Le plus gros complexe nucléaire d'Europe va cesser la production de MOX, le combustible atomique utilisé à Fukushima....
Les autorités britanniques ont annoncé mercredi 3 août la fermeture de l'usine de Sellafield (Angleterre) fabriquant du MOX, un mélange d'uranium et de plutonium servant aux centrales nucléaires, en raison de l'impact de la catastrophe de Fukushima sur les ventes.
L'agence gouvernementale chargée du site, la NDA, a expliqué que cette catastrophe allait fortement affecter les contrats en provenance du Japon, qui assurent l'essentiel des débouchés de cette usine employant 800 personnes. "Pour éviter le maintien d'une activité qui engendrerait des coûts inutiles pour le contribuable britannique, la seule issue raisonnable est la fermeture de l'usine le plus rapidement possible", a précisé la NDA.
L'agence a promis d'aider au reclassement des employés dans d'autres unités de Sellafield, plus vieux et plus gros complexe nucléaire d'Europe devenu notamment un gigantesque chantier de recyclage et de retraitement de déchets. Le syndicat britannique des employés du nucléaire a dénoncé une décision "hâtive et à courte vue".
Le MOX est fabriqué à partir de plutonium issu de combustibles usés sortant des centrales nucléaires et d'uranium appauvri. Selon le groupe français Areva, 4 des 55 réacteurs nucléaires japonais fonctionnent avec du MOX, dont un à Fukushima. La centrale atomique de Fukushima Daiichi a été très gravement endommagée le 11 mars et provoqué un désastre humain et civilisationel.
Au Japon, la catastrophe continue :
Niveau record de radiations mesuré à Fukushima
Un niveau de radiations anormalement élevé a été mesuré, lundi 1er août, entre les bâtiments de deux réacteurs de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, a indiqué la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco), exploitante du site mis à mal par le séisme et le tsunami du 11 mars.
Selon Tepco, le niveau de rayonnement atteint au moins 10 sieverts par heure à proximité de débris accumulés entre les réacteurs un et deux de cette centrale endommagée par le violent tremblement de terre et le tsunami qui ont dévasté le nord-est du Japon il a près de cinq mois.
Le précédent niveau le plus élevé de radiations dans l'enceinte de la centrale Fukushima Dai-Ichi avait été relevé le 3 juin : il était de trois à quatre sieverts par heure à l'intérieur du réacteur numéro un.
Tepco incapable d’ expliquer la hausse de radioactivité…
"Nous sommes toujours en train de vérifier la cause de tels niveaux élevés de radioactivité", a expliqué une porte-parole de Tepco.
Le gouvernement et Tepco prévoient toujours de stabiliser la situation à Fukushima en conduisant les réacteurs vers un état dit d'"arrêt à froid" d'ici au mois de janvier. Diverses actions se poursuivent depuis l'accident pour faire progressivement baisser la température du combustible, notamment grâce à la mise en place d'un système de circulation d'eau de refroidissement.
Environ 80 000 personnes, résidant précédemment à moins de 20 kilomètres de la centrale ou dans des localités ayant été particulièrement contaminées, ont été forcées de quitter leur domicile en raison de risques pour la santé.
Manipulations des responsables (et coupables) du désastre.
L'accident de Fukushima, le plus grave depuis la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986, a développé un sentiment de méfiance à l'égard des centrales atomiques. La colère de l'opinion s'est encore intensifiée après la révélation ces dernières semaines de tentatives de manipulation de la part de l'Agence de sûreté nucléaire et industrielle.
L’agence demandait aux compagnies d'électricité de mobiliser leurs employés pour poser des questions favorables à l'énergie nucléaire lors de forums ouverts au public. L'agence, dont la mission est de superviser l'énergie nucléaire et non pas d'en faire la promotion, a annoncé l'ouverture d'une enquête par une commission indépendante. Le premier ministre Kan a, lui, l'intention de détacher l'agence du Meti afin d'augmenter son indépendance et de renforcer son efficacité.
APL
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