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lundi 29 août 2011

"Diois-Transition", ce jeudi à Espenel 26...

Relocaliser la richesse? Avec « Diois-Transition »
Convertissez-vous à la Monnaie Locale Complémentaire…
Contre la crise financière, les monnaies solidaires redeviennent à la mode un peu partout en France. Et dans la Diois, l’association Ecologie au quotidien travaille depuis 2 ans à cette émergence… 
Réunion "Territoires en Transition" intergroupes crestois et diois : Jeudi 1er Septembre à 18h à Espenel. Chez Georges Roussel (04 75 21 75 47 - agroussel26@gmail.com)
Ailleurs
Depuis trois mois, les Toulousains peuvent payer leur baguette en monnaie solidaire, le sol-violette. Pourtant aussi vieux que l'argent lui-même, le concept de monnaie complémentaire semble retrouver écho en France et les projets fleurissent.  Le sol, projet national qui s'inscrit dans le projet européen Equal, veut ramener les échanges à une taille humaine et favoriser la production locale.
L'ambition de cet argent est d'avoir une odeur, celle de la réappropriation d'un outil qui a été confisqué par la finance.
Fi de la spéculation !
Quelques principes le définissent :
- le social,
- la proximité,
- l'échange.
Il s'inscrit contre la spéculation, grand mal économique désigné en ces temps de turbulences. Une cagnotte de sols ne gagne pas à être stockée car le billet perd 2% de sa valeur s'il n'est pas passé en d'autres mains avant trois mois. Fi de la spéculation, la monnaie est un moyen d'échange !
Ce discours trouve aujourd'hui de nombreuses oreilles attentives. Jean-Paul Pla, conseiller municipal délégué à l'économie sociale et solidaire, est le père du projet toulousain. Il se montre lui-même surpris par le succès de son sol-violette : « On a bien plus d'adhérents que prévu. Chaque mois, une dizaine de nouvelles entreprises demandent à entrer dans le réseau. »
Les chiffres ne mentent pas : en trois mois sont parties 500 cartes d'adhésion, soit le nombre prévu pour une période d'un an. 22 000 sols sont en circulation dans un réseau d'une cinquantaine d'entreprises, et au terme du trimestre fatidique, aucun sol n'a encore perdu de sa valeur faute d'être passé en de nouvelles mains.
La luciole, la mesure, l'occitan, le déodat et le sol alpin
Les expériences de monnaie complémentaire ne datent pas d'hier, depuis la théorisation de la monnaie franche par Silvio Gesell jusqu'à l'expérimentation : de nature sociale, comme en 1956 à Lignères-en-Berry, ou bien pratique, comme le WIR, toujours en circulation, ou le credito, durant la crise économique argentine. Mais le mouvement s'est subitement accéléré.
L'abeille de Villeneuve-sur-Lot fait un peu figure de vétérante parmi ces nouveaux arrivés, elle a déjà un an et demi. A ses côtés ou encore en projet, la luciole d'Ardèche, la mesure du pays de Romans, l'occitan de Pezenas, le sol alpin de Grenoble (une des rares monnaies à posséder un compte Twitter) ou le déodat des Vosges.
La ville de Lille travaille également à son propre projet et le sol circule déjà dans un centre de loisirs. Toulouse participe à donner l'exemple, comme le montre Jean-Paul Pla :  « Beaucoup de villes sont venues me contacter : Brest, Nantes, Le Havre, Lyon, Perpignan, Barcelone… Toutes étaient très intéressées par l'expérience. »
L'agglomération du Grand Lyon est aussi sur les rangs. La formule a été testée trois jours cet été pendant le festival Dialogues en humanité, dont Geneviève Ancel est coordinatrice :  « Je vois dans ces monnaies l'opportunité de réinvestir dans le développement local, de retrouver une prise sur la monnaie. »
Donner un sens à l'argent
L'argumentaire est rodé : un euro confié à la banque disparaît sans que l'on sache exactement où. Un sol reste sur place et profite aux acteurs économiques locaux, de préférence sociaux, et personne ne spécule avec.
La défiance actuelle vis-à-vis des banques et de la finance explique en grande partie ce soudain développement. Françoise Lenoble, la présidente de l'association qui a mis en place l'abeille de Villeneuve, le reconnaît :  « On a le sentiment de répondre à un besoin, celui de donner un sens à la vie et à l'argent. Aujourd'hui, les gens voient les conséquences de notre économie et se disent qu'il faut changer les choses. »
Pour Philippe Derudder, consultant en économie alternative, la crise agit comme un électrochoc :  « Amérique latine, Japon, Canada, Allemagne… Le mouvement est mondial et existe depuis longtemps. La crise a été un catalyseur, c'était le moment. »
Le sol travaille sur le terrain et dans les esprits
Personne ne cherche à changer le monde avec des sols, mais le bénéfice de ces expériences est double. Il y a un résultat concret pour les associations sociales et les acteurs locaux qui bénéficient d'une certaine valorisation. Fabrice Domingo, gérant de la librairie Terra Nova, à Toulouse, l'admet même si c'est la dimension militante qui l'a décidé de s'engager :  « On a gagné en visibilité et en presse. Il y a des clients qui découvrent notre existence par notre appartenance au réseau. »
Le second bénéfice est surtout symbolique, à en croire Philippe Derudder. Il relève de la sensibilisation aux problématiques des circuits courts et de l'écologie. Mieux encore, de la démocratie :  « Ces monnaies solidaires sont avant tout un outil pédagogique, une élévation de la conscience.
Patrick Viveret, philosophe et ancien conseiller à la Cour des comptes, militant altermondialiste, est aussi à l'origine du projet sol à l'échelle nationale et partage cette analyse :  “La crise financière se double d'une crise démocratique, nous n'avons plus le contrôle. Reprendre pied sur la monnaie, c'est reprendre pied sur le bien public. Mais le sol est aussi le prototype d'une solution à l'aggravation de la crise qui se profile.”
Bref, le sol travaille sur le terrain, et surtout dans les esprits.
Une monnaie parfois difficile à écouler ?
Sol comme solution ? Encore faut-il que le système arrive à maturité. Dès le début du sol-violette, les commerçants ont vu apparaître des problèmes qui ne pourront se résoudre qu'avec un plus grand développement du réseau. Notamment, comme le souligne Fabrice Domingo, le souci de l'écoulement de sa cagnotte de monnaie complémentaire :  “On a dû revendre beaucoup de nos sols en euros car de nombreux fournisseurs ne les acceptent pas, en particulier les distributeurs de livres. Alors on se replie sur notre activité de restauration, sur les artisans comme les plombiers, sur les salaires dont une partie pourra être réglée en sols.”
Le libraire, qui a vu passer près de 1 000 sols dans sa caisse, ne regrette cependant pas sa perte de 5%. C'est la rançon du militantisme. A Villeneuve, selon Françoise Lenoble, après un décollage difficile, l'abeille tourne doucement avec 8 000 unités en circulation :  “C'est finalement entré dans le paysage. Certains commerçants font des remises exclusives de 15% aux porteurs de sols.”
Disparition naturelle ou alternative au pillage
Patrick Viveret le rappelle, jamais ces microsystèmes n'ont été pensés pour remplacer l'euro, ni comme béquille si le système venait à s'effondrer. Comment voit-il alors son avenir ?
“Cela dépend des scénarios. Si les gouvernements mènent des politiques régulatrices à la hauteur, toutes ces monnaies disparaîtront d'elles-mêmes puisqu'elles n'auront plus d'objet.
A l'inverse, elles pourront devenir une alternative au pillage pour faire circuler les richesses au niveau réel.”
La monnaie solidaire serait en quelque sorte une réaction naturelle face aux troubles économiques qui nous agitent. Son pouls, lui aussi, fidèlement calqué sur celui des soubresauts financiers.
Exemple pratique du sol-violette :
- Adhésion à l'association : 15 euros.
- Coupures : 1, 5 et 10 sols.
- Les bénéfices de l'association vont à des associations de chômeurs.
- Accepté par 40 commerces.
- Fonte : il perd 2% de sa valeur s'il n'est pas échangé pendant un trimestre.
- Il est Indexé sur l'euro mais 100 sols s'achètent et se revendent 95 euros. On gagne à en acheter, pas à le revendre.
- 22 000 sont en circulation pour plus de 500 adhérents.
« Diois-Transition »
Suite à Trois réunions au printemps 2011, et à l’abandon du projet SOL par la Communauté des Communes du Val de Drôme, Ecologie au quotidien lance une réflexion sur une  Monnaie Locale Complémentaire avec vocation de s’imposer sur les 52 communes du Diois.
Après les témoignages des militants de l’Ardèche (La Luciole)  et de Romans sur Isère (La Mesure) le groupe Diois « Diois-Transition » (Une trentaine de personnes), aidé par l’association  Ecologie au quotidien, (qui sensibilise et informe sur les alternatives citoyennes et émergences écologiques et les depuis 1999 sur le territoire), la possibilité d’imaginer une monnaie locale se fait jour.
Réunion "Territoires en Transition" intergroupes crestois et diois : Jeudi 1er Septembre à 18h à Espenel. Chez Georges Roussel (04 75 21 75 47 - agroussel26@gmail.com)
Le Village des Possibles (ouvert du 3 au 21 septembre à Eurre) accueillera le groupe "Alimentation en Transition" le week end des 17 et 18 Septembre
Plus d'infos : villagedespossiblesdrome.blogspot.com
Ecologie au Quotidien
DIE, Rhône-Alpes, France
Le Chastel 26150 DIE
Tel : 04 75 21 00 56       

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