Intercommunalité: la mauvaise foi d’Hervé Mariton
Le débat actuel concernant le nouveau schéma départemental de coopération intercommunale nous réserve encore probablement quelques surprises, mais notre vallée est déjà fort bien pourvue à ce titre. Ainsi donc, si l’on en croit Hervé Mariton, le territoire formé par la ville de Crest, le Crestois et le Pays de Saillans formerait un territoire « homogène et cohérent » (Le Crestois du 8 juillet) et justifierait ainsi le plan proposé par le préfet. On a du mal à rester sérieux devant cette affirmation qui contredit la plus élémentaire des réalités.
Ainsi donc, les habitants d’Eurre, de Divajeu ou de Chabrillan ne feraient pas partie du même « territoire homogène et cohérent » que ceux de Crest ou d’Aouste-sur-Sye. On peut pourtant parier sans trop de risques que tous ces habitants vont faire leurs courses dans les mêmes magasins, envoient leurs enfants dans les mêmes collèges et lycées, consultent la même médiathèque départementale, vont au même cinéma, appellent la même gendarmerie, et qu’ils lisent tous le Crestois !
Comme chacun aura pu le deviner, cette mauvaise foi confondante cache en réalité des affinités et des inimitiés politiques qui ne grandissent pas notre débat démocratique. C’est précisément ce genre d’attitude qui fatigue et éloigne les citoyens de la politique. Voir ainsi sur la carte du département la vallée de la Drôme coupée en deux, contre tout bon sens, est absurde.
Tout ceci n’aurait guère d’importance si cet état de fait n’avait pas d’impacts concrets sur la vie quotidienne des Crestois. Il en va malheureusement autrement puisque l’entêtement historique de notre maire à refuser toute intercommunalité prive aujourd’hui ses habitants de toutes les initiatives de ces dernières, comme par exemple celle de la Biovallée, une initiative jugée « intégriste » et « idéologique » par M. Mariton. En attendant, les Crestois sont les seuls habitants, de Livron à Valdrôme, à ne pas pouvoir bénéficier des kits d’économie d’eau et d’énergie distribués actuellement qui permettent d’économiser jusqu’à 177 euros par an, au moment où les prix de l’énergie flambent. De même, les agriculteurs crestois sont les seuls à ne pouvoir prétendre aux aides à l’acquisition de matériels de substitution aux produits chimiques et voir ainsi réduire leurs coûts, au moment où la sécheresse les étrangle financièrement. C’est ainsi plusieurs millions d’euros de financements débloqués par la Région Rhône-Alpes et le département de la Drôme pour le projet de Biovallée auxquels seuls les habitants de la ville de Crest ne peuvent actuellement prétendre. Cette situation ubuesque n’a aucun sens.
La construction de notre intercommunalité, destinée à perdurer dans le temps, n’a pas à pâtir de la situation politique qui prévaut à un instant donné et doit se faire dans l’intérêt des habitants de la vallée de la Drôme et non en fonction des convenances politiques du moment. De même, les Crestois n’ont pas à être victimes de l’inconséquence de leur maire qui les prive d’une dynamique territoriale ambitieuse et innovante, qui mérite d’être encouragée et dynamisée pour faire face au défi énergétique énorme auquel nous sommes d’ores et déjà confrontés.
Yann Louvel
26400 Crest
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