Merci Gilbert d'attirer notre attention sur les menaces qui pèsent sur nos forêts.
La croyance de ressources infinies dans lesquelles l'homme, maître de son environnement peut prélever sans trop se poser de questions est encore tenace.
Quelques documents ou articles :
Juin 2010 un article de " l'Usine Nouvelle" :
Le bois, une ressource inépuisable mais mal exploitée.
.../...les capacités de production théoriques des forêts hexagonales se situent entre 12 et 34 millions de tonnes de plaquettes de bois par an.../...Si, à court terme, le développement de la biomasse en France n’est pas menacé par un manque de combustible, à l’horizon de quatre ou cinq ans, la donne pourrait changer. «Suivant les régions, il pourrait y avoir de vraies tensions en matière d’approvisionnement en bois, voire des tensions entre les industriels qui en utilisent: les papetiers, les fabricants de panneaux, les producteurs de biomasse»
.../... «Pour nous, ce n’est pas un problème de nous engager sur 20 ans. Nous faisons de la gestion forestière sur 60 à 80 ans. Mais nous ne pourrons pas augmenter massivement les productions tant que nous ne serons pas en face d’un important marché industriel.»
Une étude commandée par le ministère de l'agriculture Ministère de l'agriculture :
Biomasse forestière disponible pour de nouveaux débouchés énergétiques et industriels
Etude des disponibilités en biomasse forestière pour des usages énergétiques et industriels en France :
les Etats signataires du protocole de Kyoto se sont engagés à réduire les émissions de CO2. Au niveau national et européen, l'engagement a été pris d'augmenter la part d'énergie renouvelable dans le bilan énergétique global. Par ailleurs, la raréfaction du pétrole et la hausse induite des prix des carburants incite à rechercher des alternatives. Aussi, la biomasse végétale d'origine agricole et forestière suscite-telle un intérêt grandissant, dans la perspective de production "d'électricité verte", de "chaleur renouvelable" ou de "biocarburants de 2ème génération".
Selon cette étude, la disponibilité supplémentaire est estimée à près de 18 millions de m3 par an.
Ce volume peut varier selon le prélèvement concernant le bois de feu. Selon un scénario bas (consommation haute de bois de feu) le gisement disponible serait de 12.7 Mm3. Selon un scénario haut (consommation plus basse de bois de feu) le gisement disponible serait de 20.6 Mm3.
Document du FCBA mai 2010
Mobiliser de la biomasse forestière en zone de pente, c'est possible !
La France s’est fixé des objectifs de production d’énergie à partir de sources renouvelables, dont la biomasse. Dans ce contexte, les forêts installées en zone de pente pourraient faire l’objet de prélèvements supplémentaires. Cette mobilisation est possible et repose sur la récolte du bois d'œuvre et son extraction en « arbres entiers ».
Ci joint en pièce attachée: "MobiBoisPente_FCBA.pdf"
Une utilisation intensive de la biomasse forestière peut avoir de graves conséquences sur l’environnement. La biomasse constitue un réservoir non négligeable de carbone stocké de manière durable. En ce qui concerne les forêts tempérées, près de 2/3 du stock de carbone est constitué par la biomasse souterraine (faune, racines et matière organique), peu connue, celle-ci doit donc être protégée. Il convient d’être vigilant et de veiller avant tout à la pérennité des milieux naturels.
Les débouchés de la biomasse forestière sont loin d’être toujours verts. Qualifiée de «carboneutre», l’énergie issue de la combustion de la biomasse forestière concourt aussi aux changements climatiques. En effet, la collecte, la transformation et la distribution de cette énergie se font non sans libérer une quantité importante de GES. Et le carbone libéré par la combustion sera capté à nouveau par la forêt en croissance mais, il faut près d’un siècle pour que le carbone émis soit à nouveau stocké dans la biomasse en croissance.
En toile de fond, bien sûr, notre consommation énergétique démesurée et le franchissement du pic de production pétrolière.
Il y a quelques années les Bio carburants étaient annoncés comme solution miracle. Un calcul simple a permis de rétablir la réalité. Un plein d'éthanol pour une voiture exige 200Kg de céréales soit une ration humaine pendant 1an. Reste à multiplier par le nombre de pleins et de voitures pour se rendre compte de la supercherie. Par la suite, les Bio-carburants sont alors apparus comme des nécro-carburants.
Pour y voir plus clair, quelques ordres de grandeur :
Les produits qui sortent des raffineries se répartissent comme suit :
50 % carburants auto
30 % fuel domestique et de fuel lourd (exporté pour des centrales électriques)
10 % carburant aviation (kérosène) et bitumes
10 % GPL, huiles et bases pour la pétrochimie.
Carburant et chaleur représentent en France 80% de l'utilisation du pétrole.
98 millions de tonnes de pétrole brut raffiné en France chaque année soit 29 pour le chauffage.
FORMES D’ÉNERGIE obtenues à partir de la biomasse forestière
1) Chaleur
2) Électricité
3) Carburant
20 millions de tonnes de plaquettes mobilisables selon l'étude du ministère de l'agriculture. soit 8 MTEP (Tonnes Équivalent Pétrole, 1T de plaquettes ->0.4TEP).
On est très loin des 29TEP consommées actuellement uniquement pour le chauffage. Autrement dit si on remplace tout le chauffage actuel au fuel par du bois, la ressource est insuffisante. Il faut encore ajouter les 49 TEP consommées par nos métalausores.
La pression et la menace qui va peser sur nos forêts est bien réelle.
Comme pour les Bio-carburants, la biomasse d'origine forestière restera d'appoint.
La réalité : Nos besoins sont démesurés et le premier gisement d'énergie à rechercher est celui des négawatts.
Cordialement
Hubert Fèvre
Le Village
Vachère en Quint
26150 Die
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