Violence faite aux femmes : Le bilan de la grande cause nationale 2010 n'est pas à la hauteur des attentes
Les chiffres sont parlants en cette journée nationale de sensibilisation...
«Le combat contre la violence faite aux femmes est l'affaire de tous.» Il y a un an, François Fillon déclarait les violences faites aux femmes grande cause nationale 2010. Le 25 novembre est donc devenu la journée nationale de sensibilisation aux violences faites aux femmes. Mais dans les faits, les bonnes intentions n’ont pas été suivies d’effets.
Le nombre de femmes victimes de violences physiques ou sexuelles a en effet augmenté en 2009, selon le rapport annuel de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales. Le nombre de femmes âgées de 18 à 75 ans violentées est passé de 636.000 à 654.000 en 2008 et 2009.
En France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon (140 en 2009), et le nombre de viols reste lui aussi élevé. Une campagne d'affichage autour du slogan «Viol, la honte doit changer de camp» a également été lancée mercredi.
Mais le bilan 2010 reste «bien insuffisant», selon le Planning familial, qui affirme que les associations sont déçues. Roselyne Bachelot a annoncé mercredi lors du conseil des ministres un nouveau plan de lutte contre les violences faites aux femmes. Ce plan sera dévoilé en fin d'année portera sur la période 2011-2013.
Le Planning familial a jugé mercredi «bien insuffisant» le bilan des actions de lutte contre les violences faites aux femmes en 2010, alors qu'elle était déclarée «grande cause nationale».
Dans un communiqué diffusé à la veille de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le Planning familial se demande «où est donc passée la volonté politique affichée».
Pourtant, ajoute-t-il, «les associations espéraient percevoir une lueur d’amélioration de la prévention, de la prise en charge des femmes victimes de violences et de la condamnation des auteurs tout en protégeant de possibles récidives».
L’association a réaffirmé «l’absolue nécessité, outre l’application réelle de la loi et de toute la loi, que soient renforcées la prévention, la protection des victimes et la punition des auteurs, dans une dynamique vertueuse de progrès».
Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes. Encore une année de trop
L'Assemblée Générale des Nations Unies a instauré en 1999 la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. S'il est important de sortir du silence et des tabous et malgré les avancées, notamment grâce à la loi de juillet 2010, chaque nouvelle journée internationale contre les violences faites aux femmes est un échec.
- En effet, 11 ans après la mise en place de cette journée, les violences faites aux femmes au sein du couple ne diminuent pas. En 2008-2009, 57 % des violences infligées aux femmes le sont au sein du foyer et une femme meurt encore tous les deux jours et demi sous les coups de son conjoint. Mais ces violences ne se limitent pas aux murs du foyer ! Les femmes sont aujourd'hui cinq fois plus victimes que les hommes de violences sexuelles.
- Les violences faites aux femmes ne sont pas des problèmes individuels, mais un problème de société, d'une société où les relations femmes/hommes ne sont pas égalitaires, mais sont encore sur une base dominant/dominé liée au système patriarcal, d'où une domination masculine. Si nous voulons un jour en finir avec ce fléau, nous devons promouvoir une véritable égalité femme/homme, se traduisant par une même rémunération du travail, une reconnaissance des femmes comme aussi compétentes que les hommes pour tenir des postes à responsabilité, la fin d'un système médiatique qui légitime l'homme comme acteur majeur de la société et la mise en place d'une éducation luttant contre les stéréotypes de genre dès le plus jeune âge.
- Nous devons surtout ne plus laisser passer les petits gestes ou les grands actes de discrimination ou de violence dont nous sommes tous témoins.
- Europe Écologie - Les Verts appelle donc à se mobiliser contre les violences faites aux femmes, en se rassemblant avec l'ensemble du collectif national pour le droit des femmes partout en France ce 25 novembre, et notamment à 19 heures, place du Bataillon du Pacifique, face à Bercy.
- Nous demandons également que cette journée soit suivie d'effet par le renforcement chaque jour de la lutte contre les inégalités femmes/hommes, l'augmentation de la communication autour de la situation des femmes victimes de violence et du soutien, notamment financier, aux associations engagées contre ces violences.
Djamila Sonzogni, Porte-parole,
Sarah Trichet-Allaire,
Responsable de la commission Féminisme
Attachée de presse :
Marjorie Delmond
01 53 19 53 15
Contact :
Djamila Sonzogni: 06 72 16 84 35
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