athènes, Corentin Chauvel

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