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dimanche 7 novembre 2010

Le Train nucléaire de AREVA aidé par la Police ...


Le convoi a été retenu plusieurs heures à la frontière franco-allemande...

«Le train de l’enfer», le convoi transportant des déchets radioactifs de la France vers l’Allemagne, est arrivé en Allemagne vers 14 heures, en passant par Kehl, a annoncé Sortir du nucléaire. Des centaines de manifestants l'ont retenu plusieurs heures près de la frontière. Vingt mille membres des forces de l'ordre ont été mobilisés pour assurer la sécurité du convoi.

Tout le long du convoi, des milliers de manifestants sont postés pour retarder le train. Par ailleurs, plusieurs dizaines de milliers de militants antinucléaires se sont également rassemblés à Dannenberg, près de sa destination, dans le Nord-Est, où il est attendu dimanche.

Itinéraire modifié

Cette mobilisation sans précédent depuis plusieurs années outre-Rhin a amené la chancelière Angela Merkel à lancer un appel au calme. Les organisateurs parlent de 50.000 manifestants. Dans la nuit de vendredi à samedi, le convoi a semé les militants de Sortir du nucléaire, en changeant son itinéraire. Areva voulait éviter la mésaventure de Caen, lorsque le convoi a été bloqué peu après son départ par des militants antinucléaires qui se sont attachés aux voies.

Le train «le plus radioactif qui ait jamais eu lieu», selon l’association, a pris une direction un peu plus au sud que prévu, passant notamment parStrasbourg. «C’est la première fois depuis la reprise de ces transports en 2001 qu’une ville aussi peuplée que Strasbourg est traversée», note l’association.

L'équivalent de Tchernobyl

«Face à la mobilisation massive des associations, et aux initiatives qui se multiplient depuis deux jours pour informer la population, le lobby nucléaire préfère encore une fois jouer la carte de l'opacité totale et choisit de détourner le train au dernier moment», dénonce Laura Hameaux, porte-parole du groupe dans un communiqué. Selon Sortir du nucléaire, la radioactivité du train «représente deux fois celle dégagée par la catastrophe de Tchernobyl».

Le train est parti de Valognes, dans la Manche, et doit rallier Gorleben, dans le land de Basse-Saxe. Il s'agit du onzième convoi destiné à rapatrier en Allemagne des déchets vitrifiés après retraitement à l'usine de La Hague. Au total, douze convois sont prévus.

ALLEMAGNE - La police a utilisé la manière forte pour décourager les militants anti-nucléaire...

De nouveaux incidents ont éclaté ce dimanche matin entre les policiers allemands et des militants antinucléaires qui tentaient de stopper le convoi de déchets radioactifs parti de France à destination du site de stockage de Gorleben, en Basse-Saxe.

Violences policières, matraques et gaz lacrymogènes

Les déchets retraités par le groupe français Areva sont surveillés par 20.000 policiers payés par les contribuables.

Les forces de l'ordre sont intervenues à coups de gaz lacrymogènes et de matraques pour déloger des manifestants qui occupaient la voie ferrée et tentaient de l'endommager. Selon un porte-parole de la police, jusqu'à 250 activistes participaient à cette opération. Ils ont tenté de s'opposer par la force à l'intervention de la police. Un véhicule de police a été incendié. D'après des médias allemands citant des organisateurs de la contestation, une dizaine de manifestants ont été blessés. La police n'a pu confirmer ce bilan.

Quelque 4.000 opposants au nucléaire manifestaient un peu plus loin, dans la matinée, près de la ville de Leitstade, à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de la gare de Dannenberg, terminus du convoi. Le train Castor composé de onze wagons s'est ébranlé vendredi du terminal ferroviaire du groupe nucléaire français Areva à Valognes, dans la Manche, où les déchets allemands ont été traités à La Hague avant leur rapatriement.

Le «train de l'enfer»

Tout au long du trajet, en France puis en Allemagne, des militants ont tenté de freiner le convoi qu'ils surnomment le «train de l'enfer». En France, il a été bloqué quelques heures par des militants antinucléaires qui se sont enchaînés à la voie, près de Caen, dans le Calvados. Selon le réseau Sortir du nucléaire, l'itinéraire a été modifié face à la pression des manifestants.

Le train, qui a franchi la frontière franco-allemande samedi en début d'après-midi à Strasbourg, doit stopper en gare de Dannenberg, d'où les déchets seront convoyés par camions jusqu'au site de Gorleben. La prolongation de la durée de vie des 17 centrales nucléaires allemandes décidée récemment par le gouvernement allemand a donné une tournure politique à ce transfert de déchets nucléaires.

Douze convois au total

Selon Sortir du nucléaire, la radioactivité de la cargaison «représente deux fois celle dégagée par la catastrophe de Tchernobyl». Il s'agit du onzième convoi destiné à rapatrier en Allemagne des déchets vitrifiés après retraitement à l'usine de La Hague. Au total, douze convois sont prévus.

Les militants allemands redoutent que Gorleben, prévu pour être un lieu provisoire de stockage, devienne un site permanent. Selon Greenpeace, les anciennes mines de sel où sont entreposés les déchets radioactifs ne présentent pas de garanties de sécurité suffisantes à long terme.

Surchauffe d'un essieu

Les 14 wagons, partis vendredi de Normandie et transportant 123 tonnes de rebuts nucléaires, sont entrés en Allemagne vers 14H00 (13H00 GMT) via le pont qui enjambe le Rhin entre Strasbourg et Kehl. Un trajet qui a divergé du projet initial pour éviter les manifestants qui attendaient le convoi à 60 km plus au nord.

Après une longue pause technique en gare de Kehl, où six wagons transportant des policiers allemands ont été attelés, le convoi est reparti vers 18H00 (17H00 GMT) vers Karlsruhe, où des manifestants l'attendaient, selon la police allemande.

Selon la police allemande, cette halte a permis de vérifier une information donnée par l'organisation écologiste Greenpeace, sur la base d'images infrarouge, selon laquelle il y avait une surchauffe d'un essieu «entre les wagons Castor 6 et 7». Greenpeace avait demandé l'arrêt immédiat du convoi, pour effectuer des contrôles, «dans l'intérêt de la sécurité du public».

«La volonté du peuple n'a pas pas été entendue»

Le mouvement antinucléaire reprend vigueur depuis que le gouvernement conservateur-libéral a fait voter fin octobre une loi prolongeant la durée de vie des 17 réacteurs du pays, de douze ans en moyenne, reniant ainsi l'abandon du nucléaire civil voté à l'époque du chancelier social-démocrate Gerhard Schröder (1998-2005).

«C'est mon deuxième rassemblement antinucléaire. Je proteste surtout contre la prolongation des centrales», a dit à l'AFP Christa Schoeniger, 73 ans, secrétaire à la retraite venue de Hambourg.

«La volonté du peuple n'a pas été entendue», renchérissait Martin Schumacher, 28 ans, programmateur informatique à Berlin, qui a décidé de retirer du ballast sous les rails. «Je sais que je peux être arrêté, mais c'est le genre de risques qu'il faut savoir prendre», dit-il.

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