Drome/Nucléaire La centrale de Cruas-Meysse est-elle assez sûre ?
(Photo : Pascal Terrasse, président de la commission locale d’information, François Verdiel, directeur de la centrale, et Grégoire Deyirmendjian de l’autorité de sûreté nucléaire.)
Le vieillissement des unités de production et la sous-traitance mettent-ils en péril les conditions de sécurité et de sûreté de la centrale nucléaire de Cruas-Meysse ? Cette question a été sous-jacente pendant trois heures dans les différents points abordés lors de la commission locale d’information (CLI), réunie jeudi après-midi à Sauzet, dans la Drôme.
Le président de la commission, Pascal Terrasse, a rappelé son intérêt pour ce sujet : « Personnellement, je suis sensible à la notion de sécurité et de sûreté. Aujourd’hui, il y a un débat sur le rallongement de la durée de vie de la centrale. La question se posera pour celle de Cruas-Meysse : une des conditions est qu’il y ait des actions fortes en terme de maintenance. Celle-ci doit être de qualité et efficiente par des gens qualifiés qui travaillent directement pour EDF. »
Un message fort adressé notamment à François Verdiel, directeur de la centrale, qui était à ses côtés.
« Contrairement aux Etats-Unis, les centrales françaises n’ont pas de limite d’âge, a rappelé Grégoire Deyirmendjian de l’autorité de sûreté nucléaire (ASN). Mais tous les dix ans, nous vérifions si les installations sont conformes aux règles qui lui sont applicables. Et nous demandons des améliorations au niveau de la sécurité. Nous ne donnons pas de chèque en blanc : [la centrale] peut être arrêtée à tout moment. »
Avec une première mise en service en 1984, la centrale de Cruas sera concernée par une visite décennale en 2014. Mais la question du vieillissement devrait être encore plus approfondie lors d’une prochaine CLI.
L’autre préoccupation, dont la CGT s’est fait écho ce jeudi après-midi, concernait le fonctionnement du comité d’hygiène, de sécurité et de conditions de travail ainsi que la sous-traitance. Le syndicat fustige notamment un « manque d’effectifs et une baisse importante des compétences ». Et photos à l’appui, il a voulu montrer que des règles de sécurité n’étaient pas respectées. « Depuis 2008, nous avons investi 17 millions d’euros pour une remise en état des bâtiments. Même si ce n’est pas encore parfait, les efforts se poursuivent. Les investissements vont augmenter, notamment pour améliorer la sécurité », a répondu le directeur, François Verdiel.
L’ASN a, elle, estimé qu’il y avait une amélioration par rapport aux années précédentes : « Le site de Cruas est repassé dans la moyenne du parc nucléaire français. » En clair, c’est bien mais peut mieux faire.
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